You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
CAMEO<br />
Nancy & Metz<br />
avril 2012
Tous les films<br />
2 DAYS IN NEW YORK<br />
Julie Delpy page 3<br />
A MOI SEULE<br />
Frédéric Videau page 4<br />
L’AMOUR ET RIEN D’AUTRE<br />
Jan Schomburg page 10<br />
A PAS DE LOUP<br />
Olivier Ringer page 8<br />
AVE<br />
Konstantin Bojanov page 10<br />
BABYCALL<br />
Pal Sletaune page 14<br />
BARBARA<br />
Christian Petzold page 14<br />
LE DIRIGEABLE VOLE<br />
Karel Zeman page 10<br />
L’ENFANT D’EN HAUT<br />
Ursula Meier page 9<br />
ET SI ON VIVAIT TOUS<br />
ENSEMBLE ?<br />
Stéphane Robelin page 14<br />
LE FILS DE L’AUTRE<br />
Lorraine Lévy page 8<br />
INCENDIES<br />
Denis Villeneuve page 12<br />
LOW LIFE<br />
Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval<br />
page 8<br />
MARGIN CALL<br />
J.C. Chandor page 15<br />
MY LAND<br />
Nabil Ayouch page 12<br />
MY WEEK WITH MARILYN<br />
Simon Curtis page 4<br />
NANA<br />
Valérie Massadian page 8<br />
PERFECT SENSE<br />
David MacKenzie page 3<br />
LE POLICIER<br />
Nadav Lapid page 11<br />
PORTRAIT AU CREPUSCULE<br />
Anguelina Nikonova page 7<br />
ROCK’N’LOVE<br />
David MacKenzie page 5<br />
<strong>Le</strong> CAMEO est adhérent à l’AFCAE (Association Française des Cinémas d’Art et<br />
d’Essai) est membre de EUROPA CINEMAS (salle proposant une programmation<br />
majoritairement européenne).<br />
Programmation : Michel HUMBERT<br />
Mise en page : Bruno BROUTE<br />
Imprimerie : EST IMPRIMERIE<br />
LA TERRE OUTRAGEE<br />
Michale Boganim page 6<br />
TWIXT<br />
Francis Ford Coppola page 9<br />
TYRANNOSAUR<br />
Paddy Considine page 12<br />
LA VIDA UTIL<br />
Federcio Veiroj page 7<br />
LES VIEUX CHATS<br />
Sébastian Silva page 5<br />
VIVA RIVA !<br />
Djo Tunda Wa Munga page 11<br />
YOUNG ADULT<br />
Frédéric Videau page 6<br />
Rééditions<br />
CINQ PIECES FACILES<br />
Bob Rafelson page 13<br />
LA FEMME AU PORTRAIT<br />
Fritz Lang page 13<br />
LA GRANDE ILLUSION<br />
Jean Renoir page 13<br />
MOBY DICK<br />
John Huston page 13<br />
LE PROCES<br />
Orson Welles page 13<br />
LES YEUX SANS VISAGE<br />
Georges Franju page 13<br />
Un cinéma du côté<br />
des enfants<br />
LE CHAT POTTE<br />
Chris Miller page 15<br />
FELINS<br />
Keith Scholey page 15<br />
LES NOUVELLES AVENTURES<br />
DE CAPELITO<br />
Rodolfo Pastor page 15<br />
LES PIRATES, BONS A RIEN,<br />
MAUVAIS EN TOUS<br />
Peter Lord page 15<br />
TEX AVERY CARTOONS<br />
Tex Avery page 15<br />
NANCY<br />
ENTREE : 7,70 €<br />
TARIFS<br />
CAMEO<br />
TARIF FIDELITE :<br />
. 55 € 10 PLACES (valable 1 an) - cumul 3 personnes,<br />
donnant droit aux inscriptions pour les avant-premières<br />
. 33 € 5 PLACES (valable 3 mois) - cumul 3 personnes<br />
REDUIT POUR TOUS :<br />
5,20 € tous les jours aux séances de 14H<br />
6 € tous les jours pour :<br />
- Chômeurs ; Lycéens de moins de 18 ans<br />
6,20 € tous les jours pour :<br />
- Abonnés du CDN, CCAM, TGP Frouard, CCN<br />
REDUIT “SENIORS” : 6,40 €<br />
TARIFS ETUDIANTS<br />
(sur présentation d’un justificatif, jusqu’à 30 ans) :<br />
. 5,20 € : mercredi toute la journée<br />
. 6,20 € TOUS LES JOURS<br />
PROGRAMMES ET HORAIRES<br />
Grille hebdomadaire - agenda du journal local<br />
Tél. administratif : 03 83 28 41 00<br />
e-mail : cinema.cameo@wanadoo.fr<br />
INTERNET: http:www.cine-cameo.com<br />
METZ<br />
ENTREE : 7,20 €<br />
TARIF REDUIT :<br />
5,10 € tous les jours aux séances de 14H<br />
6,10 € Tous les jours pour :<br />
étudiants<br />
6,00 € Tous les jours pour : lycéens ;<br />
moins de 18 ans ; Chômeurs<br />
TARIF FIDELITE : 52,50 € 10 séances<br />
( valable 1 an) - cumul 3 personnes<br />
TARIFS ETUDIANTS<br />
. 5,10 € : mercredi toute la journée,<br />
. 4,90 € sur présentationdu passeport culturel à toutes les séances<br />
REDUIT “SENIORS” : 6,40 €<br />
PROGRAMMES ET HORAIRES<br />
tél : 03 87 18 99 95<br />
Répondeur vocal interactif : 08 92 68 03 89 (0,33 €/mn)<br />
fax : 03 87 74 43 64<br />
horaires : tous les jours de 13h30 à 24h<br />
Grille hebdomadaire - agenda du journal local<br />
e-mail : cinema.cameo@wanadoo.fr<br />
INTERNET: http:www.cine-cameo.com
E D I T O<br />
Liberté, égalité, culture<br />
La campagne électorale bat son plein. Chacun des candidats<br />
développe ses thèmes. L’emploi qui permet de faire bouillir<br />
la marmite tous les jours n’en est pas un des moindres, et<br />
c’est normal. Et comme la France compte trois millions de<br />
chômeurs, il y a du pain sur la planche.<br />
Deux thèmes sont absents des sujets abordés par les candidats<br />
à la présidentielle : l’écologie (sauf évidemment chez<br />
les Verts) et la culture. <strong>Le</strong>s questions sociales sont tellement<br />
prégnantes que les candidats en oublient l’avenir de<br />
notre terre et de nos descendants.<br />
Quant à la culture, c’est toujours elle qui « trinque » en<br />
période de crise. Elle est présente (peu) dans les programmes<br />
écrits, mais jamais développée dans les meetings<br />
et les interventions orales des prétendants à la plus haute<br />
fonction. Nombreuses sont les compagnies théâtrales qui<br />
ont déjà été déconventionnées. <strong>Le</strong> Centre National du<br />
Cinéma, qui collecte la taxe spéciale additionnelle (fonds<br />
de soutien) payée par l’ensemble du secteur audiovisuel<br />
(salles de cinéma, vidéo, internet…), a été « taxée » par<br />
l’état qui a honteusement prélevé une dime importante. Or<br />
cet argent a toujours contribué au développement du cinéma<br />
et de l’exception culturelle française. On peut donc<br />
craindre pour l’avenir du secteur.<br />
On le voit : la culture est en danger. Or la culture, c’est la<br />
formation, le véhicule critique du citoyen. C’est le garant<br />
de la démocratie. Une société avec une culture au rabais,<br />
une culture de la technocratie est vouée à établir uniquement<br />
des rapports marchands entre les hommes au détriment<br />
des valeurs humanistes qui ont toujours été celle de la<br />
France. Elle ne peut engendrer que du chaos et accentuer<br />
les différences.<br />
Alors, Mesdames et Messieurs les candidats à la présidentielle<br />
de la République, il est encore temps ! Annoncez<br />
quel est votre programme en matière de culture !<br />
Michel Humbert<br />
2 DAYS IN NEW YORK<br />
2011-France-91 mn de Julie Delpy avec<br />
V.O.SORTIE le 28/03 à NANCY et à METZ<br />
Julie Delpy, Chris Rock, Albert Delpy…<br />
Après 2 Jours à Paris et <strong>Le</strong><br />
Skylab, Julie Delpy continue à nous faire<br />
participer aux « aventures » trépidantes,<br />
débridées, loufoques de sa famille explosive.<br />
Marion vit aujourd’hui à New York avec<br />
son fils de 3 ans qu’elle entretient à l’état<br />
de bébé bêtifiant. Elle a rompu avec Jack<br />
et vit dans un appart foutoir avec<br />
Mingus, élégant et compréhensif noir<br />
américain, animateur branché de radio.<br />
Sa famille débarque de France chez elle:<br />
son père, alpagué à la douane pour trafic<br />
de saucisson, excentrique notoire ; sa<br />
sœur Rose, nymphomane de première<br />
classe, drague tout ce qui porte pantalon,<br />
3<br />
PERFECT SENSE<br />
N O U V E A U T E S<br />
V.O. SORTIE le 28/03 à NANCY et à METZ<br />
2011-G.B.-92 mn de David<br />
MacKenzie avec Eva<br />
Green, Ewan McGregor,<br />
Ewen Bremner…<br />
Plus rien ne va vraiment<br />
sur terre.<br />
Pourtant les êtres humains<br />
ont toujours<br />
des activités s’aiment,<br />
travaillent,<br />
s’amusent un peu,<br />
mangent, dansent. A<br />
Londres, Michael,<br />
chef-cuistot d’un restaurant gastronomique, une fois sorti de<br />
ses casseroles, est un rustre fini avec les femmes. Il « couche»<br />
mais disparaît aussitôt prétextant qu’il ne peut dormir à côté de<br />
quelqu’un d’autre. Susan est toubib, chercheuse, en hôpital.<br />
Elle a un faible pour les « ordures » comme elle dit et se fait<br />
toujours avoir. Il se trouve qu’elle habite en face de l’arrière du<br />
restaurant. Michael sort, son boulot fini, pour fumer. Sans cigarettes,<br />
ni briquet, l’apercevant à la fenêtre, il quémande. Elle<br />
fournit, et de cigarettes en rencontres dans la rue, ils vont finir<br />
dans le même lit, et là, curieusement, sentant l’ « ordure »<br />
chez Michael, elle le vire, la « chose » faite, de son lit.<br />
Michael a beau se défouler en vélo, ça ne va pas suffire. Cette<br />
femme a quelque chose qui fait palpiter ses papilles… Et puis<br />
sur une période très courte, une curieuse maladie s’abat sur le<br />
monde entier. <strong>Le</strong>s humains perdent (pas tous en même temps)<br />
l’odorat. Catastrophe, mais on s’habitue. On peut encore manger,<br />
s’aimer, ce que font de plus en plus nos deux tourtereaux<br />
qui amoureusement se traitent réciproquement d’ordures et<br />
puis bientôt c’est le goût qui disparait… Mais la vie se réorganise<br />
socialement… et là l’inquiétude de la peste porcine sur les<br />
autres sens grandit. Susan, dans son environnement, son travail,<br />
ses balades avec sa copine, Michael et ses tours de vélo,<br />
l’ambiance conviviale avec ses collègues autour des fourneaux,<br />
et un monde qui déchoit petit à petit les humains, c’est « perfect<br />
» film. C’est qui les fait se rapprocher et se dire leur nondits.<br />
<strong>Le</strong>ur faiblesse, à nos deux protagonistes ou attirance fusionnelle<br />
et répulsion sont toujours sous-jacents.<br />
<strong>Le</strong>s CAMEO à NANCY acceptent la CARTE “UGC ILLIMITE”<br />
Rose qui vit avec un de ses ex, beauf insupportable,<br />
sans gène, fumant pétard sur<br />
pétard. Mingus, confronté à ce déferlement<br />
de français allumés, va déraper et la<br />
belle entente avec sa Marion prend du<br />
plomb dans « l’aisne ». Pour corser ce<br />
bazar désorganisé, Marion prépare son<br />
expo photos, l’expo fondamentale pour<br />
sa carrière. Tous les éléments sont là<br />
pour un cocktail détonnant, étonnant, bidonnant.<br />
C’est tellement rare les cinéastes<br />
qui donnent dans l’incongru, le<br />
mal poli rigolard, l’inconvenance, bref<br />
dans le burlesque psychologique ! Merci<br />
Julie Delpy pour ces 2 jours à New York.<br />
On y reviendra volontiers deux jours de<br />
plus.
