Dossier pour la Marche des Vivants Livret pédagogique du guide

Dossier pour la Marche des Vivants Livret pédagogique du guide Dossier pour la Marche des Vivants Livret pédagogique du guide

marchedesvivants.org
from marchedesvivants.org More from this publisher
26.06.2013 Views

Notre ville brûle, mes frères, elle brûle, Notre pauvre petit village brûle Des langues de feu lèchent tout, Le feu s’étend par la ville Par les toits, et les fenêtres. Tout autour de nous, tout brûle. Et vous restez là à regarder, les bras croisés, Et vous hochez la tête. Vous restez là à regarder les bras croisés Et le feu embrase tout ! Notre ville brûle, mes frères, elle brûle A tout moment le feu va Réduire en cendre notre ville, Des cendres grises et noires, La vie après la bataille là où s’élèvent les murs morts, Cassés et en ruine, dans une terre désolée. Et vous restez là à regarder, les bras croisés, En hochant la tête. Vous restez là à regarder les bras croisés Alors que le feu embrase tout ! Notre ville brûle, mes frères, elle brûle, Tout dépend de vous maintenant. Notre seul aide est ce que vous faites. Vous pouvez encore éteindre ce feu Avec votre sang, si vous le voulez. Ne regardez pas les bras croisés, En hochant la tête. Ne regardez pas les bras croisés Pendant que le feu embrase tout ! Écrite en 1938 après le pogrom de Pshitic, la chanson comportait un avertissement de l’holocauste imminent et fut reprise à Cracovie et dans d’autres ghettos. L’auteur, un menuisier né à Cracovie, Mordechai Gebirtig, était un poète et compositeur connu pour ses nombreuses chansons en Yiddish. Elles sont devenues très populaires dans les communautés juives d’Europe de l’Est et sont entrées dans le répertoire des chansons folkloriques. Mordechai Gebirtig a été tué par les Allemands en 1942. 50

En septembre 1939, quand la guerre éclate, Tikochin était un territoire qui selon l’accord Ribbentrop - Molotov revenait à l’Union soviétique. Les Allemands l’ont occupée puis, au bout de quelques jours, ils se retirent. Les Polonais ont reconquis la ville et persécuté les juifs en les dépouillant de leurs biens. Un juif sera tué puis lorsque les soviétiques arrivent les juifs les reçoivent comme les libérateurs. Ils participent aux affaires municipales, occupant des postes clé, ce qui augmenta encore l’animosité de la population locale. Puis c’est l’invasion allemande avec la campagne Barbarossa, et l’armée rouge se retire à son tour du village. En août 1941, les Allemands pénètrent dans le village. Mais lorsque les Allemands arrivent, les juifs sont persuadés que les Allemands fidèles à leur tradition d’occupation éclairée, apporteront des valeurs culturelles européennes et civilisatrices, comme pendant la première guerre mondiale. Mais, les premiers Allemands qui arrivèrent et réquisitionnent des hauts dignitaires juifs pour nettoyer les bureaux de la mairie. Les juifs sont ensuite relâchés et rentrent chez eux, geste rassurant pour la population et qui augmente la confiance en l’occupant. Mais le 24 août 1941, à 18 heures, on entendit à travers la ville le message suivant “ tous les juifs, hommes, femmes et enfants, à l’exception des malades et des infirmes devront se présenter le 25 août à 6 heures du matin sur la place du marché”. Immédiatement le conseil local juif se réunit chez le rabbin. La question était de savoir comment répondre. Certains penchaient pour la fuite, mais pour la plupart, ils ne croyaient pas cette solution possible car on ne pouvait pas compter sur l’aide des Polonais et cela pouvait aussi entraîner la colère des Allemands qui réagiraient avec des punitions, certainement, pour ceux qui resteraient sur place. On décida finalement à l’unanimité de se rendre à l’appel. A 21 heures, au moment ou était instauré le couvre feu, on vit des patrouilles circuler autour des murs pour que les juifs ne puissent pas communiquer entre eux ni fuir. Dès l’aube, les juifs se rendent, vêtus de vêtements chauds sur la place. A côté de tables qui avaient été placées sur la place se trouvaient des gendarmes allemands qui inscrivaient le nom de ceux qui se présentaient. Les gens ne cessaient d’arriver, mis quand la place fut pleine de monde, les Allemands arrêtèrent de faire des listes et encerclèrent complètement la place. A 7 heures du matin, exactement des camions arrivèrent avec des gens de la gestapo. Avec violence, les juifs sont divisés en deux groupes, l’un composé de femmes, d’enfants et de personnes âgées, l’autre des hommes. 51

Notre ville brûle, mes frères, elle brûle,<br />

Notre pauvre petit vil<strong>la</strong>ge brûle<br />

Des <strong>la</strong>ngues de feu lèchent tout,<br />

Le feu s’étend par <strong>la</strong> ville<br />

Par les toits, et les fenêtres.<br />

Tout autour de nous, tout brûle.<br />

Et vous restez là à regarder, les bras croisés,<br />

Et vous hochez <strong>la</strong> tête.<br />

Vous restez là à regarder les bras croisés<br />

Et le feu embrase tout !<br />

Notre ville brûle, mes frères, elle brûle<br />

A tout moment le feu va<br />

Ré<strong>du</strong>ire en cendre notre ville,<br />

Des cendres grises et noires,<br />

La vie après <strong>la</strong> bataille là où s’élèvent les murs morts,<br />

Cassés et en ruine, dans une terre désolée.<br />

Et vous restez là à regarder, les bras croisés,<br />

En hochant <strong>la</strong> tête.<br />

Vous restez là à regarder les bras croisés<br />

Alors que le feu embrase tout !<br />

Notre ville brûle, mes frères, elle brûle,<br />

Tout dépend de vous maintenant.<br />

Notre seul aide est ce que vous faites.<br />

Vous pouvez encore éteindre ce feu<br />

Avec votre sang, si vous le voulez.<br />

Ne regardez pas les bras croisés,<br />

En hochant <strong>la</strong> tête.<br />

Ne regardez pas les bras croisés<br />

Pendant que le feu embrase tout !<br />

Écrite en 1938 après le pogrom de Pshitic, <strong>la</strong> chanson comportait un avertissement de l’holocauste<br />

imminent et fut reprise à Cracovie et dans d’autres ghettos. L’auteur, un menuisier né à<br />

Cracovie, Mordechai Gebirtig, était un poète et compositeur connu <strong>pour</strong> ses nombreuses<br />

chansons en Yiddish. Elles sont devenues très popu<strong>la</strong>ires dans les communautés juives d’Europe<br />

de l’Est et sont entrées dans le répertoire <strong>des</strong> chansons folkloriques. Mordechai Gebirtig a été<br />

tué par les Allemands en 1942.<br />

50

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!