ORDONNANCE DE CLÔTURE

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427
et les impératifs de la production agricole à la campagne 4218 . Il a aussi avalisé cette politique
lors de réunions de son personnel à B-1, affirmant que cela avait été fait pour débarrasser les
gens de leurs habitudes de citadins 4219 . Ieng Sary a été informé par télégramme des
déplacements forcés de population opérés après la prise de pouvoir par le PCK. Par exemple,
celui en date du 11 décembre 1977 qui mentionne la distribution des gens du peuple nouveau
de Siem Reap vers d’autres districts 4220 .
1021. Après le 6 janvier 1979, Ieng Sary a continué d’approuver et de défendre la décision de vider
de leurs habitants diverses villes et agglomérations. En 1980 par exemple, il a soutenu que la
décision de vider les villes avait été prise parce que le PCK craignait que le Vietnam puisse
s’infiltrer parmi les dirigeants du PCK et les assassiner 4221 . La même année, il a affirmé que
lors de son arrivée à Phnom Penh la ville était déjà vide, et qu’une telle décision n’aurait pas
été prise si le PCK avait compté plus de gens pensant comme lui 4222 . En 1996, le Mouvement
pour l’union nationale démocratique créé par Ieng Sary a déclaré dans un communiqué que le
transfert de population avait été jugé nécessaire pour apprendre aux citadins à endurer la
souffrance physique et psychologique en les faisant travailler dur 4223 .
Premiere phase
1022. Ieng Sary a participé au transfert de la population de Phnom Penh. Même s’il ne se trouvait
pas à Phnom Penh quand ont eu lieu les réunions au cours desquelles a été définitivement
arrêté le plan d’évacuation de la ville 4224 (il est arrivé à Phnom Penh en provenance de Pékin
le 22 ou le 23 avril 1975 et, a indiqué qu’à ce moment-là, la ville était déjà vide 4225 ), Ieng
Sary reconnaît avoir examiné ce projet avec Pol Pot en 1974 et avoir informé ce dernier que
les Chinois souhaitaient savoir ce que comptait faire le PCK en cas de victoire 4226 . Pol Pot a
répondu que le plan consistait à évacuer la ville, et que les Chinois n’avaient pas à s’inquiéter
puisque l’expérience avait déjà été faite à Steung Treng et Kratié. Ieng Sary a déclaré qu’à ce
stade on ne savait pas encore bien si Phnom Penh serait complètement vidée de ses habitants
ou non. Selon lui, le plan consistait à évacuer la ville, après quoi « nous » verrions bien quelle
serait la réaction des Cambodgiens et des États-Unis 4227 . En septembre 1996, Ieng Sary a en
outre admis qu’il avait averti Pol Pot en 1974 que l’évacuation de Phnom Penh ne serait pas
aussi aisée que celle des plus petites villes de Steung Treng et Kratié. Il avait prévenu que tout
devait être « organisé de façon précise car on parlait là de millions de personnes » 4228 .
D’après lui, tout avait déjà été décidé au moment où il est arrivé dans la ville et il ne servait
plus à rien d’en parler 4229 .
Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh
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