les FILMS<br />
du MOIS<br />
2011-France-91 mn de Frédéric Videau avec Agathe<br />
Bonitzer, Reda Kateb, Hélène Fillières, Jacques<br />
Bonnaffé, Noémie Lvovsky…<br />
Portier de nuit<br />
L’être humain a la faculté de s’adapter<br />
pour sa survie aux situations les plus<br />
contraignantes. C’est le cas de Gaëlle,<br />
qui, enfant, a été enlevée et séquestrée<br />
pendant huit ans par Vincent, ravisseur<br />
manifestement en manque d’affection, de<br />
reconnaissance. Durant sa détention, en-<br />
MY WEEK WITH MARILYN<br />
V.O. SORTIE le 4/04 à NANCY et à METZ<br />
2011-G.B./USA-102 mn de Simon Curtis avec Michelle<br />
Williams, Eddie Redmayne, Kenneth Branagh…<br />
Une semaine avec une des stars les plus<br />
sexy et les plus troublantes du cinéma<br />
hollywoodien. Une icône qui a fait fantasmer<br />
des générations d’hommes et de<br />
femmes. Une artiste admirée mondialement.<br />
Et de plus en plus au fil du temps.<br />
Cette femme, c’est Marilyn <strong>Mon</strong>roe,<br />
blonde incendiaire et beaucoup plus<br />
complexe qu’il n’y paraît, superbement<br />
interprétée par Michelle Williams, une<br />
des actrices phares du cinéma indépendant<br />
américain. Comme le titre nous<br />
l’annonce dès le départ, ce ne sera pas un<br />
biopic comme les studios américains ont<br />
l’habitude d’en produire régulièrement,<br />
mais juste la chronique impressionniste<br />
d’une semaine dans l’intimité de<br />
A MOI SEULE<br />
SORTIE le 4/04 à NANCY et à METZ<br />
fermée, sorties très rares et plutôt de nuit,<br />
elle n’a d’autre personne que Vincent sur<br />
lequel reporter, s’il y en a, des sentiments.<br />
Pendant huit ans, chacun va être<br />
tout pour l’autre. Une fois dehors (et on<br />
le sait dès le début du film qui va alterner<br />
« liberté » retrouvée et séquestration<br />
sous forme de flash-backs), Gaëlle va devoir<br />
s’approprier cette liberté, la vivre face<br />
à ses parents encore désemparés et au<br />
Marilyn. Nous allons la suivre sur le<br />
tournage d’un film en Angleterre, où le<br />
contraste entre la vie tumultueuse de<br />
l’Américaine et les conventions de la société<br />
britannique fera des étincelles et<br />
donnera de savoureux moments d’humour.<br />
Eté 1956, Colin Clark est un jeunot plein<br />
d’enthousiasme et d’illusions, qui n’a<br />
qu’un seul rêve, travailler dans l’univers<br />
magique du cinéma. Alors quand Sir<br />
Laurence Olivier (Kenneth Branagh) luimême<br />
promet de lui trouver un boulot sur<br />
le prochain projet qu’il va réaliser, Colin<br />
est aux anges. En fait, on lui attribue le<br />
rôle de troisième assistant réalisateur,<br />
c’est-à-dire un poste où il va tout faire<br />
sauf évidemment participer à la réalisation.<br />
C’est un peu le larbin de service, le<br />
4<br />
N O U V E A U T E S<br />
monde qu’elle découvre. <strong>Le</strong> couple de<br />
ses parents a éclaté. <strong>Le</strong> père s’est transformé<br />
en ermite, la mère a en face d’elle<br />
une femme qu’elle n’a connu que gamine.<br />
Il y a un trou dans le temps. <strong>Le</strong> récit<br />
que nous propose Frédéric Videau n’est<br />
pas sans rappeler celui de Natasha<br />
Kampusch, la jeune autrichienne, qui a<br />
elle aussi été enlevée et séquestrée pendant<br />
huit ans (bien qu’il soit précisé au<br />
début du film que les faits narrés ne sont<br />
que pure imagination et non une tentative<br />
de reconstitution de faits réels). Ces<br />
allers-retours à la vie «normale» et «passé»<br />
(séquestration) font de nous les témoins<br />
de scènes de vie, plus ou moins<br />
difficiles et toujours ambiguës. Entre haine<br />
et complicité, rapport de force et manipulation,<br />
mal être et malaise, le film<br />
sonde les tréfonds paradoxaux de l’être<br />
humain. Agathe Bonitzer est proprement<br />
sidérante. Elle joue avec une certaine<br />
froideur, distance, cette jeune femme extraordinairement<br />
forte, jamais soumise<br />
ou résignée.<br />
gars qui fait le sale boulot et qui doit répondre<br />
aux moindres caprices des acteurs.<br />
Il se retrouve donc sur le tournage<br />
du film <strong>Le</strong> Prince et la danseuse, avec<br />
Marilyn <strong>Mon</strong>roe (dans la carrière de l’actrice,<br />
c’est le film qui précéda Certains<br />
l’aiment chaud, rôle qui propulsa définitivement<br />
la starlette au rang d’actrice à<br />
part entière et non plus de simple potiche<br />
écervelée comme elle était alors cataloguée).<br />
Ce film est aussi l’occasion pour<br />
la légende du théâtre et du cinéma britannique,<br />
Laurence Olivier, de relance sa<br />
carrière. Il adapte une pièce à succès<br />
qu’il jouait en compagnie de sa femme<br />
Vivien <strong>Le</strong>igh. Il décide de remplacer celle-ci,<br />
trop âgée pour le rôle, par la blonde<br />
sulfureuse, pensant redorer son blason<br />
par la même occasion. Et Colin va finir<br />
par côtoyer Marilyn, et petit à petit une<br />
complicité s’installe entre eux. Des moments<br />
privilégiés passés avec elle vont<br />
commencer à faire chavirer son cœur,<br />
alors que Marilyn est fraîchement mariée<br />
avec le dramaturge Arthur Miller…<br />
Michelle Williams jongle parfaitement<br />
avec les différentes facettes de la Marilyn<br />
<strong>Mon</strong>roe, star mondiale ; de la Norma<br />
Jeane Baker, jeune femme vulnérable et<br />
angoissée ; et d’Elsie, la naïve danseuse<br />
du film de Laurence Olivier. Et comme<br />
souvent dans les films anglais, tous les<br />
acteurs sont formidables, de Kenneth<br />
Branagh au moindre second rôle…
ROCK’N’ LOVE<br />
V.O. SORTIE le 18/04 à NANCY et à METZ<br />
(You Instead) 2010-G.B.-80 mn de David MacKenzie<br />
avec Luke Treadaway, Natalia Tena…<br />
<strong>Le</strong>s enchaînés.<br />
Voilà un film comme on les aime. Une<br />
situation simple : celle d’un<br />
homme et d’une femme<br />
menottés pour toute la<br />
durée du film. Mais<br />
pas n’importe où, et<br />
ils ne sont pas n’importe<br />
qui. Ce sont<br />
deux musicos devant se<br />
produire dans un énorme<br />
festival : T in the Park, en Ecosse.<br />
Lui, Adam, pop star américaine, elle,<br />
(Gatos viejos) 2011-Chili-90 mn de Sébastian Silva et<br />
Pedro Peirano avec Bélgica Castro, Catalina<br />
Saavedra, Claudia Celedon…<br />
Quand on a un certain âge, ses habitudes<br />
de vie dans un quartier, un appartement,<br />
des chats très âgés qui sont une partie de<br />
l’âme de la maison, seulement envisager<br />
de déménager, de s’inscrire dans un autre<br />
cadre, est pratiquement mission impossible.<br />
Isadora et Enrique vivent au 6ème<br />
dans un appartement qui respire le bienêtre.<br />
Ils s’entendent très bien. Enrique est<br />
aux petits soins, à l’écoute d’Isadora qui<br />
commence, vu l’âge, à avoir des «absences».<br />
L’ascenseur est souvent en panne,<br />
mais Enrique s’en accommode,<br />
Isadora ayant quelques difficultés motrices.<br />
Ce jour-là, Rosario, la quarantaine,<br />
la garçonne qui vit avec sa copine<br />
prof de sport, annonce sa venue. Or<br />
Isadora n’est pas au mieux avec sa fille<br />
qui n’a jamais rien foutu, lui soutire de<br />
Morello, jeune rockeuse indé britannique.<br />
Tout semble les opposer. C’est<br />
sans doute pourquoi une espèce de gourou<br />
noir va brusquement les attacher<br />
l’un à l’autre<br />
pour 24 heures.<br />
Ils devront faire<br />
avec la<br />
foule énorme,<br />
avec le<br />
fait de se produire<br />
sur scène, se<br />
laver, se retrouver avec<br />
les conjoints à quatre dans un lit ! Une<br />
l’argent, et sniffe de la poudre. Rosario<br />
c’est une râleuse, manifestement en<br />
manque d’amour (maternel ?). Rosario<br />
se pointe avec un contrat de vente de<br />
l’appart, veut faire déménager le couple<br />
(Enrique n’est pas son père) et empocher<br />
la mise. Entre combines, absences<br />
d’Isadora, hurlements hystériques de<br />
5<br />
véritable sinécure, une jubilation pour les<br />
spectateurs car tout le monde s’amuse,<br />
s’engueule, court, dort, joue de la musique,<br />
chante. Qu’est-ce que ça peut pas<br />
faire d’être enchaînés ! Ça déchaîne les<br />
passions, ça permet de se sentir, de se toiser,<br />
et pourquoi pas se séduire. L’appel<br />
lancé en fin de film sur scène par Adam<br />
à Morello est un véritable brame du cerf<br />
auquel elle ne pourra pas résister. Un<br />
film qui a une pêche d’enfer.<br />
<strong>Le</strong> SITE INTERNET du CAMEO http : www.cine-cameo.com<br />
Abonnés, inscrivez-vous à la mailing-list et recevez des invitations<br />
Inscrivez-vous à la mailing-list pour recevoir le programme<br />
LES VIEUX CHATS<br />
AVANT-PREMIERE<br />
JEUDI 5 AVRIL à 20H15<br />
au CAMEO St Sébastien<br />
Nancy<br />
V.O. SORTIE le 25/04 à NANCY et à METZ<br />
Rosario, essais de raisonner celle-ci par<br />
Enrique, ça chauffe… Des « histoires »<br />
dans les familles, des mésententes, des<br />
ratages, c’est monnaie courante ! Un<br />
beau portrait d’une famille « normale »<br />
sous le regard des vieux chats ! Au fait<br />
quels vieux chats ? Et quel est l’enjeu :<br />
argent ou amour filial, maternel ?
