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140 parc national dEs platEaux batéké - Le Gabon

140 parc national dEs platEaux batéké - Le Gabon

140 parc national dEs platEaux batéké - Le Gabon

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<strong>140</strong> <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong>


Fiche d’identité<br />

<strong>parc</strong> <strong>national</strong> deS plateauX<br />

<strong>batéké</strong><br />

datE dE création: 2002<br />

supErficiE: 2050 km 2<br />

altitudE MaxiMalE: 860 m<br />

Habitats: Savanes, forêts-galeries<br />

proVincE: haut-ogooué<br />

VillEs lEs plus procHEs: Franceville, léconi<br />

aéroport lE plus procHE: Franceville<br />

statut: Site critique de l’uicn pour la conservation,<br />

proposition d’un complexe transfrontalier d’aires protégées<br />

dEuxiÈME pHasE dE déVEloppEMEnt<br />

Parc National des<br />

Plateaux<br />

<strong>batéké</strong><br />

<strong>dEs</strong> prairiEs VastEs Et apaisantEs<br />

<strong>Le</strong> <strong>parc</strong> <strong>national</strong> des Plateaux Batéké est un immense<br />

océan d’herbe au coeur de la forêt équatoriale. Ses<br />

panoramas grandioses inspirent la sérénité recherchée<br />

par le touriste citadin pressé.<br />

Ces vastes savanes ouvertes se sont formées il y a des millénaires sur des dunes<br />

de sable, devenues des collines verdoyantes maintenant <strong>parc</strong>ourues par des<br />

rubans de forêt le long de la Mpassa. Par endroit, le relief doux est coupé par<br />

de spectaculaires falaises de sable multicolores, roses, orangées ou noires.<br />

<strong>Le</strong>s nombreux vestiges archéologiques sur les sommets des collines témoignent<br />

que des milliers de personnes ont vécu ici autrefois. Aujourd’hui, le site<br />

est presque désert, ce qui contribue à la beauté et à la grandeur du <strong>parc</strong> et<br />

constitue un attrait pour les touristes avides de vastes espaces et de sérénité. Ce<br />

<strong>parc</strong> est l’un des rares endroits sur Terre qui ne soit pas survolé par des avions,<br />

qu’aucune route ne traverse et où les seules lumières nocturnes sont celles de<br />

millions d’étoiles. Pour que le tourisme soit possible dans ces terres vierges<br />

sans les dégrader, un grand soin devra être apporté à toutes les constructions<br />

telles que hôtels, pistes d’atterrissage et routes, afin qu’elles soient aussi<br />

peu visibles que possible. Des emplacements ou des matériaux inadéquats<br />

compromettraient la beauté pure des paysages, qui constitue le principal<br />

attrait touristique des plateaux Batéké.<br />

Quelques animaux de savane, dont des prédateurs charismatiques comme les<br />

lions et les hyènes, survivent toujours dans la zone. <strong>Le</strong>urs proies naturelles ont<br />

été chassées à outrance par les braconniers venus du Congo mais, avec une<br />

protection sérieuse, les populations animales du <strong>parc</strong> reviendront. Certains des<br />

oiseaux et des invertébrés des plateaux ne vivent nulle part ailleurs. D’ores et<br />

déjà, de nombreux voyages organisés amènent ici des ornithologues amateurs<br />

du monde entier.<br />

Gauche : ce paysage ondulant grandiose est aussi spectaculaire qu’il est sensible aux dégradations que<br />

causerait un développement désordonné.<br />

<strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong> 141<br />

<strong>batéké</strong>


142 <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong><br />

des projets agricoles ambitieux<br />

qui ont démarré près du <strong>parc</strong><br />

pourront voir leur clientèle<br />

s’accroître avec le développement<br />

de l’activité touristique.<br />

le baï de Jobo vient d’être découvert<br />

dans la partie nord-ouest du <strong>parc</strong>. un<br />

baï est une clairière dans la forêt dont<br />

les boues sont riches en minéraux ; il<br />

est très attractif pour la faune et donc<br />

pour les écotouristes.<br />

une ancienne route de commerce du<br />

sel, utilisée ensuite pour convoyer<br />

des esclaves, est proposée pour<br />

inscription aux sites du patrimoine<br />

mondial.<br />

des populations de chimpanzés<br />

vivent en forêt. ils sont<br />

extrêmement farouches,<br />

ce qui pourrait changer avec<br />

l’éradication de la chasse pour la<br />

viande de brousse.<br />

la culture téké est toujours<br />

prospère — musiciens traditionnels<br />

et artisans seront une grande<br />

attraction pour les écotouristes.<br />

Djoumou<br />

l’architecture locale doit être source<br />

d’inspiration pour les nouveaux bâtiments.<br />

la construction des équipements<br />

touristiques fournira formation et emplois<br />

aux populations locales.<br />

la meilleure façon de pénétrer<br />

au cœur du <strong>parc</strong> est de<br />

remonter la Mpassa.<br />

les spectaculaires escarpements<br />

sableux, appelés “canyons”, sont<br />

l’occasion d’explorations à pied.<br />

crocodiles à long museau, varans<br />

et autres reptiles sont fréquemment<br />

observés lors des remontées de rivières.<br />

ce <strong>parc</strong> <strong>national</strong> est le seul où l’on peut voir<br />

le céphalophe de Grimm, dont le<br />

nom téké est “ntsa”. ntsa était le ‘totem’<br />

d’une campagne de sensibilisation<br />

“rare pride” dans la région.


