ORDONNANCE DE CLÔTURE

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002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 690. Les témoins déclarent aussi invariablement que les détenus de Chum Teav Chreng étaient envoyés à Prey Trapeang Ampil et Prey Trapeang Pring Pour y être exécutés 2988 . Deux d’entre eux, l’un travaillant à la digue située entre le centre de sécurité et les sites d’exécution, l’autre simple villageois, déclarent qu’ils ont vu à plusieurs reprises des détenus du centre être amenés aux sites d’exécution par la milice locale avec les mains attachées dans le dos. Seuls les membres de la milice locale revenaient, transportant des sacs et des cordes 2989 . D’autres témoins décrivent des événements antérieurs à la période de compétence temporelle des CETC 2990 . 691. Le Centre de sécurité ayant fermé avant le 17 avril 1975, toutes les exécutions qui y sont liées semblent s’être produites à une époque qui ne relève pas de la compétence temporelle des CETC. Toutefois certains témoins déclarent qu’après la fermeture du Centre de sécurité de Chum Teav Chreng, on exécutait encore des personnes à Prey Trapeang Ampil et Prey Trapeang Pring 2991 . Ainsi, le chef adjoint de la milice du Sous-district de Kraing Lvea explique qu’à l’arrivée des personnes évacuées de Phnom Penh, des réunions furent organisées et que les déportés identifiés comme ayant appartenu à l’armée de la République khmère furent envoyés à Prey Trapeang Ampil et Prey Trapeang Pring pour y être exécutés. Il précise que ces personnes furent exécutées à coup de bâton et qu’il a vu des bâtons de bambou abandonnés sur le site 2992 . Un autre témoin qui travaillait au village de Chumteav Chreng en 1978 déclare qu’il a vu sept ou huit personnes être amenées à ces sites en deux occasions et que les gardes sont repartis sans les prisonniers 2993 . 692. Un Rapport de situation géographique montre qu’aujourd’hui aucune structure ne peut être distinguée hormis des traces de fosses en plusieurs endroits dans la forêt. Les fosses ellesmêmes peuvent cependant être clairement identifiées. À la surface du sol, à certains endroits, on trouve de petits débris d’os humains qui indiquent la présence des corps. On a découvert également des dents humaines portant les traces de travaux dentaires, des restes de vêtements tels que boutons, fermetures éclair et cordes, et des effets personnels tels que bijoux et amulettes 2994 . Plusieurs témoins ont visité Prey Trapeang Ampil et Prey Trapeang Pring immédiatement après 1979 et y ont vu des fosses et des ossements 2995 . Au-delà des conclusions tirées des déclarations des témoins et du Rapport de situation géographique, il n’est pas possible de déterminer le nombre exact de victimes sur ces sites, notamment pendant la période qui relève de la compétence des CETC, mais, au vu du nombre de fosses identifiées et de leurs dimensions, de très nombreuses personnes ont été enterrées à cet endroit 2996 . Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 188

Personnes évacuées dans le District 12 après le 17 Avril 2997 ΒĖ˝ЯřŲŪijСŷģĕĄЮņųЭ₤˝ĖО₣Ū₤О˝ ơƯ ЮŪŁŎаℓĞớ Юņ⅜ 002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 693. Dans les mois qui ont suivi le 17 avril 1975, les personnes évacuées de Phnom Penh et de la ville de Kampong Chhnang sont arrivées dans le district de Samaki Meanchey (district de Kampong Tralach Leu jusqu’en 1985), dans la province de Kampong Chhnang 2998 . Selon le système d’identification des frontières administratives du Parti communiste du Kampuchéa, ils étaient situés dans le District 12, Secteur 31 de la Zone Ouest (Zone 401). 694. Dans le village de Trapeang Tmes, Sous-district de Svay Chuck, juste après la chute de Kampong Chhnang 2999 , le « peuple nouveau » (hommes, femmes et enfants), envoyé en grand nombre 3000 et évacué de cette ville 3001 , s’est regroupé à la pagode du village. Deux témoins affirment qu’ils ont vu des personnes être emmenées hors de la pagode deux jours après leur arrivée. L’un d’eux déclare les avoir vues attachées à la digue de Chrlong Ta Puth, à un endroit dénommé Ta Kuch, et avoir entendu dire par un membre de la milice locale ayant pris part à l’exécution qu’elles avaient toutes été tuées à coups de bâton et de hâche 3002 . L’autre témoin indique avoir vu, en 1976, des fosses, des cadavres et des crânes au même endroit 3003 . 695. Un ancien membre d’une milice indique que, juste après le 17 avril 1975, dans le village de Chrak Sangke, Sous-district de Svay Chuck, il a assisté à une réunion lors de laquelle le chef du conseil communal de Svay Chuck, [CAVIARDÉ], avait demandé à tous les chefs de village de recueillir les biographies de tout le peuple nouveau évacué de Phnom Penh. Les gens avaient alors été classés en deux catégories : les « habitants normaux ou paysans » et les « anciens gardes, soldats, ou fonctionnaires de LON Nol, ainsi que les féodaux ». Ceux qui appartenaient à la deuxième catégorie (environ 700) avaient été ligotés, frappés à la nuque à l’aide d’une tige de bambou, puis enterrés dans un endroit appelé Prey Toteong, situé à un kilomètre à l’ouest du Prey Damrei Srot. Le témoin précise qu’il était chargé d’emmener les prisonniers sur le site d’exécution 3004 . Aucun élément indiquant la présence de corps humains n’a été retrouvé, mais l’instruction menée sur place a mis en évidence le fait que l’état de la surface naturelle du sol était fortement altéré sur une centaine de mètres carrés, indiquant la présence d’excavations et de fosses à cet endroit 3005 . 696. Fin avril 1975 ou début mai 1975 3006 , des familles évacuées de Phnom Penh et arrivées dans le village de Thmei Khmer, Sous-district de Tbeng Khpous 3007 , ont été emmenées dans la forêt de Prey Sré Val 3008 et tuées par les cadres du sous-district agissant sur ordre donné par Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 189