LA TERRE OUTRAGEE<br />
V.O. SORTIE le 28/03 à NANCY puis à METZ<br />
2011-Ukraine-108 mn de Michale Boganim avec Olga<br />
Kurylenko, Andrzej Chyra, Ilya Iosifov…<br />
Il faut de grands cinéastes pour parvenir<br />
à transcrire en images l’indicible, l’innommable.<br />
<strong>Le</strong>s génocides, les catastrophes<br />
naturelles… Comment rendre<br />
compte d’une expérience dont on peut<br />
penser que seuls ceux qui l’ont vécue<br />
peuvent réellement la comprendre ?<br />
D’autant plus difficile quand la mort et<br />
l’horreur sont invisibles, n’ont ni le visage<br />
des monstres génocidaires ni la présence<br />
physique des éléments de la nature<br />
déchaînée. Depuis le 26 avril 1986, jour<br />
où l’un des réacteurs de la centrale de<br />
Tchernobyl explosa, semant mort et maladie<br />
pour des décennies, voire des<br />
siècles, on sait que le nucléaire civil peut<br />
apporter la désolation et marquer plusieurs<br />
générations. De la catastrophe<br />
ukrainienne, on connaît quelques documentaires,<br />
relatant le sacrifice des « liquidateurs<br />
», ces pompiers héroïques<br />
qui payèrent de leur vie le colmatage du<br />
réacteur, ou encore les conséquences terribles<br />
pour les survivants (en particulier<br />
les malformations congénitales des nou-<br />
veaux nés). Mais souvent la fiction,<br />
nourrie par une solide approche<br />
documentaire, est plus juste et<br />
forte pour raconter le réel, et La Terre<br />
outragée, première fiction qui se coltine<br />
la catastrophe de Tchernobyl, le prouve<br />
magnifiquement.<br />
Dans la première partie du film, on est<br />
plongé dans une ambiance toute de douceur<br />
et de joie de vivre. Nous sommes à<br />
Pripiat, la ville construite à quelques kilomètres<br />
de la centrale, une ville qui respire<br />
l’enthousiasme d’ouvriers persuadés<br />
qu’ils œuvrent par leur travail à l’électrification<br />
de l’Union donc au bien-être<br />
collectif. A quelques jours du 1er mai,<br />
dans une ambiance de fête, le petit<br />
Valery et son père Alexeï, ingénieur à la<br />
centrale, plantent un pommier, espoir<br />
d’une vie fructueuse pour tous. La belle<br />
Anya s’apprête à célébrer, au bord d’un<br />
lac charmant, son mariage avec l’amour<br />
de sa vie, le beau Piotr, pompier de son<br />
état. Mais soudain on sent poindre l’inexplicable<br />
: les animaux des fermes<br />
alentours semblent vouloir fuir coûte que<br />
coûte, les feuilles des arbres dessèchent,<br />
les poissons du lac flottent à la surface<br />
par centaines… Et peu à peu la rumeur<br />
court : il y a eu un accident à la centrale<br />
et la vie bascule en quelques heures sans<br />
qu’aucune information précise ne soit<br />
donnée. Des hélicoptères de l’armée se<br />
posent en catastrophe, en débarquent des<br />
hommes habillés en cyborgs qui abattent<br />
systématiquement les animaux et brûlent<br />
au lance-flammes les cultures. Des familles<br />
entières sont embarquées dans des<br />
PARKING A METZ<br />
Parking de la Cathédrale<br />
0,80 € la soirée de 19H à 1H<br />
YOUNG ADULT<br />
V.O. SORTIE le 28/03 à NANCY et à METZ<br />
2011-USA-94 mn de Jason Reitman avec Charlize<br />
Theron, Patrick Wilson, Elisabeth Reaser…<br />
« Mavis, 37 ans, mériterait deux claques<br />
et au lit. Force est d’avouer qu’elle inspire<br />
l’irritation, et l’avoir érigée en héroïne<br />
prouve l’audace de Young Adult. En<br />
conflit avec son éditrice, l’écrivain pour<br />
boutonneuses de Minneapolis revient<br />
dans son bled d’enfance. Et il suffira<br />
d’un claquement de doigts, pense-t-elle,<br />
pour que Buddy tombe à nouveau dans<br />
ses bras. Maquillée, brushinguée, moulée<br />
dans une robe chic, la voilà qui roule des<br />
yeux devant son ex en godillots et che-<br />
mise bûcheron. Elle le<br />
veut, elle l’aura, et tant pis<br />
si Buddy vit déjà heureux avec sa femme<br />
et un nouveau-né. Fidèle à sa tonalité<br />
douce-amère, Reitman Junior injecte à sa<br />
chronique existentielle son fameux humour<br />
cruel et pessimiste. Celui qui innervait<br />
la seconde partie de In the Air. On se<br />
réjouit de la féroce subtilité avec laquelle<br />
il croque ces adultes immatures qui<br />
s’emmitouflent dans une vaine nostalgie,<br />
ces trentenaires dont l’absence d’engagement<br />
conduit au vide intérieur. Godiche<br />
ou snob, pathétique ou narcissique, l’impériale<br />
Charlize Théron exprime les<br />
6<br />
N O U V E A U T E S<br />
bus, sans nouvelles de leurs proches travaillant<br />
à la centrale.<br />
Si la description des quelques jours entourant<br />
la catastrophe est impressionnante,<br />
le film va s’attacher avant tout à la<br />
vie, ou plutôt la survie de quelques-uns<br />
des personnages, 10 ans après, quand<br />
Prypiat est devenue une ville fantôme<br />
sous protection militaire, qui fait l’objet<br />
de vi<strong>site</strong>s quotidiennes de touristes sous<br />
haute surveillance… Anya, devenue veuve<br />
le jour même de son mariage, est<br />
maintenant guide au cœur du sinistre<br />
Disneyland nucléaire, auquel la caméra<br />
de Michale Bonganim donne une extraordinaire<br />
réalité, qui fait froid dans le<br />
dos. Valéry, arraché à son père disparu,<br />
rendu quasi-fou de culpabilité pour ne<br />
pas avoir alerté la population, cherche<br />
désespérément les traces de son enfance<br />
heureuse, de son pommier irrémédiablement<br />
irradié. La Terre outragée interroge<br />
l’intime de ces survivants, leur ressort<br />
pour retrouver goût à la vie, mais aussi<br />
leur incapacité à fuir ce passé pour tenter<br />
de trouver ailleurs le bonheur. Unis par<br />
une morbide fraternité, ils ne peuvent se<br />
reconstruire qu’entre eux et à proximité<br />
de cette terre maudite, mais à laquelle ils<br />
sont définitivement liés. Et le personnage<br />
d’Anya, magnifiquement incarné par<br />
Olga Kurylenko, en est l’emblème. Un<br />
an après Fukushima, La Terre outragée,<br />
qui rafle tous les prix du public dans les<br />
festivals où il est programmé, est un bouleversant<br />
hommage à ceux qui vivront à<br />
jamais avec l’horreur nucléaire.<br />
PARKING A NANCY<br />
Parking Croix de Bourgogne<br />
0,50 € pour 5H<br />
à partir de 17H en semaine, et toute la journée le dimanche<br />
contradictions d’une Mavis à laquelle on<br />
finit progressivement et réellement par<br />
s’attacher. » Studio
LA VIDA UTIL<br />
V.O. SORTIE le 28/03 à NANCY et à METZ<br />
2011-Uruguay-67 mn de Federico Veiroj avec<br />
Jorge Jellinek, Manuel Martinez Carril…<br />
On le comprend et on l’aime tout de<br />
suite, Jorge, le héros débonnaire de cet<br />
épatant petit film uruguayen. Et pour<br />
cause : c’est un monomaniaque du cinéma,<br />
une passion qui le prive quasiment<br />
de la lumière du jour, qui lui fait<br />
chercher des réponses à ses questions<br />
existentielles dans un vieux Lubitsch<br />
ou dans un plan fixe de Manoel De<br />
Oliveira, qui le fait frémir au moindre<br />
bruit métallique inhabituel dans les<br />
rouages d’un vieux projecteur mourant.<br />
Une passion qui le conduit à présenter<br />
inlassablement, semaine après<br />
semaine, des projections devant un<br />
public qui connaît par cœur ses introductions<br />
répétées maintes fois comme<br />
les répliques de vieux acteurs de boulevard.<br />
Pour Jorge, c’est pas la joie : la<br />
Cinémathèque de <strong>Mon</strong>tevideo, qu’il<br />
s’évertue à programmer et animer<br />
(c’est un grand mot) sous la direction<br />
de Martinez, redoutable théoricien du<br />
7ème art, est plongée depuis bien<br />
longtemps dans la morosité. Déjà l’architecture<br />
ressemblant plus à un délire<br />
stalinien pour amateurs mortifères<br />
qu’à une salle de cinéma conviviale.<br />
Et puis tout va à vau-l’eau : les projecteurs<br />
hors d’âge tremblotent de partout,<br />
leurs objectifs sont usés, leurs<br />
lampes faiblardes. Quant aux finances,<br />
elles deviennent carrément catastrophiques<br />
quand la fondation qui<br />
les soutenait depuis toujours retire ses<br />
billes. Et ce n’est ni le public clairsemé,<br />
ni les quelques réalisateurs qui<br />
