l'etude du syntagme nominal a travers notre-dame de paris
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A-PDF Merger DEMO : Purchase from www.A-PDF.com to remove the watermark L’ETUDE DU SYNTAGME NOMINAL A TRAVERS NOTRE-DAME DE PARIS EMMANUEL ABAYOMI ONIETAN Licence en Français; Maîtrise en Sciences du Langage PGA/UJ/7084/91 Une thèse au DEPARTEMENT DE LANGUES ET LINGUISTIQUE de la Faculté de Lettres, Déposée à l’Ecole des Gradués, Université de Jos, en partielle realisation des conditions requises pour l’Attribution du Diplôme de DOCTORAT en Français (option Syntaxe Française) de l’UNIVERSITE DE JOS. Avril, 2004
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L’ETUDE DU SYNTAGME NOMINAL<br />
A TRAVERS NOTRE-DAME DE PARIS<br />
EMMANUEL ABAYOMI ONIETAN<br />
Licence en Français; Maîtrise en Sciences <strong>du</strong> Langage<br />
PGA/UJ/7084/91<br />
Une thèse au DEPARTEMENT DE LANGUES ET<br />
LINGUISTIQUE <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong> Lettres, Déposée à l’Ecole<br />
<strong>de</strong>s Gra<strong>du</strong>és, Université <strong>de</strong> Jos, en partielle realisation <strong>de</strong>s<br />
conditions requises pour l’Attribution <strong>du</strong> Diplôme <strong>de</strong><br />
DOCTORAT en Français (option Syntaxe Française) <strong>de</strong><br />
l’UNIVERSITE DE JOS.<br />
Avril, 2004
ii<br />
DECLARATION<br />
Je déclare que cette thèse est le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> ma recherche personnelle et elle a été<br />
rédigée par moi. Elle n’a été présentée pour une étu<strong>de</strong> supérieure à aucune Université.<br />
Toute citation a été accusée reconnue aux moyens <strong>de</strong> notes <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> chapitre et références.<br />
Emmanuel A. ONIETAN
iii<br />
CERTIFICATION<br />
LE DIPLOME DE DOCTORAT en Français (option Syntaxe) a été conféré vu les procès-<br />
verbaux attestant que l’intéressé a satisfait dans les formes réglementaires aux épreuves <strong>du</strong><br />
contrôle <strong>de</strong>s connaissances et <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s sanctionnant cette thèse.<br />
……………………………………………<br />
G.T. Teke Ph.D, Maître <strong>de</strong> conférences<br />
Examinateur Interne<br />
…………………………… … … … … …<br />
S. O. Aje Ph. D, Professeur<br />
Directeur <strong>de</strong> Thèse<br />
…………………………………………….<br />
T. A<strong>de</strong>jir Ph.D, Professeur Associé<br />
Chef <strong>de</strong> Département<br />
………………………………………………<br />
V.O. Okeke Ph.D, Professeur<br />
Examinateur Externe<br />
………………………………………………<br />
Doyen <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong> Lettres<br />
……………………………………………….<br />
Doyen <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong>s Gra<strong>du</strong>és
iv<br />
REMERCIEMENTS<br />
Je dois remercier Dieu tout d’abord car en lui je vis et agis. Puis je remercie mon<br />
Directeur <strong>de</strong> thèse Monsieur le Professeur Samuel O. Aje pour sa bienveillance, ses<br />
nombreux conseils et suggestions, sa patience et son soutien financier pour le succès <strong>de</strong><br />
cette thèse. Sa famille est à remercier également parce qu’elle a temoigné <strong>de</strong> la patience,<br />
<strong>de</strong> la gentillesse et <strong>de</strong> la bonté pour moi.<br />
Eunice, Lois et Joseph aussi sont remerciés pour leur amour, leur persévérance et<br />
leur soutien, et pour avoir sacrifié <strong>de</strong> chères heures afin que mes étu<strong>de</strong>s et ma thèse soient<br />
menées à leur terme.<br />
Je loue l’Université <strong>de</strong> Mai<strong>du</strong>guri pour sa politique formatrice et remercie les<br />
autorités <strong>de</strong> l’Université pour avoir sponsorisé mes étu<strong>de</strong>s doctorales et cette thèse. Les<br />
anciens et le présent Chefs <strong>de</strong> Departement, le corps enseignant et le personnel<br />
administratif <strong>du</strong> Département <strong>de</strong> Langues et <strong>de</strong> Linguistique, Université <strong>de</strong> Mai<strong>du</strong>guri<br />
reçoivent mes remerciements pour leur encouragement. J’étends ces remerciements au feu<br />
Monsieur le Professeur Wilhelm Sei<strong>de</strong>nsticker, aux Professeurs D. S. M. Koroma et B.R.<br />
Ba<strong>de</strong>jo et au personnel <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong>s Lettres, Université <strong>de</strong> Mai<strong>du</strong>guri. Aussi, je<br />
reconnais la bienveillance <strong>du</strong> personnel <strong>du</strong> service <strong>de</strong> Recrutement et <strong>de</strong> Formation <strong>de</strong><br />
l’Université <strong>de</strong> Mai<strong>du</strong>guri, et d’autres Services relevant <strong>de</strong> la formation. Le personnel <strong>de</strong><br />
la Bibliothèque Ramat <strong>de</strong> l’Université et celui <strong>du</strong> Département <strong>de</strong> Langues et <strong>de</strong><br />
Linguistique <strong>de</strong> l’Université reçoivent également mes remerciements.<br />
A Jos, nombreux étaient ceux qui ont contribué à l’achèvement <strong>de</strong> mes étu<strong>de</strong>s<br />
doctorales. Je reconnais donc la contribution <strong>de</strong>s personnes suivantes: les anciens et le<br />
présent Chefs <strong>de</strong> Département, le corps enseignant et le personnel administratif <strong>du</strong><br />
Département <strong>de</strong> Langues et <strong>de</strong> Linguistique, Université <strong>de</strong> Jos; Monsieur le Professeur.
v<br />
Ibrahim James, le Professeur S.O. Aje, et le personnel <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong> Lettres, Université<br />
<strong>de</strong> Jos; les anciens Doyens, le feu Doyen, le présent Doyen et le personnel <strong>de</strong> l’Ecole<br />
doctorale <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Jos; Monsieur le Professeur M. A. A<strong>de</strong>kunle; Monsieur le<br />
Professeur Amali <strong>du</strong> Département <strong>de</strong> Théâtre.<br />
Pour leur soutien financier, matériel et moral je remercie infiniment aussi les<br />
personnes suivantes: Messieurs les Professeurs H. Jungraithmayr, Talmy Givón, Jonathan<br />
Owens et les Docteurs Rudolf Leger, Uwe Seibert, Lubasa N’ti Nseendi et Messeurs H. A<br />
Balami et Kalejaiye.<br />
Les personnes mentionnées ci-après m’ont donné <strong>de</strong> l’encouragement: Messieurs<br />
les Docteurs Buahin, K. Opoku – Agyeman, le Professeur Idris O. Amali <strong>du</strong> Département<br />
d’Anglais, Université <strong>de</strong> Mai<strong>du</strong>guri, Monsieur Akeju et Mallam Samaila.<br />
Pour la phase technique <strong>de</strong> ce travail, je dois aux personnes suivantes beaucoup <strong>de</strong><br />
remerciements: Messieurs John N. Simon et Ima Balami pour la dactylographie <strong>de</strong> cette<br />
thèse; le Docteur Michael P. Noku qui a mis presque tous les accents, qui a verifié une<br />
partie <strong>de</strong>s fautes <strong>de</strong> frappe et le format <strong>du</strong> premier exemplaire <strong>de</strong> la thèse; Monsieur Ima<br />
Balami pour l’impression <strong>du</strong> premier exemplaire; et Monsieur Kehin<strong>de</strong> A<strong>de</strong>bayo pour la<br />
photocophie.<br />
Finalement, pour l’hospitalité <strong>de</strong> M. Patrick Lenormand, le Révérend T. A.<br />
Showunmi, Monsieur E. A<strong>de</strong>niran et Monsieur M. A. Adio je leur dis “mille<br />
remerciements.”<br />
Et pour toutes les autres trop nombreux à citer, je leur dis “grand merci .”
vi<br />
DEDICACE<br />
Cette thèse est dédiée à CELUI QUI donne la vie et à tous ceux qui étudient la<br />
syntaxe française
Résumé<br />
vii<br />
Le but <strong>de</strong> cette thèse est d’étudier les six cents phrases et propositions puisées<br />
dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris <strong>de</strong> Victor Hugo, <strong>de</strong> déterminer les rôles <strong>de</strong> leurs divers groupes<br />
nominaux, verbaux et prépositionnels, et d’analyser <strong>de</strong>s mêmes <strong>syntagme</strong>s en fonctions<br />
syntaxiques. Les mobiles <strong>de</strong> la thèse sont les suivants: valoriser la notion <strong>de</strong> fonction<br />
syntaxique comme un excellent outil d’analyse textuelle; affirmer l’importance <strong>de</strong>s<br />
fonctions dites non essentielles (Chevalier et al, 1964) et pro<strong>du</strong>ire un ouvrage <strong>de</strong> référence<br />
pour la syntaxe française.<br />
Pour ce qui concerne la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> recherche, pour commencer, nous nous<br />
sommes documenté sur divers ouvrages <strong>de</strong> linguistique générale et <strong>de</strong> grammaire. Pour le<br />
relevé <strong>de</strong>s phrases dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris, nous l’avons fait à la main. Ces phrases ont<br />
subi plusieurs niveaux <strong>de</strong> tris et <strong>de</strong> classements. Finalement, elles ont été soumises à<br />
l’analyse en functions syntaxiques.<br />
La thèse comporte l’INTRODUCTION, quatre chapitres d’analyse syntaxique et<br />
une conclusion. L’INTRODUCTION présente le sujet <strong>de</strong> la thèse. Puis, il met en ve<strong>de</strong>tte<br />
et définit les termes-clés <strong>de</strong> la recherche. Le sous-titre APPROCHE justifie <strong>notre</strong> choix <strong>du</strong><br />
fonctionnalisme pour la phase analytique <strong>du</strong> travail. Afin <strong>de</strong> mettre en appetit le lecteur,<br />
nous avons inséré un APERÇU HISTORIQUE DES FONCTIONS GRAMMATICALES<br />
et <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vue mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> fonction syntaxique. Nous n’avons pas<br />
oublié d’énoncer nos raisons pour le choix <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris <strong>de</strong> Victor Hugo<br />
comme l’ouvrage principal <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>.<br />
Le PREMIER CHAPITRE présente les fonctions essentielles <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong><br />
<strong>nominal</strong>. Pour commencer, nous présentons les diverses structures <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s<br />
nominaux tel que nous les trouvons dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris. Ce n’est qu’après cela<br />
que nous examinons les fonctions. Le sujet <strong>de</strong> la phrase est celui qui fait l’action exprimée
viii<br />
par le verbe. Mais quand une phrase est tournée à la voix passive, le sujet change <strong>de</strong><br />
position et <strong>de</strong> nom. Il se trouve en finale et se nomme complément d’agent. Avant <strong>de</strong><br />
commencer l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s compléments, nous avons montré dans un sous-titre séparé<br />
combien la complémentation est importante dans la syntaxe et dans la communication.<br />
Pour ce qui concerne le complément d’objet direct, c’est la personne ou l’objet sur lequel<br />
passe l’action <strong>du</strong> subjet. Après se trouvent <strong>de</strong>ux fonctions dont les <strong>syntagme</strong>s apparaissent<br />
souvent après le complément d’objet direct. On les appelle complément d’objet indirect et<br />
complément d’attribution.<br />
Au début <strong>du</strong> DEUXIEME CHAPITRE, nous présentons la phrase. Après, le verbe est<br />
examiné avant <strong>de</strong> présenter la transitivité. La transitivité, c’est la capacité qu’a un verbe <strong>de</strong><br />
recevoir ou <strong>de</strong> refuser un complément d’objet. Ensuite, nous traitons la fonction attribut<br />
qui exprime à <strong>travers</strong> <strong>de</strong>s noms et <strong>de</strong>s adjectifs qualificatifs les caractéristiques ou les<br />
qualités d’une personne, d’un objet ou d’une chose. Une marque <strong>de</strong> l’attribut est qu’il est<br />
relié au sujet ou à l’objet par la copule (être) ou un copulatif. Enfin, nous terminons ce<br />
chapitre par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fonction apposition qui montre l’importance <strong>de</strong> la qualification<br />
en syntaxe.<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonctions essentielles se terminent au TROISIEME CHAPITRE. Neuf<br />
compléments circonstanciels assurés par <strong>de</strong>s groupes prépositionnels et exprimant le lieu,<br />
le temps, la cause, la manière, le moyen, la comparaison, l’accompagnement ou l’absence,<br />
le but et la distance sont examinés.<br />
Au <strong>de</strong>rnier chapitre, on a vu les fonctions secondaires <strong>du</strong> nom. Elles sont assurées<br />
par <strong>de</strong>s mots qui qualifient ou complètent ou déterminent le nom. Ce sont l’épithète,<br />
adjectif construit côte à côte avec le nom; le complément qui précise le nom et le<br />
complément qui complète le sens <strong>de</strong> l’adjectif qualificatif. Nous avons vu également les<br />
divers déterminants <strong>du</strong> nom qui comprennent les articles et les adjectifs déterminatifs.
ix<br />
Enfin, nous avons considéré l’apostrophe, fonction <strong>du</strong> nom bien représentée dans Notre-<br />
Dame <strong>de</strong> Paris que nous trouvons intéressante pour cette étu<strong>de</strong>.<br />
Parmi les mérites <strong>de</strong> ce travail, il faut mentioner une nouvelle catégorisation <strong>de</strong>s<br />
fonctions syntaxiques en fonctions “primaires” et “secondaires” Ci-<strong>de</strong>ssus, les critères<br />
d’i<strong>de</strong>ntifier le complément d’objet direct ont été déjà énumérés. Aussi, l’importance <strong>de</strong> la<br />
complémentation en syntaxe aussi bien que dans la communication a été également déjà<br />
soulevée. Enfin faut-il dire qu’en tant qu’outil d’analyse, la fonction syntaxique peut<br />
servir à élaborer <strong>de</strong>s langues indigènes d’Afrique.
Abstract<br />
x<br />
The aims of this thesis are to study over six hundred sentences and clauses<br />
extracted from Victor Hugo’s Notre-Dame <strong>de</strong> Paris, to <strong>de</strong>termine the roles of their various<br />
<strong>nominal</strong>, verbal and prepositional phrases and to analyse these same phrases into syntactic<br />
functions. The objectives of the thesis are: to promote the concept of syntactic function as<br />
an excellent analytical tool for textual analysis; to affirm the importance of the so-called<br />
non-essential functions (Chevalier et al, 1964) and to pro<strong>du</strong>ce a good reference material on<br />
French syntax.<br />
The thesis comprises an intro<strong>du</strong>ction, four chapters of syntactic analysis and a<br />
conclusion. The Intro<strong>du</strong>ction presents first of all the subject of the thesis. After this, the<br />
key-words of the research are singled out and <strong>de</strong>fined. In or<strong>de</strong>r to stimulate the rea<strong>de</strong>r’s<br />
appetite, we have also inclu<strong>de</strong>d in the Intro<strong>du</strong>ction a summary of the history of<br />
grammatical functions and views of mo<strong>de</strong>rn schools of linguistics on the subject of our<br />
thesis. Another sub-heading presents our reasons for the choice of Notre-Dame <strong>de</strong> Paris as<br />
the principal work of this research.<br />
Chapter One presents the essential functions of the noun phrase. To start the<br />
presentation, samples of different structures of the noun phrase as found in the novel are<br />
presented. After this, indivi<strong>du</strong>al functions are examined. The subject of the sentence,<br />
which comes first is the person who does the action expressed by the verb. But when a<br />
sentence is transformed into the passive voice, the subject changes position and takes a<br />
new name. Thus, the subject moves to the final position and it is named “agent<br />
complement” or by-phrase (Quirk et al, 1994). Before the study of complements proper<br />
we show un<strong>de</strong>r a separate sub-heading the importance of complementation in syntax and<br />
in communication. As for the direct object complement, it is the person or object upon<br />
whom or upon which the action of the subject passes. After this, we examine two
xi<br />
functions whose phrases appear often after the latter. These are the indirect object<br />
complement and the attributive complement also known as the dative.<br />
In Chapter Two, the topics studied are the sentence, transitivity and two other<br />
essential functions of the noun. The first topic we examined is the French sentence. The<br />
second topic to be consi<strong>de</strong>red is transitivity. Transitivity is the capacity that a verb has to<br />
receive or refuse an object complement. The third topic to be consi<strong>de</strong>red is the attributive<br />
which expresses through nouns and adjectives the characteristics or qualities of a person,<br />
an object or a thing. A mark of these nouns and adjectives is that they are linked to their<br />
subject or object by copulars, which are a restricted number of verbs belonging to this<br />
particular class. The last topic we examined in this chapter is the apposition, which <strong>de</strong>als<br />
with qualification in syntax.<br />
The study of essential functions is further taken up in Chapter Three. Here, nine<br />
circumstantial complements, functions of prepositional phrases, are examined. These<br />
express place, time, cause, manner, means, com<strong>paris</strong>on, accompaniment or absence, aim<br />
and distance.<br />
In the last chapter, secondary functions of the noun are studied. These functions<br />
are expressed by words which qualify, complete or <strong>de</strong>termine the noun. They are, namely,<br />
the epithet, which is the adjective constructed directly besi<strong>de</strong> a noun. The next one is the<br />
complement which completes the meaning of a noun. Then we have yet another<br />
complement which gives additional information on an adjective. Further, various<br />
<strong>de</strong>terminants of the noun are consi<strong>de</strong>red. Finally, we consi<strong>de</strong>red the apostrophe, which is<br />
another function of the noun. Though not reckoned with syntagmatically, apostrophes are<br />
frequent in Notre-Dame <strong>de</strong> Paris and they are of interest to our study.<br />
Among the merits of this doctoral thesis is a recategorisation of syntactic functions<br />
into “primary” and “secondary”. In Chapter One, the criteria for i<strong>de</strong>ntifying the direct
xii<br />
object complement are enumerated. In all the four chapters, the importance of<br />
complementation in syntax as well as in communication is clearly shown. Finally, it is<br />
necessary to say that, as an analytical tool, syntactic function can equally be applied to<br />
indigenous languages of Africa.
0.0 INTRODUCTION<br />
0.1 SUJET<br />
La notion <strong>de</strong> fonction est très importante en grammaire. Beaucoup d‟étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong><br />
recherches menées par les écoles fonctionnalistes portent sur cette notion. Parmi les<br />
linguistes qui ont travaillé sur les fonctions grammaticales, nous citons Martinet (1962,<br />
1979), Benveniste (1966,1974 ), Tesnière ( 1969 ), Lepschy (1970a ), Givon ( 1984c, 1990 ),<br />
Halliday ( 1994 ), Popin (1993 ), etc.<br />
Comme le titre le suggère, nous faisons dans cette thèse une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
six cents <strong>syntagme</strong>s et propositions relevés <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris <strong>de</strong> Victor Hugo. Les<br />
fonctions à étudier sont dites syntaxiques <strong>du</strong> fait qu'elles se considèrent sur l'axe<br />
syntagmatique, celle <strong>de</strong> la chaîne parlée et la communication écrite. Elles s'appellent<br />
également fonctions grammaticales 1 .<br />
Dans la présente étu<strong>de</strong>, les constituants <strong>de</strong> la phrase qui nous intéresse sont le nom et<br />
le verbe. La grammaire fonctionnelle a baptisé le nom avec ses compléments groupe<br />
<strong>nominal</strong>, abrégé en GN. Le verbe et ses compléments est appelé groupe verbal, abrégé en<br />
GV. Certains linguistes fonctionnalistes emploient les termes <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> et<br />
<strong>syntagme</strong> verbal à la place <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers (Gousseau, 1997).<br />
Dans un travail <strong>de</strong> cette dimension, on ne doit pas prendre au hasard les données.<br />
Les phrases et <strong>syntagme</strong>s nominaux qui seront analysés en fonctions syntaxiques sont tirés<br />
<strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris. Mais disons toute <strong>de</strong> suite que <strong>notre</strong> visée est la promotion <strong>de</strong><br />
l‟analyse en fonction syntaxique; que l‟outil d‟analyse est la théorie fonctionnelle; et que le<br />
corpus hugolien sert <strong>de</strong> matériel à analyser. C‟est en quelque sorte une alliance entre la<br />
linguistique et la littérature; l'analyse d'un texte littéraire à <strong>de</strong>s fins linguistiques.
