GUIDE DE GESTION DES ACTIFS INDUSTRIELS - Dunod
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La bombe à retardement 7<br />
ce mot vient de confiance) m’a permis de démontrer la probabilité<br />
des risques que courent les machines en conséquence des « décisions »<br />
dont je prévoyais intuitivement les effets. Mais ce n’était que la<br />
moitié du travail. Il me fallait encore traduire les risques en termes<br />
économiques et financiers. Pour cela, j’ai fait un doctorat en fiabilité<br />
opérationnelle, Ingénierie de la maintenance et Life-Cycle Costing<br />
(LCC) qui traite des aspects économiques du cycle de vie d’une<br />
machine. Quelques années plus tard, ces trois domaines ont été<br />
réunis pour former une nouvelle discipline appelée Industrial Asset<br />
Management, ou Gestion des Actifs Industriels.<br />
En 1991, j’ai obtenu mon titre de docteur à l’Université de Paris.<br />
La période de recherches et d’interrogations touchait à sa fin (ou<br />
plus exactement, scientifiquement parlant, elle ne faisait que<br />
commencer…). Je possédais enfin les outils nécessaires pour pouvoir<br />
mettre les coûts et les risques sur le même plan. Ce résultat avait<br />
pour moi un goût de revanche sur toutes les frustrations et les<br />
déboires accumulés quand j’étais responsable de la maintenance,<br />
sur toutes les couleuvres avalées et non digérées, qui m’ont d’ailleurs<br />
provoqué deux ulcères croisés à l’estomac, ce que les Anglais<br />
appellent des ulcères qui s’embrassent (kissing ulceras). Je me sentais<br />
prêt à aller de l’avant et à élaborer une nouvelle approche de la<br />
gestion des actifs industriels. Mais, après la soutenance, l’un des<br />
membres du jury m’a tiré par la manche et m’a fait remarquer :<br />
« Celso, votre travail est formidable. Sauf que… Je ne veux pas<br />
vous faire de peine, mais personne ne va l’appliquer avant dix ans ».<br />
C’était Jean-Claude Ligeron, le pionnier de la fiabilité opérationnelle<br />
en France.<br />
Il avait raison. Au moins cinq bonnes années se sont écoulées avant<br />
que je ne travaille au développement de solutions complètement<br />
nouvelles concernant la gestion des actifs industriels, à partir de<br />
simulations d’aide à la décision, qui font maintenant partie du<br />
corpus de notre profession (la mienne et celle de mes collègues),<br />
avec l’ingénierie de la maintenance, la fiabilité, la LCC et d’autres<br />
méthodes. En mai 2000, neuf ans après la soutenance de ma thèse,<br />
les premiers simulateurs opérationnels d’Asset Management ont été<br />
homologués par la Communauté européenne. En 2008, encore