viennent par fidélité obligée qui vont<br />
remonter le moral de Jorge dans l’importance<br />
du rôle de la cinémathèque…<br />
Un rayon de soleil pourrait être apporté<br />
par Paola, cette professeure qui<br />
vient toujours seule aux séances…<br />
mais Jorge n’arrive même pas à l’inviter<br />
à prendre un café…<br />
Cette étonnante comédie mélanco-<br />
PORTRAIT AU CREPUSCULE<br />
V.O. SORTIE le 11/04 à NANCY et le 18/04 à METZ<br />
(Portret v summer kakh) 2011-Russie-105 mn<br />
d’Anguelina Nikonova avec Olga Dykhovitchnaia,<br />
Sergueï Borissov, Roman Merinov…<br />
Filmé à Rostov, dans une lumière blême,<br />
avec la scénariste qui joue le rôle principal<br />
sans maquillage, Portrait au crépuscule<br />
montre à cru (ô combien !) une<br />
Russie corrompue et indifférente.<br />
Brutalement sortie de son couple-cocon<br />
lique développe, avec<br />
un humour à la Droopy<br />
terriblement incisif, le portrait d’un<br />
monde qui disparaît et de ses héros<br />
dont tout le monde se fout. Un monde<br />
qui croyait en l’universalité du cinéma,<br />
convaincu qu’il pourrait aider à<br />
mieux comprendre les choses, sinon à<br />
les changer. Et on ne peut que ressentir<br />
une profonde tendresse pour ces<br />
hommes entre deux âges qui sont devenus<br />
accro à leur vie de rats de cinémathèque,<br />
dont on se dit qu’ils ne<br />
pourraient s’en sortir qu’en suivant<br />
des cures de désintoxication, en participant<br />
à des réunions des cinéphiles<br />
anonymes… Ces scènes d’émissions<br />
de radio totalement absconses, de débats<br />
ratés avec des réalisateurs, ça<br />
nous fait rire et ça nous angoisse un<br />
peu, en nous renvoyant parfois à nos<br />
propres ratés.<br />
Heureusement le film s’échappe de<br />
son univers claustrophobe dans la<br />
deuxième partie, Jorge le vieux garçon<br />
s’adonnant, une fois licencié, aux plaisirs<br />
insolents de la vraie vie, notamment<br />
dans cette scène hilarante où il<br />
se substitue par malice à un prof de<br />
philo absent pour faire à des étudiants<br />
un éloge du mensonge, repris d’un<br />
monologue magnifique de Mark<br />
Twain. Il connaît bien la question,<br />
Jorge, le cinéma étant le premier des<br />
arts du mensonge !<br />
La mise en scène est classieuse et intrigante,<br />
avec son cadre presque carré<br />
(magnifique standard) et son noir et<br />
blanc indémodable, avec aussi<br />
quelques clins d’œil cinéphiles comme<br />
cette superbe échappée dans la ville<br />
qui rappelle L’Aurore de Murnau.<br />
ennuyeux, mais<br />
confortable, Marina,<br />
psychologue pour enfants, la trentaine,<br />
retourne sur les lieux de son viol par des<br />
policiers. Difficile de savoir si elle<br />
construit sa vengeance ou si, dans une<br />
tentation d’explorer la souillure, elle<br />
entre dans une spirale masochiste.<br />
L’ambiguïté est immense. Il restera la vision<br />
amère d’un pays esquinté.<br />
7<br />
N O U V E A U T E S<br />
LES ECLAIREURS<br />
Dans une maison jaune au coeur de Strasbourg, des<br />
gens de tous les coins du monde livrent par bribes<br />
leur espoir de trouver un refuge suite aux persécutions<br />
qui les ont fait basculer dans l’exil.<br />
Progressivement, une autre violence va se superposer<br />
à la violence passée : celle qu’on leur fait subir,<br />
ici, chez nous... Ce film interroge l’état d’une société<br />
criminalisant ceux qui cherchent la sécurité et<br />
notre protection. Il montre aussi le combat mené au<br />
quotidien par les citoyens qui sont les témoins, plus<br />
ou moins impuissants, de leur désespérance.
LOW LIFE<br />
SORTIE le 4/04 à NANCY puis à METZ<br />
2011-France-125 mn de Nicolas Klotz et Elisabeth<br />
Perceval avec Camille Rutherford, Arash Naiman,<br />
Michaël Evans…<br />
Une communauté de jeunes gens s’organise.<br />
Une nuit, ils s’opposent à la police,<br />
venue évacuer un squat d’Africains.<br />
Carmen rencontre Hussain, une jeune<br />
poète afghan. Fous amoureux, les amants<br />
ne se quittent plus. Mais une malédiction<br />
plane dans la ville, des papiers portent la<br />
mort, des corps tombent. Paniquée à<br />
l’idée qu’il se fasse arrêter, Carmen lui<br />
interdit de sortir et s’enferme avec lui.<br />
LE FILS DE L’AUTRE<br />
SORTIE le 4/04 à NANCY et à METZ<br />
2011-Israël-105 mn de Lorraine Lévy avec<br />
Emmanuelle Devos, Pascal Elbé, Jules Sitruk…<br />
Il y a eu La Bouteille à la mer. <strong>Le</strong> Fils de<br />
l’autre navigue dans des eaux voisines,<br />
celles qui font que Israéliens et<br />
A PAS DE LOUP<br />
SORTIE le 11/04 à NANCY puis à METZ<br />
2011-France-77 mn d’Olivier Ringer avec Wynona,<br />
Olivier Ringer, Macha Ringer…<br />
Et si une petite fille de six ans qui aime<br />
bien les contes, l’aventure, le risque décidait<br />
tout à coup de nous raconter ce<br />
qu’elle est, ses rêves de liberté, d’imaginer<br />
des tas de choses magiques. C’est<br />
Cathy qui tous les week-ends accompagne<br />
ses parents à la campagne, des parents<br />
qui n’ont pas l’air de savoir qu’elle<br />
NANA<br />
SORTIE le 11/04 à NANCY puis à METZ<br />
2011-France-68 mn de Valérie Massadian avec Kelyna<br />
<strong>Le</strong>comte, Marie Delmas, Alain Sabras…<br />
Quand le film s’ouvre nous sommes chez<br />
des paysans rudes. On a l’impression que<br />
c’était il y a 60 ans. Ils égorgent un cochon,<br />
récupèrent son sang, grillent ses<br />
poils à l’ancienne. Et la petite Nana, 4<br />
ans, ne semble pas apeurée le moins du<br />
monde. Il faut dire qu’elle vit dans une<br />
maison de pierres par delà la forêt, que sa<br />
Peu à peu, Hussain a le sentiment qu’elle<br />
le surveille…<br />
Ça, c’est le canevas, mais en fait il vau-<br />
Palestiniens peuvent avoir des tas de<br />
choses à faire, à avoir, à sentir ensemble.<br />
Joseph, 17 ans, qui rêve de devenir<br />
musicien, garçon rêveur, doit intégrer<br />
l’armée. Et là, suite à une prise de sang,<br />
ses parents découvrent qu’il n’est pas de<br />
leur lignée. Il a été échangé à la naissance,<br />
lors d’un bombardement, avec<br />
Yacine, l’enfant d’une famille palestinienne.<br />
<strong>Le</strong> premier choc passé, pour<br />
Joseph à qui on le dit très vite, et pour<br />
Yacine, à qui son « père » ne voulait<br />
rien dire, ça ne change pas grand-chose.<br />
Du côté des parents, c’est plus compliqué.<br />
Mais les garçons vont se fréquenter…<br />
Bref, tout est possible… Encore<br />
est là, qu’elle existe ! Avec sa<br />
toute petite voix, elle les commente,<br />
elle se commente elle-même. Hé<br />
bien, puisque ils font comme si elle<br />
n’existait pas, qu’elle est invisible pour<br />
eux, elle décide tout simplement de disparaître<br />
et de rester à la campagne squattant<br />
la niche du chien. Mais ses parents et<br />
des adultes la cherchent partout.<br />
Toujours se commentant elle-même,<br />
Cathy nous dit qu’ils vont la punir et là<br />
mère, sorte de sauvageonne,<br />
s’occupe d’elle un peu n’importe<br />
comment. Un après-midi, de retour<br />
de l’école, elle ne trouve personne. Qu’à<br />
cela ne tienne, elle en a vu d’autres et va<br />
se débrouiller pour subsister… Un film<br />
qui est comme une plongée cathartique<br />
dans la nuit de son enfance et elle va y<br />
trouver tout à hauteur d’enfance…<br />
Surprenant, étonnant, gonflé ! La poésie<br />
à fleur de peau.<br />
8<br />
N O U V E A U T E S<br />
drait mieux écrire ce que l’on ressent, ce<br />
que font ressentir Kotz et Perceval au<br />
spectateur.<br />
une belle utopie diront peut-être certains,<br />
mais c’est justement par là que les relations<br />
humaines fraternelles peuvent<br />
naître, se développer et s’ancrer. Joseph<br />
et Yacine, Joseph ou Yacine, c’est pareil.<br />
elle va jouer un jeu de cache-cache, s’enfonçant<br />
dans la forêt profonde, de plus en<br />
plus intrépide, de plus en plus Robinson.<br />
A pas de loup ? Appât de loup ou Y a<br />
pas de loup ? Il y a tout ça dans A pas de<br />
loup, un film ludique conduit par une<br />
Cathy à l’imagination fertile. Visible<br />
aussi bien par des enfants de 6 ans que<br />
par des adultes. Une petite perle rare !