2<br />
Nous continuons l‟Intro<strong>du</strong>ction en expliquant d‟avance les principaux termes <strong>de</strong><br />
cette étu<strong>de</strong> susceptibles d‟ai<strong>de</strong>r la compréhension <strong>du</strong> contenu <strong>de</strong> cette thèse.<br />
0.2 DEFINITION DES TERMES<br />
Déjà, dans les paragraphes précé<strong>de</strong>nts l‟on a rencontré au moins trois <strong>de</strong>s termes à<br />
définir ou à expliquer. Sans procé<strong>de</strong>r par ordre alphabétique, le terme fonction 2 vient en<br />
tête. Chez Baylon et Fabre (1995), la définition <strong>de</strong> fonction est courte mais claire: « le rôle<br />
d‟un mot ou d‟un groupe <strong>de</strong> mots dans un énoncé . » Dans le Robert (Tome 3), la fonction<br />
est définie comme « Rôle grammatical que joue un terme dans un énoncé.” Cela est une<br />
définition linguistique. Pour la définition <strong>de</strong> fonction grammaticale, il faut se reporter à<br />
Ducrot et Todorov, (1981) qui la définissent comme la relation qu'entretient un constituant<br />
avec les autres constituants <strong>de</strong> la phrase. Mais d‟après Moeschler et Auchlin (1997), « les<br />
fonctions grammaticales désignent les relations que les groupes <strong>de</strong> mots entretiennent avec<br />
le verbe. » Un autre terme apparenté à celui-ci est cas qui est défini par Harris (1968,<br />
251)comme “le rôle grammatical d‟un item, d‟un constituant au sein d‟une phrase.” En<br />
plus, poursuit-il, quand le cas marque “une relation grammaticale” telle que le sujet, le<br />
complément d‟objet direct (COD), on peut l‟appeler cas grammatical 3 .<br />
Pour le terme constituant, Dubois et al (1999 ), dans leur Dictionnaire <strong>de</strong><br />
linguistique et <strong>de</strong>s sciences <strong>du</strong> langage, le définit comme: "tout morphème ou <strong>syntagme</strong> qui<br />
entre dans une construction plus vaste" Ci-<strong>de</strong>ssous nous donnons un exemple <strong>de</strong><br />
constituants dans la perspective fonctionnelle :<br />
(1) S + Préd = SN + SV; SN + SV + SN<br />
SN et SV peuvent s‟analyser en <strong>de</strong> plus petits constituants:<br />
(2) SN ---> Dét + N<br />
(3) SV ---> V; V+ Dét + N<br />
Ou alors l‟analyse en constituants immédiats :
La manne / tombe<br />
1 2<br />
3<br />
Les constituants immédiats <strong>de</strong> cette phrase simple sont indiqués par les chiffres 1 et 2. Mais<br />
poussée, l‟analyse donnera La et manne comme constituants immédiats <strong>du</strong> groupe <strong>nominal</strong><br />
sujet et tombe le seul constituant <strong>du</strong> GV (Crystal 1983).<br />
Pour sa part, le terme construction mentionné dans la définition <strong>de</strong> constituant est<br />
selon Crystal (1983) "un pattern", c‟est-à-dire "une séquence d‟unités ayant une i<strong>de</strong>ntité<br />
fonctionnelle dans la grammaire d‟une langue."<br />
Mentionnons également le terme monème, inventé par Martinet, qui a fait l‟objet <strong>de</strong><br />
plusieurs <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s, et englobe ce qu'on appelle traditionnellement morphème et mot.<br />
Il y a aussi analyse, un terme à ne pas oublier, qui est défini comme la détermination<br />
<strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong>s éléments grammaticaux et syntaxiques d‟une proposition.<br />
Ce sous-titre serait incomplet sans définir les termes énoncé et phrase. Crystal<br />
(1983 :370 ) définit l’énoncé comme « une séquence <strong>de</strong> parole au sujet <strong>de</strong> laquelle aucune<br />
présomption n‟a été faite en ce qui concerne la théorie linguistique » .<br />
Une définition <strong>de</strong> l’énoncé qui cadre bien avec <strong>notre</strong> travail est celle <strong>du</strong> DFC: “Proposition,<br />
phrase dans laquelle une pensée est émise” 4 .<br />
Pour ce qui concerne la phrase, nous prenons <strong>de</strong> Oxford Advanced Learner‟s<br />
Dictionary (1992 : 1152) cette définition grammaticale:<br />
la plus gran<strong>de</strong> unité <strong>de</strong> la grammaire, contenant d‟ordinaire<br />
un sujet, un verbe, un objet, etc., et exprimant une déclaration,<br />
une question ou un ordre 5 .<br />
Une autre définition <strong>de</strong> la phrase est celle <strong>de</strong> Robert Pour Tous : « assemblage oral<br />
ou écrit capable <strong>de</strong> représenter l‟énoncé complet d‟une idée ».
4<br />
Ayant défini les termes-clés <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous passons aux raisons qui nous ont<br />
incité à entreprendre cette recherche.<br />
0.3 PROBLEMATIQUE DE L’ETUDE<br />
Jusqu‟à présent, il y a <strong>de</strong>s débats par les linguistes fonctionnalistes sur certains<br />
termes utilisés, par exemple les paires fonction essentielle/non essentielle,<br />
essentielle/accessoire et primaire/secondaire. En plus, il y a <strong>de</strong>s imprécisions sur certains<br />
fonctions. Enfin, les fonctions dites non essentielles sont soit relegués soit négligés. Il fallait<br />
attendre Baylon et Fabre (1995 ) pour une revalorisation <strong>de</strong> ces fonctions.<br />
0.4 MOBILE DE L’ETUDE<br />
Ce que nous proposons dans ce travail est d‟étudier plus <strong>de</strong> six cents phrases<br />
puisées dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris; <strong>de</strong> déterminer les rôles <strong>de</strong> leurs divers groupes<br />
nominaux, verbaux et prépositionnel et <strong>de</strong> les analyser en fonctions syntaxiques.<br />
Les mobiles <strong>de</strong> la thèse sont les suivants :<br />
a. valoriser la notion <strong>de</strong> fonction grammaticale ou syntaxique comme un outil<br />
d‟analyse textuelle<br />
b. affimer l‟importance <strong>de</strong>s fonctions dites non essentielles (Chevalier et al, 1964 )<br />
c. préparer un matériel <strong>de</strong> référence sur la syntaxe française.<br />
0.5 DELIMITATION DE L’ETUDE<br />
Précisément, nous appliquons la notion théorique <strong>de</strong> fonction syntaxique ou<br />
grammaticale à plus <strong>de</strong> six cents phrases et propositions puisées dans Notre-Dame <strong>de</strong><br />
Paris <strong>de</strong> Victor Hugo. Les fonctions étudiées sont au nombre <strong>de</strong> vingt <strong>de</strong>ux . Au premier<br />
chapitre, il y en a cinq : sujet, complément d‟agent, complément d‟objet direct,<br />
complément d‟objet indirect et complément d‟attribution. Au <strong>de</strong>uxième chapitre, le
5<br />
prédicat est traité quoiqu‟il soit présent partout dans le travail et qu‟il ait reçu<br />
d‟abondantes analyses. A ceci s‟ajoutent les fonctions attribut et apposition. Au troisième<br />
chapitre sont présentés neuf compléments circonstanciels. Les circonstances que nous<br />
avons étudiées sont celles <strong>de</strong> lieu, temps, cause, manière, moyen, comparaison,<br />
accompagnement, but et distance. Au quatrième chapitre, les fonctions qui sont présentées<br />
sont celles d‟épithète, <strong>de</strong> complément <strong>de</strong> nom, <strong>de</strong> complément d‟adjectif, d‟apostrophe et<br />
<strong>de</strong> détermination.<br />
0.6 APPROCHE<br />
Pour atteindre <strong>notre</strong> but, nous nous servons <strong>de</strong> la théorie fonctionnelle. Issue <strong>du</strong><br />
structuralisme, le fonctionnalisme <strong>de</strong> l‟Ecole <strong>de</strong> Prague a inspiré beaucoup <strong>de</strong> linguistes et<br />
grammairiens européens. Selon Lepschy (1970a : 92), Martinet qui est l‟un <strong>de</strong>s fondateurs<br />
<strong>de</strong> cette théorie, a étudié les fonctions grammaticales. Jakobson (1963), lui aussi, a<br />
travaillé sur les éléments particuliers <strong>de</strong> la langue, mais il a établi en plus six fonctions <strong>de</strong><br />
l‟activité langagière elle-même 6 . Mais pour ce travail nous ne considérons que les éléments<br />
lexicaux et grammaticaux <strong>de</strong> la langue fonctionnant sur l‟axe syntagmatique.<br />
L‟étiquette „fonctionnel‟ est privilégiée dans ce travail <strong>du</strong> fait qu‟avant d‟arriver au<br />
sta<strong>de</strong> d‟analyse en fonctions, il faut avoir franchi les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la<br />
phrase et <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la phrase.<br />
Quoique la notion <strong>de</strong> fonction grammaticale soit déjà définie, elle vaut une<br />
élaboration ici. En termes simples, la fonction grammaticale est le rôle que joue un mot ou<br />
un groupe <strong>de</strong> mots 7 dans une phrase. Exprimé autrement, c‟est la relation qui existe à<br />
l‟intérieur d‟une phrase, entre un mot ou un groupe <strong>de</strong> mots et le reste <strong>de</strong> la phrase et, en<br />
particulier, entre un mot quelconque et le verbe.
6<br />
La notion <strong>de</strong> fonction grammaticale est calquée sur les séquences <strong>de</strong> l‟énoncé douées<br />
<strong>de</strong> sens. Ce que nous sommes en train d‟affirmer c‟est qu'on ne peut pas découper la phrase<br />
n‟importe comment. La cause en est qu'elle a un ordre établi. Mais plus important que<br />
l‟ordre est la structure.<br />
Dans la phrase suivante les séquences sémantiques primaires sont séparées par les<br />
barres obliques tandis que les parenthèses encadrent la seule séquence secondaire:<br />
Beaucoup <strong>de</strong> Nordiques/ préfèrent/ les centres touristiques/ <strong>du</strong> Midi (<strong>de</strong> la<br />
France)/.<br />
Mais si on pousse le découpage jusqu'au bout, on distinguera les déterminants et l‟épithète.<br />
On constate donc qu'à la lumière <strong>de</strong> la linguistique mo<strong>de</strong>rne, chacune <strong>de</strong>s séquences établies<br />
correspond à une fonction grammaticale. Or une étu<strong>de</strong> appropriée <strong>de</strong>s fonctions<br />
grammaticales rend plus facile la compréhension <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> la phrase. Cette<br />
compréhension ai<strong>de</strong>ra, <strong>de</strong> sa part, l‟analyse 8 ; et l‟analyse ai<strong>de</strong>ra certainement la construction<br />
<strong>de</strong>s phrases sur les modèles appris. Cette tâche a été ren<strong>du</strong>e encore plus facile par la<br />
découverte d‟une frappante correspondance entre les fonctions grammaticales et les<br />
variables <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> communication 9 .<br />
Pour conclure ce sous-titre, nous présentons les constituants <strong>de</strong> diverses phrases dans<br />
la perspective fonctionnelle :<br />
Niveau catégoriel Niveau fonctionnel<br />
PHRASE = GN + GV S + PRED
GN + GV +GN S + PRED + COD<br />
7<br />
GN + GV + GN + GN S + PRED + COD + COI<br />
GN + GV + GP S + PRED + CC<br />
GN + GV +GP + GP S + PRED + CC +CC<br />
Il n‟y a pas que les structures ci-<strong>de</strong>ssus dans ce travail. D‟autres structures plus<br />
compliquées que celles-ci sont présentées dans les analyses.<br />
Afin d‟éclairer et expliquer certaines phrases et propositions <strong>de</strong> ce travail, nous<br />
empruntons à la grammaire générative transformationnelle les notions théoriques <strong>de</strong><br />
structure <strong>de</strong> surface et structure profon<strong>de</strong> (Chomsky, 1965). Les explications ne seront<br />
pas à la manière <strong>de</strong>s générativistes.<br />
0.7 APERÇU HISTORIQUE DE LA NOTION DE FONCTIONS<br />
GRAMMATICALES<br />
Nous avons annoncé dans le sous-titre précé<strong>de</strong>nt l‟outil-clé <strong>de</strong> <strong>notre</strong> analyse et<br />
pourquoi il a été choisi. Il faudrait ajouter à cela une vue <strong>de</strong>s idées qui ont engendré la<br />
notion <strong>de</strong> fonction grammaticale 10 . Il sera également mentionné les noms d‟illustres<br />
personnes qui ont inventé et développé certaines <strong>de</strong>s fonctions que nous connaissons<br />
aujourd'hui.<br />
L‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s langues naturelles remonte à l‟Egypte et puis à l‟In<strong>de</strong> antique; et selon<br />
Rocher 11 , le premier <strong>de</strong>s modèles grammaticaux, celui <strong>de</strong> Panini, comporte une <strong>de</strong>scription<br />
claire et minutieuse <strong>du</strong> sanskrit. “ un temps si reculé, Panini a découvert dans ses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s<br />
cas grammaticaux. Mais il ne connaissait pas le cas agent 12 . Néanmoins, ses connaissances<br />
en ce qui concerne l‟ordre <strong>de</strong>s mots et la structure <strong>de</strong> la phrase étaient non négligeables. La<br />
tradition grammaticale gréco-romane <strong>de</strong>s siècles suivants a été certainement influencée par<br />
les prodigieux efforts <strong>du</strong> précurseur Panini.
8<br />
Après le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s grammaticales en Egypte et en In<strong>de</strong> vient l‟Antiquité<br />
florissante grecque qui connaît une tradition grammaticale très renommée. Platon avec les<br />
rhétoriciens appelés Sophistes connaissent et définissent le sujet (onoma) et le prédicat<br />
(rhéma). Pour eux, onoma est celui qui accomplit les actions et rhéma ce qui exprime les<br />
actions.<br />
Chez les Stoïciens, c‟est l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cas grammaticaux qui domine. D‟abord, ils<br />
établissent quatre cas 13 : le nominatif qui est propre au sujet; l‟accusatif, cas indiquant l‟objet<br />
direct; le génitif qui répond à la question lequel? ou laquelle?; et le datif, qui représente le<br />
complément d‟attribution. Puis, après quelques difficultés ils établissent le vocatif 14 , cas<br />
analogue à la fonction apostrophe.<br />
Au <strong>de</strong>uxième siècle avant <strong>notre</strong> ère vivait le grammairien Appolonius Dyscole<br />
d‟Alexandrie (Egypte) dont la syntaxe est beaucoup appréciée <strong>de</strong> nos jours. Appolonius a<br />
jeté <strong>de</strong>s lumières sur le problème <strong>de</strong> l‟ordre <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la parole et sur la notion <strong>de</strong><br />
construction. 15<br />
De l‟Antiquité nous passons au Moyen Age 16 où foisonnent également <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
grammaticales. En général, bon nombre <strong>de</strong> grammairiens <strong>de</strong> cet âge étaient d‟accord sur<br />
l‟ordre SVO. Cependant, ils avaient <strong>de</strong>s avis divergents sur les termes utilisés et sur le sens<br />
<strong>de</strong> tels termes. Pour Jean <strong>de</strong> Gênes, par exemple, subjectum et praedicaturn sont <strong>de</strong>s termes<br />
logiques et non pas grammaticaux 17 . “A la place <strong>de</strong> subjectum et praedicatum d‟autres<br />
grammairiens médiévaux emploient suppositum et appositum, le premier désignant le<br />
groupe <strong>nominal</strong> <strong>de</strong>vant le verbe et le <strong>de</strong>uxième tout autre groupe <strong>nominal</strong> <strong>de</strong>rrière le verbe.<br />
Les <strong>de</strong>ux termes étaient employés formellement.<br />
Pour ce qui concerne la détermination <strong>de</strong>s constructions transitive et intransitive, on<br />
se reporte au latiniste Priscien 18 , continuateur d‟Appolonius Dyscole. A cette même époque
9<br />
(précisément au 14e siècle) naît l‟emploi sémantique <strong>de</strong> la paire agent (persona agens, celui<br />
qui fait l‟action) et patient (persona pasiens, qui subit l‟action) 19 , c‟est-à-dire le COD.<br />
Le seizième siècle français a connu <strong>de</strong>s grammairiens comme le mé<strong>de</strong>cin Jacques<br />
Dubois (1531) avec son Intro<strong>du</strong>ction à la langue française, Louis Meigret (1550) et son<br />
Tretté <strong>de</strong> la grammere françoeze, et les <strong>de</strong>ux Estienne 20 . Ce n‟était qu'aux siècles suivants<br />
que la grammaire a connu un essor sans précé<strong>de</strong>nt en France. De 1607 à 1660, les<br />
grammaires d‟usage ou pratiques régnaient. Après, c‟étaient les principes grammaticaux. Un<br />
an avant la publication <strong>de</strong> la fameuse Grammaire <strong>de</strong> Port - Royal, Chiflet étudie parmi<br />
d‟autres problèmes celui <strong>de</strong> l‟ordre naturel Sujet Verbe Complement dans sa Parfaite<br />
Grammaire <strong>de</strong> la langue française.<br />
Mais parmi les penseurs qui ont le plus contribué aux étu<strong>de</strong>s grammaticales en<br />
France à partir <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième partie <strong>du</strong> dix-septième siècle, il faut mentionner d‟abord les<br />
Port-Royalistes Arnauld, Lancelot et leurs collaborateurs. Dans leur Grammaire Générale et<br />
Raisonnée publiée en 1660, il y a un mélange d‟analyse <strong>du</strong> discours à l‟aristotélienne et<br />
l‟analyse <strong>du</strong> raisonnement à la cartésienne d‟où apparaît les jumelages nom-substantif,<br />
verbe-procès/action et adjectif-qualité. Les mots qui se trouvent à gauche <strong>du</strong> trait d‟union<br />
sont <strong>du</strong> domaine <strong>du</strong> discours et ceux à droite relèvent <strong>de</strong> la pensée.<br />
Il apparaît une autre idée dans la Grammaire Générale et Raisonnée qui recoupe une<br />
idée mo<strong>de</strong>rne, celle qui consiste à rapprocher les formes linguistiques et le fonctionnement<br />
<strong>de</strong> la pensée.<br />
Ensuite, <strong>de</strong>ux autres noms qui résonnent dans la tradition grammaticale française<br />
sont Condillac et Beauzée. Condillac publie sa Grammaire en 1756 et crée la notion <strong>de</strong><br />
circonstanciel. Mais Beauzée est connu pour l‟analyse <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> la phrase en fonctions.<br />
Deux siècles après, <strong>de</strong>ux linguistes, Tesnière et Martinet, formés par l‟Ecole <strong>de</strong> Prague, et<br />
d‟autres ont développé et répan<strong>du</strong> cette notion <strong>de</strong> fonction en linguistique 21 .
