GUIDE DE GESTION DES ACTIFS INDUSTRIELS - Dunod
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2 Guide de gestion des actifs industriels<br />
l’usine. On va successivement tailler dans le budget de la maintenance,<br />
de l’ingénierie et des projets de modifications apportées aux<br />
machines. On va augmenter la capacité de production sans s’occuper<br />
des conséquences à moyen et long terme. On va diminuer le stock<br />
des pièces de rechange sans évaluer précisément le risque encouru<br />
par leur absence. On va prolonger la vie physique des machines<br />
bien au-delà de la limite de leur vie économique, et ainsi de suite…<br />
Les raisons qui président à ces décisions sont légitimes : l’optimisation<br />
des coûts de fabrication et de maintenance des machines est<br />
indispensable, en cette période de mondialisation et d’augmentation<br />
de la concurrence. Le problème est qu’à leur base il y a des données<br />
incomplètes : on réduit les coûts sans envisager les risques que cela<br />
entraîne.<br />
Quand je parle de risque, je ne me réfère pas seulement à la possibilité<br />
de défaillance par manque de maintenance préventive adaptée,<br />
ce qui entraîne un coût, à savoir la nécessité d’une maintenance<br />
corrective. Mon idée de risque inclut aussi la non-production<br />
comme conséquence de l’arrêt de la machine, ce qui provoque un<br />
manque à gagner – l’argent que l’industrie ne génère pas parce que<br />
la production s’est arrêtée. Dans ce sens, le risque implique un<br />
double préjudice : il faut réparer la machine, et il faut arrêter la<br />
production.<br />
On observe très souvent dans l’industrie que des décisions prises<br />
pour réduire les coûts de maintenance finissent par provoquer des<br />
déséquilibres dans l’usine, qui aboutissent fatalement à un arrêt de<br />
la production et à des pertes considérablement plus élevées que les<br />
économies (ou plutôt, les vaines tentatives d’économies) que l’on<br />
voulait faire. Pour avoir une petite idée du montant économique de<br />
ces risques, voici le rapport entre les coûts :<br />
1 heure de maintenance préventive paye environ 5 heures de<br />
maintenance corrective et 1 heure de manque à gagner paye entre<br />
150 à 400 heures de maintenance corrective.<br />
En faisant un rapide calcul, on constate que le coût d’une heure<br />
de manque à gagner correspond à quelque chose comme 750 à<br />
2 000 fois le coût d’une heure de maintenance préventive. On peut