TWIXT<br />
V.O. SORTIE le 11/04 à NANCY et à METZ<br />
2011-USA-89 mn de Francis Ford Coppola avec Val<br />
Kilmer, Bruce Dern, Elle Fanning…<br />
C’est du grand Coppola, un Coppola qui<br />
convoque rien moins qu’Edgar Allan Poe<br />
pour suppléer un misérable écrivain, pas<br />
foutu d’écrire la moindre ligne fantastique<br />
dans un patelin où tous les éléments<br />
L’ENFANT D’EN HAUT<br />
SORTIE le 18/04 à NANCY et à METZ<br />
2011-France/Suisse-97 mn d’Ursula Meier avec Léa<br />
Seydoux, Kacey Mottet Klein, Martin Compston…<br />
On a découvert Ursula Meier en 2008<br />
avec Home (avec Isabelle Huppert et<br />
Olivier Gourmet), fable sociale puissante<br />
et dérangeante. Avec L’Enfant d’en haut,<br />
elle creuse son sillon singulier avec une<br />
intelligence et une force d’expression encore<br />
accrues.<br />
Simon, 12 ans, vit ou plutôt survit avec<br />
sa grande sœur Louise dans un immeuble<br />
impersonnel, au fond d’une vallée industrielle<br />
suisse. Louise semble avoir toutes<br />
les peines du monde à se stabiliser, quittant<br />
régulièrement avec fracas ses petits<br />
boulots, préférant se laisser embarquer<br />
par des garçons virils au volant de voitures<br />
rutilantes. Alors Simon se débrouille<br />
et cherche à s’élever, dans tous<br />
les sens du terme. Tout faire pour quitter<br />
ce marasme, parce que ce n’est pas avec<br />
ce que rapporte sa sœur que la marmite<br />
peut bouillir. Tous les jours Simon prend<br />
chers à Poe sont là : maison<br />
délabrée peuplée de vampires la<br />
nuit, habitants inexistants si ce n’est le<br />
shérif, abruti qui a des velléités d’écrivains,<br />
et puis de l’autre côté du fleuve (le<br />
Styx ?) des êtres maléfiques, des démons<br />
musicaux qui se droguent, et puis<br />
surtout un meurtre mystérieux impliquant<br />
une jeune fille s’est produit là. De<br />
coma éthylique en étourdissements, il va<br />
petit à petit réaliser qu’il est impliqué<br />
dans tout ça et que certaines réponses à<br />
ses questions se trouvent dans sa propre<br />
vie. Alors pour en savoir plus sur l’affaire<br />
ou pour sortir de cette affaire, il va devoir<br />
prendre des risques…<br />
Après son opératique Tetro, Coppola<br />
nous offre un petit bijou qui pourrait<br />
s’apparenter à de la série B, mais qu’on a<br />
la télécabine. Qui mène au-dessus des<br />
nuages, jusqu’à la station de sports<br />
d’hiver où les touristes dépensent leur argent<br />
en toute insouciance. Il se fond dans<br />
la masse, avec son équipement de ski<br />
flambant neuf. Mais il n’est pas là pour<br />
skier. Il ne sait pas skier. Il n’est là que<br />
pour voler frénétiquement tout ce qu’il<br />
peut : skis, vêtements, accessoires (qu’il<br />
revendra à moindre prix en bas), portefeuilles<br />
laissés dans les doudounes négligemment<br />
accrochées aux porte-manteaux,<br />
jusqu’aux sacs contenant les sandwiches<br />
des familles. Simon ne vole pas<br />
pour s’offrir Playstation, ou quoi que ce<br />
soit de superflu, il vole pour survivre.<br />
Avec une force peu commune, Ursula<br />
Meier ausculte la manière dont l’argent<br />
façonne et détruit les rapports humains.<br />
C’est ainsi que le jeune garçon se transforme<br />
à chaque fois qu’il change d’espace<br />
et d’altitude, troquant sa tenue d’en<br />
haut contre celle d’en bas et vice-versa,<br />
se donnant brièvement un personnage<br />
d’enfant gâté auprès d’une famille anglaise,<br />
jouant ce qu’il aurait pu être s’il<br />
avait eu la chance de « bien naître ».<br />
L’argent qui conditionne les rapports<br />
avec sa sœur, dont on constate vite qu’elle<br />
attend en permanence le fruit des rapines<br />
de Simon. Scène terrible où il tente<br />
de négocier un câlin contre quelques dizaine<br />
d’euros… car on en oublierait<br />
presque que le petit voleur est avant tout<br />
un enfant, qui a besoin de tendresse…<br />
<strong>Le</strong>s relations entre Simon et Louise sont<br />
d’ailleurs très ambivalentes, et le film les<br />
restitue dans toute leur complexité, qu’on<br />
vous laisse découvrir. <strong>Le</strong>s deux acteurs<br />
9<br />
N O U V E A U T E S<br />
vite fait de reclasser dans la série A.<br />
Quelle maîtrise ! Quel culot ! Merci<br />
MONSIEUR COPPOLA !<br />
sont magnifiques : le jeune Kacey<br />
Mottet Klein, gamin fragile mais tenace,<br />
irréductible dans son instinct de vie, crève<br />
l’écran et Léa Seydoux est au diapason,<br />
terriblement crédible en femme-enfant<br />
irresponsable complètement larguée.<br />
Ce qui est très beau aussi, c’est qu’audelà<br />
du constat, assez terrible, il y a la solidarité<br />
sans faille des sans grade, autant<br />
en bas avec la bande des gamins qui se<br />
partagent une malheureuse butte enneigée<br />
pour faire de la luge, qu’en haut où<br />
Simon se lie d’amitié et de complicité délictueuse<br />
avec un jeune cuisinier saisonnier<br />
anglais. Et on découvre ce qu’on ne<br />
voit jamais au cinéma : les dessous des<br />
stations de sports d’hiver, les remises bétonnées<br />
où s’entassent les saisonniers, les<br />
arrière-cours où dégueulent les poubelles<br />
des restaurants chics.<br />
Ursula Meier filme sous toutes les coutures,<br />
avec une lucidité, une acuité formidables,<br />
ces lieux voués à la détente et au<br />
plaisir des plus riches.
LE DIRIGEABLE VOLE<br />
(Ukradená vzducholod) 1966-République<br />
Tchèque-85 mn de Karel Zeman avec<br />
Michael Pospisil, Hanus Bor, Jan<br />
Cisek...<br />
En 1891, à Prague,<br />
alors qu'ils vi<strong>site</strong>nt<br />
le Salon des<br />
Sciences et<br />
d e s<br />
Techniques,<br />
cinq garçonsintrépidesmontent<br />
à bord<br />
d'un dirigeable<br />
et<br />
prennent les<br />
a i r s .<br />
Echappant à<br />
toutes les poursuites,<br />
ils survolent<br />
l'Europe et parviennent<br />
au-dessus de<br />
l'Océan. Une tempête détruit<br />
complètement le dirigeable, mais<br />
L’AMOUR ET RIEN D’AUTRE<br />
V.O. SORTIE le 18/04 à NANCY et à METZ<br />
(Über uns Das All) 2011-Allemagne-88 mn de Jan<br />
Schomburg avec Sandra Hüller, Georg Friedrich,<br />
Felix Knopp…<br />
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé<br />
! Ou bien, est-il possible que<br />
quelqu’un vous manque si fort qu’on<br />
puisse le retrouver dans un autre ?<br />
Martha est une femme heureuse. Avec<br />
Paul, son mari, c’est l’entente parfaite, la<br />
fusion totale. Pourtant, Paul, parti à<br />
Marseille, se suicide. Quand Martha l’apprend,<br />
c’est l’incompréhension totale,<br />
d’autant plus qu’il se révèle qu’il était<br />
une sorte d’imposteur. Pourtant, mort<br />
loin d’elle, suicide qu’elle n’accepte pas,<br />
elle va projeter sur Alexandre qu’elle<br />
vient de rencontrer l’amour qu’elle portait<br />
à Paul. Mais Alexandre n’est pas<br />
Paul. Paul hante Martha. Alors à quoi ça<br />
AVE<br />
2011-Bulgarie-87 mn de Konstantin Bojanov avec<br />
Anjela Nedyalkova, Ovanes Torosyan, Martin<br />
Brambach…<br />
Peut-être avez déjà subi quelqu’un(e) qui<br />
vous colle au train, sans qu’il (elle) ne<br />
sache pas vraiment pourquoi, ni vous non<br />
plus ! Pas simple !<br />
C’est le cas de Kamen, jeune étudiant,<br />
qui se rend en stop de Sofia au nord de la<br />
Bulgarie. Comme tombée du ciel, Avé,<br />
17 ans, le « colle » comme si elle le<br />
connaissait depuis toujours. A la fois intrigué,<br />
mais en même temps irrité, il se<br />
LUNDI 23 AVRIL<br />
à 19H30<br />
au CAMEO Commanderie Nancy<br />
les garçons échouent heureusement<br />
sur une île incon-<br />
<strong>Le</strong> film sera suivi d’une rencontre<br />
marionnettique d’une trentaine de<br />
minute animée par Eric Domenicone et<br />
Iseult Welschinger de la Compagnie la<br />
S.O.U.P.E.<br />
En partenariat avec le Théâtre<br />
Gérard Philipe de Frouard,<br />
dans le cadre du Festival<br />
GEO CONDE<br />
V.O. SORTIE le 25/04 à NANCY puis à METZ<br />
nue... Ils y vivent<br />
comme Robinson,<br />
découvrent le<br />
10<br />
repaire du légendaire<br />
Capitaine<br />
Nemo et<br />
affrontent<br />
une band<br />
e<br />
d'aventuriers...<br />
C'est à la<br />
fois une<br />
robinsonnade,<br />
un<br />
conte fantastique,<br />
un roman<br />
policier (délicieusement<br />
pastiché)... et,<br />
avant tout, une fantaisie<br />
emportée par une étonnante liberté<br />
peut bien ressembler une poursuite<br />
d’histoire d’amour après<br />
la fin brutale d’un grand amour ? Peutêtre<br />
la façon la plus simple de sortir de<br />
l’impasse ? Un film fort, poignant avec<br />
une Martha qui veut embrasser la vie à<br />
pleins poumons.<br />
prête au jeu. Mais Avé, lors<br />
de chaque voyage en voiture,<br />
va inventer une vie imaginaire<br />
avec Kamen. Excédé, Kamen va<br />
tout faire pour s’en débarrasser, mais le<br />
charme d’Avé est tel qu’il se prend au<br />
jeu… presqu’au moment où elle va dévoiler<br />
petit à petit qui elle est, pourquoi<br />
elle voyage… Un road-movie plein de<br />
fougue, de bousculades, d’engueulades,<br />
de regards en coin ou intéressés. Avé<br />
spectateurs, Avé et Kamen sauront vous<br />
charmer par leur grâe.<br />
N O U V E A U T E S<br />
de ton. Voici l'occasion de compléter<br />
notre connaissance encore bien lacunaire<br />
de l'oeuvre singulière du Tchèque Karel<br />
Zeman. <strong>Le</strong>s trucages, la couleur, l'animation<br />
intègrent subtilement personnages,<br />
animaux et autres éléments "réels" dans<br />
des environnements dessinés, gravures<br />
ou chromos, produisant ainsi quantité<br />
d'effets poétiques et/ou humoristiques<br />
LA TRAVERSEE<br />
DE LA NUIT<br />
UN VOYAGE AU COEUR<br />
DE LA PSYCHOLOGIE<br />
DE C. G. JUNG<br />
2010-Allemagne-69 mn de Rüdiger Sünner.<br />
Que pouvons nous apprendre des mythes<br />
et des rêves ? Que nous racontent notre<br />
“anima” et notre “ombre” ? Symboles et<br />
archétypes : que nous racontent-ils sur<br />
notre vie ?<br />
Débat avec M. RIMBAS<br />
Médecin spécialiste de Jung<br />
VENDREDI 11 MAI<br />
à 19H45<br />
au CAMEO St Sébastien<br />
Nancy
VIVA RIVA !<br />
V.O. SORTIE le 18/04 à NANCY et à METZ<br />
2010-République Démocratique du Congo-98 mn de<br />
Djo Tunda Wa Munga avec Patsha Bay, Manie<br />
Malone, Hoji Fortuna...<br />
Partout, de Bruxelles à Toronto, on salue<br />
l'exploit. Il fallait être fou pour faire Viva<br />
Riva ! Un film de genre congolais, tournés<br />
en lingala, dans un pays en faillite ?<br />
Personne n'y croyait. Sauf le réalisateur<br />
LE POLICIER<br />
V.O. SORTIE le 25/04 à NANCY puis à METZ<br />
2011-Israël-107 mn de Nadav Lapid avec Yiftach<br />
Klein, Yaara Pelzig, Michael Mushonov…<br />
Mais qui sont ces solides gaillards qui<br />
avalent en vélo sous un soleil de plomb le<br />
long ruban de bitume posé en plein désert?<br />
On le sait quand ils posent pied à<br />
terre au sommet d'un col où s'étale le plus<br />
beau paysage du monde et les voici, gagnés<br />