10<br />
Il y a un autre grammairien très célèbre lui aussi pour ses contributions en matière<br />
<strong>de</strong> grammaire et surtout pour ses étu<strong>de</strong>s portant sur la fonction grammaticale. Rédacteur à<br />
l‟Encyclopédie, Dumarsais publie Logique et principe <strong>de</strong> grammaire en 1769. C‟est à lui<br />
qu'on doit la notion <strong>de</strong> complément. Ce terme existait peut-être avant, mais il est clair que<br />
l‟exposé <strong>de</strong> Dumarsais sur ce sujet pèse plus que les autres 22 . Quant à lui, l‟ordre naturel est<br />
celui qui correspond à Sujet + Verbe avec divers compléments. C‟est ce qu'il appelle l‟ordre<br />
<strong>de</strong> la construction simple. Or l‟ordre <strong>du</strong> français, à son avis, coïnci<strong>de</strong> avec cet ordre.<br />
Pendant le dix-huitième siècle, le problème <strong>de</strong> l‟ordre <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la phrase a été très<br />
débattu. Le débat, si important et intéressant, a continué jusqu'à nos jours. C‟est ce qui<br />
explique l‟existence aujourd'hui <strong>de</strong> nouvelles idées en ce qui concerne les fonctions. Nous<br />
en parlerons, inter alia, ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
0.8 REVALORISATION DES FONCTIONS BASEE SUR LES DIVERSES<br />
TENDANCES GRAMMATICALES<br />
Jusqu'ici on a vu ce que <strong>de</strong>s grammairiens et philosophes ont dit <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> la<br />
structure <strong>de</strong> la phrase et ses constituants. La question <strong>de</strong> l‟ordre <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la phrase a été<br />
aussi très débattue. Egalement, nous avons délibéré sur les débuts <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> fonction.<br />
Maintenant tournons la discussion vers ce que disent les linguistes contemporains <strong>de</strong> l‟idée<br />
<strong>de</strong> fonction. Pour réaliser pleinement cela, il sera examiné plusieurs courants, écoles et<br />
oeuvres <strong>de</strong> certains linguistes.<br />
Nous commençons avec le Structuralisme Européen fondé au début <strong>du</strong> vingtième<br />
siècle avec les Cours <strong>de</strong> Linguistique Générale <strong>de</strong> l‟illustre linguiste suisse Ferdinand <strong>de</strong><br />
Saussure (1916). Au début <strong>de</strong> ce courant, Saussure (op. cit.) distingue entre langue (le<br />
système) et parole (son actualisation ou usage quotidien) 23 . Après, il fait une séparation
11<br />
nette entre la synchronie - étu<strong>de</strong> d‟un donné <strong>du</strong> langage et la diachronie - étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
changements <strong>du</strong> langage à <strong>travers</strong> le temps 24 .<br />
Ensuite, le courant Structuraliste s‟est bâti une réputation autour <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong><br />
structure 25 . Jusque-là, la notion <strong>de</strong> fonction n‟a reçu aucune préoccupation. Ce n‟est que<br />
quelques années plus tard que cela se fera.<br />
En empruntant la classification <strong>de</strong> Chiss et al (1977), il sera vu ci-après “les héritiers<br />
<strong>de</strong> Saussure et la linguistique européenne.” D‟abord, nous étudierons les apports <strong>de</strong>s écoles<br />
fonctionnalistes. Puis, nous verrons le Structuralisme américain avec quelques-uns <strong>de</strong> ses<br />
théoriciens et continuateurs. Enfin, il sera question <strong>du</strong> courant générativiste.<br />
L‟Ecole Fonctionnaliste, fondée par <strong>de</strong>s linguistes <strong>du</strong> Cercle <strong>de</strong> Prague, s‟est<br />
approprié le terme fonction et y a travaillé vivement. Mais il faut remarquer que ces<br />
linguistes étaient structuralistes avant d‟être fonctionnalistes. Selon Lepschy (1970a , p.108),<br />
le choix <strong>de</strong> l‟étiquette „fonctionnel‟ au lieu <strong>de</strong> „structural‟<br />
indique que l‟aspect fonctionnel est le plus révélateur, et non<br />
pas qu'il doit être étudié à l‟exclusion d‟autres.<br />
En vérité, on ne peut divorcer la fonction <strong>de</strong> la structure, car “la structure est la base <strong>de</strong> la<br />
fonction” affirme Givon (1990, p. 978).<br />
Pour ce qui concerne les activités <strong>de</strong>s fonctionnalistes, quatre domaines <strong>de</strong> la<br />
linguistique sont couverts: la phonologie, la morphologie, la syntaxe et la communication.<br />
Ces linguistes ont commencé par découvrir <strong>de</strong>s fonctions au sein <strong>de</strong>s unités minimales <strong>du</strong><br />
langage: phonèmes et monèmes. Cette quête a été poussée jusqu'à la découverte <strong>de</strong>s<br />
fonctions au niveau d‟autres éléments <strong>du</strong> langage, y compris les constituants <strong>de</strong> la phrase 26 .<br />
Jakobson, dans les Essais <strong>de</strong> Linguistique Générale 27 , explique les six fonctions <strong>du</strong> langage.<br />
Lepschy 28 constate que celui-ci prend en compte non seulement les fonctions d‟éléments
12<br />
particuliers <strong>du</strong> langage mais aussi celles <strong>du</strong> langage en général, voire <strong>de</strong> la communication<br />
verbale.<br />
De ces champs d‟activités, nous allons considérer les diverses écoles<br />
fonctionnalistes, leurs représentants et leurs contributions au développement <strong>de</strong>s fonctions<br />
grammaticales. Les classements <strong>de</strong> Allerton (1979) et Lepschy (in Sebeok, 1975) serviront<br />
<strong>de</strong> gui<strong>de</strong>.<br />
0.8.1 L’Ecole <strong>de</strong> Prague<br />
Lors <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong>s linguistes praguois, les termes topic et comment 29 étaient à<br />
l‟ordre <strong>du</strong> jour. Termes psychologiques pour <strong>de</strong>s linguistes pré- et post-saussuriens 30 , ils<br />
subissent <strong>de</strong>s raffinements et reçoivent <strong>de</strong>s explications sous la plume <strong>de</strong> Mathesius 31 dont<br />
les thèses sont présentés par Firbas (1964).<br />
0.8.2 L’Ecole Fonctionnaliste Française<br />
Les étu<strong>de</strong>s portant sur la notion <strong>de</strong> fonction grammaticale connaissent un grand<br />
développement en France. Martinet, chef <strong>de</strong> file <strong>de</strong> l‟école, qui travaille dans les domaines<br />
<strong>de</strong> la phonologie et <strong>de</strong> la grammaire, établit <strong>de</strong>s fonctions aux niveaux <strong>de</strong>s phonèmes et<br />
monèmes 32 . Il participe au débat sur la fonction <strong>de</strong> sujet 33 .<br />
D‟autres linguistes dont les travaux sont pertinents à <strong>notre</strong> étu<strong>de</strong> sont Tesnière et<br />
Benveniste (op. cit.). Les apports <strong>du</strong> premier sont immenses. Il distingue entre l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
espèces <strong>de</strong> mots et les fonctions 34 . Hormis cela, il ré<strong>du</strong>it le prédicat au verbe 35 , ce qui<br />
équivaut au <strong>syntagme</strong> verbal <strong>de</strong> Chomsky (1965). Sur l‟idée <strong>de</strong> dépendance, Tesnière (op.<br />
cit) maintient que dans un énoncé les relations <strong>de</strong> dépendance convergent sur un seul<br />
élément: le prédicat.
13<br />
Les idées <strong>de</strong> Tesnière (op. cit) ont connu un essor dans sa création <strong>de</strong>s notions<br />
actants et circonstants. Selon lui, dans un énoncé, il y a seulement trois actants ou<br />
personnages (sujet, objet d‟un verbe actif ou complément d‟agent d‟un verbe passif et le<br />
bénéficiaire) mais plusieurs circonstants qui désignent la situation <strong>de</strong> communication 36 .<br />
Dans les ouvrages <strong>de</strong> Benveniste (1966 et 1974), huit chapitres sont consacrés aux<br />
fonctions syntaxiques ( Tome 1 : les Chapitres 13 à 17; Tome 2 : <strong>du</strong> Chapitre 11 au Chapitre<br />
13 ). Voici déjà d‟importants représentants <strong>du</strong> courant fonctionnel; mais il en reste d‟autres<br />
non moins importants.<br />
0.8.3 L’Ecole <strong>de</strong> Londres<br />
Elle s‟appelle également L‟Ecole Britannique, ce qui est plus approprié, vu<br />
l‟existence à St. Andrews (Glasgow) d‟une petite équipe <strong>de</strong> linguistes à doctrine<br />
fonctionnelle 37 . C'est Firth (1934-1951) qui a con<strong>du</strong>it L‟Ecole Londonienne à la renommée<br />
avec ses théories réunies dans Papers in Linguistics 38 . Ses idées ont inspiré Halliday qui est<br />
<strong>de</strong>venu la puissance <strong>de</strong>rrière la grammaire systémique 39 que loue A<strong>de</strong>jare (1990) dans une<br />
communication 40 . La plus saillante <strong>de</strong> ses idées est la formule (S) P (C) (A) 41 . D‟après les<br />
idées empuntées d‟ A<strong>de</strong>jare 42 , une claire distinction est faite entre les higher<br />
metatheoretical categories (HMC) et les lower metatheoretical categories (LMC).<br />
HMC Subject Predicator Complement Adjunct<br />
LMC Nouns, Verb Nouns, Adverbs,<br />
Pronouns Pronouns Nouns,<br />
Prepositional<br />
group
14<br />
De même, il est à noter que la troisième <strong>de</strong>s HMC est Complement au lieu <strong>de</strong><br />
Object. Cela est nécessaire parce que dans la même position il n‟y a pas que les<br />
compléments d‟objet mais il y a aussi les adjectifs en fonction d‟attribut. En quelques mots,<br />
l‟élément obligatoire <strong>de</strong> la formule (S) P (C) (A) est le predicator. Subject, Complement et<br />
Adjunct sont les éléments optionnels <strong>de</strong> la proposition 43 . En somme, vu <strong>de</strong> près, on constate<br />
la possibilité au moyen <strong>de</strong> cette formule <strong>de</strong> rendre compte d‟une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong><br />
propositions <strong>de</strong> langues naturelles que d‟autres formules. Avant <strong>de</strong> survoler les courants<br />
linguistiques américains, il faudrait noter que le Fonctionnalisme Européen a engendré <strong>de</strong>s<br />
dizaines d‟ouvrages grammaticaux ou syntaxiques et <strong>de</strong>s manuels scolaires à base<br />
fonctionnelle. Tout récemment Popin a publié Le Précis <strong>de</strong> Grammaire Fonctionnelle <strong>du</strong><br />
Français, Tomes l et 2 (Paris: Nathan, 1993).<br />
0.8.4 Le Structuralisme Américain<br />
Au sein <strong>du</strong> Structuralisme Américain s‟est fondée L‟Ecole Distributionnelle <strong>de</strong><br />
Bloomfield. Dans le Chapitre 9 <strong>de</strong> son Langage 44 où il fait un exposé sur la sémantique, il<br />
donne ce schéma <strong>de</strong> la communication humaine:<br />
Situation -------> Parole -----> Réponse <strong>de</strong><br />
<strong>du</strong> Locuteur l‟interlocuteur<br />
Parmi ce qu'il en dit, une chose qui intéresse <strong>notre</strong> travail c‟est que dans la situation où<br />
communique le locuteur il se trouve certains objets et événements. A <strong>notre</strong> avis, si le schéma<br />
est bien compris, ces objets et événements <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> communication auxquels se<br />
réfère le locuteur dans sa parole pourraient se tra<strong>du</strong>ire en notions syntaxiques telles que<br />
sujet, prédicat, compléments d‟objets et compléments circonstanciels.
15<br />
Dans le même ouvrage, Bloomfield (Op. cit) explique ce qu'il appelle constituants<br />
immédiats. L’actant et l’action sont, pour lui, les <strong>de</strong>ux constituants immédiats <strong>de</strong> la<br />
construction minimale 45 ; puis, chacune <strong>de</strong> ces constructions occupe une position; certains<br />
mots ou groupe <strong>de</strong> mots peuvent apparaître dans la position actant et certains autres dans la<br />
position action. Il va plus loin en affirmant que actant et action sont <strong>de</strong>s fonctions.<br />
Bolinger, un autre structuraliste américain, est cité par Givon (1984) comme l‟un <strong>de</strong>s<br />
pratiquants <strong>du</strong> fonctionnalisme 46 . Il faut mentionner aussi Pike, inspiré <strong>du</strong><br />
Distributionnalisme bloomfieldien. Sa théorie tagmémique 47 privilégie aussi la notion <strong>de</strong><br />
fonction grammaticale. Longacre (1965), disciple <strong>de</strong> Pike, définit la fonction et présente les<br />
fonctions grammaticales à la manière <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> théâtre: le verbe représente le complot;<br />
le sujet, le COD et le COI se tra<strong>du</strong>isent en dramatis personae; les séquences exprimant le<br />
temps, le lieu, la manière, le moyen, etc. sont comme l‟estra<strong>de</strong> et son support. On voit là un<br />
lien étroit avec les actants et circonstants <strong>de</strong> Tesnière (op. cit.).<br />
Le courant fonctionnaliste comporte également l‟approche typologique <strong>de</strong>s<br />
universaux structuraux et fonctionnels 48 <strong>de</strong> Greenberg et la Grammaire Relationnelle, un<br />
développement <strong>de</strong> la Grammaire Générative <strong>de</strong>s années 70, qui prend comme notion <strong>de</strong> base<br />
les relations grammaticales telles que sujet et objet 49 .<br />
Pour clore le courant structuro-fonctionnaliste américain, nous mentionnons<br />
l‟approche typologique fonctionnelle <strong>de</strong> Givon 50 .<br />
générativistes.<br />
Cette revalorisation <strong>de</strong>s fonctions serait incomplète sans écouter ce qu'en disent les<br />
0.8.5 Le Générativisme<br />
Chomsky, fondateur <strong>du</strong> courant générativiste, s‟est inspiré directement <strong>de</strong> la<br />
Grammaire Traditionnelle <strong>de</strong> Jesperson et <strong>du</strong> structuralisme propagé par Z.S Harris 51 .
16<br />
L‟arrivée <strong>de</strong> Chomsky sur la scène linguistique aux années 50 a beaucoup remué la pensée<br />
linguistique mo<strong>de</strong>rne. Dès l‟année 1957, cet homme <strong>de</strong> science avait fait le point sur le<br />
caractère logique <strong>du</strong> sujet grammatical 52 . A part cela, il a fait une distinction nette entre ce<br />
qu'il appelle notions fonctionnelles (S, PRED, COD, etc). et notions catégorielles (GN,<br />
GV) 53 . Mais c‟est celles-ci qu'il privilégie dans ses étu<strong>de</strong>s.<br />
Au départ, dans la théorie générative, la considération <strong>du</strong> sens et <strong>de</strong> la fonction était<br />
rare. Sur cette phase <strong>du</strong> développement <strong>de</strong> la théorie, Jakobvitts et Miron (eds. 1967)<br />
remarquent que c‟est un moyen formel <strong>de</strong> représenter le groupement <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la phrase.<br />
Néanmoins, comme nous l‟avions déjà signalé avant, cette théorie a donné lieu à d‟autres<br />
qui reconnaissent l‟importance <strong>de</strong> la fonction en grammaire 54 .<br />
0.9 NOTRE-DAME DE PARIS: CRITERES DE CHOIX<br />
Poète, romancier, dramaturge et politicien, Victor Hugo est né à Besançon en 1802.<br />
Il écrit pendant l‟époque <strong>du</strong> romantisme. Durant sa carrière littéraire, il écrit à peu près<br />
trente œuvres dont plus <strong>de</strong> sept romans (Rincé et Lecherbonnier, 1986).<br />
Notre-Dame <strong>de</strong> Paris, roman colossal, écrit dans un style historique, image d‟une<br />
ville et d‟un siècle (le quinzième), a connu non seulement un grand succès mais aussi un<br />
grand public. Ecrit en 1831, ce roman est une redécouverte <strong>du</strong> Moyen Age français. Trois<br />
thèmes y résonnent: la vie culturelle et artistique <strong>de</strong> Paris et <strong>du</strong> 15e siècle, la cathédrale elle-<br />
même et l‟art gothique. Ces aspects <strong>de</strong> la France médiévale, disons-le, sont pour l‟étudiant<br />
<strong>de</strong> français un “complément essentiel” à l‟alimentation <strong>de</strong> son bagage culturel.<br />
A part cette courte intro<strong>du</strong>ction au roman, il convient <strong>de</strong> mentionner les critères que<br />
l‟oeuvre a satisfaits avant d‟être retenu pour cette étu<strong>de</strong>. Sans aucun doute, cette œuvre<br />
témoigne d‟une rare érudition. Il est caractérisé par une gran<strong>de</strong> richesse lexicale et une<br />
« somptuosité verbale incomparable » (Lagar<strong>de</strong> et Michard, 1969). Hugo choisit et emploie
17<br />
ses mots <strong>de</strong> sorte à rendre vif les <strong>de</strong>scriptions. Son pouvoir <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription est illimité. Il faut<br />
ajouter à ce tableau la richesse syntaxique <strong>du</strong> roman qui se manifeste dans les gran<strong>de</strong>s<br />
variétés <strong>de</strong> constructions : phrases composées extrêmement longues pour les <strong>de</strong>scriptions;<br />
phrases en style conversationnel; phrases courtes et phrases simples très significatives qui<br />
ponctuent les dialogues; une abondance d‟adjectifs (attributs et épithètes) et d‟apostrophes;<br />
emploi d‟énumérations; constructions qui abon<strong>de</strong>nt en divers compléments circonstancielsS;<br />
etc. Et quoique Hugo écrive sur un sujet historique datant <strong>du</strong> Moyen Age, son français<br />
s‟insère dans le français contemporain.<br />
0.10 METHODE DE RECHERCHE<br />
Vu la nature <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, il ne sera pas atten<strong>du</strong> l‟utilisation d‟outils <strong>de</strong> recherche.<br />
Avant la rédaction il a fallu faire <strong>de</strong>s lectures à plusieurs niveaux. Une lecture attentive et<br />
systématique <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris a été accompagné d‟un relevé manuel rigoureux,<br />
minutieux et détaillé <strong>de</strong> phrases et propositions renfermant <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> groupes<br />
nominaux, verbaux et prépositionnel. Ces données ont subi plusieurs niveaux <strong>de</strong> tris et<br />
classements. Puis, elles ont été mises dans vingt-et-un dossiers, chaque dossier<br />
correspondant à une fonction syntaxique .<br />
Le <strong>de</strong>rnier classement comportait la détermination <strong>de</strong> l‟usage que nous allions faire<br />
d‟un item et la place qu‟il allait occuper dans un chapitre, dans un sous – titre ou dans une<br />
série d‟exemples.<br />
Pour la phase explicative et analytique, nous avons adopté l‟analyse quantitative<br />
<strong>du</strong> contenu. Pour ce faire, nous avons dû lire abondamment ce qui concerne la grammaire<br />
fonctionnelle. A la base <strong>de</strong> chaque analyse se trouvent <strong>de</strong>s explications sur la nature et la<br />
structure <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s et propositions étudiés. Nous ne nous sommes pas limité à la seule<br />
analyse fonctionnelle. Nous avons emprunté également <strong>de</strong>s idées à la pragmatique et à la
18<br />
grammaire générative (structure profon<strong>de</strong> / superficielle ) pour rendre clair le sens <strong>de</strong>s<br />
phrases et propositions. Il faut ajouter qu'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette importance ne connaîtra pas sa<br />
pleine réalisation sans une réflexion profon<strong>de</strong>.<br />
0.11 ORGANISATION DE LA THESE<br />
Ce travail est divisé en cinq chapitres. Il y a un chapitre intro<strong>du</strong>cteur et quatre<br />
chapitres analytiques. Nous sommes déjà presque à la fin <strong>du</strong> premier chapitre qui comporte<br />
neuf sous-titres. Nous avons débuté avec l‟intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> sujet <strong>de</strong> la thèse. Après, nous<br />
avons défini les termes qui résonnent tout le long <strong>de</strong> la thèse. Ensuite est présenté le mobile<br />
<strong>de</strong> l‟étu<strong>de</strong>. Puis ensuite, nous présentons l‟approche adoptée pour atteindre <strong>notre</strong> mobile.<br />
Le sous-titre “Aperçu Historique <strong>de</strong>s Fonctions Grammaticales” jette <strong>de</strong>s lumières sur la<br />
notion <strong>de</strong> fonction grammaticale et son évolution à <strong>travers</strong> les siècles. Le sous-titre suivant<br />
comporte un survol <strong>de</strong> diverses tendances grammaticales et ce qu'elles disent <strong>de</strong>s fonctions<br />
grammaticales. Un autre sous-titre est consacré aux critères que nous avons considérés avant<br />
<strong>de</strong> retenir Notre-Dame <strong>de</strong> Paris comme l‟ouvrage principal <strong>de</strong> <strong>notre</strong> étu<strong>de</strong>. L‟avant-<strong>de</strong>rnier<br />
sous-titre concerne la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> recherche où nous expliquons la façon dont cette<br />
recherche sur les fonctions à été menée. On clôt le chapitre avec le présent sous-titre.<br />
Dans le <strong>de</strong>uxième chapitre sont étudiées les fonctions <strong>du</strong> nom qui s‟organisent<br />
autour <strong>du</strong> verbe. On définit d‟abord le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> et on l‟illustre d‟exemples. Après<br />
on se lance dans les fonctions <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> proprement dites. Le sujet vient en tête,<br />
puis le complément d‟agent. Après on essaie d‟expliquer ce que c‟est qu'un complément.<br />
Une série <strong>de</strong> compléments d‟objet suivent. La double transitivité annonce ce qui va suivre.<br />
Au troisième chapitre on commence par une explicitation <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> transitivité<br />
et son comportement. Cela concerne uniquement les compléments d‟objet. Pour compléter<br />
le chapitre nous ajoutons d'autres fonctions <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong>, à savoir les fonctions<br />
attribut, apposition et apostrophe.
19<br />
Le complément circonstanciel, complément <strong>de</strong> verbe et complément essentiel à la<br />
phrase également, fait l‟objet <strong>de</strong> <strong>notre</strong> étu<strong>de</strong> au quatrième chapitre. Il n‟y a que dix<br />
compléments qui sont traités.<br />
Le cinquième chapitre est consacré à l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonctions accessoires, celles qui se<br />
trouvent dans les <strong>syntagme</strong>s nominaux et prépositionnels. Ici, il s‟agit <strong>de</strong> l‟épithète, <strong>du</strong><br />
complément <strong>du</strong> nom et <strong>de</strong> l‟adjectif qualificatif. Ce chapitre inclut également la fonction <strong>de</strong><br />
détermination qui concerne divers déterminants.<br />
Cette thèse a certainement une conclusion. Elle comprend un survol <strong>de</strong>s idées<br />
principales <strong>du</strong> travail. Les rubriques Observations et Recommandations suivent. Enfin, nous<br />
relançons le sujet dans l‟espoir que d‟autres chercheurs continueront où nous avons terminé.<br />
Il faut ajouter que tous les <strong>syntagme</strong>s et phrases qui illustrent chaque chapitre sont tirés <strong>de</strong><br />
Notre-Dame <strong>de</strong> Paris. Ils sont numérotés <strong>du</strong> premier au <strong>de</strong>rnier et les notes sont mises à la<br />
fin <strong>de</strong> chaque chapitre.