vers francEVillE<br />

Mpassa<br />

les tours ornithologiques viennent de<br />

plus en plus sur les plateaux.<br />

un ornithologue expérimenté peut<br />

observer un grand nombre d’espèces<br />

de rapaces et quelques oiseaux qui<br />

ne se trouvent, au <strong>Gabon</strong>, que dans<br />

cette région.<br />

le ppG acclimate de jeunes<br />

gorilles orphelins à la vie sauvage,<br />

permettant aux visiteurs de voir<br />

des gorilles d’une façon innovante<br />

et sûre.<br />

l’aéroport de Franceville est<br />

l’actuelle voie d’accès pour les<br />

touristes. une nouvelle piste<br />

d’atterrissage plus proche<br />

constituerait une réelle amélioration.<br />

Léwou<br />

de vastes prairies dans<br />

le sud-est du <strong>Gabon</strong><br />

les fortes traditions locales téké<br />

intéresseront les visiteurs.<br />

Parc National de<br />

<strong>batéké</strong><br />

n<br />

l’essentiel du paysage est composé<br />

des dunes couvertes d’herbe. ce<br />

paysage est entretenu par les feux<br />

de savane et par<br />

le drainage du sable et abrite une<br />

flore et une faune caractéristiques.<br />

De vastes savanes dans<br />

le sud-est du <strong>Gabon</strong><br />

un EnVironnEMEnt uniquE<br />

Entourées de forêt humide se trouvent de magnifiques savanes sauvages aux<br />

confins du <strong>Gabon</strong> et de la République du Congo. L’impression d’espace<br />

vierge est encore accrue par la quasi-absence de population humaine dans ces<br />

paysages grandioses. Cet espace immense favorise la sérénité et permettra aux<br />

plateaux de devenir une destination prisée des voyageurs désirant s’échapper<br />

de la vie trépidante des villes. La région de Léconi est d’ores et déjà visitée par<br />

des voyages organisés d’ornithologues attirés par la forte diversité d’espèces,<br />

liée à la présence de nombreux habitats. La réserve de la Lékédi est également<br />

prête pour le tourisme. Elle offre de grands enclos pleins d’animaux invitant<br />

à la photographie à courte distance.<br />

VisitEr lEs <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong><br />

La majorité des visiteurs emprunteront des bateaux pour remonter<br />

la Mpassa jusqu’aux canyons et aux prairies du cœur du <strong>parc</strong>. Il est<br />

possible d’organiser un tourisme équestre dans les savanes. La découverte<br />

récente de gorilles et de chimpanzés, ainsi que du baï de Jobo dans le nordouest,<br />

invite à de nouveaux développements touristiques dans la zone.<br />

Quelques lions pourraient survivre dans la région, bien que cela devienne de<br />

plus en plus improbable. Il est aussi possible que le rhinocéros noir y vivait<br />

autrefois—il y a des milliers d’années. La culture téké est toujours vivace<br />

dans la région et offre des possibilités de tourisme culturel.<br />

<strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong> 143<br />

<strong>batéké</strong>


144 <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong><br />

le royaume téké<br />

Au xi e siècle, une nouvelle population bantouphone se mélange à la<br />

population des Plateaux, caractérisée par sa maîtrise de la métallurgie et<br />

la vie en savane. De cette fusion, va naître au xiii e siècle un royaume : le<br />

mystérieux royaume d’Anzico, qui deviendra ensuite le célèbre royaume des<br />

Téké.<br />

Pendant deux siècles, les Européens entendent parler des Anziques (les Téké)<br />

mais ne les voient pas ! “On” sait qu’ils se sont battus victorieusement contre<br />

les Kongos si bien qu’on dit que leurs haches et leurs flèches sont magiques ;<br />

on sait qu’ils sont alliés aux Pygmées de sorte qu’ils contrôlent la majorité<br />

du commerce de l’ivoire ; leurs étoffes de palmier raphia ont un tel succès<br />

qu’on en décore la chambre royale à Milan ! Mais on sait également que<br />

les quelques missionnaires qui ont tenté l’aventure sur ces terres ont tout<br />

simplement disparu sans laisser de traces…<br />

Il faut attendre les années 1870 pour que soudain le royaume des Téké sorte<br />

du mythe et soit décrit par de Brazza. <strong>Le</strong>s Européens découvrent alors un<br />

peuple aussi sobre et humble dans le domaine “matériel” (les richesses<br />

ostentatoires) qu’il est éminent dans le domaine immatériel de la spiritualité<br />

et de la politique. Ce vaste royaume, gouverné par un roi appelé Makoko,<br />

élu par une aristocratie aussi complexe que celle des royaumes voisins du<br />

Kongo et du Loango, est grandement tourné vers les esprits : ainsi, les rares<br />

objets d’apparat (le collier royal, les haches ornementales, etc.) mais surtout<br />

les danses et la musique sont les moyens privilégiés des Téké pour assurer<br />

l’union du peuple et la communion avec les anciens.<br />

Aujourd’hui, la culture téké “immatérielle”, c’est-à-dire les chants et<br />

les danses, est encore vivante mais les productions matérielles telles que<br />

le célèbre masque kidoumou ont quasi disparu : un écotourisme à<br />

la fois curieux et respectueux de la civilisation téké authentique pourra<br />

contribuer à sauver ces deux versants de la culture téké.<br />

Gauche : la culture téké est bien préservée. des<br />

groupes traditionels enregistrent avec l’équipe<br />

“one Music” de WcS.<br />

À droite : un bouclier traditionel<br />

fAIRE REvIvRE LA fAunE DIsPARuE<br />

<strong>Le</strong>s touristes habitués à l’Afrique sont surpris au premier abord de<br />

ne pas trouver de troupeaux d’antilopes et de buffles dans les savanes<br />

<strong>batéké</strong> apparemment vierges. L’habitat ouvert est en effet idéal pour les<br />

espèces de savane comme les buffles, les céphalophes de Grimm et les<br />

éléphants. Ces animaux sont présents en faibles nombres, apparemment<br />

à cause de la forte pression de chasse dans la zone, probablement depuis<br />

des siècles. Avec une protection rigoureuse (en particulier contre les<br />

braconniers venant de l’autre côté de la frontière), de nombreuses<br />

espèces proies — les buffles, potamochères et céphalophes — verront<br />

leurs effectifs remonter, permettant en retour une augmentation des<br />

populations de prédateurs comme les panthères et pêut-être les lions.<br />

<strong>Le</strong>s sols sableux ne permettent pas d’avoir des populations animales<br />

