ORDONNANCE DE CLÔTURE

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002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 932. En ce qui concerne les arrestations effectuées dans les unités administratives, notamment de certains cadres du Parti de haut niveau dans les zones et de cadres du Parti dans les ministères et d’autres bureaux du Centre, Duch pense que la décision était prise par quelqu’un au-dessus de Son Sen : « … peut-être Pol Pot ou Nuon Chea. C’étaient eux qui prenaient la décision et, ensuite, c’était transmis à Son Sen » 3903 . S’agissant de celles effectuées dans les unités militaires, il a observé que Son Sen, en qualité de chef de l’état-major disposait du pouvoir de prendre la décision 3904 . Duch dit néanmoins que Pol Pot et Nuon Chea intervenaient également dans ces décisions : « Purger, qui en premier et qui en dernier, résultait de l'orientation déterminée par le comité permanent, plus précisément déterminée par Pol Pot. Les processus étaient déterminés par Nuon Chea et Son Sen » 3905 . 933. Duch mentionne à maintes reprises Son Sen, Nuon Chea et Pol Pot comme étant ceux qui décidaient, individuellement ou collectivement, des arrestations. Duch croit savoir que Pol Pot intervenait dans le processus et explique que, même s’il n’était pas directement au courant des détails, il a pu noter que Nuon Chea ne pouvait pas toujours décider seul et « parfois, il devait en référer à POL Pot » 3906 . Il pense que lorsqu’une arrestation était décidée par Pol Pot, il revenait à Nuon Chea de veiller à la bonne exécution de cette décision 3907 . Toutefois, Duch explique aussi que Nuon Chea disposait d’un certain pouvoir de décision pour ce qui était de faire arrêter ou non les personnes mises en cause dans les aveux, dans la mesure où il décidait parfois de certaines arrestations lors de leurs rencontres, notamment lorsqu’il s’agissait d’arrêter les membres du personnel de S-21 3908 . Duch estime aussi savoir que Nuon Chea avait le pouvoir de décider de ce qui devait ou ne devait pas figurer dans les aveux, et avait la faculté de retirer certains noms donnés par l’auteur des aveux, chose qu’il a notamment faite quand celui de Khieu Samphan est ainsi apparu 3909 . 934. Au regard de son expérience à S-21, Duch conclut qu’il y avait deux manières de procéder à une d’arrestation. Premièrement une unité pouvait envoyer un rapport au supérieur et proposer une arrestation 3910 . Ceci est corroboré par les aveux écrits de San Eap alias Khon, de la section phnompenhoise du Comité du commerce du Secteur 103, qui ont été envoyés par le secrétaire de la nouvelle Zone Nord au « Camarade 870 » le 17 avril 1978. Dans la lettre accompagnant ces aveux, Kang Chap alias Se écrit qu’il les envoie, avec les aveux d’une autre personne, afin de répérer un réseau de « traîtres », pour examen par le comité 3911 . Duch pense que l’annotation « 19/04/1978 à suivre » qui figure en première page est de la main de Nuon Chea 3912 . 935. Deuxièmement, selon Duch, lorqu’une personne ou un groupe de personnes était susceptible de faire l’objet d’une arrestation, il arrivait que Nuon Chea prenne contact avec l’unité Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 254

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 concernée pour obtenir plus d’informations après quoi une décision était prise conjointement 3913 . Ainsi il pense que les aveux obtenus à S-21 étaient communiqués par Nuon Chea et/ou Pol Pot à la zone, au bureau ou au ministère concerné 3914 . Les annotations portées sur les aveux montrent que certains ont effectivement été transmis à l’unité concernée 3915 . Duch a reconnu l’écriture de Nuon Chea sur plusieurs de ces aveux 3916 . Son Sen suivait un modus operandi similaire pour décider des arrestations à opérer dans les unités militaires 3917 . Rôle dans les purges opérées dans la Zone Centrale (ancienne Zone Nord) et dans le Secteur 106 936. Quelques jours après que le Comité central eut pris sa directive du 30 mars 1976, Ke Pork, secrétaire de l’ancienne Zone Nord, a informé Pol Pot et Nuon Chea qu’il était disposé à prendre des mesures contre les traîtres au sein des rangs révolutionnaires 3918 . Comme décrit dans la section sur les purges de la Zone Centrale (ancienne Zone Nord), peu de temps après Koy Thuon a été placé en résidence surveillé puis arrêté. Khieu Samphan a écrit que la decision d’arrêter Koy Thuon avait été prise par le Comité permanent 3919 . Koy Thuon a été envoyé à S-21 le 25 janvier 1977, et Duch a reçu alors de Son Sen des instructions concernant son interrogatoire et son exécution 3920 . L’arrestation de Koy Thuon a ensuite entraîné celle de nombreux cadres du Parti et de membres de l’ARK, et plus particulièrement de ceux originaires de la Zone Centrale (ancienne Zone Nord) ou associés à elle 3921 . Avant sa mort, Ke Pork, le secrétaire de la zone, a déclaré qu’il avait rencontré Pol Pot et Nuon Chea à Phnom Penh et que ceux-ci lui avaient montré des documents mettant en cause des cadres et des militaires de sa zone. Il a jouté qu’il avait cru comprendre qu’ils avaient déjà décidé des arrestations 3922 . Nuon Chea a reçu des aveux passés à S-21 par des cadres et des militaires Zone Centrale (ancienne Zone Nord) en 1977 3923 et rendu visite à Ke Pork à Kampong Cham au cours de la première moitié de l’année 1977 3924 . D’autres témoins ont expliqué qu’ils avaient assisté à des formations politiques présidées par Nuon Chea, à l’occasion desquelles ce dernier avait passé l’enregistrement des aveux de Koy Thuon et indiqué que celui-ci était un traître à la solde de la CIA et que ceux qui lui étaient liés avaient été arrêtés 3925 . À la suite de l’arrestation de Koy Thuon et de son supposé réseau, le Secteur 106 a été purgé à son tour et remplacé par des cadres de la Zone Sud-Ouest, dirigé par le Secrétaire du Secteur 35 Chan Sam alias Kang Chap alias Se qui est par la suite devenu le Secrétaire de la Nouvelle Zone Nord (801) au milieu de l’année 1977 3926 . Selon un témoin, Nuon Chea est celui qui a annoncé, à l’occasion d’une réunion tenue au bureau du Secteur 103 dans la Province de Preah Vihear, la création de la nouvelle zone et la désignation de Se comme son secrétaire 3927 . Rôle dans la purge de la Zone Est Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 255