20<br />
NOTES ET REFERENCES<br />
1 Cette appelation est encore courant. En fait, elle date <strong>de</strong> l'Antiquité et regroupe la<br />
morphologie et la syntaxe. La syntaxe est donc une discipline <strong>de</strong> la grammaire.<br />
2 Ce terme sera élaboré au sous-titre APPROCHE.<br />
3 Remarquez la parfaite symétrie entre les définitions <strong>de</strong> fonction et cas d‟une part, et entre<br />
fonction grammaticale et cas grammatical <strong>de</strong> l‟autre. Pour la première paire, Robert et<br />
Harris emploient le mot rôle et pour la <strong>de</strong>uxième paire c‟est le mot relation qui est utilisé.<br />
4 Nous préférons émise à énoncée que DFC a utilisé.<br />
5 Notre tra<strong>du</strong>ction.<br />
6 Ces fonctions langagières sont développées dans ses Essais <strong>de</strong> linguistique générale 1,. Les<br />
fon<strong>de</strong>ments <strong>du</strong> langage, Tra<strong>du</strong>it et préfacé par Nicolas Ruwet en 1963.<br />
7 Un groupe <strong>de</strong> mots peut se décomposer en groupe <strong>nominal</strong>, groupe verbal, groupe<br />
prépositionnel et groupe adverbial.<br />
8Le Oxford Advanced Learner‟s Dictionary nous donne <strong>de</strong>s définitions pertinentes <strong>du</strong> nom<br />
analysis et <strong>du</strong> verbe analyse:<br />
Analyse (fr) - étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelque chose en examinant ses parties et leur relations;<br />
analyser - séparer quelque chose en parties afin d'étudier sa nature et sa structure (Ces<br />
définitions sont tra<strong>du</strong>ites <strong>de</strong> l‟anglais).<br />
Une autre acception <strong>de</strong> analyser, c‟est examiner et expliquer. De ces définitions, on peut<br />
dé<strong>du</strong>ire que l‟analyse fonctionnelle inclut également l‟analyse grammaticale dite<br />
grammaire traditionnelle.<br />
9 Voir Mauger (1955, pp.15 - 158). Ce point sera développé au chapitre consacré aux<br />
compléments circonstanciels.<br />
10 L‟histoire <strong>de</strong>s fonctions grammaticales ne peut s‟écrire hors <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> la grammaire.<br />
11 C‟est le témoignage <strong>de</strong>s critiques <strong>de</strong> Panini enregistré par Rocher (in Sebeok 1975 : pp.4,<br />
5, 26).<br />
12 Rocher (op. Cit. p.26).<br />
13 Jan Pinborg “Classical Antiquity : Greece” in Sebeok (op. cit., pp. 82 et 85). Il faut noter le<br />
progrès fait jusque-là en ce qui concerne l‟analyse <strong>de</strong>s constituants <strong>de</strong> la phrase en unites<br />
casuelles. Malgre ce progrès, certains <strong>de</strong>s cas présentent <strong>de</strong>s confusions. Les exemples<br />
ci-<strong>de</strong>ssous sont tirés <strong>de</strong> Moore (1962, p.6):<br />
(i) Cas ablatif - d'où ?<br />
Cas locatif - où ?<br />
Remarque: dans l‟analyse fonctionnelle, ces <strong>de</strong>ux cas se résument en complement<br />
circonstanciel <strong>de</strong> lieu, mais avec quelque nuance.<br />
(ii) Le cas datif manquait la nuance dont il est doué aujourd'hui., par exemple, dans
21<br />
- donner quelque chose à Yaro et<br />
- envoyer quelque chose à Paris,<br />
il n‟est pas question d‟un seul cas; aujourd'hui, à Yaro est complément d‟attitbution<br />
appelé COI par certains et à Paris complément <strong>de</strong> lieu exprimant la direction.<br />
14 Ibid.<br />
15 Pinborg (OP. Cit; p. 119).<br />
16 Voir Anton Nehring (1953) pour un bilan <strong>de</strong> la linguistique <strong>du</strong> Moyen Age.<br />
17 W. K. Percival in Sebeok (Op. Cit., pp. 234 - 235). Pour une discussion mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>ux termes, voir Ducrot et Todorov (1981).<br />
18 Percival in Sebeok, Ibid.<br />
19 Ibid.<br />
20 C‟est en 1557 que Robert Estinenne publie le Traicté <strong>de</strong> la grammaire françoise. L‟ouvrage<br />
<strong>de</strong> Henri Estienne parut en 1582.<br />
21 L‟analyse en fonction ne s‟applique pas uniquement à la syntaxe. L‟analyse fonctionnelle<br />
concerne aussi la phonologie et forcément la morphologie puisque les étu<strong>de</strong>s portant sur les<br />
monèmes sont nombreuses. Voir par exemple Lepschy (1970a), Martinet (1960, 1962 et<br />
1975), Mul<strong>de</strong>r (1968), inter alia.<br />
22 D‟après Ducrot et Todorov (op. cit., pp. 22, 212). Beauzée aussi, un contemporain <strong>de</strong><br />
Dumarsais, a contribué au développement <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> complément.<br />
23 Givon (1984c, p.5).<br />
24 Op. cit.<br />
25 Anzias (1967), Lepschy (1970a), Leroy (1971), Lapalombara (1976), inter alia, fournissent<br />
<strong>de</strong>s détails sur la théorie structuraliste.<br />
26 A part les éclaircissements fournis par les fonctions déjà connues, il a été créé d‟autres qui<br />
prennent en compte tous les constituants <strong>de</strong> la phrase.<br />
27 Op. cit.<br />
28 Op. cit., p. 92.<br />
29 Tra<strong>du</strong>its themes et propos en français; sur ces <strong>de</strong>ux notions, la Structurele Syntaxis <strong>de</strong> A.<br />
W. <strong>de</strong> Groot (1949) s'impose.<br />
30 Voir Bolinger et Sears (1981) et le chapitre entitulé L‟Organisation Sémantique <strong>de</strong> l'Enoncé<br />
dans le Dictionnaire Encyclopédique <strong>de</strong> Ducrot et Todorov. Ils y mentionnent aussi les<br />
fonctions dites logiques. Pour eux, la structure sémantique d‟un énoncé est bipartite: un sujet<br />
logique qui désigne l‟objet au sujet <strong>du</strong>quel l‟on affirme quelque chose et un prédicat logique
22<br />
qui est ce qui est affirmé. Ces <strong>de</strong>ux fonctions correspon<strong>de</strong>nt à la distinction sujet-prédicat <strong>de</strong>s<br />
structures syntaxiques d‟énoncés.<br />
31 Voir Ducrot et Todorov (op. cit., pp. 271 et 272).<br />
32 Voir Martinet (1965 et 1975). Ses Eléments <strong>de</strong> linguistique générale dont la première<br />
édition parut en 1960 contient une brillante présentation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>s phonèmes et<br />
monèmes.<br />
33 Ce fait est mentionné par Ducrot et Todorov ( op. cit., p. 213).<br />
34 Ducrot et Todorov en font un résumé dans leur Dictionnaire Encyclopédique. Mais voir<br />
Tesnière (1965) Chapitre 49 pour les détails.<br />
35 Ducrot et Todorov (op. cit., pp. 212 et 213).<br />
36 Voir la fin <strong>du</strong> sous-titre APPROCHE (infra) et comparer ces idées avec celles <strong>de</strong> Longacre<br />
in Bloch (1965, pp. 65, 66).<br />
37 Voir, par exemple, Mul<strong>de</strong>r (1968, 1997), inter alia.<br />
38 London: Oxford University Press, 1957.<br />
39 Voir Halliday (1970 et 1985).<br />
40 Communication présentée lors d‟une conférence organisée par le Département <strong>de</strong> Langues<br />
et Linguistique, Université <strong>de</strong> Mai<strong>du</strong>guri en mai 1990.<br />
41 Halliday (op.cit).<br />
42 Op. Cit., p. 14.<br />
43 Ibid.<br />
44 London: Geogre Allen and Unwin Ltd; 1933 (1969).<br />
45 C‟est la constructiion minimale <strong>de</strong> l‟anglais dont il s‟agit.<br />
46 Le seul ouvrage cité par Givon, c‟est Bolinger (1952).<br />
47 Parmi les a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> la Tagmémique, il faut citer Longacre, Hockett et Greenberg.<br />
48 Cité par Givon (1984: 6, 9). L‟aspect fonctionnel <strong>de</strong> cette approche est évi<strong>de</strong>nt dans<br />
Greenberg (1966). Cambridge: MIT Press.<br />
49 La Grammaire Relationnelle est citée dans le Dictionnaire <strong>de</strong> Crystal (1983). Voir aussi les<br />
ouvrages suivants: Chung (1975, 1976a, 1976b, 1981) et Kimenyi (1976, 1980).<br />
50 Comme dans Givon (1975c, 1976a, 1976c, 1979b, 1980b, 1981a, 1981b, 1984c, 1990),<br />
inter alia.
23<br />
51 Voir la figure <strong>de</strong> Allerton (1979) entitulée “Some Schools and indivi<strong>du</strong>als in mo<strong>de</strong>rn<br />
linguistics”.<br />
52 C‟est le témoignage <strong>de</strong> Ducrot et Todorov (op. cit., voir les notes à la page 270).<br />
53 Chomsky (1965: 68). Cf les HMC et LMC <strong>de</strong> Halliday (supra).<br />
54 Par exemple, la Grammaire Relationnelle déjà mentionnée.
CHAPITRE PREMIER<br />
1.0 FONCTIONS DU GROUPE NOMINAL<br />
1.1 LE GROUPE NOMINAL<br />
Le groupe <strong>nominal</strong> est une unité <strong>de</strong> la phrase comportant un mot ou plus. Quelle que<br />
soit la place qu'il occupe dans la proposition, il a une fonction syntaxique. Unité majoritaire<br />
<strong>de</strong>s constituants <strong>de</strong> la phrase, il est soit:<br />
Un nom propre:<br />
Un nom commun:<br />
Un pronom personnel:<br />
Un pronom indéfini:<br />
1. Gringoire regarda. (259).<br />
2. Quasimodo pleurait (412).<br />
3. J'ai laissé exprès la clef à la porte (333).<br />
4. Il parle sa langue à cette créature (324).<br />
5. Il but a longs traits. Sa soif était ar<strong>de</strong>nte (320).<br />
6. La pauvre accusée avait l'air <strong>de</strong> les regar<strong>de</strong>r,...(349).<br />
7. Cependant la jolie fille était là, le regardant avec ses grands yeux,<br />
lui tendant son tambour,...(263).<br />
8. Tout s'effaçait dans la licence commune (257).<br />
9. ... chacune <strong>de</strong>s sections <strong>de</strong> cette procession grotesque avait sa<br />
musique particulière (264).
23<br />
1.2 STRUCTURE GENERALE DES GROUPES NOMINAUX DANS NOTRE-<br />
DAME DE PARIS<br />
A part les groupes nominaux cités ci-<strong>de</strong>ssus, nous proposons ci-après les structures<br />
<strong>de</strong> quelques-uns <strong>de</strong>s groupes nominaux recueillis dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris afin <strong>de</strong> montrer<br />
combien ils sont riches et <strong>de</strong> faire savourer à nos lecteurs le génie <strong>de</strong> Victor Hugo en ce qui<br />
concerne la variation en construction syntaxique. Cet échantillon <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s comporte<br />
sept espèces.<br />
Première espèce<br />
La première espèce comprend <strong>de</strong>s groupes nominaux déterminés et qualifiés mais<br />
sans compléments <strong>de</strong> nom. Ces groupes nominaux présentent <strong>de</strong>s déterminants divers:<br />
Exemples:<br />
10. La <strong>de</strong>rnière cathédrale gothique (305)<br />
11. Une nouvelle assise (305)<br />
12. Vingt-trois maîtresses tours (285)<br />
13. Une espèce <strong>de</strong> triangle noirâtre (316)<br />
14. Cette vitre tumultueuse (338)<br />
15. Sa fatale passion (362)<br />
Structure <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s 10 à 15 : Dét. + Nom + Adj. qual.<br />
Mais les <strong>syntagme</strong>s nominaux suivants n'ont pas <strong>de</strong> déterminants:<br />
16. réclamations humiliantes (320)<br />
Structure : Nom + Adj. v erbal (participe présent)<br />
17. buveur plus aguerri (339)<br />
Structure : Nom. + Comparatif + Adj.<br />
Les adjectifs qualificatifs épithètes sont d'une variation frappante. Nous avons établi<br />
les terminaisons suivantes à partir <strong>de</strong> seize groupes nominaux :
épithète:<br />
Consonne +e , -x, -ce, -ier, -âtre, -iant(e), -eil(le), -eux, -euse, -i, -if,<br />
-ive, -esse.<br />
24<br />
On y trouve aussi l'emploi <strong>de</strong> l'adverbe d'intensité qui modifie le sens <strong>de</strong> l'adjectif<br />
18. Une très douce et plaisante existence<br />
19. <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> cavaliers fort singuliers (313)<br />
C'est le comparatif dont il s'agit dans buveur plus aguerri. Dans une entrée la plus superbe<br />
<strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, nous avons un superlatif. Mais la tour nous paraît étrange. On espérait un<br />
déterminant défini (l'entrée la plus superbe) et non un déterminant indéfini (une entrée la<br />
plus superbe). Néanmoins il existe une tour similaire en anglais: a most won<strong>de</strong>rful entrance /<br />
gate, ce qui nous suggère que cela peut passer également en français.<br />
Deuxième espèce<br />
La <strong>de</strong>uxième espèce concerne <strong>de</strong>s GN n'ayant pas d'épithète mais recevant <strong>de</strong>s<br />
compléments <strong>de</strong> nom intro<strong>du</strong>its par <strong>de</strong> et un seul intro<strong>du</strong>it par sans, préposition <strong>de</strong> sens<br />
privatif.<br />
Exemples:<br />
20. Cette hydre <strong>de</strong> tours (285)<br />
21. Une furie <strong>de</strong> larmes (313)<br />
22. Un ébahissement sans fin (313)<br />
23. Une jalousie d'une espèce inouïe (362)<br />
Structures : Dét. + Nom + Prép. + Nom; Dét. + Nom + Prép. + Dét. + Nom + Adj.<br />
Troisième espèce<br />
Les GN <strong>de</strong> la troisième espèce ont <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> nom comme ceux <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>uxième mais les <strong>syntagme</strong>s sont qualifiés. Voyez dans les quatre exemples suivants la<br />
richesse <strong>de</strong>s déterminants et <strong>de</strong> la qualification:
25<br />
24. toute la sève intellectuelle <strong>de</strong> la société (305)<br />
Structure : Prédét. + Dét. + Nom + Adj.<br />
25. la couche la plus inférieure <strong>du</strong> peuple (320)<br />
Structure : Dét. + Nom + Superlatif + Adj.<br />
26. <strong>de</strong> fraîches et joyeuses voix d'enfants (355)<br />
Structure : Dét (Prép.) + Adj. + Conj. +Adj. + Nom<br />
27. quelque bonne âme charitable <strong>de</strong> bourgeois et <strong>de</strong> bourgeoise (320)<br />
Structure : Dét. + Adj. + Nom + Adj.<br />
Quatrième espèce<br />
La quatrième espèce concerne le groupe <strong>nominal</strong> à <strong>de</strong>ux compléments <strong>de</strong> nom. Il<br />
constitue un grand sous-titre <strong>de</strong> ce travail. De ce fait il ne sera pas accordé beaucoup<br />
d'attention ici. Il suffit donc <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> sa structure. C'est un groupe <strong>nominal</strong> déterminé,<br />
ayant pour la plupart <strong>de</strong>s adjectifs épithètes. Au GN est joint <strong>de</strong>ux séries <strong>de</strong> compléments <strong>de</strong><br />
nom, le <strong>de</strong>uxième complétant le premier. Au niveau <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> nom il peut y avoir<br />
<strong>de</strong> la coordination.<br />
Exemple:<br />
28. la riche et luxuriante végétation d'une époque /<br />
Cinquième espèce<br />
Exemples:<br />
Groupe <strong>nominal</strong> 1er Complément <strong>de</strong> nom<br />
<strong>de</strong> renouvellement (305)<br />
2e Complément <strong>de</strong> nom<br />
La cinquième série présente <strong>de</strong>s GN contenant plusieurs adjectifs épithetes à la fois.<br />
29. Une bonne grosse fraîche mère <strong>de</strong> trente-six ans (312)<br />
Adj. Adj. Adj. N
26<br />
30. Les plus charmants fins cheveux noirs (313)<br />
Adj. Adj. N Adj.<br />
31. Ses jolis pieds roses (313)<br />
Adj. N Adj.<br />
L'exemple suivant a <strong>de</strong>ux épithètes coordonnées; le premier est un participe passé passif et<br />
le <strong>de</strong>uxième un participe présent. Tous <strong>de</strong>ux ont une valeur adjective:<br />
32.le sonneur <strong>de</strong> cloches échevelé et haletant (366)<br />
Sixième espèce<br />
On a trouvé aussi <strong>de</strong>ux groupes nominaux qui présentent un intérêt particulier. Ils<br />
concernent la catégorie grammaticale <strong>de</strong> nombre,. Les <strong>de</strong>ux groupes nominaux se trouvent à<br />
la page 306 <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris:<br />
33. les revenus <strong>de</strong>s greffes, civil et criminel <strong>de</strong> la prévôté<br />
34. les revenus civils et criminels <strong>de</strong>s auditoires d'Embas <strong>du</strong> Châtelet.<br />
Dans (33), il est question <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux greffes, l'un civil et l'autre criminel. L'absence <strong>de</strong>s<br />
marqueurs <strong>du</strong> pluriel après civil et criminel est exprès. Mais dans (34), il s'agit <strong>de</strong> plusieurs<br />
revenus les uns civils et les autres criminels.<br />
Septième espèce<br />
relief:<br />
Pour terminer l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s groupes nominaux, nous présentons un cas <strong>de</strong> mise en<br />
35. Le prêtre que les jeunes filles avaient remarqué au haut <strong>de</strong> la tour septentrionale<br />
penché sur la place et si attentif à la danse <strong>de</strong> la bohémienne, c'était en effet<br />
l'archidiacre Clau<strong>de</strong> Frollo (326)<br />
Le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> mis en relief, c'est l'archidiacre Clau<strong>de</strong> Frollo. L'outil <strong>de</strong> mise en<br />
relief, c'est le pattern<br />
GN..., c'était + GN
GN..., Présentatif + GN.<br />
27<br />
Dans un pattern <strong>de</strong> ce genre, le <strong>de</strong>uxième GN est un attribut <strong>du</strong> premier GN. En plus, il y a<br />
<strong>de</strong>s précisions sur le complément d'objet direct Le prêtre. Ces précisions sont effectuées au<br />
moyen <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux adjectifs qualificatifs apposés disjointement au COD. Quoique éloignés <strong>du</strong><br />
COD, les adjectifs mis en apposition entretiennent une étroite relation avec le mot qualifié.<br />
1.3 FONCTIONS DU GROUPE NOMINAL<br />
Ce qui suit concerne la fonction <strong>du</strong> nom par rapport au verbe (ce qui est plus<br />
important) et aussi par rapport au nom.<br />
Le groupe <strong>nominal</strong> peut être sujet d'un verbe. Pour ce qui concerne la fonction <strong>de</strong><br />
complément, le GN peut être complément d'agent <strong>du</strong> verbe passif, complément d'objet direct<br />
ou indirect et complément à diverses circonstances. Mais par rapport à un autre nom, le<br />
groupe <strong>nominal</strong> remplit la fonction <strong>de</strong> complément 1 . Dans la position attribut il peut y avoir<br />
le nom et l'adjectif. Ce fait est vrai pour l'apposition. Pour l'épithète, il est construit à côté<br />
<strong>du</strong> nom qu'il qualifie. L'apostrophe est la fonction <strong>du</strong> GN qui n'est pas déterminée par<br />
rapport à un autre GN.<br />
Dans ce chapitre il ne sera étudié que les fonctions sujet, complément d'agent,<br />
complément d'objet direct et indirect, complément d'attribution, attribut, apposition et<br />
apostrophe. Mais pour assaisonner et expliciter ces fonctions, nous traiterons en plus les<br />
notions <strong>de</strong> complément et transitivité.<br />
1.4 FONCTIONS ESSENTIELLES<br />
Toutes les fonctions mentionnées dans le paragraphe précé<strong>de</strong>nt sont fon<strong>dame</strong>ntales,<br />
voire essentielles 2 à la phrase. Puisqu'elles se construisent autour <strong>du</strong> verbe, elles se<br />
déterminent par rapport a celui-ci (Chevalier et al, 1964).
