GUIDE DE GESTION DES ACTIFS INDUSTRIELS - Dunod
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4 Guide de gestion des actifs industriels<br />
quantifier financièrement. Je retournais à mon bureau, triste et amer,<br />
parce que j’étais sûr de ce que je devais faire mais je n’étais pas en<br />
mesure d’en prouver la nécessité. Quelques semaines ou quelques<br />
mois plus tard, que constatait-on ? Que les risques étaient réels et<br />
provenaient des défaillances ou des pannes de la machine. Et que<br />
de toute façon, on finissait par réaliser les modifications proposées<br />
auparavant, mais dans de plus mauvaises conditions et avec des<br />
coûts supérieurs, et tout cela augmentait ma frustration.<br />
Mes collègues ingénieurs de maintenance rencontrent les mêmes<br />
problèmes encore aujourd’hui. Le directeur s’approche et dit :<br />
« Trouvez-moi un moyen d’économiser sur la maintenance, on<br />
dépense trop ». Et ils tentent d’argumenter : « Mais, monsieur le<br />
directeur, mon sentiment est que si on réduit les coûts, on s’expose<br />
à davantage de risques ». Cependant, comme ils n’arrivent pas<br />
aisément à démontrer les risques, les responsables de la maintenance<br />
ne peuvent que se soumettre aux réductions de coûts, qui ne<br />
manquent pas de se produire. La première, la seconde ou la troisième<br />
année, les réductions de coûts ne posent pas de problème majeur,<br />
mais cela ne dure pas longtemps. À un moment donné, la machine<br />
accuse le coup, tombe en panne avec récurrence, et demande une<br />
somme considérable pour être remise en état. D’où l’analogie que<br />
je fais avec la bombe à retardement.<br />
La situation que je viens de décrire provient d’un profond paradoxe<br />
que l’on observe aujourd’hui dans la plupart des entreprises. En<br />
théorie les coûts de maintenance diminuent notablement, mais en<br />
pratique, ils ne font qu’augmenter. Si le budget estimé est réduit,<br />
le budget réalisé dépasse toujours les estimations. C’est l’effet bombe<br />
à retardement ! Les coûts nécessaires pour la réparation des machines<br />
finissent toujours par dépasser largement ce qu’on attendait. Les<br />
modifications, les upgrades (mises à jour technologiques), les remplacements<br />
de pièces, tout ce qui n’a pas été prévu mais a dû être fait,<br />
tout cela fait exploser le budget. Un bon exemple de cet état de fait<br />
est l’évolution du moment où les demandes d’avenants aux budgets<br />
de maintenance se font. À chaque année, il avance de quelques<br />
semaines. Il y a vingt ans, la maintenance commençait à négocier<br />
des avenants avec la direction générale vers le mois de septembre