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à la minute même où je les ai jetés sur le papier, j'ai su ce que je voulais<br />

devenir. Tous les hypocrites que j'avais croisés dans ma vie, de Mlle Price<br />

à Mary Beth Kroger, m'avaient aidé à prendre conscience que chacun<br />

d'entre nous possède une face claire et une face sombre et que l'une ne<br />

peut vivre sans l'autre. Je me rappelle avoir lu Le Paradis perdu au lycée ;<br />

j'avais été frappé par le fait qu'après que Satan et ses compagnons se sont<br />

révoltés contre les cieux, Dieu a réagi à cet outrage en créant l'homme<br />

de façon qu'il puisse avoir une créature à son image mais qui ne possède<br />

pas son pouvoir. En d'autres termes, pour John Milton, l'existence de<br />

l'homme n'est pas simplement le résultat de la bienveillance de Dieu, mais<br />

également de la malveillance de Satan.<br />

En tant que bipède, l'homme est par nature attiré (que vous appeliez<br />

ça instinct ou péché originel) du côté de sa face démoniaque, ce qui doit<br />

être la raison pour laquelle on me pose toujours des questions sur la partie<br />

la plus sombre de mon nom, mais jamais sur Marilyn Monroe. Bien<br />

qu'elle reste le symbole de la beauté et du glamour, Marilyn Monroe avait<br />

une face sombre exactement comme Charles Manson possédait une face<br />

bonne et intelligente. L'équilibre entre le bien et le mal, et les choix que<br />

nous faisons entre les deux, sont probablement l'un des aspects les plus<br />

importants qui forgent notre personnalité et l'humanité. Je pourrais développer<br />

davantage, mais tout est sur Internet (essayez le alt.life's-onlyworth-living-if-you-can-post-it-online-later<br />

newsgroup). Tout ce que je<br />

peux ajouter, c'est que le premier article sur Marilyn Manson a été écrit<br />

par Brian Warner. Et qu'il n'a rien compris à ce que je voulais faire.<br />

À cette époque, Charles Manson avait été ramené sur le devant de<br />

l'actualité : on avait fait sur lui une émission spéciale au nom du sacrosaint<br />

indice d'écoute. Lorsque j'étais au lycée, j'avais acheté son album<br />

Lie, sur lequel il chantait bizarrement des chansons originales presque<br />

comiques comme Garbage Dump et Mechanical Man que j'ai incorporé<br />

dans My Monkey, l'un de mes poèmes. « J'avais un petit singe/Je l'ai<br />

envoyé à la campagne et je lui ai donné à manger du pain d'épice/Alors<br />

est arrivé un teuf-teuf, qui a rendu mon singe fou-fou/Et maintenant mon<br />

singe est mort/Enfin c'est ce qu'il paraît, mais de toute façon, nous aussi,<br />

hein ?/(Ce que je fais, c'est ce que je suis, je ne suis pas éternel.) »<br />

Mechanical Man marquait le début de mon identification à Manson.<br />

C'était un philosophe doué, plus fort intellectuellement que ceux qui l'ont<br />

condamné. Mais en même temps, son intelligence (et ce n'est pas peu dire,<br />

puisqu'il réussissait à charger les autres d'agir à sa place) le faisait passer<br />

pour un type excentrique et fou, parce que les extrêmes — qu'il s'agisse<br />

du bien ou du mal — ne rentrent pas dans la définition que la société a<br />

de la normalité. Bien que Mechanical Man soit apparemment une comptine,<br />

c'était également une métaphore sur le sida, dernière des manifes-

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