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427<br />

932. En ce qui concerne les arrestations effectuées dans les unités administratives, notamment de<br />

certains cadres du Parti de haut niveau dans les zones et de cadres du Parti dans les ministères<br />

et d’autres bureaux du Centre, Duch pense que la décision était prise par quelqu’un au-dessus<br />

de Son Sen : « … peut-être Pol Pot ou Nuon Chea. C’étaient eux qui prenaient la décision et,<br />

ensuite, c’était transmis à Son Sen » 3903 . S’agissant de celles effectuées dans les unités<br />

militaires, il a observé que Son Sen, en qualité de chef de l’état-major disposait du pouvoir de<br />

prendre la décision 3904 . Duch dit néanmoins que Pol Pot et Nuon Chea intervenaient<br />

également dans ces décisions : « Purger, qui en premier et qui en dernier, résultait de<br />

l'orientation déterminée par le comité permanent, plus précisément déterminée par Pol Pot.<br />

Les processus étaient déterminés par Nuon Chea et Son Sen » 3905 .<br />

933. Duch mentionne à maintes reprises Son Sen, Nuon Chea et Pol Pot comme étant ceux qui<br />

décidaient, individuellement ou collectivement, des arrestations. Duch croit savoir que Pol Pot<br />

intervenait dans le processus et explique que, même s’il n’était pas directement au courant des<br />

détails, il a pu noter que Nuon Chea ne pouvait pas toujours décider seul et « parfois, il<br />

devait en référer à POL Pot » 3906 . Il pense que lorsqu’une arrestation était décidée par Pol Pot,<br />

il revenait à Nuon Chea de veiller à la bonne exécution de cette décision 3907 . Toutefois, Duch<br />

explique aussi que Nuon Chea disposait d’un certain pouvoir de décision pour ce qui était de<br />

faire arrêter ou non les personnes mises en cause dans les aveux, dans la mesure où il décidait<br />

parfois de certaines arrestations lors de leurs rencontres, notamment lorsqu’il s’agissait<br />

d’arrêter les membres du personnel de S-21 3908 . Duch estime aussi savoir que Nuon Chea<br />

avait le pouvoir de décider de ce qui devait ou ne devait pas figurer dans les aveux, et avait la<br />

faculté de retirer certains noms donnés par l’auteur des aveux, chose qu’il a notamment faite<br />

quand celui de Khieu Samphan est ainsi apparu 3909 .<br />

934. Au regard de son expérience à S-21, Duch conclut qu’il y avait deux manières de procéder à<br />

une d’arrestation. Premièrement une unité pouvait envoyer un rapport au supérieur et<br />

proposer une arrestation 3910 . Ceci est corroboré par les aveux écrits de San Eap alias Khon, de<br />

la section phnompenhoise du Comité du commerce du Secteur 103, qui ont été envoyés par le<br />

secrétaire de la nouvelle Zone Nord au « Camarade 870 » le 17 avril 1978. Dans la lettre<br />

accompagnant ces aveux, Kang Chap alias Se écrit qu’il les envoie, avec les aveux d’une<br />

autre personne, afin de répérer un réseau de « traîtres », pour examen par le comité 3911 . Duch<br />

pense que l’annotation « 19/04/1978 à suivre » qui figure en première page est de la main de<br />

Nuon Chea 3912 .<br />

935. Deuxièmement, selon Duch, lorqu’une personne ou un groupe de personnes était susceptible<br />

de faire l’objet d’une arrestation, il arrivait que Nuon Chea prenne contact avec l’unité<br />

Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh<br />

Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941.<br />

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