importantes, ce qui rend les plateaux Batékés particulièrement sensibles<br />

au braconnage. <strong>Le</strong> projet consiste à ressusciter les « fantômes » des<br />

espèces autrefois présentes sur les plateaux.<br />

Lion d’Afrique centrale: Considéré généralement comme<br />

éteint, il se pourrait que quelques individus survivent<br />

sure les plateaux Batéké congolaises, comme<br />

l’indiqueraient des rumeurs circulant parmi les<br />

populations locales. si cela était confirmé, ces<br />

animaux devraient pouvoir jouir d’une protection<br />

totale.<br />

Rhinocéros noir: L’archéologie montre que cette<br />

espèce a vécu au Congo il y a 7000 ans ; si les<br />

condition de conservation devaient le permettre,<br />

peut-être pourrait-elle être réintroduite comme<br />

cela a été fait en d’autres endroits d’Afrique,<br />

afin de perpétuer l’espèce. une protection stricte<br />

contre le braconnage reste cependant une condition<br />

incontournable.


ci-deSSuS: les savanes des plateaux <strong>batéké</strong><br />

constituent un habitat pour de très nombreux<br />

invertébrés fascinants comme ce grand acarien<br />

phytophage. les papillons errent à la recherche<br />

des plantes spécifiques dont ils se nourrissent.<br />

de nombreuses fleurs de savane sont hautement<br />

adaptées aux sols sableux. de tels trésors,<br />

comme cette araignée colorée ou cette superbe<br />

inflorescence bleue de clitoria, enchantent les<br />

promeneurs.<br />

droite: enserrant la rivière, une riche et<br />

verdoyante forêt-galerie serpente dans une<br />

mer d’herbes.<br />

La faune particulière<br />

des Plateaux<br />

<strong>dEs</strong> EspÈcEs <strong>dEs</strong> saVanEs sablEusEs<br />

Des savanes sableuses, des forêts-galeries et des rivières se mêlent sur les<br />

Plateaux Batéké pour constituer des paysages spectaculaires abritant une<br />

grande diversité d’espèces. Des animaux comme les éléphants de forêt, les<br />

gorilles, les buffles et les potamochères sortent de l’abri des arbres pour<br />

se nourrir dans la savane ou boire dans la rivière.<br />

un Endroit uniquE pour lEs oisEaux Et lEs aMourEux<br />

<strong>dEs</strong> oisEaux<br />

Grâce à la variété des savanes, de nombreuses espèces<br />

d’oiseaux des Plateaux Batéké ne se rencontrent<br />

nulle part ailleurs au <strong>Gabon</strong>. Cette diversité<br />

importante attire déjà les ornithologues dans<br />

la région de Léconi, en particulier pour voir<br />

des espèces à distribution restreinte comme<br />

le pririt d’Angola, le bulbul à collier noir<br />

et le francolin de finsch. <strong>Le</strong> traquet du<br />

Congo et le tisserin à menton noir ne vivent<br />

que sur les Plateaux, ainsi qu’une nouvelle<br />

espèce de cisticole (en cours de description par<br />

les spécialistes) et l’alouette de Malbrant (récemment<br />

séparée de l’alouette à nuque rousse, une espèce commune en Afrique<br />

du sud et de l’Est). D’immenses groupes de cigognes d’Abdim passent<br />

ici de février à avril en migration et constituent un spectacle pour les<br />

ornithologues.<br />

les ornithologues amateurs peuvent observer<br />

plus de cent espèces en une journée sur les<br />

plateaux <strong>batéké</strong>, dont quelques espèces<br />

impossibles à voir ailleurs.<br />

<strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong> 145<br />

<strong>batéké</strong>


une planification adéquate<br />

Outre une amélioration de l’accès, le développement du tourisme implique<br />

de suivre des normes pour construire dans un environnement sensible, et<br />

d’avoir des projets à long terme pour augmenter les populations animales.<br />

Cet environnement ouvert, sableux et sec est extrêmement sensible aux<br />

pollutions visuelles créées par les constructions humaines et par les pistes<br />

; ce milieu fragile met des années à se reconstituer. De plus, le plaisir des<br />

visiteurs serait gâché par des constructions qui feraient perdre au paysage<br />

son aspect sauvage : ces terres vierges seraient immédiatement dégradées par<br />

des constructions non respectueuses du site. <strong>Le</strong>s normes de construction<br />

interdiront donc les bâtiments près des sommets de collines (à moins qu’ils<br />

ne soient intégrés dans la colline). voir les pages 139-<strong>140</strong>.<br />

La chasse était intense sur les Plateaux, notamment du fait de braconniers<br />

venant du Congo. <strong>Le</strong>s patrouilles d’anti-braconnage sont donc un aspect<br />

important du processus de restauration.<br />

<strong>dEs</strong> soMMEts <strong>dEs</strong> collinEs sans constructions<br />

<strong>Le</strong>s panoramas immenses et vierges sont un des atouts des plateaux<br />

Batéké — dans toutes les directions, on ne voit que des savanes sauvages<br />

à perte de vue. Pour que le paysage garde à perpétuité cet aspect, il est<br />

indispensable de planifier et de concevoir les bâtiments pour qu’ils ne se<br />

découpent pas sur les crêtes. Même une seule construction visible sur une<br />

colline gâcherait l’impression de pureté, et les Plateaux perdraient leur attrait<br />

