ORDONNANCE DE CLÔTURE

ORDONNANCE DE CLÔTURE ORDONNANCE DE CLÔTURE

26.06.2013 Views

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 également au peuple nouveau 3103 ). Un témoin a donné aux enquêteurs une liste de 105 noms de cadres du Sous-district de Kak ou des coopératives de ce sous-district ayant disparu à l’époque 3104 . Divers procédés semblent avoir été utilisés pour séparer les futures victimes du reste de la population : convocation à des réunions ou des sessions de rééducation, par exemple dans un bureau du district à Kandaol Chrum 3105 , suivie d’arrestations ou de disparitions 3106 , ou encore envoi de tracts invitant tous les travailleurs de la coopérative à se rassembler dans la pagode locale, où « les chefs de groupe et d’unité, qui avaient ordre d’aller étudier pour recevoir les nouveaux plans, ont disparu pour toujours » 3107 . 724. Des témoignages concordants attestent de ce que des gens « ordinaires » portant des vêtements civils ont été exécutés à Steung Tauch 3108 . Un témoin explique que son frère (qui a survécu) et un certain nombre d’autres personnes du village de Bos Roka (Sous-district de Doun Tei) ont été transportés en camion à Kandaol Chrum, arrêtés et envoyés à Steung Tauch pour y être exécutés 3109 . D’autres indiquent que les cadres locaux et les civils qui leur étaient associés ont été arrêtés dans des villages avoisinants (Reus Rokha Thom, Ponley, Teuk Yung) et tués 3110 . Par ailleurs, certains précisent que des cadres de rang inférieur et des civils ont également été tués sur d’autres sites du district 3111 . Personnel militaire 725. Certains éléments de preuves caractérisent l’inhumation de personnel militaire à Steung Tauch 3112 . Un témoin mentionne que certaines fosses contenaient des cadavres d’hommes, « des combattants parce qu’il y avait, à côté des charniers, des cartouchières à munitions, des vêtements militaires kaki et des souliers (sic) de fabrication chinoise » 3113 . D’autres témoins font également état d’indices laissant penser que certains des corps découverts étaient ceux de militaires Cambodgiens 3114 . 726. Toutefois, quelques incertitudes demeurent. Ainsi, bien que des témoins indiquent que des soldats de la Zone Est ont été arrêtés et ont disparu pendant la période d’activité de Steung Tauch 3115 , rien ne permet d’établir un lien entre ces soldats précis et les corps découverts 3116 . En outre, il convient de souligner que des soldats ont pu être tués lors des combats liés à la prise de contrôle de la Zone Est 3117 , que bon nombre d’entre eux ont échappé aux purges et ont rallié les forces de l’opposition dans la jungle 3118 et enfin que certains soldats cambodgiens ou vietnamiens 3119 ont pu mourir à Steung Tauch dans le cadre du conflit armé avec le Vietnam 3120 . Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 196

Le cas particulier du village de Prey Tumnob (« Bos ») 002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 727. Des témoignages très précis attestent du massacre d’une grande partie de la population du village de Prey Tumnob (également connu sous le nom de « Bos » ou « Bo », Sous-district de Doun Tei, District de Ponhea Krek) au Site d’exécution de Steung Tauch, en juin 1978 3121 . Plusieurs témoins en ayant réchappé confirment que des centaines de villageois y ont été emmenés et tués en une nuit 3122 . Un survivant a fourni aux enquêteurs, de mémoire, une liste des noms, âges et fonctions de 140 personnes embarquées à bord de camions, qui « appartenaient à différentes catégories : des cadres de coopérative, des civils, des enfants, des personnes âgées, le chef de la commune ([CAVIARDÉ]) (…), mais il n’y avait aucun soldat » 3123 . 728. Ce traitement considérablement plus sévère, comparé à celui infligé aux autres villageois de la région, s’explique par les relations étroites que Sao Phim entretenait avec le village de Prey Tumnob 3124 . Un survivant du massacre, dont la déclaration est corroborée par celles d’autres témoins, décrit la manière dont, à la descente des camions, les gardes leur disaient : « Vous tous, vous êtes des subordonnés de ce type Phim » 3125 . 729. Selon les témoins, les faits se sont déroulés de la manière suivante. Un jour, un groupe d’une dizaine de soldats portant des uniformes noirs, des foulards en soie et des casquettes en tissu 3126 sont arrivés dans le village de Bos à bord de trois ou quatre grands camions militaires. Le président du Comité du village a organisé une réunion dans les locaux de l’école 3127 . On a dit aux habitants que l’Angkar supérieur 3128 voulait les déplacer à Suong, sur la Route nationale 7 à l’ouest de Ponhea Krek, où il y avait des maisons en béton, afin de travailler dans la plantation d’hévéas 3129 . On leur a dit d’emmener seulement les vêtements qu’ils portaient et de ne prendre ni vaisselle, ni tapis 3130 . 730. Les habitants sont alors retournés chez eux pour rassembler leurs familles, et les enfants qui travaillaient dans les champs ont été ramenés par les soldats 3131 . Vers 16 heures, femmes, hommes, enfants, personnes âgées ont été rassemblés et emmenés, sous surveillance armée, dans des camions militaires pouvant contenir chacun entre 30 et 40 personnes (il n’y avait pas suffisamment de place pour toute la population) 3132 . Mais les camions ne sont pas allés à la destination annoncée et ont tourné à l’est le long de la route nationale 7, en passant par les villages de Kandaol Chrum et de Ta Hiev Kraom 3133 . Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 197