28<br />
De plus, il est à noter que ces fonctions fon<strong>dame</strong>ntales ne concernent que les<br />
constituants immédiats <strong>de</strong> la phrase. C'est au sein <strong>de</strong>s constituants immédiats indivi<strong>du</strong>els que<br />
se trouvent les éléments qui remplissent les fonctions accessoires. Ces éléments sont ceux<br />
qui sont retranchables <strong>de</strong>s groupes nominaux, pronominaux et adverbiaux. Par ces faits<br />
même on peut appeler primaires les fonctions fon<strong>dame</strong>ntales, et secondaires les fonctions<br />
accessoires.<br />
Ci-après, nous traitons la fonction sujet.<br />
1.4.1 LA FONCTION SUJET<br />
A première vue, I'on dirait que la notion <strong>de</strong> sujet est simple, et comprise même dès<br />
l'école élémentaire. Mais vu <strong>de</strong> près, on sait qu'il n'en est pas ainsi. Or le sujet grammatical<br />
est un élément <strong>de</strong> la syntaxe à très diverse nature, qui intéresse le linguiste.<br />
D'après Grevisse (1980, p.172), le sujet d'une phrase peut être exprimé par un nom,<br />
un pronom: personnel, possessif, démonstratif , relatif, interrogatif ou indéfini, ou par <strong>de</strong>s<br />
mots substantivés: le pronom, l'adjectif, l'infinitif, le participe présent et le participe passé.<br />
Aussi le sujet peut être une proposition entière.<br />
Le sujet désigne la personne ou l'objet qui fait l'action exprimée par le verbe, ou qui<br />
est dans un certain état, disent Capelle et Frerot (1979, p.7). Autrement dit, le sujet est l'être<br />
ou l'objet dont on dit quelque chose, à entendre Grevisse (Ibid.).<br />
Dans les pages suivantes seront vues les multiples faces <strong>du</strong> sujet à <strong>travers</strong> ses<br />
nombreux formes et emplois dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris.<br />
Le sujet simple<br />
Comme point <strong>de</strong> départ, il faut considérer le sujet simple dans la structure G + V.<br />
Dans les exemples qui seront étudiés le sujet est exprimé par <strong>de</strong>s particules indéfinies et <strong>de</strong>s<br />
groupes nominaux :
Particules:<br />
36. Nul ne bougeait <strong>du</strong> cardinal, <strong>de</strong> l'ambassa<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l'estra<strong>de</strong> (255)<br />
29<br />
37. Rien ne pouvait désensorceler l'auditoire (256)<br />
38. Tout s'effaçait dans la licence commune (257)<br />
Remarque: on voit clairement que les trois particules substantivées sont en position<br />
<strong>de</strong> sujet. En plus, elles régissent parfaitement les verbes qui les suivent. Nul, adjectif<br />
indéfini, est comme personne qui est un pronom indéfini. Nul désigne un être humain; mais<br />
rien, particule indéfinie qui marque la négation , se réfère a un objet non humain. Tout, qui<br />
peut être sujet ou complément d'objet direct d'un verbe, est un pronom. Dans la phrase 38,<br />
tout représente l'ensemble <strong>de</strong>s couches sociales présentes au théâtre <strong>de</strong>s grimaces.<br />
40) :<br />
A part les trois exemples ci-<strong>de</strong>ssus, il faut étudier <strong>de</strong>ux autres (les numéros 39 et<br />
39. aucune <strong>de</strong> ces beautés n'était sentie ni comprise (256)<br />
Cet exemple comporte une particule qui marque la négation - aucune - qui est un pronom<br />
indéfini. Ce pronom possè<strong>de</strong> un complément. La particule et son complément font ensemble<br />
le sujet <strong>de</strong> la proposition. Mais la particule toute seule suffit a remplir ladite fonction. Ce fait<br />
serait ren<strong>du</strong> clair par la paraphrase <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong>.<br />
39a. Parmi ces beautés, pas une n'était sentie ni comprise<br />
ou<br />
39b. Parmi ces beautés, aucune n'était sentie ni comprise<br />
Il est bien évi<strong>de</strong>nt que dans les paraphrases la particule et son représentant maintiennent leur<br />
position <strong>de</strong> sujet.<br />
40. ...chacune <strong>de</strong>s sections <strong>de</strong> cette procession grotesque avait sa musique particulière<br />
(N-D, P. 264)
30<br />
Nous avons dans cet exemple un groupe <strong>nominal</strong> sujet similaire au précé<strong>de</strong>nt. Seulement<br />
celui-ci possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux compléments: un complément <strong>de</strong> pronom possédant lui-même un<br />
complément <strong>de</strong> nom. Chacune, figurant en tête <strong>du</strong> GN, est un pronom indéfini désigné<br />
comme "représentant distributif" dans ABC <strong>de</strong> Grammaire Française (1969:39). On pourrait<br />
substituer à chacune <strong>de</strong>s (<strong>de</strong> + les) le prédéterminant toutes et le déterminant les. On aurait<br />
donc :<br />
40a. toutes les sections <strong>de</strong> cette procession grotesque avaient leurs musiques<br />
particulières.<br />
Ce jeu <strong>de</strong> substitution, quoiqu‟ il ait <strong>du</strong> sens, engendre un changement <strong>de</strong> fonction. Dans la<br />
proposition <strong>de</strong> départ, chacune tout seul peut gérer le verbe <strong>de</strong> la proposition:<br />
40b. chacune (...) avait sa musique particulière.<br />
Pronoms Personnels :<br />
A ce début <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> sujet, il importe <strong>de</strong> voir le pronom personnel en fonction <strong>de</strong><br />
sujet. Du début à la fin <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris, le roman présente une prédominance <strong>de</strong> il<br />
personnel (régissant un verbe) et non personnel (en tête <strong>de</strong> locutions verbales). Mais puisqu'il<br />
ne s'agit pas <strong>de</strong> faire une étu<strong>de</strong> statistique <strong>de</strong>s pronoms personnels sujet, nous en signalons un<br />
petit nombre ici. De l'exemple 41 a 43 on a <strong>de</strong>s verbes conjugués à <strong>de</strong>s personnes<br />
grammaticales.<br />
41. il avait une fort belle robe rouge qu'il portait fort bien(252)<br />
42. Vous avez là une jolie bête, dit Gringoire (275)<br />
43. J'accepte cet enfant, dit le prêtre (289).<br />
Plus tard dans ce chapitre nous accor<strong>de</strong>rons une place à quelques cas <strong>de</strong> construction<br />
impersonnelle avec le pronom il vidé <strong>de</strong> son contenu sémantique.
31<br />
A la page 333 <strong>de</strong> Notre- Dame <strong>de</strong> Paris, nous entendons l'emploi <strong>du</strong> pronom<br />
pluripersonnel On a la bouche <strong>de</strong> Jehan, frère ca<strong>de</strong>t <strong>de</strong> l'archidiacre Clau<strong>de</strong> Frollo et garçon<br />
savant et gâté.<br />
44. Vous voyez qu'on fait son grec (333)<br />
45.Vous voyez, bon frère Clau<strong>de</strong>, qu'on sait son latin (333)<br />
Le on employé dans les <strong>de</strong>ux exemples représente je, première personne <strong>du</strong> singulier 3 .<br />
Le sujet en construction impersonnelle<br />
Le mot en considération est le pronom impersonnel il. D'après le Dictionnaire<br />
alphabétique et analogique <strong>de</strong> la Langue Française (T. 3, P. 588), ce mot sert a intro<strong>du</strong>ire les<br />
verbes impersonnels, et toutes sortes <strong>de</strong> verbes employés impersonnellement. Ce pronom, il<br />
est vrai, s'emploie <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s verbes conjugués à la troisième personne <strong>du</strong> singulier. Par<br />
exemple: il faut, il existe, il importe, il est vrai que, etc. Mais il ne désigne pas le genre<br />
masculin. Ce il est un mot grammatical, et non pas lexical. Selon les grammaires, c'est un mot<br />
à contenu vi<strong>de</strong>. Néanmoins, il remplit une fonction grammaticale, celle <strong>de</strong> sujet. Paul Robert<br />
(Ibid.) citant Bruneau, affirme que il est "sujet apparent" et que ce qui suit le verbe est le sujet<br />
logique ou "réel".<br />
Nous avons été chanceux <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s phrases pour illustrer quatre <strong>de</strong>s cinq emplois<br />
<strong>de</strong> ce pronom neutre dans le Dictionnaire alphabétique et analogique. Les quatre emplois<br />
sont présentés ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
Le premier emploi <strong>de</strong> il concerne les verbes <strong>de</strong> nécessité. Toutes les phrases citées ne<br />
contiennent que le verbe falloir à l'indicatif présent et au passé simple:<br />
46. Il fallut bien se résigner <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parts (255)<br />
47. Il faut pourtant rendre justice à <strong>notre</strong> ami Jehan (257)<br />
48. Il fallut que Gringoire se contentât <strong>de</strong> cet éloge (258)
32<br />
49. Il faut que j'aie la mine aumônière pour qu'on me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ainsi la charité dans<br />
l'état <strong>de</strong> maigreur où se trouve ma bourse (268)<br />
50. Il faut que vous sachiez mon nom ( 298)<br />
Pour l'analyse <strong>de</strong>s sujets apparent et réel, nous exploiterons la phrase 50. Son sujet<br />
apparent, comme nous le savons d'avance, est le pronom il. Son sujet réel est la proposition<br />
conjonctive que vous sachiez mon nom. Mais si on reconstruit la phrase et qu'elle <strong>de</strong>vient<br />
Que vous sachiez mon nom est nécessaire, on remarque que la proposition conjonctive qui<br />
est le vrai sujet <strong>de</strong> la phrase a pris la position <strong>de</strong> sujet. On remarque également que le sujet<br />
apparent <strong>de</strong> tout à l'heure a disparu et que le verbe <strong>de</strong> départ n'y est plus. Il a subi une<br />
métamorphose. D'un verbe <strong>de</strong> nécessité, il est <strong>de</strong>venu une locution verbale, mais le temps <strong>de</strong><br />
départ subsiste. On verra, toutefois, que dans certains autres emplois les verbes <strong>de</strong> départ<br />
subsistent ou résistent.<br />
Exemples:<br />
Le <strong>de</strong>uxième emploi <strong>de</strong> il touche les verbes d'état:<br />
51. ... mais, à <strong>travers</strong> tant d'interruptions, il était difficile <strong>de</strong> démêler à quoi il servait<br />
(256)<br />
52. Il me semble, vous dis-je, que vous avez enten<strong>du</strong> le bruit <strong>de</strong> leurs sabots...(267)<br />
53. Il parait, dit Gringoire, que celui-la parle aussi (268)<br />
54. Il est vrai qu'Homérus a mendié par les bourga<strong>de</strong>s grecques, ... (260)<br />
55. Il est certain que Gringoire était dans une cruelle perplexité (401)<br />
56. A vrai dire, il restait encore quelques spectateurs, les uns épars, les autres groupes<br />
autour <strong>de</strong>s piliers, femmes, vieillards ou enfants, ... (259)<br />
Parmi toutes les phrases <strong>du</strong> <strong>de</strong>uxième emploi, il y a une qui vaille une analyse particulière.<br />
C'est la phrase 56. Elle a comme sujet apparent le pronom impersonnel il et comme sujet réel
33<br />
le <strong>syntagme</strong> quelques spectateurs. Deux autres groupes nominaux sont apposés au sujet réel.<br />
Enfin vient une explicitation <strong>du</strong> sujet réel par l'énumération femmes, vieillards ou enfants.<br />
qu'un exemple:<br />
Pour ce qui concerne l'emploi <strong>de</strong> il <strong>de</strong>vant les verbes intransitifs, nous n'avons relevé<br />
57. Alors il lui vint une solution désespérée. ( 260)<br />
Mais manquer qui est un verbe a la fois transitif et intransitif se trouve dans ce même emploi!<br />
58. Guillemette Maugerepuis, regar<strong>de</strong> ce mufle <strong>de</strong> taureau, il ne lui manque que <strong>de</strong>s<br />
cornes (257)<br />
En <strong>de</strong>rnier lieu, il faut mentionner l'emploi dans lequel le pronom il gère les verbes<br />
pronominaux impersonnels.<br />
Exemples:<br />
59. Les écoliers se turent. Puis il se fit un grand remue - ménage, ...(247)<br />
60. Alors il se fit autour <strong>de</strong> l'étrange personnage un cercle <strong>de</strong> terreur et <strong>de</strong> respect<br />
...(259)<br />
61. ... il s'était levé une fumée, une vapeur pour ainsi dire...(269)<br />
Puis on compte parmi les emplois <strong>de</strong> il non personnel son rôle <strong>de</strong> sujet dans le<br />
présentatif il y a et sa variante stylistique il est.<br />
Exemples: Il y a:<br />
62. Il n'y avait <strong>de</strong> meuble propre au sommeil qu'un assez long coffre <strong>de</strong> bois, (277)<br />
63. Il y a dans la chapelle <strong>de</strong> ce collège <strong>du</strong> bois <strong>de</strong> la vraie croix, (339)<br />
64. Je voudrais sortir d'ici, monsieur. J'ai froid, j'ai peur, et il y a <strong>de</strong>s bêtes qui me<br />
montent le long <strong>du</strong> corps (351)<br />
65. Il y avait une lumière à une fenêtre d'un rez-<strong>de</strong>-chaussée (364)<br />
66. Il y a encore un coquin d'arbre qu'on appelle le luxurieux (400)<br />
Il est:
34<br />
67. Il est peut-être d'autres lecteurs qui n'ont pas trouvé inutile d'étudier la pensée<br />
d'esthétique et <strong>de</strong> philosophie cachée dans ce livre, (242)<br />
68. Il n'est pas besoin <strong>de</strong> nous arrêter pour conter la chose (312)<br />
Enfin, il y a le il sujet qui s'emploie pour dire l'heure:<br />
69. il était midi (352)<br />
Le nom ou groupe <strong>nominal</strong><br />
Ce n'est pas <strong>notre</strong> première fois d'étudier le nom ou le groupe <strong>nominal</strong> dans ce travail.<br />
Ce qui nous préoccupe dans ce palier, c'est le rôle <strong>du</strong> nom propre ou commun ou d‟ un<br />
groupe <strong>nominal</strong> en tant que sujet d'une phrase. Les exemples qui seront discutés ci-dissous<br />
comportent trois propositions ayant <strong>de</strong>s noms propres comme sujet et cinq phrases dont les<br />
sujets sont <strong>de</strong>s groupes nominaux.<br />
Les trois phrases a nom propre sujet sont les suivantes:<br />
70. Gringoire se boucha les oreilles (263).<br />
71. Clau<strong>de</strong> Frollo avait été <strong>de</strong>stiné dès l'enfance par ses parents à l'état ecclésiastique<br />
(N-D, P. 289)<br />
72. Phoebus se mit donc assez promptement l'esprit en repos sur la charmeresse<br />
Esmeralda (356)<br />
Pour ce qui concerne les groupes nominaux sujet, le plus simple est celui-ci:<br />
73. L'insolence était rare, et personne ne s'en était aperçu au premier moment,<br />
l'attention étant tournée ailleurs (254)<br />
Dans les <strong>de</strong>ux propositions en question, les noms communs sujet sont déterminés par l'article<br />
défini féminin singulier élidé.<br />
Puis nous avons un nom sujet à <strong>de</strong>ux déterminants:<br />
74. Les <strong>de</strong>ux amis se mirent en routes vers la Pomme d'Eve (338)
35<br />
Notez en premier lieu l'article défini masculin singulier et le numéral cardinal, l'un indiquant<br />
le nom sujet est au pluriel et l'autre donnant le chiffre exact <strong>de</strong> cette pluralité.<br />
Ensuite, nous présentons <strong>de</strong>ux phrases ayant chacune un sujet qualifié par un épithète:<br />
75. La pauvre cigale s'arrêta court (263)<br />
76. Cette observation concluante parut dissiper tous les doutes <strong>de</strong> Gringoire (346)<br />
A partir d'ici, le sujet connaîtra <strong>de</strong> plus amples analyses. Il sera présenté <strong>de</strong> façon à<br />
montrer les beautés <strong>de</strong> la langue et l'art <strong>de</strong> Hugo en ce qui concerne la combinaison <strong>de</strong>s mots<br />
pour former <strong>de</strong>s phrases.<br />
Sujet pluriel ayant un seul verbe<br />
En premier lieu, nous étudierons le sujet pluriel ayant un seul verbe. A part l'analyse<br />
en fonction que nous ferons, nous indiquerons également comment le sujet <strong>de</strong> chaque phrase<br />
est construit.<br />
Exemples;<br />
77. Les grands-blancs, les petits blancs, les targes, les liards a l'aigle pleuvaient (263)<br />
78. Gringoire eut voulu répondre; la stupéfaction, la colère, l'indignation lui otèrent la<br />
parole (256)<br />
Les noms qui constituent les sujets <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phrases ci-<strong>de</strong>ssus sont juxtaposés au moyen <strong>de</strong>s<br />
virgules. Ces <strong>de</strong>ux exemples diffèrent un peu <strong>de</strong>s sujets en énumération. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas,<br />
il s'agit d'une accumulation <strong>de</strong> noms sans article. Dans la phrase 79, les termes <strong>du</strong> sujet sont<br />
séparés par une virgule et la conjonction <strong>de</strong> coordination et:<br />
79. Bourgeois, écoliers et basochiens s'étaient mis à l'oeuvre (256)<br />
Il y a <strong>de</strong> quoi attirer l'attention dans le sujet <strong>de</strong> la phrase suivante:<br />
80. Homme, femme, bêtes, âge, sexe, santé, maladies, tout semblait être en commun<br />
parmi ce peuple. (269)
36<br />
Comme on le voit, le sujet est une énumération comme le précé<strong>de</strong>nt. Mais entre le sujet et le<br />
verbe <strong>de</strong> la phrase il y a le pronom indéfini tout, qui résume tous les noms énumérés. Il fait<br />
plus que résumer les éléments <strong>du</strong> sujet, il régit le verbe, et puisque ce pronom est au singulier,<br />
le verbe aussi est au singulier, ce qui est différent <strong>de</strong> l'exemple précé<strong>de</strong>nt dont le verbe est au<br />
pluriel.<br />
Nous avons relevé aussi <strong>de</strong>s phrases dont les sujets sont <strong>de</strong>s pronoms :<br />
81. Il haussa la voix : - Ma<strong>de</strong>moiselle!<br />
Elle ne paraissait pas l‟entendre (275).<br />
82. Je ne t‟aime pas, mon Phoebus! … Je suis à toi. … Je serai la plus fière et la<br />
plus joyeuse <strong>de</strong>s femmes (343).<br />
Inversion <strong>du</strong> sujet<br />
En <strong>de</strong>uxième lieu, il faudrait noter le comportement <strong>du</strong> sujet inversé et les<br />
circonstances dans lesquelles il subit l'inversion. Dans un premier temps, voyons une<br />
inversion emphatique:<br />
83. Le grand escalier, dis-je, ruisselait incessamment dans la place<br />
V S<br />
comme une casca<strong>de</strong> dans un lac (244)<br />
L'intervention <strong>de</strong> ce dis-je dans la phrase est très importante. Mais voyons ce qui a préparé<br />
cette emphase. A partir <strong>de</strong> la page 243 Hugo évoque combien il y a <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> à la<br />
grand‟salle. Notez les <strong>syntagme</strong>s et proposition suivants, inter alia: La foule <strong>de</strong>s bourgeois et<br />
<strong>de</strong>s bourgeoises; le peuple affluait; la place <strong>du</strong> palais, encombrée <strong>de</strong> peuple, ... Au début <strong>de</strong><br />
la page 244, l‟évocation atteint son sommet. L'écrivain arrive à rendre vive sa <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s<br />
événements autour <strong>de</strong> la grand'salle. Il arrive certainement à attirer l'attention <strong>du</strong> lecteur. Sans
37<br />
aucun doute, le bon lecteur ne lira pas le roman sans remarquer cette inversion. De la, on peut<br />
dé<strong>du</strong>ire que cette inversion emphatique est efficace.<br />
Ce qui nous intéresse dans les phrases suivantes est la variété <strong>de</strong>s structures dans<br />
lesquelles se trouvent les inversions:<br />
84. Au centre <strong>du</strong> côté oriental <strong>de</strong> la place, s'élevait une lour<strong>de</strong> et hybri<strong>de</strong> construction<br />
formée <strong>de</strong> trois logis juxtaposés (261)<br />
85. mais dans ses yeux enfoncés éclataient une jeunesse extraordinaire, une vie<br />
ar<strong>de</strong>nte, une passion profon<strong>de</strong> (262)<br />
86. et <strong>de</strong> toute cette foule effervescente s'échappait, comme la vapeur <strong>de</strong> la fournaise,<br />
une rumeur aigre, aiguë, acérée, sifflante, comme les ailes d'un moucheron (257).<br />
Sans aller dans tous les détails <strong>de</strong>s GN <strong>de</strong>s phrases 82 et 83, on peut résumer la structure <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux phrases en CCL + V + S. Cette inversion est ce qui résulte lorsqu'on met un<br />
circonstant en tête <strong>de</strong> phrase. Pour ce qui concerne la structure <strong>de</strong> la phrase 84 elle est plus<br />
compliquée. Un complément circonstanciel <strong>de</strong> lieu est suivi d'un verbe qui précè<strong>de</strong> un<br />
complément circonstanciel <strong>de</strong> comparaison construit <strong>de</strong>vant le sujet <strong>de</strong> la proposition.<br />
Aussi faut-il étudier une inversion <strong>du</strong>e peut-être à la présence d'une proposition<br />
incise. Notez bien que l'inversion ne se présente pas dans la proposition principale mais au<br />
niveau <strong>de</strong> la proposition incise 4 .<br />
87. Des feux, autour <strong>de</strong>squels fourmillaient <strong>de</strong>s groupes étranges, y brillaient ça et là<br />
(269)<br />
Avant d'analyser la construction inversée, nous mettons à part la proposition principale Des<br />
feux y brillaient ça et là. Observons maintenant la structure inversée:<br />
autour <strong>de</strong>squels fourmillaient <strong>de</strong>s groupes étranges<br />
Comp. cir. <strong>de</strong> lieu V Sujet inversé
38<br />
87a. Des feux y brillaient ça et là, <strong>de</strong>s groupes étranges fourmillaient autour <strong>de</strong> ces<br />
feux.<br />
A partir <strong>de</strong> là, on peut gra<strong>du</strong>er jusqu'à avoir la phrase :<br />
87b. Des groupes étranges fourmillaient autour <strong>de</strong>s feux qui y brillaient ça et là.<br />
A vrai dire, on ne sait pourquoi Hugo a choisi la structure inversée. Cette question est<br />
pertinente étant donné que la structure inversée <strong>du</strong> texte n'est pas plus économique que celle<br />
qui ne contient pas l'inversion. En plus, pour l'apprenant <strong>de</strong> langue, la structure non inversée<br />
serait plus facile à saisir. Mais louons tout <strong>de</strong> même le génie <strong>de</strong> Hugo et sachons aussi qu'il a<br />
écrit pour l'élite <strong>de</strong> son siècle.<br />
Encore faut-il voir un autre exemple d'inversion. Ici, il y a trois propositions<br />
juxtaposées, chacune comportant un sujet et un verbe inversés:<br />
88. Au <strong>de</strong>là verdoyaient les prés, au <strong>de</strong>là s'enfuyaient les routes,<br />
V S V S<br />
le long <strong>de</strong>squelles traînaient encore quelques maisons <strong>de</strong> faubourg(283)<br />
V S<br />
Il faudrait ajouter le numéro qui suit aux cas d'inversion dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris<br />
<strong>de</strong> Victor Hugo. Cette fois-ci, réfléchissons sur l'inversion dans le discours direct. Certains<br />
exemples que nous citons se trouvent dans les grammaires 5 . Cet exemple est un cas<br />
d'inversion dans l'interrogation directe.<br />
89. Ces coquins peuvent-ils continuer leur farce? Demanda le bailli. (255)<br />
Notez tout d'abord la complexité <strong>de</strong> l'interrogation. Notez aussi que la phrase possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
sujets, un nom et un pronom personnel. Le GN est repris par le pronom personnel inversé.<br />
Mais faut-il dire que l'inversion est nécessaire pour que la phrase <strong>de</strong>vienne interrogative.<br />
Notez enfin que c'est en reprenant le sujet par le pronom personnel que s'effectue l'inversion.<br />
D'autres cas d'inversion dans le cadre <strong>du</strong> discours direct sont les suivants.