pour les visiteurs. Il sera proposé de construire dans les sommets,<br />

et non sur les sommets.<br />

146 <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong><br />

bon<br />

L’ARRêT DE LA ChAssE PERMETTRA Aux AnIMAux DE REvEnIR<br />

La majorité des touristes seront enthousiasmés<br />

par ces grands espaces vides, mais voudront<br />

également voir des animaux. La chasse a été<br />

intense sur les plateaux, mais les effectifs de<br />

buffles, de céphalophes, de potamochères et de<br />

sitatungas augmenteront avec la protection.<br />

Ensuite, les populations de lions se<br />

reconstitueront et des hyènes, des lycaons et des<br />

rhinocéros noirs pourraient être réintroduits.<br />

<strong>Le</strong>s écotouristes les suivront.<br />

Gauche : des pièges photos ont été posés<br />

pour découvrir la faune des plateaux, mais ont<br />

également révélé la présence de nombreux<br />

braconniers venant du congo.<br />

MauVais


léGende<br />

<strong>parc</strong>s <strong>Gabon</strong> (1)<br />

la zone du <strong>parc</strong><br />

lEs infrastructurEs<br />

du <strong>parc</strong> (1a)<br />

entrée<br />

bureau<br />

patrouille<br />

recherche<br />

aérodroMe<br />

ZonE dE concEssion<br />

touristiquE (2)<br />

conceSSion<br />

touriStiQue<br />

H<br />

H<br />

H<br />

C<br />

C<br />

Site d’hôtel propoSé<br />

Site d’hôtel<br />

(à préciser)<br />

hôtel eXiStant<br />

caMpinG propoSé<br />

caMpinG eXiStant<br />

piSte d’atterriSSaGe<br />

ZonE frontaliÈrE du <strong>parc</strong><br />

la création d’un <strong>parc</strong> dans la république<br />

du congo est envisagé, cette région devra<br />

connaître une importante protection.<br />

H<br />

baï dE jobo<br />

un baï récemment découvert le long du coté<br />

occidental du <strong>parc</strong> justifie d’un grand potentiel<br />

pour la vision de la vie sauvage.<br />

République du Congo<br />

ZonE VillaGEoisE (3)<br />

VillaGeoiSe<br />

ZonE Hors liMitEs (4)<br />

zone interdite<br />

ZonE taMpon du <strong>parc</strong> (5)<br />

taMpon<br />

transport<br />

route principale<br />

route Secondaire<br />

piSte<br />

piSte propoSé<br />

Sentier<br />

Sentier propoSé<br />

train<br />

Gare<br />

proposition d’un spa<br />

un Spa érigé dans la prestigieuse savane<br />

des plateaux <strong>batéké</strong> devra accueillir les<br />

visiteurs internationaux.<br />

H<br />

proposition d’un caMp satEllitE<br />

des excursions sur la rivière à l’intérieur du<br />

<strong>parc</strong> avec une nuit dans un camp satellite situé<br />

sur le bord de la rivière.<br />

E<br />

P<br />

nouVEllE pistE d’attErrissaGE<br />

une nouvelle piste d’atterrissage va être<br />

construite. la localisation définitive sera<br />

déterminée après l’analyse du site et la<br />

convenance du sol.<br />

C<br />

R<br />

canyon<br />

croisiÈrE sur la riViÈrE Mpassa<br />

Facilement navigable par bateau et souvent<br />

visitée par les éléphants, la rivière Mpassa<br />

coule à travers le centre du <strong>parc</strong>.<br />

H<br />

lEs canyons<br />

de spectaculaires “canyons” creusés<br />

dans le sable et le grès laisse<br />

transparaître des sortes de flèches<br />

lEs lions?<br />

d’intrigants indices laissent croire que<br />

beaucoup de lions ont existé par le passé<br />

dans la région et qu’il y en a qui ont suvécu.<br />

braconnaGE<br />

les braconniers qui viennent de l’autre<br />

coté de la frontière du congo sont un<br />

problème dans cette partie du <strong>parc</strong>.<br />

5 km<br />

Zone tampon<br />

proposé un club HippiquE<br />

Monté à dos de cheval est le moyen idéal<br />

pour explorer ce splendide paysage. les<br />

chevaux du cameroun s’adapteront bien<br />

aux savane des plateaux <strong>batéké</strong> .<br />

réintroduction dE GorillEs<br />

un programme pionnier remporte du succès<br />

en réintroduisant les gorilles orphelins dans<br />

la vie sauvage. les visiteurs peuvent observer les<br />

gorilles dans une nouvelle région.<br />

République du Congo<br />

ZonE frontaliÈrE du <strong>parc</strong><br />

la création d’un <strong>parc</strong> dans la république<br />

du congo est envisagé, cette région devra<br />

connaître une importante protection.<br />

N<br />

0 5 10<br />

km<br />

15<br />

La zone sud des Plateaux Batéké<br />

conduirE lEs touristEs jusqu’aux <strong>platEaux</strong><br />

<strong>Le</strong>s magnifiques savanes ondulantes des Plateaux Batéké constituent une<br />

île d’herbe dans un océan de forêt tropicale humide. Il s’agit d’un ancien<br />

complexe de dunes allant de franceville aux confins de la République<br />

démocratique du Congo et de l’Angola. <strong>Le</strong>s Plateaux Batéké peuvent devenir<br />

un lieu de tourisme unique et captivant, si l’on répond à trois aspects du<br />

développement touristique : amélioration de l’accès au <strong>parc</strong>, localisation<br />

des hébergements de façon à préserver un paysage vierge et restauration des<br />

populations animales.<br />

Des tours ornithologiques visitent déjà la région de Léconi, et le <strong>parc</strong><br />

de la Lékédi est aménagé pour les touristes qui peuvent y photographier<br />

facilement les animaux.<br />

ci-deSSouS: un emplacement sur latérite proche du <strong>parc</strong> doit être trouvé pour la piste<br />

d’atterrissage. la plupart des sols sableux du <strong>parc</strong> ne sont pas utilisables sans techniques<br />

de terrassement sophistiquées.<br />

ci-deSSouS: les arbres tombés bloquant l’accès par la rivière peuvent être considérés comme<br />

un problème - ils peuvent aussi être vus comme faisant partie de l’aventure que vivront les visiteurs<br />

dans la nature des plateaux <strong>batéké</strong>.<br />

<strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong> 147<br />

<strong>batéké</strong>


découvrir les plateaux à cheval<br />

<strong>Le</strong>s collines herbeuses des Plateaux Batéké invitent à l’exploration, et les<br />