Le cas particulier du village de Prey Tumnob (« Bos »)<br />

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427<br />

727. Des témoignages très précis attestent du massacre d’une grande partie de la population du<br />

village de Prey Tumnob (également connu sous le nom de « Bos » ou « Bo », Sous-district de<br />

Doun Tei, District de Ponhea Krek) au Site d’exécution de Steung Tauch, en juin 1978 3121 .<br />

Plusieurs témoins en ayant réchappé confirment que des centaines de villageois y ont été<br />

emmenés et tués en une nuit 3122 . Un survivant a fourni aux enquêteurs, de mémoire, une liste<br />

des noms, âges et fonctions de 140 personnes embarquées à bord de camions, qui<br />

« appartenaient à différentes catégories : des cadres de coopérative, des civils, des enfants,<br />

des personnes âgées, le chef de la commune ([CAVIARDÉ]) (…), mais il n’y avait aucun<br />

soldat » 3123 .<br />

728. Ce traitement considérablement plus sévère, comparé à celui infligé aux autres villageois de la<br />

région, s’explique par les relations étroites que Sao Phim entretenait avec le village de Prey<br />

Tumnob 3124 . Un survivant du massacre, dont la déclaration est corroborée par celles d’autres<br />

témoins, décrit la manière dont, à la descente des camions, les gardes leur disaient : « Vous<br />

tous, vous êtes des subordonnés de ce type Phim » 3125 .<br />

729. Selon les témoins, les faits se sont déroulés de la manière suivante. Un jour, un groupe d’une<br />

dizaine de soldats portant des uniformes noirs, des foulards en soie et des casquettes en<br />

tissu 3126 sont arrivés dans le village de Bos à bord de trois ou quatre grands camions<br />

militaires. Le président du Comité du village a organisé une réunion dans les locaux de<br />

l’école 3127 . On a dit aux habitants que l’Angkar supérieur 3128 voulait les déplacer à Suong, sur<br />

la Route nationale 7 à l’ouest de Ponhea Krek, où il y avait des maisons en béton, afin de<br />

travailler dans la plantation d’hévéas 3129 . On leur a dit d’emmener seulement les vêtements<br />

qu’ils portaient et de ne prendre ni vaisselle, ni tapis 3130 .<br />

730. Les habitants sont alors retournés chez eux pour rassembler leurs familles, et les enfants qui<br />

travaillaient dans les champs ont été ramenés par les soldats 3131 . Vers 16 heures, femmes,<br />

hommes, enfants, personnes âgées ont été rassemblés et emmenés, sous surveillance armée,<br />

dans des camions militaires pouvant contenir chacun entre 30 et 40 personnes (il n’y avait pas<br />

suffisamment de place pour toute la population) 3132 . Mais les camions ne sont pas allés à la<br />

destination annoncée et ont tourné à l’est le long de la route nationale 7, en passant par les<br />

villages de Kandaol Chrum et de Ta Hiev Kraom 3133 .<br />

Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh<br />

Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941.<br />

197

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!