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ORDONNANCE DE CLÔTURE

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002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427<br />

qui protestaient contre les atteintes à leur liberté de religion 3221 . Selon certains témoins, entre<br />

cent 3222 et deux cents 3223 personnes appartenant à la minorité chame des districts de Kroch<br />

Chhmar et Kampong Cham furent arrêtées et disparurent de leurs villages aux alentours de<br />

1975 ; la décision de les arrêter aurait été prise à l’échelon de la province, voire plus haut 3224 .<br />

Traitement des Chams de 1975 à 1977<br />

753. Lors d’une conférence organisée en mai 1975, réunissant des cadres politiques et militaires du<br />

Centre et des échelons inférieurs (jusqu’au district), Pol Pot et Nuon Chea auraient abordé la<br />

question de « l’élimination » des Chams, exposant à cette occasion leur politique de<br />

suppression de toutes les religions jugées réactionnaires 3225 . Les émissions radiophoniques du<br />

Kampuchéa démocratique n’en continuèrent pas moins de qualifier les Chams de «<br />

musulmans cambodgiens » et de proclamer leur liberté de religion 3226 . Cependant, après<br />

octobre 1975, à la radio, toute allusion publique à leur existence cessa, et ce dans le contexte<br />

plus large d’une négation généralisée de l’existence, au Cambodge, de minorités nationales.<br />

Bien que les principaux dirigeants du Parti 3227 et les publications officielles aient continué 3228 ,<br />

à parler du peuple cambodgien comme de « la nation cambodgienne et du peuple cambodgien<br />

qui comprenait a la fois l’ethnie khmere et d’autres nationalités », force est de constater que<br />

pareil discours cessa définitivement autour de 1976. Ce revirement faisait suite à la<br />

promulgation de la Constitution du Kampuchéa démocratique en janvier 1976, qui se gardait<br />

d’évoquer l’existence des minorités 3229 .<br />

754. Le chapitre 15, article 20 de la Constitution du Kampuchéa démocratique entendait<br />

réglementer la religion, en disposant que « Chaque citoyen du Kampuchéa a le droit d’avoir<br />

des croyances et des religions, et a tout aussi bien le droit de n’avoir ni croyance ni religion.<br />

Est rigoureusement interdite toute religion réactionnaire portant atteinte au Kampuchéa<br />

démocratique et à son peuple » 3230 . Duch a déclaré devant les co-juges d’instruction que la<br />

Constitution avait été « écrit[e] avec des apparences trompeuses (de façade) » et que cet<br />

article était « un mensonge » 3231 . Cela est corroboré par [CAVIARDÉ], qui a déclaré que<br />

« quand la Constitution a été promulguée, on a dit ’Toutes les religions sont<br />

réactionnaires’ » 3232<br />

755. Les Chams ont parfois tenté de se plaindre de l’interdiction de leur religion en invoquant la<br />

Constitution. Ainsi, selon un rapport hebdomadaire du Secteur 5 de la Zone Nord-Ouest,<br />

envoyé au secrétaire de la zone, à « M560 » et aux Archives, les « éléments chams du 17 avril<br />

de Phnom Penh » protestèrent contre la nourriture qui leur était imposée au réfectoire de la<br />

coopérative, et cela en se prévalant de la Constitution. Le rédacteur du rapport précisait<br />

Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh<br />

Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941.<br />

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