par l'enthousiasme, à hurler leur<br />
prénom comme des gamins : Amir,<br />
Yaron, Ariel, Moshe, Schlomi… On pense<br />
alors qu'un si fort attachement à l'environnement<br />
ne relève pas d’un simple<br />
goût pour les couchers de soleil, mais de<br />
la conscience chevillée au corps d'avoir<br />
hérité de la terre promise. Une terre de<br />
raison où coule pour tous, aux fontaines,<br />
le vin, le lait, le miel et le coca-cola.<br />
Parole, on y croirait presque à cette terre<br />
d'harmonie. Au retour à la maison, l’un<br />
d’eux va gentiment masser les cuisses de<br />
son épouse enceinte pour faciliter l'accouchement<br />
à venir. On y croit encore<br />
plus quand le même va jusqu'à porter<br />
l'épouse en question, jusqu'au sommet<br />
d'un immeuble du fait d'une panne d'ascenseur.<br />
De plus ce gros effort est déployé<br />
pour faire plaisir à maman, dont<br />
c'est le repas familial d'anniversaire. On<br />
se congratule, on s'embrasse, les deux<br />
fistons, selon une vieille habitude, font<br />
belgo-congolais Jo Munga.<br />
Rythme trépidant, suspens haletant<br />
et réalisme exempt de tout sentimentalisme,<br />
le film Viva Riva ! est une plongée<br />
implacable et grisante dans les basfonds<br />
de Kinshasa.<br />
Une pompe à essence de la capitale du<br />
Congo. <strong>Le</strong>s réservoirs sont à sec. On<br />
s'empoignerait pour un baril. Riva revient,<br />
triomphant, dans sa ville natale,<br />
après avoir fait son beurre en Angola. Il<br />
ramène une cargaison d'essence qui fera<br />
de lui un homme riche. La nuit tombe sur<br />
Kinshasa. Riva peut tout s'offrir : l'alcool,<br />
le sexe, la fête... Courses poursuites<br />
et coups de poignard, Kin-la-bling et<br />
Kin-la-jungle : Munga dépeint une ville<br />
passionnelle, criminelle, capitale de l'extase<br />
et de la douleur. Si vous ajoutez à<br />
l'intrigue une superbe créature, vous obtiendrez<br />
un palpitant jeu de chat et de la<br />
sauter maman en l'air. Bref !<br />
La fête bat son plein… Mais<br />
quelque part dans la nuit, deux ombres<br />
fracturent la portière arrière d'une voiture<br />
et se glissent dedans. Immobiles, ils attendent<br />
son propriétaire, pour l'abattre<br />
d'une seule balle.<br />
Un ascenseur en panne dans une HLM,<br />
un homme abattu froidement dans la<br />
nuit… on voit là une terre de déraison.<br />
Mais retour, le lendemain, aux fondamentaux<br />
: c'est pique-nique chez nos cyclistes.<br />
On s'embrasse, on se tape virilement<br />
dans le dos, on plaisante grassement<br />
sur les filles. <strong>Le</strong> vin, le lait, le miel,<br />
le coca, ruissellent toujours... Mais soudain,<br />
changement de décor : nos cyclistes<br />
font face dans un bureau à ce qui semble<br />
être leur entraîneur. Conseils sportifs, remise<br />
de médaille ? Non : conseil de guerre.<br />
Nos sympathiques athlètes sont en fait<br />
des policiers d'élite et, lors d'une opération<br />
de routine pour éliminer le terroriste<br />
Aimar Sirtawi, ils ont trucidé au passage<br />
toute la famille El Zoubeiydei, à l'exception<br />
du petit-fils resté infirme. Nos policiers-cyclistes,<br />
confrontés à l'assassinat<br />
ciblé d'un terroriste et au massacre d'une<br />
famille innocente, ne sont pas au bout de<br />
leur peine, puisqu'ils devront faire face à<br />
une autre révolte, celle de leurs propres<br />
enfants. En tout cas des enfants<br />
E T U D I A N T S *<br />
L Y C E E N S<br />
Aux CAMEO NANCY et METZ<br />
le MERCREDI TOUTE LA JOURNEE<br />
(sur présentation d’un justificatif) * Jusqu’à 30 ans.<br />
11<br />
N O U V E A U T E S<br />
souris mâtiné d'un mélange de violence<br />
brutale et de sexe sans tabou. <strong>Le</strong> film ne<br />
manque pas de faire honneur au patrimoine<br />
musical de Kinshasa : la rumba de<br />
Franco côtoie le son plus contemporain<br />
de Werrason, mais aussi à la<br />
Congotronics rythmée, ou électro congolaise,<br />
un genre de techno en lingala. Viva<br />
Riva ! : une nouvelle ère dans le cinéma<br />
local !<br />
d'Israël…<br />
Voici donc une terre promise qui promet.<br />
Et c'est tout l'enjeu de ce Policier : nous<br />
montrer que ce qui était une utopie et le<br />
rêve d'une société égalitaire ne vaut guère<br />
mieux aujourd'hui, question inégalités<br />
hurlantes et dévoiement de la démocratie,<br />
que n'importe laquelle de nos sociétés<br />
occidentales. Il n'est pas anodin de relever<br />
dans <strong>Le</strong> Policier l'allusion, dans un<br />
concert rock, à Mordechaï Vanunu, physicien<br />
nucléaire israélien (Vanunu !<br />
Vanunu ! crient en cœur le chanteur et<br />
son public) qui dénonça en son temps, au<br />
péril de sa vie, l'accession d'Israël à l'arme<br />
atomique. Car un groupe de résistants<br />
(une sorte d’armée rouge locale) est bien<br />
décidée à entraver les « libertés » que se<br />
permet l’état israélien. L’affrontement<br />
gronde.<br />
seulement<br />
5,20 €
TYRANNOSAUR<br />
2010-G.B.-91 mn de Paddy<br />
V.O. SORTIE le 25/04 à NANCY et à METZ Considine avec Peter<br />
Mullan, Archie Lal,<br />
Jag Sanghera…<br />
<strong>Le</strong> cinéma anglais<br />
se coltine<br />
souvent à la réalité,<br />
au social, aux<br />
marginaux, à<br />
ceux qui en bavent.<br />
Et Joseph, il<br />
a du en prendre<br />
«plein la gueule»<br />
pour être aussi<br />
poivrot, hargneux,<br />
violent. Il<br />
est en proie à de<br />
violents tourments<br />
depuis la<br />
disparition de sa femme. Un jour, terrorisé, il se réfugie dans le magasin<br />
d’Hannah, femme très croyante qui tente de réconforter ce sauvage. Ça ne<br />
marche pas vraiment, mais il revient la voir, l’écouter, comme s’il savait<br />
qu’elle aussi souffre, qu’elle porte un terrible fardeau derrière sa façade bourgeoise.<br />
Elle a peut-être autant besoin de lui, que lui d’elle. Bizarre attelage<br />
que celui de Joseph, bourru, agressif, et de Hannah, tout en douceur et calme,<br />
un calme qui cache une « tempête qui pourrait bien survenir ! ». Et le tyrannosaure<br />
dans cette histoire, et bien c’est … Tyrannosaur est un film qui<br />
met toute sa foi dans le rachat, dans l’humain même s’il est dans la « m… »<br />
la plus profonde. Dur, mais immensément émouvant.<br />
PRINTEMPS DE LA PALESTINE<br />
<strong>Le</strong> Printemps de la Palestine est une manifestation organisée par un collectif d’associations (le Secours Catholique, France Palestine<br />
Solidarité, Travailleurs Maghrébins de France, Union Juive Française pour la Paix, Etudiants Musulmans de France, Alé Hope,<br />
Mouvement pour une Alternative Non-Violente, Centre Lorrain d'Information pour le Développement, Comité Catholique contre la<br />
Faim et pour le Développement). Par des concerts, spectacles, conférences ou moment conviviaux, ces associations souhaitent faire<br />
connaître la culture et la vie des Palestiniens, en sortant des discours médiatiques habituels.<br />
INCENDIES<br />
2010-Canada-123 mn de Denis Villeneuve avec Rémy<br />
Girard, Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin...<br />
A la lecture du testament de leur mère,<br />
Jeanne et Simon Marwan se voient remettre<br />
deux enveloppes : l’une destinée à<br />
un père qu’ils croyaient mort et l’autre à<br />
un frère dont ils ignoraient l’existence.<br />
Jeanne voit dans cet énigmatique legs la<br />
clé du silence de sa mère, enfermée dans<br />
un mutisme inexpliqué les dernières semaines<br />
précédant sa mort. Elle décide<br />
MY LAND<br />
2011-Maroc-82 mn de Nabil Ayouch.<br />
My land donne la parole à de vieux réfugiés<br />
palestiniens qui ont fui en 1948 sans<br />
jamais retourner sur leur terre, et qui vivent<br />
dans des camps au Liban depuis<br />
plus de 60 ans. Cette parole est entendue<br />
par de jeunes Israéliens de 20 ans qui<br />
construisent leur pays, se sentent viscéralement<br />
attachés à leur terre, mais sans jamais<br />
vraiment savoir expliquer pourquoi.<br />
Entre ces deux mémoires, il y a une réa-<br />
immédiatement de partir au Moyen<br />
Orient exhumer le passé de cette famille<br />
dont elle ne sait presque rien… Simon,<br />
lui, n’a que faire des caprices posthumes<br />
de cette mère qui s’est toujours montrée<br />
distante. Mais son amour pour sa sœur<br />
jumelle le poussera bientôt à rejoindre<br />
Jeanne et à sillonner avec elle le pays de<br />
leurs ancêtres sur la piste d’une mère<br />
bien loin de celle qu’ils ont connue... Un<br />
drame familial fort, puissant et bouleversant.<br />
Incendies brode sur le thème de la<br />
lité. La réalité de deux peuples qui se battent<br />
pour la même terre. Il en ressort un<br />
dialogue à distance qui met en perspecti-<br />
12<br />
LUNDI 23 AVRIL à 20H00<br />
au PALACE - METZ<br />
quête des origines, du secret, de l'impossible<br />
pardon, pour vous enflammer corps<br />
et âme !<br />
JEUDI 26 AVRIL à 20H15<br />
au CAMEO St Sébastien -<br />
Nancy<br />
Séance suivie d’un débat<br />
avec<br />
SOUAD BOUCHARA<br />
ve ce conflit sous un angle avant tout humain...<br />
<strong>Le</strong> réalisateur rend justice à la<br />
beauté des paysages et des vieilles<br />
pierres que se disputent les deux peuples<br />
depuis plus de soixante ans. My Land ne<br />
résout pas le conflit mais offre une belle<br />
écoute à tous les récits qui s'y croisent.<br />
VENDREDI 5 MAI<br />
à 20H15<br />
au CAMEO<br />
St Sébastien - Nancy
REEDITIONS : <strong>Le</strong>s meilleurs films sur GRAND ECRAN<br />
MOBY DICK<br />
V.O. SORTIE le 28/03 à NANCY et le 4/04 à METZ<br />
1956-115 mn de John Huston avec Gregory Peck,<br />
Richard Basehart, Orson Welles…<br />
“Pour Herman Melville, comme pour John<br />
Huston, Moby Dick n’est pas le simple récit<br />
d’une classique chasse à la baleine. La poursuite<br />
de Moby Dick par le capitaine Achab est<br />
un perpétuel blasphème, et Gregory Peck<br />
donne une interprétation toute nietzschéenne<br />
du personnage. Epris de vengeance, ce dernier<br />
veut affronter la baleine blanche parce<br />
qu’il voit en elle une puissance qu’il conteste.<br />
LES YEUX SANS VISAGE<br />
SORTIE le 4/04 à NANCY<br />
1959-France-88 mn de Georges Franju avec Pierre<br />
Brasseur, Alida Valli, Edith Scob…<br />
« Une nuit, on découvre dans la Seine le cadavre<br />
d’une jeune fille affreusement défigurée.<br />
Il s’agit de Christiane Génessier, que le<br />
professeur Génessier, son père, reconnaît formellement…<br />
Franju, formidable alchimiste<br />
du réel et du fantastique, a façonné au scalpel<br />
un pur film d’épouvante d’une poésie folle.<br />
LA FEMME AU PORTRAIT<br />
V.O. SORTIE le 11/04 à NANCY et le 18/04 à METZ<br />
(The Woman in the Window) 1944-USA-100 mn de<br />
Fritz Lang avec Edward G. Robinson, Joan Bennett,<br />
Dan Duryea...<br />
Un soir, en sortant de son club, le professeur<br />
Wanley rencontre la jeune fille, Alice, dont le<br />
portrait dans la vitrine voisine le fascinait depuis<br />
longtemps. Invité par elle, ce dernier se<br />
