ORDONNANCE DE CLÔTURE
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002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 auxquels certains ne survivaient pas 1936 . Duch explique que les décisions concernant le régime alimentaire étaient prises par « l’échelon supérieur » et qu’il n’avait pas le droit de modifier les rations fixées. Selon lui, la pratique consistant à priver les détenus de nourriture répondait à une politique délibérée du PCK 1937 . 445. Beaucoup de prisonniers souffraient de maladie et de blessures. Les soins médicaux de base 1938 étaient administrés par une petite équipe « médicale » 1939 qui n’avait pas étudié la médecine et travaillaient sans la supervision de médecins 1940 . Nombre de ceux qui avaient besoin d’une assistance médicale urgente étaient laissés sans surveillance ou recevaient un traitement inadéquat 1941 . Les stocks de médicaments étaient extrêmement limités et, quand il y en avait, il s’agissait de médicaments fabriqués localement par des personnes non qualifiées 1942 . Les employés de S-21 ont également pratiqué des expérimentations médicales sur des prisonniers 1943 . 446. Certains détenus, en nombre très limité, ont été forcés à travailler dans l’enceinte de S-21, dans les ateliers des artistes et des mécaniciens, pendant de longues heures, sous la surveillance constante des gardiens, sans liberté de mouvement et sous la menace d’être puni s’ils ne produsaient pas un travail jugé satisfaisant 1944 . Tous les témoins ont indiqué que leur alimentation et, d’une façon générale, leurs conditions de détention s’étaient légèrement améliorées une fois qu’ils avaient commencé à travailler 1945 . 447. Les prisonniers vivaient dans la peur permanente d’être punis, emmenés, battus, interrogés et exécutés 1946 . Les conditions de vie décrites ci-dessus ont dans bien des cas provoqué la mort des détenus 1947 . Certains prisonniers ont aussi tenté de se suicider en raison de ces conditions 1948 . Interrogatoires 448. La majorité des prisonniers détenus à S-21 ont été systématiquement interrogés 1949 . Ces interrogatoires étaient menés par le personnel de S-21 agissant en leur qualité officielle 1950 . Une fois les prisonniers répartis 1951 , les interrogateurs allaient chercher les prisonniers dans leurs cellules et les conduisaient, les mains menottées et les yeux bandés, vers les salles d’interrogatoire 1952 . Les prisonniers devaient fournir leur biographie aux interrogateurs et s’expliquer sur les accusations qui avaient conduit à leur arrestation 1953 . Tous les interrogatoires n’aboutissaient pas à des aveux écrits 1954 et aucune règle générale ne fixait le nombre d’interrogatoires que pouvait subir un détenu ou la durée de ceux-ci 1955 . Les séances d’interrogatoire ne s’achevaient que lorsque les aveux rédigés par le prisonnier étaient jugés Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 126
002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 « satisfaisants » 1956 et les prisonniers pouvaient être interrogés à maintes reprises et sommés de réécrire plusieurs fois leurs aveux 1957 . 449. Duch ou le personnel de S-21 avait en général autonomie pour décider de l’usage ou non de violence et de mauvais traitements 1958 , sauf pour les prisonniers importants ou ceux pour lesquels les supérieurs avaient un intérêt particulier, auquel cas ces derniers donnaient des instructions spécifiques 1959 . 450. Duch a expliqué qu’il avait instauré trois méthodes d’interrogatoire réparties entre les différentes équipes d’interrogateurs : la méthode « froide », la méthode « chaude » et la méthode « de mastication » 1960 . La méthode froide consistait à interroger un prisonnier en usant de la propagande, sans avoir recours à des mauvais traitements ou à des insultes. La méthode chaude incluait explicitement les « injures, coups, ou autres tortures autorisés par le règlement » 1961 . La méthode « de mastication » était une technique intermédiaire consistant « à expliquer gentiment, pour établir un lien de confiance puis à implorer la personne interrogée, en l’invitant à écrire avec insistance » 1962 , les mauvais traitements étant aussi autorisés 1963 . 