prédateurs sont si rares que le visiteur ne court aucun danger. La façon idéale<br />

d’explorer ces vastes savanes est d’introduire le tourisme équestre au <strong>Gabon</strong> -<br />

et non pas d’utiliser des quads bruyants ou des véhicules à moteur qui gênent<br />

les autres visiteurs et laissent dans l’herbe des cicatrices longues à disparaître.<br />

si les chevaux sont rares au <strong>Gabon</strong>, un centre équestre actif existe à Moanda,<br />

et il est possible d’importer du Cameroun davantage de chevaux résistants<br />

aux maladies. Comme le montre le succès des safaris à cheval en Afrique de<br />

l’Est et du sud, ainsi que dans l’ouest des Etats-unis et en Australie, il existe<br />

un marché pour ce type de tourisme. Il est indispensable que tout cheval<br />

importé au <strong>Gabon</strong> subisse une quarantaine rigoureuse et un contrôle par des<br />

vétérinaires formés pour assurer qu’aucune maladie équine ne soit introduite<br />

dans les Plateaux Batéké.<br />

Vision<br />

148 <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong><br />

eXtrêMe Gauche: l’équitation crée ses<br />

propres traditions humaines : les palefreniers<br />

de Franceville sont venus du Mali apporter<br />

leurs connaissances des besoins des chevaux.<br />

avec du temps et des formations, des jeunes<br />

<strong>Gabon</strong>ais pourront s’initier à cette culture.<br />

centre: la tradition équestre a ses propres<br />

équipements, qui seront « africanisés » avec<br />

le temps, lorsque des motifs distinctifs seront<br />

créés.<br />

Gauche: À la fin d’une excursion à cheval, le<br />

cavalier aura la surprise d’attirer de nombreux<br />

papillons colorés et avides de sel.<br />

ci-deSSouS: rien ne sera plus grisant, rien ne<br />

donnera mieux un sentiment de liberté qu’un<br />

galop de plusieurs kilomètres sur les savanes<br />

des plateaux.


“Aucun touriste ne<br />

s’attend à trouver<br />

un océan d’herbe,<br />

immense et vierge,<br />

au centre des grandes<br />

forêts humides<br />

d’Afrique”<br />

omar bongo ondimba,<br />

ancien président de la<br />

république gabonaise<br />

Découvrir d’immenses savanes<br />

un VoyaGE En profondEur dans un paysaGE<br />

déMEsuré<br />

<strong>Le</strong> magnifique paysage ondulant des Plateaux Batéké constitue un océan<br />

d’herbe grouillant de vie, entouré de forêt tropicale. <strong>Le</strong> visiteur se sent<br />

minuscule dans l’immensité des collines et désire partir les explorer,<br />

simplement pour ressentir la magie des grands espaces. En <strong>parc</strong>ourant ces<br />

savanes à pied, on découvre des myriades de joyaux vivants - papillons,<br />

fleurs, scarabées brillamment colorés. Pour <strong>parc</strong>ourir ces vastes savanes,<br />

le cheval est le meilleur moyen de transport, car il se déplace rapidement et<br />

permet à son cavalier de profiter pleinement d’une expérience unique dans<br />

la nature. <strong>Le</strong>s quads et d’autres véhicules se déplacent aussi rapidement, mais<br />

ils sont bruyant et laissent derrière les dégâts.<br />

en haut À Gauche: les spectaculaires<br />

orchidées du genre Eulophia ont un rhizome<br />

souterrain permanent qui leur permet de résister<br />

aux feux de savane. À la saison humide, la fleur<br />

apparaît à 30 cm de hauteur. elle constitue un<br />

sujet apprécié de tous les photographes, comme<br />

ici le dr lee White, secrétaire exécutif de l’anpn.<br />

À Gauche : le minuscule visiteur ressent la<br />

puissance de ce pays immense et sauvage — un<br />

endroit où l’horizon ne devra jamais être modifié<br />

par l’homme.<br />

ci-deSSouS : la marche à pied permet aussi de<br />

découvrir la richesse de la vie cachée dans cet<br />

océan d’herbe, comme ce très rare serval noir.<br />

<strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong> 149<br />

<strong>batéké</strong>


la vitrine du programme de<br />

réintroduction des gorilles<br />

En collaboration avec les gouvernements du <strong>Gabon</strong> et du Congo, la<br />

fondation John Aspinall a mis en place un programme de réintroduction<br />

de gorilles dans des régions sans population sauvage, le Projet Protection<br />

des Gorilles (PPG). Entre 1996 et 2004, 50 gorilles (22 au Congo, 28 au<br />

<strong>Gabon</strong>) ont été relâchés. Il s’agissait de 40 jeunes nés dans la nature dont<br />

la mère avait été tuée, et de dix jeunes nés en captivité et abandonnés par<br />

leurs mères. <strong>Le</strong> taux de survie global après la remise en liberté est de 82%,<br />

et le suivi montre que les comportements de déplacements et la dynamique<br />

sociale sont similaires à ceux des gorilles sauvages. un jeune est né dans<br />

le groupe réintroduit et se porte bien. Ce programme est à l’origine des<br />

principales activités de protection de l’habitat dans les Plateaux Batéké et<br />

fournit emplois locaux et bénéfices économiques. Il existe un potentiel de<br />

développement touristique, mais les particularités des gorilles orphelins, les<br />

différences entre gorilles de plaine et gorilles de montagne et les leçons du<br />

tourisme « gorilles de montagne » au Rwanda doivent être retenues afin de ne<br />

pas menacer les gorilles et de ne pas décevoir les attentes des visiteurs.<br />

<strong>Le</strong>s efforts du personnel du Project Protection des Gorilles (PPG) et les<br />

histoires remarquables de Zora (photo ci-dessous) et des autres jeunes<br />

gorilles sont fascinants ; il est donc proposé qu’un centre Aspinall s’en fasse<br />

