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tous les sens, une bande de mômes déchirant un drapeau américain. Brusquement,<br />

la roue s'arrête sur une image. Elle monte et descend en bouillonnant<br />

confusément dans mon esprit à plusieurs reprises avant que j'arrive<br />

à la distinguer. C'est un visage, large, sans expression. Sa peau est terreuse<br />

et jaunâtre, comme s'il avait une hépatite. Ses lèvres sont complètement<br />

noires, autour de chaque œil une épaisse forme noire, comme une<br />

rune, a été dessinée. Lentement, il m'apparaît que ce visage est le mien.<br />

Mon visage est posé sur une table près d'un lit. Je tends le bras pour<br />

le toucher, je me rends compte que mes bras sont tatoués avec les motifs<br />

que j'avais décidé de me faire faire. Mon visage est en papier, il est sur la<br />

couverture d'un célèbre, d'un important magazine, c'est pour ça que le<br />

téléphone sonne. Je décroche en me rendant compte que je suis dans un<br />

endroit que je ne connais pas. Quelqu'un qui prétend s'appeler Tracy<br />

essaie de me dire qu'elle a vu le magazine avec mon visage en couverture<br />

et que ça l'a excitée. Je suis censé la connaître, car elle s'excuse de ne pas<br />

avoir donné de ses nouvelles depuis longtemps. Elle veut me voir sur scène<br />

ce soir dans un grand auditorium dont je n'ai jamais entendu parler. Je<br />

lui réponds que je m'en occuperai, je suis content qu'elle vienne, bien que<br />

déçu si c'est uniquement parce qu'elle a vu mon visage de papier. Puis je<br />

me roule sur un lit qui n'est pas le mien et je m'endors.<br />

« Les flics sont là ! »<br />

Quelqu'un hurle à mes oreilles, j'ouvre les yeux. J'espère que c'est le<br />

matin, que tout est terminé, mais je suis encore assis sur un rocher entouré<br />

de crapauds morts. Nancy et un type crient que les flics font une descente.<br />

La police m'a toujours rendu paranoïaque, car même quand je ne fais<br />

rien d'illégal, je pense à faire quelque chose d'illégal. Donc, dès qu'un flic<br />

est proche de moi, je suis mal à l'aise, nerveux, je m'angoisse à l'idée de<br />

dire un mot de travers ou de paraître si assurément coupable que, de<br />

toute façon, ils vont m'arrêter. Et avoir la tête bouffée par les drogues<br />

n'arrange rien à l'affaire.<br />

Nous nous enfuyons en courant. La pluie s'est arrêtée, tout est humide<br />

et doux sous mes pieds. Du coup, plutôt que de courir, j'ai l'impression<br />

de m'enfoncer dans le sol. Ma tête étant complètement embrouillée par<br />

l'acide, la situation prend d'énormes proportions, je sens qu'il faut que<br />

je sauve ma peau. Mon avenir tout entier dépend du fait que je me fasse<br />

prendre ou non. Nous arrivons et stoppons net devant une Chevrolet<br />

recouverte de sang frais et ruisselant, du capot jusqu'au coffre. Je suis<br />

dans de sales draps.<br />

« Qu'est-c'est c'bordel ? (Je pose la question à tout le monde autour<br />

de moi.) Qu'est-ce que c'est? Qu'est-c'qui s'passe? Quelqu'un! ! »<br />

Nancy s'approche de moi, je la repousse et trouve Teresa. Elle m'emmène<br />

dans sa voiture — sombre, odeur d'usine et claustrophobique. Elle

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