451. L’usage de mauvais traitements durant les interrogatoires était fréquent et est reconnu par Duch 1964 et les interrogateurs 1965 ; il est confirmé par de nombreux documents émanant de S- 21 1966 . Deux anciens prisonniers de S-21, Chum Mey et Bou Meng, ont expliqué avoir été gravement maltraités pendant leur interrogatoire, faits qu’ils ont décrit avec précision tant pendant l’instruction que devant la Chambre de première instance 1967 . Il s’avère que les mauvais traitements gagnaient en cruauté lorsque le détenu ne livrait pas les aveux escomptés et tout aveu insuffisamment précis ou ne mentionnant pas le nom d’un autre « traître » était jugée inacceptable 1968 . 452. Les interrogateurs utilisaient plusieurs formes de torture pour arracher des aveux aux détenus. Selon Duch, quatre méthodes étaient autorisées : les coups, l’électrocution, le sac en plastique sur la tête et verser de l’eau dans le nez 1969 . Cependant, il apparaît qu’au-delà de ces quatre méthodes, d’autres formes de mauvais traitements ont été pratiquées, dont certaines interdites à S-21 selon Duch. Ainsi les ongles des doigts et des orteils de personnes interrogées ont été percé et arrachés 1970 ; au moins un prisonnier aurait été forcé de manger des excréments et d’autres à boire leur urine 1971 ; la techniques de l’eau froide et du ventilateur 1972 ainsi que celle consistant à déshabiller les prisonniers et à leur envoyer des décharges électriques sur les parties génitales et sur les oreilles 1973 ont aussi été des méthodes utilisées. La pratique consistant à forcer les détenus à rendre hommage à des images de chiens affublés de la tête Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 127
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auxquels certains ne survivaient pas 1936 . Duch explique que les décisions concernant le régime<br />
alimentaire étaient prises par « l’échelon supérieur » et qu’il n’avait pas le droit de modifier<br />
les rations fixées. Selon lui, la pratique consistant à priver les détenus de nourriture répondait<br />
à une politique délibérée du PCK 1937 .<br />
445. Beaucoup de prisonniers souffraient de maladie et de blessures. Les soins médicaux<br />
de base 1938 étaient administrés par une petite équipe « médicale » 1939 qui n’avait pas étudié la<br />
médecine et travaillaient sans la supervision de médecins 1940 . Nombre de ceux qui avaient<br />
besoin d’une assistance médicale urgente étaient laissés sans surveillance ou recevaient<br />
un traitement inadéquat 1941 . Les stocks de médicaments étaient extrêmement limités et, quand<br />
il y en avait, il s’agissait de médicaments fabriqués localement par des personnes non<br />
qualifiées 1942 . Les employés de S-21 ont également pratiqué des expérimentations médicales<br />
sur des prisonniers 1943 .<br />
446. Certains détenus, en nombre très limité, ont été forcés à travailler dans l’enceinte<br />
de S-21, dans les ateliers des artistes et des mécaniciens, pendant de longues heures, sous la<br />
surveillance constante des gardiens, sans liberté de mouvement et sous la menace d’être puni<br />
s’ils ne produsaient pas un travail jugé satisfaisant 1944 . Tous les témoins ont indiqué que leur<br />
alimentation et, d’une façon générale, leurs conditions de détention s’étaient légèrement<br />
améliorées une fois qu’ils avaient commencé à travailler 1945 .<br />
447. Les prisonniers vivaient dans la peur permanente d’être punis, emmenés, battus, interrogés et<br />
exécutés 1946 . Les conditions de vie décrites ci-dessus ont dans bien des cas provoqué la mort<br />
des détenus 1947 . Certains prisonniers ont aussi tenté de se suicider en raison de ces<br />
conditions 1948 .<br />
Interrogatoires<br />
448. La majorité des prisonniers détenus à S-21 ont été systématiquement interrogés 1949 . Ces<br />
interrogatoires étaient menés par le personnel de S-21 agissant en leur qualité officielle 1950 .<br />
Une fois les prisonniers répartis 1951 , les interrogateurs allaient chercher les prisonniers dans<br />
leurs cellules et les conduisaient, les mains menottées et les yeux bandés, vers les salles<br />
d’interrogatoire 1952 . Les prisonniers devaient fournir leur biographie aux interrogateurs et<br />
s’expliquer sur les accusations qui avaient conduit à leur arrestation 1953 . Tous les<br />
interrogatoires n’aboutissaient pas à des aveux écrits 1954 et aucune règle générale ne fixait le<br />
nombre d’interrogatoires que pouvait subir un détenu ou la durée de ceux-ci 1955 . Les séances<br />
d’interrogatoire ne s’achevaient que lorsque les aveux rédigés par le prisonnier étaient jugés<br />
Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh<br />
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