90. Non, non, crièrent tous les écoliers. A bas le mystère! à bas!(255)<br />
V S<br />
39<br />
91. Vous êtes le seul, reprit Gringoire, qui ayez convenablement écouté la pièce<br />
(258)<br />
V S<br />
Hormis l'inversion dans le discours direct, il sera vu aussi l'inversion dans les phrases<br />
commençant par un adverbe ou une location adverbiale 6 . Dans cet emploi, l'adverbe, mis en<br />
tête, précè<strong>de</strong> le verbe et le sujet.<br />
Exemple:<br />
92. a u s s i se h â t a - t - il d e s ' a p p r o c h e r d u<br />
Adv. Pron. pers. V Embr. S<br />
accompagnant le verbe d'inversion<br />
feu <strong>de</strong> joie qui brillait magnifiquement au milieu <strong>de</strong> la place (261).<br />
93. Aussi présentait - elle un aspect respectable lorsqu'elle<br />
Adverbe V S<br />
arrive en Grève (263).<br />
94. Enfin venait la basoche, avec ses mais couronnés <strong>de</strong> fleurs(264)<br />
Adverbe V S<br />
L'exemple suivant est un cas d'inversion <strong>du</strong> sujet dans une phrase <strong>du</strong> type impératif:<br />
95. Monseigneur, répondit Guillaume Rym, contentons-nous d'avoir échappé à la<br />
moitié <strong>de</strong> la comédie (255)<br />
Avez-vous remarqué que le verbe est au mo<strong>de</strong> impératif, malgré l'absence d'un point<br />
d'exclamation. On est soulagé que le pronom sujet nous accompagne le verbe. Quelquefois il<br />
est absent et lorsque cela arrive, c'est la forme <strong>du</strong> verbe qui indique la personne <strong>du</strong> sujet.
40<br />
Voyons en plus l'inversion avec un mot interrogatif placé en tête <strong>de</strong> phrase avant le<br />
verbe. Cet emploi se trouve dans Le Bon Usage (p.177).<br />
Exemples:<br />
96. comment la trouvez - vous? (258)<br />
Adv. interrogatif V S<br />
97. Qu' as-tu à dire pour ta défense? (270)<br />
Adv. Interro. V S<br />
98. Comment la gagnez - vous, votre vie? (374)<br />
Adv. Interro. V S<br />
Il est question maintenant d'un seul cas d'inversion complexe dans une tour qui<br />
battrait l'imagination <strong>du</strong> linguiste mo<strong>de</strong>rne:<br />
99. ... et sur ce brancard resplendissait, crossé, chapé, mitré, le nouveau pape <strong>de</strong>s fous,<br />
le sonneur <strong>de</strong> cloches <strong>de</strong> Notre-Dame, Quasimodo le Bossu (264).<br />
Le sujet <strong>de</strong> la phrase est le nouveau pape <strong>de</strong>s fous. Il est mis en sandwich entre <strong>de</strong>ux séries<br />
d'appositions:<br />
1ère série: crossé, chapé, mitré<br />
2ème série: le sonneur <strong>de</strong> cloches <strong>de</strong> Notre-Dame, Quasimodo le Bossu.<br />
Le verbe <strong>de</strong> la proposition est resplendissait, qui précè<strong>de</strong> la première série d'appositions. Il<br />
reste à savoir si cette inversion est <strong>du</strong>e à un souci <strong>de</strong> mettre en relief le verbe et la première<br />
série d'appositions.<br />
Enfin, traitons l'inversion en formule liturgique.<br />
100. Ainsi soit - il, dit le poète (271).<br />
V S
41<br />
Cette formule figée est utilisée par les prêtres à la fin <strong>de</strong>s prières. Elle est sans doute<br />
empruntée par l'auteur. Normalement, elle suscite l'Amen en choeur <strong>de</strong>s participants à la<br />
messe ou au culte.<br />
Sujet à plusieurs verbes<br />
En troisième lieu, il sera étudié le sujet singulier ou pluriel gérant plusieurs verbes. A<br />
cause <strong>de</strong> la diversité en construction, les sujets en question seront analysés un à un. Pour<br />
commencer, nous présentons un seul sujet indéfini, masculin et singulier régissant quatre<br />
verbes pronominaux juxtaposés:<br />
101. Chacun s'arrangea, se posta, se haussa, se groupa (247)<br />
S<br />
Puis, il y a ce pronom démonstratif neutre déterminé qui est en fonction <strong>de</strong> sujet et<br />
qui dirige trois verbes juxtaposés :<br />
102. Tout cela allait, venait, criait (269)<br />
S<br />
A part le complément circonstanciel <strong>de</strong> lieu qui suit le sujet et les compléments<br />
d'objet direct qui se trouvent <strong>de</strong>rrière chacun <strong>de</strong>s trois verbes, la phrase ci-après est similaire<br />
aux <strong>de</strong>ux précé<strong>de</strong>ntes:<br />
103. Coppenole <strong>de</strong> sa place ordonnait tout, dirigeait tout, arrangeait tout (257)<br />
S<br />
Mais dans la phrase suivante il s'agit d'un sujet à <strong>de</strong>ux verbes coordonnés.<br />
104. mais les applaudissements éclatèrent et couvrirent la morose exclamation (262)<br />
S<br />
La phrase suivante présente le même sujet répété <strong>de</strong>vant ses trois verbes:
105. Elle dansait, elle tournait, elle tourbillonnait sur un vieux tapis<br />
S S S<br />
<strong>de</strong> Perse.(262)<br />
42<br />
Dans la phrase 106 (ci-<strong>de</strong>ssous), il y a ellipse, c'est-à-dire la non - expression <strong>du</strong><br />
pronom personnel sujet avant les <strong>de</strong>uxième et troisième verbes <strong>de</strong> le phrase. C'est le contraire<br />
<strong>de</strong> ce qui a été fait au numéro 105:<br />
106. Il fit un bond jusqu'au prêtre, le regarda, et tomba à genoux. (264)<br />
A la même page <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris, on trouve une autre phrase qui se comporte<br />
<strong>de</strong> la même manière que la phrase 106 . Mais chacun <strong>de</strong>s trois verbes <strong>de</strong> la phrase est précédé<br />
par un complément d'objet indirect et suivi d'un complément d'objet direct.<br />
Exemple :<br />
107. Le prêtre lui arracha sa tiare, lui brisa sa crosse, lui lacéra sa chape <strong>de</strong> clinquant.<br />
(264).<br />
Dans la phrase 108 il y a également ellipse <strong>de</strong>vant les <strong>de</strong>uxième et troisième verbes. Mais les<br />
trois verbes <strong>de</strong> la phrase possè<strong>de</strong>nt chacun un complément. Le premier possè<strong>de</strong> un<br />
complément circonstanciel <strong>de</strong> manière, les <strong>de</strong>uxième et troisième possè<strong>de</strong>nt chacun un<br />
complément d'objet direct:<br />
est celui-ci :<br />
108. Quasimodo reste à genoux, baissa la tête et joignit les mains (269)<br />
Un <strong>de</strong>rnier exemple avant <strong>de</strong> terminer cette discussion <strong>de</strong>s sujets à plusieurs verbes<br />
109. Ce n'est plus qu'une masse <strong>de</strong> vibrations sonores qui se dégage sans cesse <strong>de</strong>s<br />
innombrables clochers, qui flotte, on<strong>du</strong>le, bondit, tourbillonne sur la ville, ...(288)
43<br />
Le sujet <strong>de</strong> la phrase complexe est un nom collectif à complément <strong>de</strong> nom: une masse <strong>de</strong><br />
vibrations sonores. Le sujet collectif régit plusieurs verbes conjugués au singulier :<br />
une masse ...qui se dégage<br />
qui flotte<br />
on<strong>du</strong>le<br />
bondit<br />
tourbillonne<br />
Après les <strong>de</strong>ux premiers verbes cesse l'emploi <strong>du</strong> relatif qui <strong>de</strong>vant les autres verbes. On peut<br />
donc parler d'ellipse ou <strong>de</strong> suppression <strong>du</strong> relatif.<br />
En gros, sur les sujets ayant plusieurs verbes, il faut noter l'absence <strong>de</strong>s conjonctions<br />
<strong>de</strong> coordination dans certains cas (cf. les phrases 101, 102, et 103). L'ellipse <strong>du</strong> sujet <strong>de</strong>vant<br />
les verbes est également présent comme dans les phrases 106, 108 et 109.<br />
Reprise ou mise en valeur <strong>du</strong> sujet<br />
En quatrième lieu, il sera question <strong>du</strong> sujet mis en relief ou présenté <strong>de</strong> façon à le<br />
singulariser. Le sujet sera vu également en emploi emphatique. Les outils permettant ces<br />
emplois et les mécanismes permettant la mise en relief feront l'objet <strong>de</strong> ce sous-titre.<br />
Le premier exemple porte sur l'emphase:<br />
110. Ses acteurs, talonnés par lui, n'avaient pas discontinué <strong>de</strong> débiter sa comédie, et<br />
lui n'avait pas discontinué <strong>de</strong> l'écouter (259)<br />
On a dans la <strong>de</strong>uxième proposition <strong>de</strong> l'exemple un lui naturellement tonique et par là même<br />
emphatique, qui remplace un il qui serait inaccentué dans la même position.<br />
Dans la phrase complexe suivante, c'est la <strong>de</strong>rnière proposition qui nous préoccupe.
44<br />
111. Il les tenait sans cesse attachés sur la bohémienne, et tandis que la folle jeune<br />
fille <strong>de</strong> seize ans dansait et voltigeait, au plaisir <strong>de</strong> tous, sa rêverie à lui, semblait<br />
<strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plus en plus sombre. (262)<br />
Dans cette proposition, c'est le <strong>syntagme</strong> à lui que nous considérons. Elle constitue une<br />
adjonction au nom noyau sujet sa rêverie,; à lui est en emploi emphatique, présenté sous<br />
forme <strong>de</strong> réitération. Il est équivalent à la sienne qui est un pronom possessif.<br />
sujet.<br />
C'est dans une phrase comme la suivante qu'on sent le plus l'effet d'un lui reprenant le<br />
112. Mais le pauvre sourd entendait, lui.(369)<br />
C'est dans une phrase <strong>de</strong> ce genre qu'on sait combien la pro<strong>nominal</strong>isation est économique.<br />
Deux choses expliquent l'efficacité <strong>de</strong> ce pronom: la segmentation, ren<strong>du</strong>e possible par la<br />
ponctuation, et l'accent.<br />
Après l'emphase vient la reprise. A part le groupe <strong>nominal</strong> sujet, d'autres mots sont<br />
employés dans la phrase pour rendre plus clair le sens <strong>du</strong> sujet. Dans la phrase 113, le sujet<br />
est repris avec une précision <strong>du</strong> nombre <strong>du</strong> sujet en termes cardinaux. Notez la postposition<br />
<strong>de</strong> l'élément <strong>de</strong> reprise:<br />
113. Elles <strong>de</strong>meuraient toutes <strong>de</strong>ux à Reims ... (312)<br />
S élément <strong>de</strong> reprise<br />
La reprise dont on témoigne dans la phrase 114 a lieu avant le verbe, immédiatement<br />
après le premier groupe <strong>nominal</strong> sujet. C'est manifestement un cas métalinguistique<br />
employant un moyen lexique, qui ai<strong>de</strong> certainement la compréhension <strong>de</strong> la phrase. Il est<br />
certain donc que la reprise <strong>du</strong> premier groupe <strong>nominal</strong> par un autre sert à expliciter le<br />
premier. Voilà ci-<strong>de</strong>ssous le sujet repris dans un pattern pas compliqué:<br />
114. Malheureusement, tous les brouillons c'était le public (259)<br />
GN 1 Présentatif + GN 2
45<br />
La structure <strong>de</strong> l'exemple suivant n'est pas plus compliquée que la précé<strong>de</strong>nte.<br />
115. Que voulez-vous <strong>de</strong> moi, mesdamoiselles? Demanda-t-il avec empressement:<br />
- Oh! rien, dit Liénar<strong>de</strong> toute confuse: c'est ma voisine Gisquette la Gencienne qui<br />
veut vous parler. (249)<br />
Notons tout <strong>de</strong> suite les outils grammaticaux présentant ou mettant en ve<strong>de</strong>tte le sujet: C'est ...<br />
qui. La structure est la suivante.<br />
C'est + Groupe <strong>nominal</strong> sujet + qui<br />
Outils <strong>de</strong> présentation<br />
Le GN sujet est présenté entre les <strong>de</strong>ux termes <strong>du</strong> présentatif. C'est exactement ce qu'on a<br />
dans la première partie <strong>de</strong> la phrase suivante, seulement le premier terme <strong>du</strong> présentatif est au<br />
passé:<br />
116. Seulement ici c'était Clau<strong>de</strong> qui était <strong>de</strong>bout et l'obélisque qui était couché;<br />
(363)<br />
Pour ce qui concerne la phrase enchassée, le premier terme <strong>du</strong> présentatif est effacé.<br />
présentation:<br />
Nous présentons une autre phrase semblable au numéro 113 ci-<strong>de</strong>ssus:<br />
117. C'était le passeur aux vaches qui prenait sa part <strong>de</strong>s réjouissances <strong>du</strong> jour...(260)<br />
Maintenant, nous traitons un exemple avec c'était ... que comme termes <strong>de</strong><br />
118. C'était un égal que ce chaussetier, qui venait <strong>de</strong> tenir tête à monsieur le Cardinal!<br />
(254)<br />
Le présentatif encadre un groupe <strong>nominal</strong> qui n'est pas le sujet <strong>de</strong> la phrase. Le sujet réel ce<br />
chaussetier suit le présentatif mais le pronom relatif qui vient reprendre le sujet après une
46<br />
virgule. En fin <strong>de</strong> compte, on peut dire que les termes <strong>de</strong> la présentation <strong>du</strong> sujet sont c'était ...<br />
que, qui.<br />
sous-titre.<br />
Quatre exemples mettant en évi<strong>de</strong>nce l'emphase et la mise en relief vont clore ce<br />
Premier exemple:<br />
119. Cet homme, ce téméraire, c'était le personnage au front chauve, qui, le moment<br />
auparavant, mêlé au groupe <strong>de</strong> la bohémienne, avait glacé la pauvre fille <strong>de</strong> ses<br />
paroles <strong>de</strong> menace et <strong>de</strong> haine. (264)<br />
Le groupe <strong>nominal</strong> sujet qui gère le <strong>syntagme</strong> verbal avait glacé, c'est cet homme auquel est<br />
apposé le groupe <strong>nominal</strong> ce téméraire, qui est une sorte d'emphase. Puis, HUGO présente<br />
une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l'homme à l'ai<strong>de</strong> <strong>du</strong> présentatif.<br />
Deuxième exemple:<br />
120. C'est une greffe qui survient, une sève qui circule, une végétation qui<br />
reprend.(279)<br />
Ce qui retient l'intérêt dans la présente phrase, c'est non seulement la beauté <strong>de</strong> la<br />
construction mais aussi la symétrie <strong>de</strong>s trois propositions relatives et le mécanisme<br />
d'enchaînement. Pour ce qui concerne l'analyse, il y a d'abord le présentatif c'est utilisé une<br />
fois, qui encadre avec le relatif qui le sujet <strong>de</strong> chaque proposition relative. Il est à remarquer,<br />
en plus que les trois sujets sont féminins et singuliers.<br />
Troisième exemple:<br />
121. Elle, non moins pâle et non moins statue, elle s'était à peine aperçue qu'on lui<br />
avait mis en main un lourd cierge <strong>de</strong> cire jaune allumé; (360)<br />
Le premier pronom personnel féminin singulier elle, segmenté, ne régit aucun verbe. Il est<br />
plutôt en emploi emphatique. Ce pronom précè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s adjectifs qui lui sont apposés. Après<br />
vient un autre pronom personnel sujet qui comman<strong>de</strong> un verbe conjugué.
Dernier exemple:<br />
47<br />
122. Notre mari vous a-t-il conté le malheur, ma<strong>de</strong>moiselle la Boudraque? (264)<br />
Dans cette phrase il s'agit <strong>de</strong> la reprise <strong>du</strong> sujet par le pronom personnel il dans l'interrogation<br />
directe.<br />
Sujet à divers éléments<br />
Il a été vu dans le palier précé<strong>de</strong>nt le sujet mis en relief, repris, ou en emploi<br />
emphatique. Mais hormis l'accent mis sur le sujet il peut être enrichi. C'est ce que nous<br />
appelons sujet à divers éléments. Certains noms noyaux en fonction <strong>de</strong> sujet se complètent<br />
par <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> nom intro<strong>du</strong>its par diverses prépositions. Il y a même <strong>de</strong>s sujets dont<br />
les sens sont précisés par plus d'un complément <strong>de</strong> nom. Certaines autres phrases ont pour<br />
sujet <strong>de</strong>s propositions entières. D'autres phrases encore ont <strong>de</strong>s sujets qualifiés par <strong>de</strong>s<br />
épithètes courtes ou longues.<br />
Nous commençons par les groupes nominaux sujet complétés par un ou plusieurs<br />
compléments <strong>de</strong> nom. Les GN complétés par <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> nom intro<strong>du</strong>its par la<br />
préposition <strong>de</strong> viennent en tête. Notez que <strong>de</strong>s barres obliques séparent les noms noyaux <strong>de</strong><br />
leurs compléments.<br />
Exemples:<br />
123. Un éclat <strong>de</strong> rire / <strong>de</strong> tous les écoliers accueillit le nom malencontreux <strong>du</strong> pelletier<br />
fourreur <strong>de</strong>s robes <strong>du</strong> roi. (246)<br />
Le nom noyau <strong>de</strong> la phrase 123 n'est pas éclat. Dans le contexte, on ne veut pas dire un éclat<br />
<strong>de</strong> tous les écoliers mais un éclat <strong>de</strong> rire <strong>de</strong> tous les écoliers. Sémantiquement, c'est un éclat<br />
<strong>de</strong> rire qui est acceptable, cela parce que c'est un mot composé. Les quatre monèmes font<br />
ensemble une unité <strong>de</strong> sens.<br />
124. L'arrivée / <strong>de</strong>s illustres conviés ne lui avait nullement fait lâcher prise, (254).
48<br />
125. La nouveauté / <strong>de</strong> cette scène singulière excita une telle rumeur <strong>de</strong> folie et <strong>de</strong><br />
gaieté (...) que le cardinal ne tarda pas à s'en apercevoir; (254)<br />
126. Le brutal monologue / <strong>de</strong> l'huissier cessa pourtant; (256)<br />
127. Douze officiers / <strong>de</strong> la confrérie / <strong>de</strong>s fous l'enlevèrent sur leurs épaules; (259)<br />
La phrase 127 contient <strong>de</strong>ux compléments <strong>de</strong> nom. Le <strong>de</strong>uxième complète le premier mais<br />
les <strong>de</strong>ux n'ont qu'un référent.<br />
en:<br />
Le complément <strong>de</strong> nom <strong>du</strong> sujet <strong>de</strong> la phrase suivante est intro<strong>du</strong>it par la préposition<br />
128. Toute la petite cour / en soutane s'extasia sur le jeu <strong>de</strong> mots. (255)<br />
Il est dit que le sujet d'une proposition ou d'une phrase est le groupe <strong>nominal</strong> qui se<br />
trouve à gauche <strong>du</strong> verbe (dans l'ordre GVO), quelle que soit sa longueur. Le sujet <strong>de</strong> la<br />
phrase ci-après compte trois parties reconnaissables: le nom noyau <strong>du</strong> sujet, un premier<br />
complément <strong>de</strong> ce nom et un <strong>de</strong>uxième complément disant oû se trouve la vitre brisée:<br />
129. Une vitre brisée / à la jolie rosace / au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la porte laissa un libre cercle <strong>de</strong><br />
pierre par lequel il fut convenu que les concurrents passeraient la tête. (257)<br />
Il faudrait exploiter la suite <strong>de</strong> la phrase 130 qui présente un groupe <strong>nominal</strong> assez<br />
intéressant <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> ses constituants:<br />
130. Une espèce <strong>de</strong> joie amère et dédaigneuse vint s'épanouir sur la face morose <strong>du</strong><br />
cyclope, ... (259)<br />
Une espèce <strong>de</strong> détermine en quelque sorte le nom noyau joie qui a pour épithète <strong>de</strong>ux<br />
adjectifs qualificatifs.<br />
Voyons maintenant <strong>de</strong>ux propositions en fonction <strong>de</strong> sujet. Les <strong>de</strong>ux sont <strong>de</strong>s<br />
propositions relatives.<br />
131. Celui qui fait le plus lai<strong>de</strong>, à l'acclamation <strong>de</strong> tous, est élu pape; voilà.(256).
132. Tout ce qui restait dans la salle se précipita aux fenêtres,... (259)<br />
49<br />
Nous avons vu jusqu'ici les différentes espèces et formes <strong>du</strong> groupe <strong>nominal</strong>. Il a été<br />
mentionné également les fonctions essentielles à la phrase. Aussi presque tous les types <strong>de</strong><br />
<strong>syntagme</strong>s remplissant la fonction <strong>de</strong> sujet ont été étudiés. Ont été étudiés les particules et les<br />
pronoms personnels sujet. Après, il a été question <strong>du</strong> sujet en construction impersonnelle.<br />
Puis après, nous avons examiné le groupe <strong>nominal</strong> en tant que sujet. Ensuite, on a vu le<br />
comportement <strong>du</strong> sujet pluriel régissant un seul verbe. Le palier suivant a porté sur le sujet<br />
inversé. Aussi on n'a pas oublié le sujet gouvernant plusieurs verbes. Ce sous-titre est ce qui a<br />
con<strong>du</strong>it à la mise en relief <strong>du</strong> sujet. Le sujet à plusieurs éléments a clôturé l'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> sujet.<br />
D'ici, il est naturel qu'on passe au complément d'agent.<br />
1.4.2 La Fonction Complément d'Agent <strong>du</strong> Verbe Passif<br />
Comme l'indique le nom, c'est un groupe <strong>nominal</strong> qui contient un nom noyau qui était<br />
sujet d'une phrase active. Dans ladite phrase active le <strong>syntagme</strong> en question était en tête <strong>de</strong><br />
phrase, en position <strong>de</strong> sujet. Mais lorsque la phrase active est transformée à la voix passive,<br />
son complément d'objet direct <strong>de</strong>vient sujet <strong>de</strong> la nouvelle phrase, tandis que l'ancien sujet se<br />
met à la fin <strong>de</strong> la phrase, intro<strong>du</strong>it soit par la préposition par soit par <strong>de</strong>. Si on veut savoir<br />
dans une telle phrase passive celui ou ce qui fait l'action exprimée par le verbe 7 <strong>de</strong> la phrase,<br />
il suffira <strong>de</strong> poser la question par qui? ou par quoi? Il n'y a que le complément d'agent <strong>du</strong><br />
verbe passif qui répond à ces questions-là.<br />
L'étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> complément d'agent vient immédiatement après celle <strong>du</strong> sujet et avant<br />
celles <strong>de</strong>s autres compléments non pas à cause <strong>de</strong> sa place dans la phrase ni à cause <strong>de</strong> sa<br />
structure, mais parce que c'est la fonction la plus apparentée à celle <strong>du</strong> sujet.<br />
Les exemples suivants suffiront pour illustrer cette fonction.