la vitrine. De grands panneaux présentant l’histoire des individus et d’autres<br />

informations éclaireront l’implication ancienne du PPG pour les gorilles et<br />

expliqueront comment l’aider. <strong>Le</strong> centre sera situé de préférence en bord de<br />

rivière, à l’entrée du tunnel du PPG, pour que les visiteurs aient le plaisir de<br />

rencontrer le personnel.<br />

ci-deSSouS : liz pearson, directrice du ppG <strong>Gabon</strong><br />

jusqu’en 2009, porte Zora, une jeune gorille orpheline<br />

née dans la nature qui a été réintroduite avec succès.<br />

les visiteurs seront fascinés par les histoires des<br />

jeunes gorilles et celles du personnel du ppG<br />

(voir www.totallywild.net).<br />

150 <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong><br />

Vision


Découvrir les gorilles<br />

obsErVEr <strong>dEs</strong> GorillEs tout procHEs<br />

<strong>Le</strong>s designers proposent de trouver un endroit le long de la Mpassa où<br />

les visiteurs pourront descendre du bateau et marcher en forêt où un tunnel<br />

rustique en acier sera construit pour permettre l’observation excitante, mais<br />

en toute sécurité, de gorilles dans la nature.<br />

Ce tunnel permettra de voir les gorilles de près sans compromettre<br />

le programme de leur réintroduction. Il évitera également qu’un visiteur soit<br />

blessé involontairement par un gorille trop joueur. Ces gorilles sont élevés<br />

par l’homme ; ils sont forts et peuvent être turbulents avec les personnes<br />

qu’ils ne connaissent pas. Dans le cadre du processus de réhabilitation,<br />

un groupe de gorilles sera nourri discrètement avec des fruits locaux à un<br />

endroit différent le long du tunnel chaque jour.<br />

Par sécurité, des barrières écologiques importantes sépareront les gorilles<br />

relâchés des zones d’activité humaine. Elles seront nécessaires pour éviter les<br />

contacts directs entre hommes et gorilles. une sélection attentive des groupes<br />

sera essentielle et des règles strictes devront être respectées et fréquemment<br />

révisées.<br />

Gauche: le tunnel proposé permettrait aux<br />

visiteurs d’observer, parfois de tout près, des<br />

gorilles dans la nature en toute sécurité.<br />

ci-deSSouS: les visiteurs viendraient en<br />

bateau - certains auront parfois la chance<br />

de voir des gorilles depuis la rivière.<br />

des observations d’éléphants, de varans,<br />

de crocodiles et de nombreuses autres espèces<br />

sont probables.<br />

WCS & cresolus <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong> 151<br />

<strong>batéké</strong>


des lodges forestiers fabuleux<br />

Deux marchés touristiques sont prévus pour les Plateaux Batéké : visiteurs<br />

étrangers fortunés prêts à payer leur transport pour aller loin à l’intérieur, et<br />

classes moyennes de Libreville curieuses de découvrir les Plateaux.<br />

Ce public relativement aisé attend un certain confort et des expériences<br />

mémorables, telles que chevauchées dans les savanes, observation<br />

de la grande faune depuis un bateau, découverte de grands espaces. <strong>Le</strong>s<br />

groupes d’ornithologues amateurs continueront à venir, mais les touristes<br />

à budget limité resteront rares, compte tenu des prix élevés.<br />

droite: inspiré par l’architecture locale traditionnelle, un nouveau camp temporaire sous tentes est<br />

situé sur la rivière. il sera une destination pour une nuit ou une journée à l’usage des cavaliers ou des<br />

personnes venant en bateau depuis les lodges du <strong>parc</strong>.<br />

ci-deSSouS: des éléments de l’architecture téké locale peuvent être repris dans les constructions<br />

modernes et transmettre ainsi les traditions de la région.<br />

les tissus et autres produits de l’artisanat local pourront être exposés dans les hôtels pour présenter<br />

aux visiteurs les productions propres à la région et soutenir l’économie téké.<br />

152 <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong><br />

Vision<br />

les touristes fortunés veulent des hébergements luxueux, avec par exemple de grandes salles de bain<br />

privées. ici, la grande baignoire permet de jouir d’une vue magnifique sur les rivières et les savanes. les<br />

architectes imaginent un lodge luxueux.<br />

WCS & cresolus<br />

de plus en plus de voyageurs venant de centres urbains stressants recherchent le calme. beaucoup de<br />

sites touristiques de luxe réputés possèdent des centres de yoga et des salles de méditation. imaginez<br />

une séance de yoga au crépuscule sur les plateaux <strong>batéké</strong>, un des endroits de la planète les plus<br />

propices à la sérénité.


Découvrir une rivière<br />

sauvage<br />

<strong>dEs</strong> aVEnturEs au fil dE la Mpassa<br />

Des excursions sur la rivière amèneront les touristes au coeur des savanes,<br />

au tunnel forestier pour voir les gorilles, et au baï téké pour observer<br />

des éléphants et des buffles (et peut-être même des lions et des hyènes).<br />

Avec l’augmentation de la protection contre la chasse, les observations<br />

d’animaux depuis la rivière seront plus fréquentes — éléphants et même<br />

gorilles ou petits primates, ainsi que crocodiles et varans. Des excursions<br />

silencieuses en bateau sont le meilleur moyen de découvrir les animaux des<br />

Plateaux Batéké. <strong>Le</strong>s observations seront encore plus intéressantes pour<br />

les visiteurs quand les habitants des villages proches auront été formés pour<br />

devenir des écoguides.<br />

Gauche: le bateau est un moyen idéal pour arriver (et repartir) des plateaux. chaque voyage constitue<br />

une aventure unique, permettant souvent d’observer la faune. ici, un bateau sortant<br />

d’un méandre surprend un groupe d’éléphants traversant à gué juste devant lui.<br />