trouve en présence d'un inconnu qui s'en<br />
CINQ PIECES FACILES<br />
V.O. SORTIE le 18/04 à NANCY et le 25/04 à METZ<br />
(Five Easy Pieces) 1971èUSA-94 mn de Bob Rafelson<br />
avec Jack Nicholson, Karen Black, Susan Anspach…<br />
Un jeune fils de bonne famille, musicien au<br />
grand avenir, a renoncé à sa carrière pour devenir<br />
ouvrier et épouser une serveuse de bar.<br />
Il retourne au foyer voir son père malade, vit<br />
une brève aventure avec la petite amie de son<br />
frère et finit par tout abandonner en partant<br />
sur la route.<br />
Un événement dans le cinéma d’auteur américain<br />
de la fin des années 60. Ecrit spécialement<br />
pour Jack Nicholson, qui prête à son<br />
personnage son intelligence et son ironie, le<br />
film décrit le marasme de quelques hommes<br />
LE PROCES<br />
V.O. SORTIE le 25/04 à NANCY et le 2/05 à METZ<br />
(The Trial) 1962-France-118 mn d’Orson Welles avec<br />
Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Romy Schneider...<br />
Joseph est réveillé à l'aube par des policiers<br />
présents dans son appartement. Ni une ni<br />
deux, il est embarqué et traîné devant un tribunal<br />
sans savoir ce qui lui arrive. Ce fonctionnaire<br />
pris dans les rouages d'une société<br />
« Achab est en guerre<br />
avec Dieu », déclarait<br />
Huston, dont c’était le film préféré. « Il voit<br />
dans le masque de la baleine le masque que<br />
porte la divinité. Il considère la divinité comme<br />
un être malveillant qui erre en tourmentant<br />
la race des hommes. » <strong>Le</strong> mélange, au tirage<br />
final, d’un négatif couleur et d’un négatif<br />
noir et blanc donne en outre à ce film superbe<br />
une couleur d’une densité et d’un réalisme<br />
exceptionnel. » Télérama<br />
Pas de monstres sanguinolents ici, mais une<br />
réalité ordinaire transfigurée, magnifiée par la<br />
précieuse collaboration du chef opérateur<br />
Eugen Schufftan. L’intrigue rebondit peu. Ce<br />
qui fait peur, là, ce n’est plus l’action surprise,<br />
mais la lenteur, l’attente résonnante, le silence<br />
clinique, la sensation tactile du corps.<br />
Cauchemar sans cri, presque muet mais très<br />
sonore. <strong>Le</strong>s Yeux sans visage opère à vif. »<br />
Télérama<br />
prend à Alice puis à lui.<br />
Wanley, en état de légitime<br />
violence, est obligé de le poignarder... Si La<br />
Femme au portrait échappe sans cesse aux<br />
cadres traditionnels et un peu trop cloisonnés<br />
du bon film policier, c'est sans doute parce<br />
que Lang croise habilement intrigue de film<br />
noir et discours psychanalytique.<br />
de 30 ans, désemparés par le<br />
chute des valeurs et trouvant<br />
un refuge imprévu dans l’individualisme. Un<br />
vent de liberté soufflait sur ce récit, sur des<br />
musiques de Chopin, Bach et Mozart. Souffle<br />
que Hollywood sut, bien vite, faire tomber.<br />
tentaculaire et absurde va tout<br />
faire pour s'en sortir... Bien<br />
qu'assez fidèle à la lettre du roman, cette<br />
adaptation fit grincer des dents quelques exégètes<br />
"officiels", tant le cinéaste ne se contentait<br />
ni de cette lettre ni de ces lectures antérieures,<br />
mais relisait l'oeuvre à l'aune de sa<br />
propre vision du monde.<br />
13<br />
HORAIRES des<br />
REEDITIONS<br />
Jeudi vers 19H45 Samedi vers 17H45<br />
Dimanche vers 15H45 Lundi vers 19H45<br />
CINE CLUB (à Nancy)<br />
Un ciné-club vous est proposé le jeudi à la séance<br />
de 20H15 ce mois-ci sur le film suivant:<br />
LES YEUX SANS VISAGE<br />
JEUDI 5 AVRIL à 20H15<br />
LE PROCES<br />
JEUDI 26 AVRIL à 20H15<br />
Ciné-club animé par François<br />
Bouvier, Professeur de Cinéma<br />
LA GRANDE<br />
ILLUSION<br />
SORTIE le 2/05 à NANCY<br />
et le 9/05 à METZ<br />
1937-France-114 mn de Jean Renoir avec Jean Gabin,<br />
Dita Parlo, Pierre Fresnay...<br />
Première Guerre mondiale. Deux soldats français<br />
sont faits prisonniers par le commandant<br />
von Rauffenstein, un Allemand raffiné et respectueux.<br />
Conduits dans un camp de prisonniers,<br />
ils aident leurs compagnons de chambrée<br />
à creuser un tunnel secret. Mais à la<br />
veille de leur évasion, les détenus sont transférés.<br />
Ils sont finalement emmenés dans une<br />
forteresse de haute sécurité dirigée par von<br />
Rauffenstein. Celui-ci traite les prisonniers<br />
avec courtoisie, se liant même d'amitié avec<br />
Boeldieu. Mais les officiers français préparent<br />
une nouvelle évasion... Là où Hollywood aurait<br />
pu en tirer uniquement un film de genre,<br />
une histoire bien menée de " grande évasion ",<br />
Renoir, lui, se concentre sur ses personnages<br />
et les idéaux qu'ils véhiculent. Aux combats,<br />
le cinéaste préfère la guerre des mondes et des<br />
classes. L'histoire est immortelle.Toutes les<br />
scènes de La Grande Illusion méritent de figurer<br />
dans le panthéon du 7ème Art. Du sublime<br />
et de l'évasion à chaque plan.
Dans le cadre de MAI de l’Europe<br />
en partenariat avec la Ville de Nancy<br />
ET SI ON VIVAIT TOUS ENSEMBLE ?<br />
2011-France-96 mn de Stéphane Robelin avec<br />
Jane Fonda, Pierre Richard,<br />
Geraldine Chaplin, Guy<br />
Bedos, Claude Rich...<br />
Annie, Jean,<br />
Claude,<br />
Albert et<br />
Jeanne<br />
sont liés<br />
par une<br />
solide<br />
amitié<br />
depuis<br />
plus de<br />
40 ans.<br />
Alors quand<br />
la mémoire<br />
flanche, quand le<br />
cœur s’emballe et que<br />
BABYCALL<br />
VENDREDI 4 MAI à<br />
14H00<br />
au CAMEO Commanderie Nancy<br />
le spectre de la maison de retraite<br />
pointe son nez, ils se re-<br />
14<br />
bellent et décident<br />
de vivre tous<br />
ensemble.<br />
<strong>Le</strong> projet<br />
paraît<br />
f o u<br />
mais<br />
même<br />
si<br />
l a<br />
promiscuité<br />
dérange et<br />
réveille de<br />
vieux souvenirs,<br />
une formidable<br />
aventure commence: celle<br />
Séance suivie d’un débat sur le vieillissement actif<br />
et la solidarité intergénérationnelle<br />
2012-Norvège-96 mn de Pal Sletaune avec Noomi<br />
Rapace, Kristoffer Joner, Vetle Qvenild Werring...<br />
Afin d’échapper à la violence du père de son<br />
fils Anders âgé de 8 ans, Anna s'enfuit avec<br />
lui pour s’installer en secret dans un grand<br />
immeuble résidentiel. Terrifiée à l'idée que<br />
son ex-mari ne les retrouve, Anna achète un<br />
babycall pour s'assurer qu'Anders soit en sécurité<br />
pendant son sommeil. Mais des bruits<br />
debat animé par Marie-Line Rubini,<br />
Directrice de l' ONPA<br />
et Marie-Claude Mietkiewicz,<br />
Maître de conférences en psychologie,<br />
Université de Lorraine<br />
V.O. SORTIE le 2/05 à NANCY et à METZ<br />
BARBARA<br />
V.O. SORTIE le 2/05 à NANCY et à METZ<br />
2011-Allemagne-105 mn de Christian Petzold avec<br />
Nina Hoss, Ronald Zehrfeld, Mark Waschke...<br />
Une émotion douce et profonde. C'est le souvenir<br />
durable que l'on garde de ce très beau<br />
film, tout en délicatesse. Pourtant l'époque à<br />
laquelle se déroule Barbara est plutôt<br />
sombre. Et rude. Ça se passe en Allemagne de<br />
l'Est, en 1980, le mur n'est pas encore tombé,<br />
c'est le temps des cigarettes de contrebande,<br />
des combines pour essayer de passer à<br />
l'Ouest. C'est le temps de la crainte d'être dénoncé,<br />
de la surveillance constante, des<br />
écoutes par la Stasi. On pense bien sûr au fameux<br />
La vie des autres, mais pour tout vous<br />
dire on a trouvé Barbara supérieur : plus subtil,<br />
plus incarné, plus profond. Ça tient<br />
d'abord aux personnages, magnifiques.<br />
Barbara en premier lieu : on ne sait pas grand<br />
chose d'elle, elle débarque dans une petite ville<br />
de province, exilée de Berlin par décision<br />
administrative. Elle est attendue de pied ferme,<br />
visiblement sous surveillance policière.<br />
inquiétants semblent provenir<br />
d'un autre appartement : grâce<br />
au babycall, Anna entend même<br />
ce qu'elle croît être le meurtre d'un enfant. De<br />
son coté, Anders se prend d'amitié pour un<br />
mystérieux garçon aux cheveux noirs qui va<br />
et vient comme bon lui semble. Celui-ci aurait-il<br />
un lien quelconque avec les bruits entendus<br />
? Pourquoi y a-t-il du sang sur un dessin<br />
d'Anders ? Sont-ils tous en danger ? Un<br />
thriller venu du grand nord.<br />
Elle est médecin, et vient<br />
prendre un poste dans l'hôpital<br />
local. On sent très vite qu'elle aime passionnément<br />
son métier. Autant qu'André, le médecin<br />
chef. Qui l'accueille, qui lui sourit, qui<br />
essaie de la faire s'intégrer à l'équipe, qui lui<br />
rend des services. Qu'elle refuse… Dans ce<br />
climat politique oppressant, on ne sait pas<br />
trop ce qui anime André, qui a pourtant une<br />
bonne tête et un sourire désarmant… Intérêt<br />
professionnel, début de béguin, ou espionnage<br />
pour le compte des flics du régime ?<br />
Barbara en tout cas reste constamment sur ses<br />
gardes, elle semble fuir les autres, leur<br />
conversation, leur regard, elle s'isole le plus<br />
souvent possible, évite de parler d'elle. <strong>Le</strong>s<br />
sbires de la police politique viennent fouiller<br />
régulièrement son appartement spartiate. Que<br />
cherchent-ils ? Qu'a donc fait Barbara ? Et<br />
puis il y a ces rendez-vous clandestins avec<br />
cet homme qui porte beau : son amant berlinois,<br />
grosse voiture, prestance bourgeoise, on<br />
comprend qu'ils préparent ensemble son pas-<br />
de la communauté... à 75 ans !... Et si on vivait<br />
tous ensemble ? se révèle tonique, drôle<br />
et touchant. Grâce à une troupe solidaire de<br />
comédiens bien nés dont la valeur se fout du<br />
nombre des années. Pied de nez au jeunisme<br />
actuel, cette comédie tendre aborde des sujets<br />
tabous comme la dépendance et la<br />
sexualité du troisième âge.<br />
sage à l'Ouest… Et puis il y a cette jeune femme<br />
perdue, évadée d'une sorte de camp de redressement<br />
et retrouvée gisante dans un fossé,<br />
que Barbara va soigner, va aider. Jusqu'où ?<br />
On se laisse complètement happer par cette<br />
histoire, belle et complexe, dont les tenants et<br />
les aboutissants se dévoilent peu à peu. Un<br />
réel suspense, une vraie tension se créent,<br />
sans artifice, sans dramatisation excessive,<br />
par la grâce d'une mise en scène discrètement<br />
virtuose. On est captivé par cette relation qui<br />
peine à naître entre Barbara et André : la<br />
confiance qui réussit à vaincre la méfiance, la<br />
complicité qui s'installe peu à peu sur la base<br />
d'une estime professionnelle réciproque. Ces<br />
deux-là partagent la même vision de l'humanité,<br />
la même perception du monde autour<br />
d'eux, du rôle qu'ils ont à y jouer, modeste<br />
mais irremplaçable.<br />
C'est beau et fort de bout en bout, et sans rien<br />
en dévoiler, on peut même vous assurer que la<br />
fin du film est particulièrement réussie, et emporte<br />
définitivement l'adhésion.
