26.06.2013 Views

Dossier pour la Marche des Vivants Livret pédagogique du guide

Dossier pour la Marche des Vivants Livret pédagogique du guide

Dossier pour la Marche des Vivants Livret pédagogique du guide

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Témoignages<br />

Arrivée à Lublin<br />

Nous sommes arrivés à Lubin tard cette nuit-là.<br />

Le train s’est arrété et les SS ont ouvert les portes <strong>du</strong> wagon en nous poussant<br />

avec brutalité ceux qui étaient encore en vie et qui pouvaient bouger. Et de<br />

nouveau ces cris, ces sifflements, ces hurlements. Les gens se cherchaient les<br />

uns les autres, et tirant les vêtement qu’ils avaient retiré à cause de <strong>la</strong> chaleur….<br />

Il pluviotait et à <strong>la</strong> <strong>des</strong>cente <strong>du</strong> train nous étions dans une boue épaisse.<br />

Le froid de <strong>la</strong> nuit était pénétrant et atteignait nos os, surtout après le voyage<br />

dans les wagons. J’étais pieds nus et j’avais mal aux pieds en al<strong>la</strong>nt dans ce<br />

troupeau humain vers Umsch<strong>la</strong>g de Lublin. Si ce n’avait pas été dans l’obscurité,<br />

les SS m’aurait tué à coups de feu comme ils le faisaient à toutes les personnes<br />

ma<strong>la</strong><strong>des</strong> ou faibles. [1]<br />

L’arrivée à Majdanek<br />

Le matin nous avons marché vers Majdanek encadrés par <strong>des</strong> armes. Nous<br />

avancions en trébuchant dans <strong>la</strong> boue, en tombant parfois. Nous avons croisé<br />

<strong>des</strong> foules d’hommes vêtus de drôles d’uniformes à rayures de prisonniers,<br />

qui avaient sur <strong>la</strong> tête rasée <strong>des</strong> bérets bizarres. Ils portaient <strong>des</strong> pierres ou<br />

poussaient brouettes pleines de terre et <strong>la</strong> boue rendait leur tâche encore plus<br />

pénible. Je me suis demandé si ma mère et moi étions capables de faire ce<br />

genre de travail. [2]<br />

Nous formions une foule serrée de femmes et d’enfants au centre de cet<br />

immense espace ouvert, grelottant de froid et de fatigue…. Les hommes<br />

avaient été emmenés ailleurs, nous ne savions pas où. Et maintenant nous<br />

n’avions aucune idée de l’endroit vers lequel ils al<strong>la</strong>ient nous emmenés à<br />

notre tour, ni ce qu’ils avaient l’intention de faire de nous.<br />

La mi journée approchait et les SS continuaient à séparer les groupes<br />

d’hommes dans <strong>la</strong> foule, <strong>pour</strong> les grouper dans <strong>des</strong> baraquements non loin<br />

de là. Qu’y avait-il à l’intérieur <strong>des</strong> huttes ? Personne n’en ressortait, nous ne<br />

savions pas.<br />

Ma mère me couvrit avec son manteau et me serra dans ses bras avec<br />

amour. Le vent envoyait <strong>du</strong> sable dans les yeux, il souff<strong>la</strong>it très fort au point<br />

que nous luttions contre lui <strong>pour</strong> rester debout après les heures d’attente sur<br />

84

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!