Semblables à de la pierre, les falaises des<br />

canyons constituent un défi amusant pour le<br />

grimpeur aventureux.<br />

le plaisir des visiteurs étrangers sera accru<br />

lorsqu’ils recevront des informations pertinentes<br />

de la part de guides locaux bien formés sachant<br />

comment trouver la faune.<br />

<strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong> 153<br />

<strong>batéké</strong>


un tourisme intégré à la recherche<br />

Il existe de nombreux baïs au <strong>Gabon</strong>, où les animaux sont attirés par les<br />

minéraux présents dans le sol ou dans l’eau. Ce sont souvent les meilleurs<br />

endroits pour voir la grande faune forestière. Lorsque le baï de Jobo a été<br />

découvert, de nombreux squelettes d’éléphants y ont été trouvés, indiquant<br />

que le lieu était bien connu des chasseurs. faire venir des touristes ici<br />

participera à la protection du lieu, puisque la présence d’équipes de tournage,<br />

de touristes et des écogardes indispensables découragera les braconniers.<br />

Contrairement à d’autres sites touristiques où les études scientifiques<br />

ont déjà eu lieu, les premiers visiteurs feront partie de l’équipe qui<br />

va découvrir le site — certains paieront même pour servir d’assistants<br />

de recherche. un projet Earthwatch pourra être lancé, dans lequel<br />

les touristes ne se contentent pas de regarder passivement, mais paient<br />

également pour faire partie des équipes de construction de miradors<br />

ou de recherche. Comme ce baï vient d’être trouvé, la plupart des<br />

observations de la première année seront des découvertes répondant<br />

à des questions jusque là sans réponse. Y a-t-il beaucoup de gorilles dans<br />

la zone ? Quelles sont les espèces de chauves-souris et d’oiseaux nocturnes<br />

présentes ? Beaucoup reste à connaître, et le processus de découverte fera<br />

partie du plaisir pour les heureux premiers visiteurs.<br />

droite: les compétences locales en<br />

ornementation seront mises à contribution,<br />

comme on le voit sur ce prototype.<br />

ci-deSSouS: le baï pourrait être<br />

particulièrement important pour la faune, car<br />

il est situé dans une riche forêt humide, tout<br />

en étant proche de la savane. est-ce un endroit<br />

où une minuscule population de lions d’afrique<br />

centrale pourra être observée ?<br />

154 <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong><br />

Vision<br />

prEMiÈrE<br />

pHasE<br />

prEMiÈrE pHasE: <strong>dEs</strong> platEforMEs<br />

d’obsErVation pour lEs VisitEurs<br />

<strong>Le</strong> tourisme démarrera avec la construction de plusieurs tours d’observation de<br />

dix mètres de hauteur avec vision panoramique, hors de vue les unes des autres.<br />

Pour un confort et un plaisir maximum, des châssis de voiture recyclés seront<br />

installés au sommet des tours pour devenir des lits sur roues. <strong>Le</strong>s clients pourront<br />

dormir sous les étoiles, et il suffira d’appuyer sur un bouton pour faire rouler le<br />

lit sous un toit s’il pleut. <strong>Le</strong>s touristes fortunés recherchent (et paient pour) des<br />

expériences uniques - ici, il est important que les premiers visiteurs sachent qu’ils<br />

sont les pionniers dont la seule présence éloigne les braconniers du baï. Ils doivent<br />

aussi savoir que les observations d’animaux ne peuvent être qu’occasionnelles.<br />

WCS & cresolus<br />

les tours seront construites avec des lits escamotables en cas de pluie, avec des toilettes à compost<br />

sans eau et d’autres éléments d’architecture verte pour un impact écologique minimal sur la zone. le<br />

lodge sera également une station de recherche avec des biologistes gabonais qui arriveront en même<br />

temps que les premiers touristes. les chercheurs partageront leurs observations avec les visiteurs - qui<br />

pourront éventuellement faire partie de l’équipe scientifique.


Vision<br />

dEuxiÈME<br />

pHasE<br />

dEuxiÈME pHasE: lE lodGE principal<br />

du baï dE jobo<br />

Avec l’accroissement des populations animales due à la protection, il y aura une demande<br />

pour un grand lodge surplombant le centre d’activité constitué par le baï. <strong>Le</strong> projet<br />

comprend quatorze chambres dans le bâtiment principal, en plus des chambres dans les<br />

tours d’observation construites pendant la première phase. <strong>Le</strong>s visiteurs auront une vue<br />

sur le baï depuis leur luxueuse chambre, en plus d’une salle à manger/bar tournée vers le<br />

baï et où des écoguides naturalistes fourniront des informations sur ce qui s’y déroule.<br />

<strong>Le</strong> tourisme technologique (voir le chapitre la Lopé) pourrait utiliser des caméras vidéo<br />

dissimulées dans le baï. <strong>Le</strong> pistage satellite en direct de panthères et d’éléphants munis<br />

de colliers émetteurs depuis la salle d’observation fera du lodge du baï de Jobo une<br />

destination unique pour les voyageurs du monde entier.<br />

WCS & cresolus<br />

<strong>Le</strong> lodge du baï de Jobo<br />

unE construction En dEux étapEs pour <strong>dEs</strong><br />

bâtiMEnts dE GrandE rEnoMMéE<br />

<strong>Le</strong> baï de Jobo, récemment découvert sur la bordure ouest du <strong>parc</strong>, près<br />

de la frontière congolaise, possède un grand potentiel pour l’observation<br />

de la faune. Avec l’augmentation de la fréquentation des animaux due à la<br />

protection contre la chasse, les possibilités d’observation seront accrues. un<br />

développement en deux étapes est donc proposé, démarrant en douceur avec<br />

de simples tours d’observation, pour passer à la mise en place d’un grand<br />

lodge permettant l’observation lorsque les animaux seront plus nombreux.<br />

Eléphants, buffles et beaucoup d’autres espèces sont naturellement attirés<br />

par les eaux riches en minéraux des baïs, et l’activité des éléphants maintient<br />

