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connaissait, à présent nous étions des clichés ambulants, des parodies de<br />

nous-mêmes. Tous les soirs je buvais, j'avalais et sniffais tout ce qui passait<br />

pour m'évader. Un soir, Missi et moi, on a fini la soirée dans un bar,<br />

The Hideout, qui, l'année d'avant, était un repaire de bikers où traînaient<br />

deux ou trois consommateurs et un juke-box qui jouait Whitesnake et<br />

Styx. On aimait aller boire un coup là-bas, parce que c'était vide, facile<br />

d'accès et que la porte des toilettes fermait à clef.<br />

Quand je suis retourné au Hideout avec Missi, l'endroit était devenu<br />

LE lieu branché. Tout le monde semblait froid et indifférent, comme s'ils<br />

étaient trop cools pour ne pas nous reconnaître, alors qu'ils étaient venus<br />

là uniquement pour nous croiser. Au milieu de gens habillés en noir,<br />

maquillés et aux cheveux décolorés, j'ai aperçu comme une enseigne lumineuse<br />

couleur argent ressemblant à une boule à facettes humaine, une<br />

brune recouverte de paillettes, avec du rimmel et du rouge à lèvres métallisé.<br />

Elle était debout au milieu de la salle, telle une sorte de feu clignotant,<br />

témoin vivant de mon infidélité : elle m'avait taillé une pipe l'été<br />

précédent. Si les filles ont des antennes, celles de Missi étaient spécialement<br />

bien déployées ce soir-là : elle a immédiatement saisi la tension existant<br />

entre moi et la boule à facettes style Clayderman. Plus on picolait,<br />

plus la situation devenait explosive. Missi n'arrêtait pas de me demander<br />

qui était cette fille, si j'avais couché avec elle, et bien sûr je lui répondais<br />

que non. Dans le même temps, la fille me dévorait des yeux, comme<br />

si Missi était transparente, ce qui de toute façon n'était pas faux.<br />

Je me suis levé pour aller aux toilettes, la fille s'est faufilée avec moi<br />

alors que j'allais fermer la porte. J'étais saoul, pris de vertiges et coincé<br />

avec cette fille puante dans cet endroit puant dont le carrelage blanc n'était<br />

qu'un ramassis d'urine et de poils pubiens coagulés. Elle s'est d'abord<br />

assise directement sur les chiottes pour pisser. J'essayais de ne pas regarder,<br />

de ne pas faire attention, mais elle m'a appelé. « Vise un peu », m'at-elle<br />

dit, en secouant un anneau piercé dans son clitoris et un autre à la<br />

limite de sa cuisse et de son entrejambe. « Je me les suis fait mettre quand<br />

j'avais quinze ans.<br />

- C'est génial », ai-je répondu, dégoûté par la peau rouge et infectée<br />

autour de ses piercings, mais aussi à vif et irritée autour de ses parties<br />

génitales qui avaient été récemment rasées. Je ne savais pas si j'étais supposé<br />

la lécher, lui mettre un doigt ou la baiser ; je me tenais là, comme<br />

un abruti, ne trouvant qu'à lui dire que j'allais me faire prendre. Au lieu<br />

de partir, elle a remonté son pantalon et a fouillé dans sa poche pour en<br />

sortir un minuscule sac à zip. Je me suis toujours demandé qui pouvait<br />

bien fabriquer ce genre de sac. Quelle sorte de sandwich peut-on mettre<br />

là-dedans ?<br />

« Tous mes petits amis sont soit morts, soit en prison », m'a-t-elle<br />

annoncé en préparant une<br />

ligne de coke sur la<br />

chasse d'eau des toilettes.<br />

Je l'avais à<br />

peine sniffée que mes<br />

narines ont commencé<br />

à me brûler,<br />

suivies. par mes<br />

yeux qui se remplissaient<br />

de larmes.<br />

Sa dope était incontestablement<br />

coupée<br />

avec du speed, du verre<br />

pilé, du Pop Rocks ou<br />

autre chose. J'étais assis là,<br />

assommé par l'alcool et la<br />

dope de mauvaise qualité, lorsqu'elle<br />

a saisi mon visage entre ses<br />

mains et a commencé à me peloter<br />

en me couvrant de maquillage. Mon<br />

pantalon était à moitié descendu et elle tirait sur ma bite molle. Me faire<br />

prendre était le dernier de mes soucis : j'étais totalement obsédé par l'urine.<br />

J'avais l'impression d'en avoir inhalé, je ne sentais que ça ; en plus, j'avais<br />

une énorme envie de pisser. La puanteur me prenait la tête et imprégnait<br />

tout mon corps. J'avais envie de vomir. J'ai plongé ma main dans son<br />

pantalon et j'ai tiré d'un coup sec sur l'anneau de son clitoris, en la faisant<br />

hurler : de douleur, de surprise ou de plaisir ? Puis j'ai enfoncé mon<br />

pouce en elle et mon majeur dans son cul. Je me demandais pourquoi je<br />

faisais ça. Je n'avais aucune intention de nous exciter. Je n'avais qu'une<br />

envie, faire quelque chose de dégueulasse. La situation semblait idéale.<br />

J'aurais tout aussi bien pu plonger ma main dans une poubelle.<br />

J'ai retiré mes doigts aussi rapidement que je les avais enfoncés, j'ai<br />

pissé et je suis sorti des toilettes pour aller rejoindre Missi. Mais elle était<br />

partie, sans doute folle de rage, me laissant coincé avec la reine de la boîte.<br />

J'en voulais tellement à Missi que j'ai décidé de plonger encore un peu<br />

plus dans la tranchée sordide où je m'étais enlisé. Alors que je demandais<br />

à tout le monde où Missi était passée, une petite grosse dont le ventre<br />

mou débordait de son jean trop serré et dont le débardeur blanc trempé<br />

de sueur révélait des seins affaissés et l'absence de soutien-gorge, est venue<br />

à moi et, les yeux dans les yeux, s'est postée à quelques centimètres de<br />

mon visage.<br />

« Pardon ? » ai-je demandé, embarrassé et mal à l'aise.

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