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427<br />

690. Les témoins déclarent aussi invariablement que les détenus de Chum Teav Chreng étaient<br />

envoyés à Prey Trapeang Ampil et Prey Trapeang Pring Pour y être exécutés 2988 . Deux d’entre<br />

eux, l’un travaillant à la digue située entre le centre de sécurité et les sites d’exécution, l’autre<br />

simple villageois, déclarent qu’ils ont vu à plusieurs reprises des détenus du centre être<br />

amenés aux sites d’exécution par la milice locale avec les mains attachées dans le dos. Seuls<br />

les membres de la milice locale revenaient, transportant des sacs et des cordes 2989 . D’autres<br />

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CETC 2990 .<br />

691. Le Centre de sécurité ayant fermé avant le 17 avril 1975, toutes les exécutions qui y sont liées<br />

semblent s’être produites à une époque qui ne relève pas de la compétence temporelle des<br />

CETC. Toutefois certains témoins déclarent qu’après la fermeture du Centre de sécurité de<br />

Chum Teav Chreng, on exécutait encore des personnes à Prey Trapeang Ampil et Prey<br />

Trapeang Pring 2991 . Ainsi, le chef adjoint de la milice du Sous-district de Kraing Lvea<br />

explique qu’à l’arrivée des personnes évacuées de Phnom Penh, des réunions furent<br />

organisées et que les déportés identifiés comme ayant appartenu à l’armée de la République<br />

khmère furent envoyés à Prey Trapeang Ampil et Prey Trapeang Pring pour y être exécutés. Il<br />

précise que ces personnes furent exécutées à coup de bâton et qu’il a vu des bâtons de<br />

bambou abandonnés sur le site 2992 . Un autre témoin qui travaillait au village de Chumteav<br />

Chreng en 1978 déclare qu’il a vu sept ou huit personnes être amenées à ces sites en deux<br />

occasions et que les gardes sont repartis sans les prisonniers 2993 .<br />

692. Un Rapport de situation géographique montre qu’aujourd’hui aucune structure ne peut être<br />

distinguée hormis des traces de fosses en plusieurs endroits dans la forêt. Les fosses ellesmêmes<br />

peuvent cependant être clairement identifiées. À la surface du sol, à certains endroits,<br />

on trouve de petits débris d’os humains qui indiquent la présence des corps. On a découvert<br />

également des dents humaines portant les traces de travaux dentaires, des restes de vêtements<br />

tels que boutons, fermetures éclair et cordes, et des effets personnels tels que bijoux et<br />

amulettes 2994 . Plusieurs témoins ont visité Prey Trapeang Ampil et Prey Trapeang Pring<br />

immédiatement après 1979 et y ont vu des fosses et des ossements 2995 . Au-delà des<br />

conclusions tirées des déclarations des témoins et du Rapport de situation géographique, il<br />

n’est pas possible de déterminer le nombre exact de victimes sur ces sites, notamment pendant<br />

la période qui relève de la compétence des CETC, mais, au vu du nombre de fosses identifiées<br />

et de leurs dimensions, de très nombreuses personnes ont été enterrées à cet endroit 2996 .<br />

Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh<br />

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