ORDONNANCE DE CLÔTURE

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427
l'époque, (…) je voyais que s'il n'y avait pas d'intellectuels pour aider dans le travail, dans la
construction du pays, c'était impossible » 4537 . On ne sait pas avec exactitude à quelle date en
1978 Boeng Trabek a été placé sous la direction de B-1. Ieng Sary et [CAVIARDÉ]
affirment tous les deux que c’était environ un mois avant que les Vietnamiens n’attaquent
Phnom Penh 4538 . Toutefois, [CAVIARDÉ] a donné la date précise de mai 1978 4539 . En tout
état de cause, [CAVIARDÉ] reconnaît que même avant que Boeng Trabek ne soit dirigé par
B-1, « [i]l y avait quand même une coopération entre eux, dans le travail de gestion », étant
donné le nombre d’intellectuels se trouvant à Boeng Trabek 4540 . Un peu après que Boeng
Trabek ait été placé sous B-1, il a été divisé en trois sections : B-30 (où se trouvaient la
plupart des résidents du camp), B-31 (pour ceux qui se préparaient à travailler dans les
ministères) et B-32 (où se trouvaient les anciens diplomates) 4541 .
1102. Ieng Sary a reconnu s’être rendu à Boeng Trabek à deux reprises après que le camp eut été
placé sous son contrôle 4542 . Une ancienne résidente du camp se souvient de lui à Boeng
Trabek en avril 1978, occasion à laquelle elle lui a demandé ce qu’étaient devenus ses
parents 4543 . [CAVIARDÉ] se souvient qu’après le transfert, Ieng Sary l’a présenté aux
occupants du camp comme le successeur de Pang 4544 . Il affirme aussi que Ieng Sary est venu
deux fois à Boeng Trabek pour des sessions de formation, en 1978 et en 1979, quand il a
exposé le plan mis en place pour l’arrivée des Vietnamiens 4545 . [CAVIARDÉ] et
[CAVIARDÉ] se souviennent s’être rendus sur le site avec Ieng Sary, qui avait parlé aux
résidents du camp de politique et de la situation générale avant leur affectation à B-1 ou dans
d’autres ministères 4546 . [CAVIARDÉ] affirme avoir vu Ieng Sary à Boeng Trabek plusieurs
fois après octobre 1978, quand il venait présider des réunions 4547 . Il se souvient de Ieng Sary
faisant tout pour « amadouer » les participants, les assurant qu’il était dorénavant le
responsable, « et non plus les traîtres » 4548 , que les occupants du camp étaient là pour se
préparer à travailler dans les différents ministères, y compris B-1, que les réseaux d’ennemis
avaient été éliminés 4549 , ou encore qu’il avait lu les aveux de deux Cambodgiens rentrés de
l’étranger : Van Piny 4550 et Lean Serevuth 4551 .
1103. Les résidents de Boeng Trabek effectuaient des travaux manuels simples, tel que cultiver des
légumes et ramasser des hyacinthes d’eau 4552 . Les conditions y étaient difficiles. Les résidents
étaient exhortés à se dénoncer les uns les autres et les gardes étaient plus brutaux que dans
d’autres endroits 4553 . Après s’être levés à 5h30 du matin, ils devaient effectuer le « travail
socialiste » pendant deux heures avant de glaner de quoi manger. Après le déjeuner, ils
faisaient encore du travail socialiste, puis retournaient à leurs tâches alimentaires. Après le
dîner, ils participaient à des séances d’autocritique 4554 . Ils avaient pour instruction de rester
dans les limites du camp et d’éviter tout contact avec qui que ce soit de l’extérieur 4555 .
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