MARGIN CALL<br />
V.O. SORTIE le 2/05 à NANCY et à METZ<br />
2011-USA-107 mn de J. C. Chandor avec Kevin<br />
Spacey, Paul Bettany, Jeremy Irons...<br />
Pour survivre à Wall Street, sois le premier,<br />
le meilleur ou triche. La dernière<br />
nuit d’une équipe de traders, avant le<br />
crash. Pour sauver leur peau, un seul<br />
moyen : ruiner les autres…Calme olympien,<br />
licenciements méthodiques, atmosphère<br />
glacée et cadrages sophistiqués :<br />
Margin Call débute fort. Avec ce film<br />
ultra moderne, puisqu’il y contemple la<br />
crise économique de l’intérieur, J.C.<br />
Chandor revient, le temps d’une nuit<br />
charnière, sur la crise des sub-primes et<br />
UN CINEMA DU COTE DES ENFANTS<br />
TARIF UNIQUE : 5,20 € pour les enfants.<br />
TEX AVERY<br />
CARTOONS<br />
Compilation de courts métrages Tex Avery.<br />
Qui a trop faim ? (1943) ; Casse-noisette et<br />
ses copains (1944) ; Entre chien et loup<br />
(1945) ; Drôle de canari / <strong>Le</strong> canari géant<br />
(1947) ; Homère la puce (1948) ; Casse-noisette<br />
fait l’école buissonnière (1945) ; <strong>Le</strong> putois<br />
amoureux (1948) ; <strong>Le</strong> chat misanthrope<br />
(1948) ; <strong>Le</strong> gentil cordonnier (1950) ; Droopy<br />
et son double (1951) ; Bébé avion à réaction<br />
(1953) ; <strong>Le</strong> cirque des puces (1954)<br />
A partir de 5 ans.<br />
A Nancy du 11 au 24 avril<br />
A Metz du 4 au 10 avril<br />
LE CHAT POTTE<br />
2010-USA-90 mn de Chris Miller.<br />
C’était bien avant que notre mythique Chat<br />
Potté ne croise la route de Shrek… <strong>Le</strong> légendaire<br />
félin, et non moins redoutable séducteur,<br />
s’était alors embarqué dans un périple<br />
riche en rebondissements, avec la ravissante<br />
et rusée Kitty Pattes de Velours et Humpty<br />
Alexandre Dumpty, véritable "cerveau" de<br />
l’opération. <strong>Le</strong>ur objectif : s’emparer de la fameuse<br />
Oie aux Œufs d’Or pour sauver la ville<br />
où le Chat Potté a grandi. Voici l’histoire<br />
véridique du Chat, du Mythe, de la Légende<br />
et… des Bottes ! On vibre et on s'attendrit devant<br />
les facéties du félin aventurier.<br />
A partir de 5 ans.<br />
A Nancy du 4 au 10 avril<br />
A Metz du 18 au 24 avril<br />
LES NOUVELLES<br />
AVENTURES DE<br />
CAPELITO<br />
2010-Espagne-40 mn de Rodolfo Pastor.<br />
Découvrez notre champignon magique dans<br />
de nouvelles aventures toujours plus drôles !<br />
Un programme de 8 courts-métrages d’ani-<br />
la chute d’une firme d’investissement<br />
new-yorkaise. Wall Street à<br />
hauteur d’hommes, et de femmes, coeur<br />
d’un capitalisme gangréné et mourant.<br />
Afin de suivre cette équipe de traders,<br />
avant le drame, le cinéaste fait preuve<br />
d’une inventivité incroyable pour rendre<br />
excitant l’univers a priori rébarbatif des<br />
finances : ici, point d’avalanches de<br />
termes complexes (même s’il y en a) ou<br />
de fiction documentaire ennuyeuse. Au<br />
contraire, il choisit de raconter son récit<br />
sous la forme d’un thriller catastrophe :<br />
suspense, temps de crise, et dommages<br />
collatéraux y compris.<br />
mation en pâte à modeler :<br />
1/ La leçon de pêche : Capelito, livre à la<br />
main, se lance dans une leçon de pêche : réussira-t-il<br />
à faire fonctionner son drôle d’équipement<br />
et à trouver un beau poisson ?<br />
2/ La mouche : Capelito veut faire plaisir à<br />
une amie, mais une mouche va faire échouer<br />
tous ses plans !<br />
3/ La pelote de laine : Capelito a perdu son<br />
beau chapeau ! Il va devoir trouver une solution<br />
pour se couvrir la tête et pense alors… A<br />
un bonnet en laine !<br />
4/ <strong>Le</strong> manège : Capelito fabrique un drôle de<br />
manège pour deux petits champignons : mais<br />
il semblerait qu’ils ne soient pas d’accord sur<br />
la manière de manipuler cette drôle d’invention.<br />
5/ L’explorateur : C’est les vacances pour<br />
Capelito ! Il décide de partir dans une contrée<br />
lointaine, sauvage et exotique… Et il n’est<br />
pas au bout de ses surprises !<br />
6/ <strong>Le</strong> chapeau chien : Une femme perd son<br />
chien : Capelito va alors tout faire pour l’aider<br />
à retrouver son fidèle compagnon !<br />
7/ La souris party : Une belle fête s’organise<br />
chez les souris ! Mais malheureusement, les<br />
champignons ne sont pas invités… Comment<br />
va faire Capelito pour rentrer ?<br />
8/ La maman :Vite, vite ! Une maman va donner<br />
naissance à un petit champignon !<br />
Capelito va conduire la future mère à l’hôpital<br />
et va se trouver dans une drôle de situation!<br />
A partir de 3 ans.<br />
A Nancy et à Metz<br />
à partir du 11 avril<br />
15<br />
LES NUITS EN OR<br />
DU COURT<br />
METRAGE<br />
proposée par l’Académie<br />
des César<br />
LUNDI 7 MAI à 20H15<br />
au CAMEO<br />
St SEBASTIEN NANCY<br />
Une sélection des meilleurs courts<br />
métrages mondiaux, tous primés<br />
respectivement dans leur pays<br />
LES PIRATES,<br />
BONS A RIEN,<br />
MAUVAIS EN TOUT<br />
2011-USA-89 mn de Peter Lord.<br />
Malgré son enthousiasme, le Capitaine Pirate<br />
a beaucoup de mal à se faire passer pour une<br />
terreur des mers. Secondé par un équipage<br />
aussi peu doué que lui, le Capitaine rêve<br />
pourtant de battre ses rivaux, Black Bellamy<br />
et Liz Lafaucheuse, en remportant le prestigieux<br />
Prix du Pirate de l'Année. Pour le<br />
Capitaine et son drôle d'équipage, c'est le début<br />
d'une incroyable odyssée qui, des rivages<br />
de Blood Island jusqu'aux rues embrumées de<br />
Londres, va les conduire d'épreuves en rencontres...<br />
En avant pour l'aventure ! La nouvelle<br />
fole des Studios Aardman.<br />
A partir de 5 ans.<br />
A Nancy du 25 avril au 1er mai<br />
A Metz du 2 au 8 mai<br />
FELINS<br />
2011-USA-87 mn de Keith Scholey et Alastair Fothergill.<br />
En Afrique, au Kenya, dans l’une des régions<br />
les plus sauvages du monde, les animaux vivent<br />
libres et loin des hommes. Au sud du<br />
fleuve qui divise ces magnifiques terres,<br />
règne le clan des lions mené par Fang. La<br />
lionne Layla y élève la jeune Mara. Entre<br />
chasse et liens familiaux puissants, c’est la<br />
vie d’une famille qui s’écrit…<br />
A partir de 6 ans.<br />
A Nancy du 2 au 8 mai<br />
A Metz du 25 avril au 1er mai<br />
A PAS DE LOUP<br />
voir page 8<br />
Un pas de Loup est un film visible par<br />
les enfants à partir de 6 ans.<br />
A Nancy à partir du 11 avril<br />
puis à Metz