l’espace ouvert.<br />

<strong>Le</strong> lodge principal (construit en deuxième phase) sera en hauteur pour<br />

permettre une vue étendue, comme au célèbre Treetops Lodge au Kenya,<br />

visité par la reine Elisabeth d’Angleterre après son couronnement. La nuit,<br />

de nombreux animaux viendront dans la clairière, où les touristes pourront<br />

les voir à la lueur des projecteurs ou grâce aux optiques nocturnes.<br />

ci-deSSouS: des caméras d’observation vidéo permettront de voir la faune de près. cachées à dix<br />

emplacements différents dans ce baï de plusieurs hectares, elles pourront être orientées par les visiteurs<br />

depuis la salle d’observation centrale du lodge. des imprimantes permettront aux visiteurs de rapporter<br />

des souvenirs visuels de leur voyage.<br />

Vision<br />

<strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong> 155<br />

<strong>batéké</strong>


les nouvelles cheminées solaires utiliseront<br />

les principes de ventilation naturelle des<br />

termitières pour extraire l’air chaud<br />

des chambres souterraines.<br />

les modestes termites des plateaux<br />

<strong>batéké</strong> utilisent la ventilation naturelle pour<br />

garder leurs cités souterraines à température<br />

constante.<br />

les bâtiments au sommet des collines bénéficient<br />

de la brise venant des vallées plus fraîches — ce qui<br />

explique en partie pourquoi les premiers habitants<br />

bâtissaient aussi sur les sommets.<br />

156 <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong><br />

le summum de l’architecture verte<br />

lEs aVantaGEs d’un ModE dE construction naturEl<br />

<strong>Le</strong>s constructions dans les sommets des collines des Plateaux Batéké offriront<br />

des avantages durables. <strong>Le</strong> plan proposé est efficace énergétiquement :<br />

les toits en terre participent à l’isolation des bâtiments du soleil de midi, et<br />

limitent les pertes de chaleur la nuit. La stratégie de construction proposée<br />

présente également l’avantage de ne pas modifier le paysage des Plateaux<br />

en évitant tout bâtiment visible (des bâtiments conventionnels gâteraient<br />

la beauté du paysage à des dizaines de kilomètres à la ronde en diminuant<br />

l’impression de nature vierge). Dans la région, les habitants ont souvent<br />

construit sur les sommets des collines, pour la vue panoramique et pour<br />

profiter du vent et de la rareté des insectes loin des vallées.<br />

En minimisant l’impact de l’architecture sur le paysage, on garde à cette<br />

terre toute sa puissance. <strong>Le</strong>s visiteurs repartiront pleinement satisfaits, ce<br />

qui favorisera la stratégie de marketing touristique du <strong>Gabon</strong> à l’étranger, et<br />

aidera à faire connaître le <strong>Gabon</strong> comme une destination d’écotourisme.<br />

Vue sur la rivière<br />

Mare écologique<br />

la mare suit les courbes de niveau et<br />

s’intègre au paysage.<br />

une pompe à eau solaire crée sa propre<br />

électricité et est conçue pour être facile à<br />

installer. la source d’eau peut être une rivière<br />

ou un forage (ce qui est préférable car les<br />

mouvements de la rivière peuvent perturber le<br />

mécanisme et l’eau de rivière est chargée en<br />

sédiments). le soleil alimente une pompe qui<br />

conduit l’eau à un chauffe-eau au-dessus.


Vision<br />

Un hôtel spectaculaire dans<br />

la savane<br />

aMéliorEr lE confort En rEspEctant la tErrE<br />

L’idée novatrice pour l’hôtel des Plateaux est de construire dans le<br />

sommet plutôt que dessus. <strong>Le</strong>s clients bénéficieront ainsi de panoramas<br />

spectaculaires à des dizaines de kilomètres à la ronde, sans que les<br />

bâtiments soient visibles de l’extérieur pour protéger le paysage d’une<br />

pollution visuelle. De plus, cela favorisera les économies d’énergie et<br />

permettra de garder une température agréable en pleine journée.<br />

Des vestiges de villages vieux de plusieurs milliers d’années existent sur<br />

de nombreux sommets de colline, ce qui indique que la population humaine<br />

a été importante dans la région. Des bâtiments modernes conventionnels<br />

placés sur les sommets gâcheraient la beauté de ces paysages ; en étant<br />

partiellement enterré, l’hôtel ne causera pas de pollution visuelle dans ces<br />

vastes espaces.<br />

Construire le lodge en harmonie avec le paysage augmentera le sentiment<br />

d’immersion dans la nature. une architecture discrète renforcera l’objectif<br />

initial — de grands espaces vierges.<br />

La stratégie de marketing inter<strong>national</strong> du <strong>Gabon</strong> nécessitera d’utiliser<br />

les concepts de l’architecture durable : la durabilité fera partie du concept<br />

promotionnel ; les touristes visiteront les <strong>parc</strong>s et nous aideront ainsi à les<br />

protéger. Cette stratégie de marketing est similaire à celle du Costa Rica,<br />

qui promeut une expérience «100% nature» plutôt que de se focaliser sur<br />

l’observation de la faune. Ce type de message augmentera l’envie des<br />

touristes de visiter le <strong>parc</strong>, et une expérience «verte» réelle répondra<br />

à leur attente dès leur arrivée.<br />

Gauche: les touristes pourront visiter un des<br />

paysages les plus paisibles, imposants et<br />

vierges de la planète. leur plaisir sera accru en<br />

sachant qu’ils ont un impact minimal sur<br />

le site, pour qu’il reste ainsi à jamais.<br />

droite: une approche marketing mettant en<br />

avant l’harmonie totale avec la nature est bien<br />

plus puissante que si elle se contente<br />

de promouvoir uniquement l’observation de<br />

la faune.<br />

WCS & cresolus <strong>parc</strong> <strong>national</strong> <strong>dEs</strong> <strong>platEaux</strong> <strong>batéké</strong> 157<br />

<strong>batéké</strong>

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