50<br />
133. Pen<strong>du</strong> par la populace pour attendre, pen<strong>du</strong> par le cardinal pour n'avoir pas<br />
atten<strong>du</strong>, il ne voyait <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés qu'un abîme,...(248)<br />
Cette phrase surcomposée peut être divisée en trois propositions. Les <strong>de</strong>ux premières sont<br />
<strong>de</strong>s propositions participiales (subordonnées) tandis que la troisième est la proposition<br />
principale. A la tête <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux propositions participiales, après le participe passé<br />
passif se trouve un complément d'agent intro<strong>du</strong>it par la préposition par.<br />
134. Il ne marchait qu'entouré d'une petite cour d'évêques et d'abbés <strong>de</strong> haute lignée,<br />
...(252)<br />
Pour faciliter l'analyse, nous divisons la phrase en <strong>de</strong>ux propositions<br />
134a. Le cardinal marchait.<br />
134b. Une petite cour d'évêques et d'abbés <strong>de</strong> haute lignée l'entourait.<br />
Notez que le complément d'agent <strong>de</strong> la phrase 134 est <strong>de</strong>venu sujet <strong>de</strong> la phrase 134b.<br />
Dans la phrase 135 (ci-<strong>de</strong>ssous) comme dans 142, le complément d'agent est intro<strong>du</strong>it<br />
par la préposition <strong>de</strong>:<br />
135. Du reste, il était apprécié <strong>du</strong> premier sapeur <strong>de</strong> l'Europe;(252)<br />
Dans la phrase suivante, c'est le comportement <strong>du</strong> verbe dans le processus <strong>de</strong><br />
transformation que l'on veut mettre en relief :<br />
136. Gringoire s'aperçut que sa musique avait été emmenée par la procession <strong>du</strong> pape<br />
<strong>de</strong>s fous (259)<br />
Pour commencer, nous reconstituons les phrases qui étaient avant la transformation à la voix<br />
passive :<br />
136a La procession <strong>du</strong> pape <strong>de</strong>s fous avait emmené la musique <strong>de</strong> Gringoire.<br />
136b Gringoire se l'aperçut.<br />
Dans cette structure <strong>de</strong> départ, le <strong>syntagme</strong> verbal est au plus-que-parfait <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> indicatif.<br />
Le <strong>syntagme</strong> comporte <strong>de</strong>ux verbes: l'auxiliaire conjugué à l'imparfait et le principal au passé
51<br />
composé. Mais dans la transformation, le <strong>syntagme</strong> verbal contient trois verbes; <strong>de</strong>ux<br />
auxiliaires et un passé composé, les <strong>de</strong>ux auxiliaires aidant à mettre le verbe principal au<br />
plus-que -parfait. Mais le temps ne change pas. Nous voulons conclure par là que ni le mo<strong>de</strong><br />
ni le temps ne changent <strong>du</strong> passage <strong>de</strong> la phrase active à la forme passive. Mais ce qui<br />
change, c'est la forme <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong> verbal.<br />
La phrase ci-<strong>de</strong>ssous requiert une différente explication.<br />
137. L'architecture est morte, (...), tuée par le livre imprimé, (304)<br />
Notre analyse vise la proposition participiale intro<strong>du</strong>ite par le participe passé passif tuée et<br />
dont le complément d'agent est intro<strong>du</strong>it par la préposition par. Si on creuse jusqu'à la phrase<br />
<strong>de</strong> départ qui aurait donné la phrase 137 on verra que le verbe tuer serait au passé composé.<br />
On aura donc comme phrase <strong>de</strong> départ Le livre imprimé a tué l'architecture. Dans un rapport<br />
cause ---> conséquence, on ajoutera L'architecture est morte.<br />
A <strong>travers</strong> les exemples traités on remarque que la fonction complément d'agent n'est<br />
pas aussi intéressant que celle <strong>de</strong> sujet. On a vu qu'il n'y a que <strong>de</strong>ux prépositions qui<br />
intro<strong>du</strong>isent les compléments d'agent. En outre, on constate que l'un <strong>de</strong>s traits qui distingue ce<br />
complément <strong>de</strong> la fonction sujet est l'existence <strong>de</strong> la préposition pour l'un et l'absence <strong>de</strong> la<br />
préposition pour l'autre. Mais au niveau <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s qui constituent les <strong>de</strong>ux fonctions, il<br />
n'y a pas <strong>de</strong> différence. Enfin, il a été prouvé dans les phrases exploitées que le complément<br />
d'agent <strong>du</strong> verbe <strong>de</strong>venu passif était sujet <strong>du</strong> même verbe à la voix active.<br />
A partir d'ici nous entrons dans l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s autres compléments <strong>de</strong> la phrase. Pour<br />
commencer, nous allons étudier la notion <strong>de</strong> complément en syntaxe.<br />
1.4.3 La Notion <strong>de</strong> Complément<br />
Peut-on communiquer avec le sujet et le verbe seulement? C'est possible. On peut<br />
même communiquer avec un nom ou un verbe tout seul. Par exemple : « Pierre! », « A
52<br />
table! », « Viens! ». Mais quand il s‟agit <strong>de</strong> préciser les faits qui environnent un événement<br />
ou une situation <strong>de</strong> communication, peut-on communiquer efficacement sans exprimer les<br />
faits <strong>de</strong> la circonstance? Cela est impossible. C'est l'impossibilité d'exprimer une idée<br />
complète avec un seul mot qui a engendré la notion <strong>de</strong> complémentation 8 . Il y a donc le<br />
besoin en parlant et en écrivant <strong>de</strong> fournir tous les détails susceptibles d'ai<strong>de</strong>r la<br />
compréhension chez nos interlocuteurs.<br />
Dans le Nouveau Dictionnaire étymologique et historique <strong>de</strong> Dauzat et al (1964, p.<br />
184) le complément est défini comme "ce qui s'ajoute" ou un élément qui sert à "compléter."<br />
Le Dictionnaire alphabétique et analogique <strong>de</strong> la langue française fournit une définition plus<br />
détaillée: Le complément est « un mot ou une proposition rattaché(e) à un autre mot ou à une<br />
autre proposition, pour en compléter ou en préciser le sens .» (T.1: 857)<br />
Il y a toutes sortes <strong>de</strong> compléments. On a déjà vu le complément d'agent <strong>du</strong> verbe<br />
passif. On verra à partir <strong>de</strong> ce sous-titre d'autres compléments.<br />
La majorité <strong>de</strong>s compléments dépen<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> verbe, sont essentiels à la phrase et<br />
ren<strong>de</strong>nt clair la communication. Dans cette classe se trouvent les compléments d'objet, le<br />
complément d'attribution et certains compléments circonstanciels non retranchables <strong>du</strong> verbe.<br />
Exemple: 138 Nous allons à Paris.<br />
139. Les enfants sont en vacances.<br />
D'autres compléments, quoique dépendant <strong>du</strong> verbe, sont tantôt essentiels tantôt non<br />
essentiels.<br />
Il a été jugé nécessaire <strong>de</strong> dire combien Notre-Dame <strong>de</strong> Paris est riche en<br />
compléments et d'en fournir quelques exemples. Toutes les huit phrases que nous utiliserons<br />
ont plusieurs compléments, qui ren<strong>de</strong>nt vives les <strong>de</strong>scriptions. Une courte analyse ou un petit<br />
commentaire accompagnera chaque phrase.
53<br />
Pour abor<strong>de</strong>r les exemples, il sera présenté une phrase pas très longue ni compliquée<br />
qui contient <strong>de</strong>ux compléments <strong>de</strong> lieu construits l'un à côté <strong>de</strong> l'autre. Le premier est<br />
intro<strong>du</strong>it par la préposition sous et le <strong>de</strong>uxième par la locution prépositionnelle à côté <strong>de</strong>:<br />
140. Qu'est-ce que cela fait qu'une pauvre fille s'abrite sous les<br />
arcs-boutants <strong>de</strong> Notre-Dame à côté <strong>de</strong>s nids d'hiron<strong>de</strong>lle? (375)<br />
CCL 1 CCL 2<br />
Sans même aller voir dans les dictionnaires <strong>de</strong> langue, on voit que le verbe s'abriter reçoit <strong>de</strong>s<br />
CCL intro<strong>du</strong>its par les prépositions mentionnés ci-<strong>de</strong>ssus et même d'autres comme dans.<br />
L'exemple qui suit présente <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> lieu partout. Les quatre prépositions<br />
intro<strong>du</strong>ctrices sont en, à, sous et dans. Voilà la phrase:<br />
141. Et l'on ne parle pas ici seulement <strong>de</strong> ce qui se passe en province, mais <strong>de</strong> ce qui<br />
se fait à Paris, à <strong>notre</strong> porte, sous nos fenêtres, dans la gran<strong>de</strong> ville, dans la ville<br />
lettrée, dans la cité <strong>de</strong> la presse, <strong>de</strong> la parole, <strong>de</strong> la pensée (243)<br />
La phrase s'ouvre avec l'adverbe ici, un CCL non substantive. Après vient en province, un<br />
autre CCL. On fera une distinction entre ceux qui restent. D'abord, il y a un CCL contenant<br />
un nom propre: à Paris. Après, on a <strong>de</strong>ux CCL personnalisés : à <strong>notre</strong> porte, sous nos<br />
fenêtres. Nous disons personnalisés en raison <strong>de</strong> l'emploi <strong>de</strong>s pronoms possessifs <strong>notre</strong> et nos.<br />
Ce fait est d'autant plus évi<strong>de</strong>nt vu l'expression <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux CCL à <strong>travers</strong> <strong>de</strong>s possessions<br />
indivi<strong>du</strong>elles: porte, fenêtres. De là on passe à <strong>de</strong>ux CCL qualifiés par <strong>de</strong>s épithètes: dans la<br />
gran<strong>de</strong> ville et dans la ville lettrée. Le <strong>de</strong>rnier CCL à un nom noyau qui a pour synonyme<br />
Paris, la gran<strong>de</strong> ville, et la ville lettrée. Ce nom, cité, a trois compléments <strong>de</strong> nom qui donnent<br />
davantage <strong>de</strong>s précisions sur la ville <strong>de</strong> Paris.<br />
La phrase suivante présente non seulement un complément circonstanciel <strong>de</strong> lieu<br />
mais aussi <strong>de</strong>s compléments d'objet indirect et un complément circonstanciel <strong>de</strong> manière.<br />
142. Elles (...) parlaient d'elle, <strong>de</strong>vant elle, à elle-même, à haute voix, (325)
Sa structure est la suivante:<br />
S + V + COI + CCL + COI + CC MANIERE.<br />
54<br />
Puis après, nous citons une autre phrase complexe qui contient un nouveau<br />
complément: le complément d'objet direct <strong>du</strong> verbe actif:<br />
143. La curieuse enfant avait détaché le sachet suspen<strong>du</strong> au cou <strong>de</strong><br />
COD CCL<br />
la chèvre l'avait ouvert, et avait vidé sur la natte ce qu'il contenait. (326)<br />
COD CCL<br />
Ce qui marque l'exemple suivant c'est la variation dans les compléments. Il y a sept<br />
compléments. Mais le complément <strong>de</strong> nom ne fait pas partie <strong>de</strong> ces compléments.<br />
144. Seulement, continua Clopin imperturbable, tu seras pen<strong>du</strong> plus tard<br />
avec plus <strong>de</strong> cérémonie, aux frais <strong>de</strong> la bonne ville <strong>de</strong> Paris,<br />
CC Accompagnement CC Moyen C <strong>de</strong> Nom<br />
à un beau gibet <strong>de</strong> pierre, et par les honnêtes gens (271)<br />
CC Lieu C <strong>de</strong> Nom Complément d'Agent<br />
CCTemps<br />
Il faut dire quelques mots seulement sur le complément circonstanciel <strong>de</strong> temps. Il indique un<br />
temps futur, mais pas très loin.<br />
C'est la dédale! dirait-on <strong>de</strong> la phrase que nous avons traité ci-<strong>de</strong>ssous. Mais il n'y a<br />
rien <strong>de</strong> tortueux là-<strong>de</strong>dans. La linguistique mo<strong>de</strong>rne, alimentée par diverses théories, peut<br />
presque tout résoudre en ce qui concerne la structure <strong>de</strong>s langues 9 . La phrase qui suit<br />
comporte comme les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> toutes sortes:<br />
145. Cependant, quand on cherche à recueillir dans sa pensée une<br />
CCL
image totale <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> l'imprimerie jusqu'à nos<br />
COD C <strong>de</strong> Nom C <strong>de</strong> Nom C <strong>de</strong> Nom CC Temps<br />
jours, cet ensemble ne nous parait-il pas comme une immense<br />
55<br />
COI CC Comparaison<br />
construction, appuyée sur le mon<strong>de</strong> entier, à laquelle l'humanité<br />
CC Lieu COI<br />
travaille sans relâche, et dont la tête monstrueuse se perd dans les<br />
CC Manière<br />
brumes profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'avenir? (305)<br />
CC Lieu C. <strong>de</strong> Nom<br />
Dans la phrase que nous venons <strong>de</strong> citer, il y a précisément un complément d'objet direct<br />
complété par une chaîne <strong>de</strong> compléments <strong>de</strong> nom, <strong>de</strong>ux compléments d'objet indirect, un<br />
complément circonstanciel <strong>de</strong> temps, un complément circonstanciel <strong>de</strong> manière, un<br />
complément circonstanciel <strong>de</strong> comparaison, et trois compléments circonstanciels <strong>de</strong> lieu. Le<br />
<strong>de</strong>rnier CCL reçoit un complément <strong>de</strong> nom.<br />
Pour l'analyse, nous considérons tout d'abord le CCL dans sa pensée. La noyau <strong>du</strong><br />
complément est un nom abstrait, et pourtant il constitue un lieu. Nous analysons après le long<br />
groupe <strong>nominal</strong> qui constitue le complément d'objet direct. En vérité, ce COD a quatre<br />
compléments. Le premier est le COD proprement dit: recueillir une image totale. Les trois<br />
groupes <strong>de</strong> mots qui lui sont rattachés sont <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> noms qui complètent ou<br />
précisent le sens <strong>du</strong> nom - COD image. Les trois compléments enchaînés sont intro<strong>du</strong>its<br />
chacun par la préposition <strong>de</strong>. Dans le découpage suivant ils sont numérotés:<br />
145a. Une image totale <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> l'imprimerie<br />
C <strong>de</strong> nom 1 C <strong>de</strong> Nom 2 C <strong>de</strong> Nom 3
56<br />
Nous voyons ensuite le complément circonstanciel <strong>de</strong> temps jusqu'à nos jours. Cela exprime<br />
une époque. Ce que nous examinons maintenant est le complément d'objet indirect nous<br />
inversé. C'est un pronom personnel objet. Il faut voir aussi le <strong>syntagme</strong> adverbial comme une<br />
immense construction. Pour celui-ci, en raison <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> l'adverbe comme, on peut<br />
l'appeler un circonstant marquant la comparaison. Puis après, on a un autre CCL: sur le<br />
mon<strong>de</strong> entier. Le complément d'objet indirect disjoint qui le suit est en rapport avec le CC <strong>de</strong><br />
comparaison dont nous avons parlé ci-<strong>de</strong>ssus. Mettons donc ce complément avec les autres<br />
constituants <strong>de</strong> la phrase pour justifier <strong>notre</strong> explication:<br />
145b. L'humanité travaille à l'immense construction.<br />
Dans le contexte, à laquelle est commutable avec à quoi. Sans relâche est sans aucun doute<br />
un complément circonstanciel <strong>de</strong> manière puisqu'il exprime la façon dont l'humanité travaille<br />
à l'immense construction qu'est l'imprimerie. L'analyse <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> la phrase termine<br />
avec le <strong>de</strong>rnier CCL complété par un complément <strong>de</strong> nom.<br />
145c. dans les brumes profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'avenir.<br />
Ce sous-titre continue avec une phrase complexe (voir ci-<strong>de</strong>ssous) qui s'ouvre avec<br />
<strong>de</strong>ux compléments <strong>de</strong> temps. Le premier exprime l'itération:<br />
tous les jours, tandis que le <strong>de</strong>uxième - une heure avant le coucher <strong>du</strong> soleil - donne <strong>de</strong>s<br />
précisions sur le premier. Le complément suivant est un COD 10 :<br />
L'archidiacre montait l'escalier <strong>de</strong> la tour.<br />
Quoique ce groupe <strong>nominal</strong> puisse répondre à la question « il montait quoi »? Il peut être un<br />
complément circonstanciel <strong>de</strong> lieu. Le pronom relatif où a pour antécé<strong>de</strong>nt un complément<br />
circonstanciel <strong>de</strong> lieu dans cette cellule.<br />
Finalement, il y a ce COD <strong>du</strong> verbe passait: <strong>de</strong>s nuits entières.<br />
Nous présentons toute la phrase:
57<br />
146. Tous les jours, une heure avant le coucher <strong>du</strong> soleil, l‟archidiacre montait<br />
l‟escalier <strong>de</strong> la tour, et s‟enfermait dans cette cellule, où il passait quelques fois <strong>de</strong>s<br />
nuits entières (326).<br />
La <strong>de</strong>rnière phrase concernant les divers complément est la suivante:<br />
147. Il ne regardait pas <strong>de</strong>vant lui en marchant, il se dirigeait vers la tour<br />
septentrionale, mais son visage était tourné <strong>de</strong> côté, vers la rive droite <strong>de</strong> la Seine, et il<br />
tenait la tête haute, comme s‟il eût taché <strong>de</strong> voir quelque chose par-<strong>de</strong>ssus les toits<br />
(410).<br />
Dans cette phrase, c‟est le CCL qui domine. Le premier CCL se trouve dans la première<br />
proposition.<br />
147a. Il ne regardait pas <strong>de</strong>vant lui en marchant.<br />
La <strong>de</strong>uxième proposition contient le <strong>de</strong>uxième CCL qui marque la direction:<br />
147b. il se dirigeait vers la tour septentrionale<br />
Le troisième CCL a <strong>de</strong>ux parties:<br />
147c. Son visage était tourné <strong>de</strong> côté, vers la rive droite <strong>de</strong> la Seine.<br />
De côté est la première partie; il constitue un CCL qui prépare la <strong>de</strong>uxième partie qui est<br />
également un CCL. Néanmoins, c‟est celui-ci qui précise la direction vers laquelle le visage<br />
<strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Frollo était tourné.<br />
toits.<br />
Le <strong>de</strong>rnier CCL se trouve dans la <strong>de</strong>rnière proposition <strong>de</strong> la phrase: par-<strong>de</strong>ssus les<br />
Mais avant le <strong>de</strong>rnier CCL, il y a un complément circonstanciel <strong>de</strong> manière: il tenait la tête<br />
haute. Un <strong>de</strong>rnier complément à voir dans cette phrase est le COD contenu dans la<br />
proposition comme s‟il eût taché <strong>de</strong> voir quelque chose.
