Untitled

taire transparent, un fer à souder, des fait 45 ans qu'elle le pratique à titre
lacets de sac-poubelle, de l'Icy Hot personnel : elle en a aujourd'hui 57.
contre le mal de dos, des plumes, des Son premier contact avec le monde
fourrures, des brosses, du talc pour du « fouette-moi, frappe-moi, plante
bébé, de la lotion à la vitamine E, de des épingles de nourrice dans mon
la vaseline, un tiroir plein de gode- sexe », a eu lieu à l'âge vénérable et
miches (de différentes couleurs, incertain de 12 ans.
formes et tailles), de la lingerie en « Je vivais en Californie et il y
plus grande quantité que chez Vic- avait un homme de 21 ans qui venait
tout le temps à la mai-
« Je lui ai pris sa
cravache, je l'ai obligé
à se déshabiller et à
repartir tout nu chez
lui, en voiture. »
son, se rappelle-t-elle en
allumant une cigarette.
Un jour il m'a taquiné
avec sa cravache et ça
m'a rendue folle. Je lui
ai pris sa cravache, je l'ai
obligé à se déshabiller
et à repartir tout nu
chez lui en voiture. »
À partir de ce jour-là,
toria's Secret et Frederik's of Holly- elle a abusé des hommes pour leur
wood réunis, enfin une boîte de plaisir. Cependant, elle n'a perdu sa
cierges magiques. Étant profane et virginité qu'à 16 ans. Par la suite, en
naïf, je demande à quoi servent ces 1980, elle a déménagé en Floride où
derniers — je n'aurais pas dû. elle a continué ses occupations en
« Pour les anniversaires et pour privé. Elle s'est finalement rendu
le 4 juillet, j'en pose un sur le bout compte qu'avec un peu de publicité
de leur pénis, puis je l'allume, elle pouvait faire, contre de l'argent,
m'avoue-t-elle sans le moindre sar- la même chose avec des étrangers,
casme. La plupart de ces objets sont À ce jour, à 200 $ la séance (qui peut
des accessoires mais beaucoup durer de 12 minutes à 13 heures), elle
d'hommes aiment s'habiller en gagne environ 25 000 $ par an, net
femme. Ils viennent ici pour être d'impôts.
féminins. » Ses clients, qui ont entre 19 et 74
Je me suis assis, en faisant bien ans, la repèrent grâce à une annonce
attention, sur la couette en fourrure ainsi rédigée : « Femme dominante,
noire recouvrant son immense lit sur- sincère et mûre, possède domicile
élevé. En dessous, là où la plupart pour esclaves : séjours de toute
des gens cachent, disons, leur Mono- durée. » La plupart de sa clientèle est
poly ou à la limite leurs poupées Kiss, composée d'hommes d'affaires ayant
je remarque une cage pour dormir. une famille, dont elle affirme : « Je
Bien que Maîtresse Barbara ne crois que plus ils ont de responsabifasse
commerce du B & D (pas au lités et subissent de pression, plus ils
sens habituel du terme commerce, ont recours à ce genre de pratiques,
puisque cette pratique est des plus Je vois des visages et je les reconnais
illégales) que depuis trois ans, cela sur les affiches électorales. Il n'est
pas rare que j'aie des pompiers, des leur vie. Ils n'ont jamais été heureux
officiers de police, des avoués, des avec aucune femme. Du coup je
juges, des pilotes de ligne et des prends les choses en main, ils n'ont
footballeurs. » même pas besoin de penser. »
Elle ajoute en riant : Apparemment, des hommes
« La plupart des coups de télé- comme Stan vivent avec elle et satisphone
que je reçois, c'est après des font tous ses désirs, qu'ils soient
week-ends de trois jours pendant les- d'ordre sexuel ou non. En échange,
quels ces hommes sont restés à la chaque semaine, ils lui donnent une
maison avec leur femme ; ils n'ont certaine somme dont elle se sert pour
pas l'habitude de passer autant de payer ses factures. Une mère pour
temps en famille. Du coup, je reçois ainsi dire. Ce qu'ils ne savent pas,
des appels plutôt frénétiques m'ex- c'est qu'elle met de côté une partie
pliquant qu'ils ont été de "méchants de leur argent qu'elle leur reverse
garçons" et qu'ils méritent une fes- lorsqu'ils décident de s'en aller : elle
sée. » aime les aider à prendre un nouveau
Non seulement elle fournit ses départ.
services à des clients sexuellement Finalement Stan revient. Je suis
pervers, mais ses esclaves résidant à plus que surpris par son entrée. En
demeure lui donnent tout ce qu'ils dehors du fait qu'il est totalement
possèdent. Aujourd'hui, le péon de nu, il s'est intégralement rasé le corps
cette maison close est un homme et porte quatre ou cinq (je ne suis pas
décharné entre deux âges du nom de assez près pour compter le nombre
Stan. Malgré ses deux têtes de plus exact) de ces très chic cerceaux en
que Maîtresse Barbara, le comporte- metal, que j'ai décrits 27 paragraphes
ment tyrannique de celle-ci le fait se plus haut, et qui cliquettent lorsqu'il
ratatiner comme un chat blessé. Tan- entre dans la pièce. D'un air penaud,
dis que mon photographe, Marc il rampe sur la chaise de chiroprac-
Serota, installe des éclairages sup- teur en cuir sur laquelle elle va le cruplémentaires,
elle ordonne à Stan de cifier contre le mur. Après lui avoir
se déshabiller pour la photo ; l'es- attaché fermement le cou, les poiclave
déguerpit docilement de la gnets et les chevilles, elle lui met
pièce. Elle m'explique en se tournant négligemment des pinces chirurgivers
moi : cales sur les mamelons.
« On ne peut pas être une bonne « Ça fait mal ? lui demande-t-elle
dominatrice si l'on ne comprend pas
ce qu'est la soumission. Le jeu auquel
avec une timidité feinte.
nous jouons est : je joue tout en me
contrôlant et je les oblige à faire ce
genre de choses. Mais en fait, c'est
ce qu'ils veulent recevoir. Ils ne pren-
« Ça fait mal ? »
nent aucune décision. Ils ne choisis- - Eh bien... », commence-t-il,
sent pas comment s'habiller ou mais avant qu'il ait le temps de finir
quand ils ont le droit de parler. Je suis sa phrase, elle empoigne ses parties
tout pour eux. Ce sont des gens qui génitales et les tord comme un vuln'ont
pas été capables de contrôler gaire sac à provisions.