58<br />
1.4.4 La Fonction Complément d’Objet Direct<br />
Ce complément s‟insert dans la construction transitive directe. Comme nous l‟avons<br />
dit plus haut, c‟est un complément construit autour <strong>du</strong> verbe, ou plutôt côte à côte avec le<br />
verbe. De ce fait, on l‟appelle un complément <strong>de</strong> verbe. Dans l‟ordre normal <strong>de</strong> la structure<br />
française (GVO), il se place immédiatement après le verbe. Mais quand il est remplacé par un<br />
pronom, il est préposé au verbe.<br />
Comme l‟appellation “transitif direct” l‟indique, le complément d‟objet est l‟objet sur<br />
lequel passe l‟action <strong>du</strong> sujet. En expliquant davantage ce que cela signifie, Grevisse (1980,<br />
p.184) affirme que « le complément d‟objet énonce la personne ou la chose sur laquelle passe<br />
l‟action <strong>du</strong> sujet ».<br />
Mais ce n‟est pas tout, car il continue:<br />
Cette personne ou cette chose est présentée (…) comme étant l‟objet<br />
<strong>de</strong> l‟action, comme marquant l‟aboutissement, l‟achèvement <strong>de</strong><br />
l‟action.<br />
Un autre point à noter sur ce complément, c‟est "la possibilité qu'il a <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir le<br />
sujet <strong>du</strong> verbe si celui-ci est tourné à la voix passive” (Grevisse, Ibid)<br />
Pour ce qui concerne son importance, le COD est l‟un <strong>de</strong>s compléments essentiels à<br />
la phrase. Leonard Bloomfield (1969, p. 139) a bien remarqué qu'il y a dans la situation <strong>de</strong>s<br />
sujets parlants <strong>de</strong>s objets et <strong>de</strong>s circonstances liés à la communication en cours. Le COD fait<br />
partie <strong>de</strong>s objets <strong>de</strong> la communication conçus par Bloomfield dans ledit texte.<br />
Dans les exemples traités, il ne s‟agit pas seulement d‟un seul mot faisant fonction <strong>de</strong><br />
COD. Au contraire, la majorité <strong>de</strong>s exemples relevés sont d‟une richesse syntaxique hors <strong>de</strong><br />
commun.. Ils comportent <strong>de</strong>s groupes nominaux et <strong>de</strong>s propositions. Chaque exemple recevra<br />
son analyse particulière.<br />
Nous débutons par <strong>de</strong>s COD simples dont certains sont riches. Le premier exemple<br />
n‟a qu'un COD simple:
59<br />
148. Si grosse et si profon<strong>de</strong> qu‟elle soit, elle n‟a point per<strong>du</strong> sa transparence. (288)<br />
L‟exemple suivant présente beaucoup d‟intérêt:<br />
GV COD<br />
149. Il parcourut également tous les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> licence, maîtrise et<br />
V COD<br />
doctorerie <strong>de</strong>s arts (290)<br />
Le nom noyau a trois noms pour compléments.<br />
le nom noyau:<br />
Notez dans l‟exemple qui suit la richesse <strong>de</strong> la qualification: <strong>de</strong>ux épithètes qualifient<br />
150. Clau<strong>de</strong> prit l‟attitu<strong>de</strong> majestueuse et pontificale d‟un Samuel (299)<br />
V<br />
Un autre exemple présente un COD à double déterminants:<br />
151. La puissante ville avait fait craquer successivement ses quatre ceintures <strong>de</strong> murs<br />
(280) GV COD<br />
Le prochain numéro a un COD à <strong>de</strong>ux groupes nominaux coordonnés;<br />
152. Depuis quelques moments un jeune prêtre écoutait le<br />
raisonnement <strong>de</strong>s haudriettes et les sentences <strong>du</strong> protonotaire.(289)<br />
COD COD<br />
Il faut voir dans les <strong>de</strong>ux <strong>syntagme</strong>s le jeu <strong>de</strong> rapprochement entre les <strong>de</strong>ux noms et leurs<br />
compléments:<br />
raisonnement ----------> sentences<br />
haudriettes -----------> protonotaire<br />
Pour la phrase suivante, il faudrait voir les raisonnements <strong>de</strong> Popin (op. cit., Tome 2,<br />
p. 50) et Givon (op. cit., pp. 96, 97) pour mieux comprendre l‟emploi d‟un groupe <strong>nominal</strong> en<br />
V
60<br />
fonction <strong>de</strong> COD après le verbe avoir. Dans la phrase 151 le verbe avoir n‟est pas un<br />
auxiliaire <strong>de</strong> conjugaison. Au contraire, il se comporte comme un verbe transitif., il admet un<br />
COD:<br />
153. L‟édifice a mille étages (305)<br />
V COD<br />
Vu <strong>de</strong> près, ou remarque que ce COD ne peut pas <strong>de</strong>venir le sujet <strong>de</strong> la phrase passive.<br />
* Mille étages sont possédés par l‟édifice.<br />
Peut - on donc dire que avoir n‟est pas à classer parmi les verbes transitifs? Voyons<br />
Givon (Ibid.) pour la réponse. Pour lui, pour qu‟un groupe <strong>nominal</strong> puisse être appelé COD il<br />
doit possé<strong>de</strong>r un agent (qui agit). En outre, le COD lui-même doit être un patient - <strong>de</strong> -<br />
changement, qui subit l‟action <strong>du</strong> sujet. Or dans la phrase 151 (et dans bien <strong>de</strong>s autres), le<br />
sujet n‟agit pas et le COD ne subit aucun changement. 11 Pareillement, quoique les <strong>de</strong>ux<br />
infinitifs <strong>de</strong>s phrases 154 et 155 puissent répondre à la question Quoi? , ces infinitifs ne<br />
peuvent pas fonctionner comme <strong>de</strong>s compléments d‟objet direct :<br />
154. Il continua_<strong>de</strong> <strong>de</strong>scendre. (327)<br />
GV<br />
155. En vérité dit Gervaise, j‟entends_tambouriner. (312)<br />
GV<br />
Jusqu‟ici, nous avons vu que pour qu‟un groupe <strong>nominal</strong> remplisse la fonction <strong>de</strong><br />
COD, il doit répondre à au moins trois conditions. Tout d‟abord, il doit répondre à la question<br />
qui? ou quoi? Prenons par exemple la phrase Pierre abat le manguier. La question qu‟il faut<br />
poser pour vérifier si on a affaire à un COD est Pierre abat quoi? Mais cette seule possibilité<br />
<strong>de</strong> répondre à la question quoi? ne suffit pas pour déterminer le COD.<br />
Donc, il faudrait <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si le COD qu‟on a peut <strong>de</strong>venir le sujet <strong>de</strong> la même phrase<br />
lorsque celle-ci est transformée à la voix passive. Vérifions ce fait: Soit la phrase Mimi
61<br />
mange l‟ananas qui a pour COD l‟ananas. Tournée au passif, on obtiendra la phrase L‟ananas<br />
est mangé par Mimi. On voit dans cette phrase que le COD remplit la <strong>de</strong>uxième condition.<br />
Ainsi donc le vrai COD doit pouvoir <strong>de</strong>venir le sujet <strong>de</strong> la même phrase lorsque‟elle est<br />
transformée à la voix passive.<br />
Finalement le vrai COD doit subir l‟action exprimée par le verbe. Illustrons avec<br />
l‟avant <strong>de</strong>rnière phrase: Pierre abat le manguier. Il est évi<strong>de</strong>nt que Pierre exerce une action<br />
sur l‟arbre. L‟arbre subit un changement - <strong>de</strong>s coupures. Il est vrai que l‟action est en voie<br />
d‟achèvement. Mais certainement les coupures aboutiront à l‟abattage <strong>de</strong> l‟arbre.<br />
A la fin <strong>de</strong> ce sous-titre on pourra se permettre <strong>de</strong> dire quelques mots sur le<br />
comportement <strong>de</strong>s groupes nominaux qu‟on appelle compléments d‟objets directs.<br />
Nous allons <strong>de</strong> l‟avant dans l‟étu<strong>de</strong> <strong>du</strong> COD en considérant la phrase suivante:<br />
156. Elle <strong>de</strong>vait cette nature à la vie errante qu‟elle avait toujours menée. (328)<br />
V COD<br />
Dans cette phrase, le groupe <strong>nominal</strong> ne répond qu‟au premier critère établi ci-<strong>de</strong>ssus.<br />
Mise en relief <strong>du</strong> complément d’objet direct<br />
Comme le groupe <strong>nominal</strong> sujet, le complément d‟objet direct peut être mis en relief.<br />
Plusieurs procédés et outils <strong>de</strong> mise en relief ont été employés dans les phrases ci-<strong>de</strong>ssous.<br />
157. Plaisants ambassa<strong>de</strong>urs que nous envoie là Monsieur l‟archi<strong>du</strong>c<br />
COD V S<br />
pour nous annoncer ma<strong>dame</strong> Marguerite! (254)<br />
Dans la phrase ci-<strong>de</strong>ssus le COD est mis en tête et repris par le pronom relatif objet direct.<br />
Le COD <strong>de</strong> la phrase 158 est présenté par Voici et repris par le pronom relatif que:<br />
158. Voici le lambeau <strong>de</strong> conversation qu‟il saisit: (259)<br />
COD
c‟est ... que:<br />
62<br />
Dans les <strong>de</strong>ux phrases suivantes les COD sont cernés par les outils c‟était ... que et<br />
159. C‟était la botte <strong>de</strong> mai, que les clercs <strong>de</strong> la basoche avaient<br />
COD<br />
déposée le matin à la porte d‟un prési<strong>de</strong>nt au parlement,(260)<br />
160. Est-ce que c‟est l‟égyptienne qu‟il regar<strong>de</strong> ainsi? (327)<br />
D‟autres compléments d‟objet direct <strong>de</strong> diverses natures se présentent ci-<strong>de</strong>ssous :<br />
161. Il portait à la main un <strong>de</strong> ces fouets à la lanière <strong>de</strong> cuir blanc (270)<br />
COD Complément <strong>de</strong> fouets<br />
Le COD <strong>de</strong> la phrase ci-<strong>de</strong>ssus possè<strong>de</strong> un complément <strong>de</strong> nom, ce qui rend le COD riche en<br />
ce qui concerne sa composition syntaxique.<br />
Ce qui est intéressant dans la phrase suivante, c‟est la richesse <strong>de</strong> son COD en<br />
groupes nominaux. Il présente trois groupes nominaux en fonction <strong>de</strong> COD:<br />
162. On entendit <strong>de</strong>s rires aigus, <strong>de</strong>s vagissements d‟enfants, <strong>de</strong>s voix <strong>de</strong> femmes.<br />
(269)<br />
Le numéro ci-après présente une imbrication <strong>de</strong> fonctions:<br />
163. ... tout ce qui lui rappelait la fête <strong>du</strong> jour l‟aigrissait et<br />
faisait saigner sa plaie. (260)<br />
COD3<br />
COD1 COD2<br />
On arrive toutefois à repérer les trois COD. Le premier verbe <strong>de</strong> la phrase est rappelait, qui<br />
porte le COD la fête <strong>du</strong> jour; le <strong>de</strong>uxième COD, le pronom personnel élidé l' est préposé au<br />
verbe aigrissait; le troisième COD sa plaie - a pour verbe le <strong>syntagme</strong> faisait saigner.
63<br />
Dans la phrase suivante, ce n‟est pas la première proposition qu‟on cherche à étudier.<br />
C‟est la <strong>de</strong>uxième.<br />
164. Quant à lui, il n'avait jamais vu le blocus si complet; il entendait son estomac<br />
battre la chama<strong>de</strong>; (263).<br />
A part le blocus qui est COD <strong>de</strong> la première proposition, il faut noter les <strong>de</strong>ux propositions<br />
suivantes et leurs compléments d‟objets directs.<br />
164a. il entendait son estomac 12<br />
S V COD<br />
164b. Son estomac bat la chama<strong>de</strong><br />
S V COD<br />
On peut également considérer son estomac battre la chama<strong>de</strong> comme COD <strong>du</strong> verbe<br />
entendait.<br />
Dans la phrase 163 on a <strong>de</strong>ux COD coordonnés; le premier est un groupe <strong>nominal</strong><br />
tandis que le <strong>de</strong>uxième est un pronom personnel. C‟est le premier référent qui est<br />
pro<strong>nominal</strong>isé!<br />
déjà vus.<br />
165. Il rejoignit une autre <strong>de</strong> ces maisons ambulantes, et l'examina (268)<br />
COD COD<br />
Avant <strong>de</strong> terminer ce sous-titre, il faut ajouter ces trois exemples à ceux qui ont été<br />
166. Et quand le légat passa, on laissa voler sur le pont plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents douzaines<br />
<strong>de</strong> toutes sortes d‟oiseaux; (249)<br />
Le nom noyau <strong>du</strong> COD est oiseaux, déterminé successivement par (i) un adverbe <strong>de</strong> quantité<br />
plus <strong>de</strong> (ii) un adjectif numéral cardinal <strong>de</strong>ux cents douzaines, (iii) une locution adverbiale <strong>de</strong><br />
toutes sortes.
64<br />
L‟avant <strong>de</strong>rnier exemple possè<strong>de</strong> un COD disjoint ayant <strong>de</strong>ux noms coordonnés, l‟un,<br />
un nom concret et l‟autre, abstrait.<br />
167. Le mendiant reçut sans broncher l‟aumône et le sarcasme, (250)<br />
S V COD<br />
Enfin, nous présentons une proposition conjonctive en fonction <strong>de</strong> COD:<br />
168. Je déclare que cette métaphore hardie est admirable,(251)<br />
La proposition conjonctive COD est intro<strong>du</strong>ite par la conjonction que.<br />
Pour conclure ce sous titre, il faut rappeler les critères que doit remplir un groupe<br />
<strong>nominal</strong> pour être appelé un complément d‟objet direct.<br />
i. Construit après le verbe, le nom ou le groupe <strong>nominal</strong> doit pouvoir répondre<br />
aux mots interrogatifs qui? ou quoi?<br />
ii. Le nom ou le groupe <strong>nominal</strong> doit pouvoir <strong>de</strong>venir le sujet <strong>de</strong> la phrase<br />
passive<br />
iii. Passage <strong>de</strong> l‟action <strong>du</strong> sujet sur l‟objet, ce qui provoque chez le nom en<br />
position <strong>de</strong> COD un changement 13 d‟état, <strong>de</strong> forme, <strong>de</strong> condition, etc.<br />
Après une scrupuleuse observation <strong>du</strong> comportement <strong>de</strong>s verbes transitifs, nous<br />
constatons que tous les verbes qui permettent aux COD <strong>de</strong> remplir le <strong>de</strong>rnier critère<br />
remplissent également le <strong>de</strong>uxième. En plus, tous les verbes dont les COD remplissent les<br />
critère (iii) et (ii) ci-<strong>de</strong>ssus remplissent automatiquement le premier. 14 D‟autres verbes ont<br />
<strong>de</strong>s COD qui remplissent les critères (ii) et (i). Ceux-ci sont très nombreux. D'autres encore<br />
ne remplissent que le premier critère. Ils sont très peu ces COD-là.
65<br />
1.4.5 La Fonction Complément d’Objet Indirect<br />
Complément subordonné au verbe comme son voisin le COD, le complément d‟objet<br />
indirect est intro<strong>du</strong>it par l‟une <strong>de</strong>s prépositions à et <strong>de</strong>. 15 C‟est un complément essentiel à la<br />
phrase. Très souvent, il se place après le COD. Mais lorsqu‟il précè<strong>de</strong> le verbe, il est<br />
remplacé par <strong>de</strong>s pronoms personnels représentant les différentes personnes <strong>du</strong> verbe, et par<br />
les pronoms y et en.<br />
Sémantiquement, le complément d‟objet indirect n‟est pas un patient affecté par<br />
l‟action <strong>du</strong> sujet (voir Givon, 1984).<br />
Au niveau <strong>du</strong> comportement <strong>de</strong>s verbes qui reçoivent le COI, il faut remarquer que<br />
certains ont le COD et le COI à la fois. Mais certains COI suivent directement le verbe.<br />
Toutefois, ce complément est à différencier <strong>du</strong> complément d‟attribution intro<strong>du</strong>it<br />
également par la préposition à ou <strong>de</strong> (Voir infra).<br />
Ci-après, nous présentons les compléments d‟objet indirect relevés. Nous<br />
commençons par les compléments d‟objet indirect intro<strong>du</strong>its par les prépositions à et <strong>de</strong>.<br />
Notons que l‟analyse <strong>de</strong> ces premières phrases ne sera pas faite. Néanmoins, les phrases<br />
d‟après seront analysées en détail.<br />
Compléments d’objet indirect intro<strong>du</strong>its par la préposition à<br />
169. Le tailleur <strong>de</strong> pierre succè<strong>de</strong> au sculpteur (304)<br />
S V COI<br />
170. Cette <strong>de</strong>mi-approbation suffit à Gringoire (255)<br />
S V COI<br />
171. Heureux passeur aux vaches! pensa Gringoire, tu ne songes pas<br />
S V
à la gloire...(260)<br />
COI<br />
172. Gringoire mit si étourdiment la main à sa poche qu‟elle s‟arrêta. (263)<br />
66<br />
S V COD COI<br />
173. Il ne prit pas gar<strong>de</strong> au passage <strong>de</strong> son père adoptif. (327)<br />
S V COI<br />
174. Cependant la voix publique avait fait connaître à l‟archidiacre<br />
S GV COI<br />
<strong>de</strong> quelle manière miraculeuse l‟égyptienne avait été sauvée. (371)<br />
Compléments d’objet indirect intro<strong>du</strong>its par la préposition <strong>de</strong><br />
175. Il fallut que Gringoire se contentât <strong>de</strong> cet éloge; (258)<br />
COI<br />
176. Cependant Gringoire avait profité <strong>du</strong> trouble <strong>de</strong> la danseuse pour s‟éclipser.(263)<br />
COI<br />
177. elle se souvint d‟avoir été arrachée <strong>de</strong>s mains <strong>du</strong> bourreau (366)<br />
COI<br />
Après avoir vu <strong>de</strong>s compléments d'objet indirect et les prépositions qui les<br />
intro<strong>du</strong>isent, nous examinerons d'autres COI précédés ou non par <strong>de</strong>s compléments d‟objet<br />
direct.<br />
COI précédé d’un COD<br />
178. Cela dit, il tourna le dos à l‟aveugle, (268)<br />
S V COD COI
179. Mais les trois mendiants ... l' arrachaient aux autres (269)<br />
67<br />
S COD V COI<br />
180. Prêtez donc l‟oreille à ce tutti <strong>de</strong>s clochers, (288)<br />
COI non précédé d’un COD<br />
V COD COI<br />
181. Cependant, les acteurs avaient obéi à son injonction, (251)<br />
S GV COI<br />
182. Il fallut que Gringoire se contentât <strong>de</strong> cet éloge; (258)<br />
S GV COI<br />
A partir d‟ici nous examinerons en détails les compléments d‟objet indirect qui seront cités.<br />
Compléments d’ objet indirect pro<strong>nominal</strong>isé s<br />
Exemples:<br />
183. La nuit arrive <strong>de</strong> bonne heure en janvier. (...) Cette nuit tombée lui plut; (260)<br />
S COI V<br />
Dans la phrase ci-<strong>de</strong>ssus l‟absence d‟un COD est normale parce que le verbe qui régit le COI<br />
est plaire à, qui possè<strong>de</strong> déjà la préposition à.<br />
184. On lui délia les mains (360)<br />
S COI V COD<br />
La structure en question est délier les mains à quelqu'un. Manifestement, cette structure<br />
permet un COD et un COI et les <strong>de</strong>ux sont présents dans l‟exemple.<br />
185. S‟ils veulent faire leurs grimaces à la lucarne, ils seront <strong>du</strong> jeu. Qu' en dites -<br />
vous,<br />
COD COI V S
messieurs <strong>de</strong>s bourgeois? (256)<br />
Si on simplifie la phrase que contient le COI on aura Que dites - vous <strong>de</strong> cela.?<br />
Compléments d’objet indirect coordonnés<br />
68<br />
COD V S COI<br />
186. il remonta gravement sur son trône, sans se sourcier <strong>de</strong>s pleurs étouffés <strong>de</strong><br />
l‟enfant, ni <strong>de</strong>s grognements <strong>de</strong> la vieille, (271) 1 er COI<br />
2e COI<br />
Deux Compléments d‟objet indirect se trouvent dans cette phrase. Ils sont construits sur le<br />
verbe se soucier. Quoique les <strong>de</strong>ux COI soient coordonnés par la conjonction ni, une virgule<br />
sépare nettement les <strong>de</strong>ux compléments.<br />
L‟exemple suivant présente trois compléments d‟objet indirect, tous trois singuliers et<br />
pro<strong>nominal</strong>isés. Le premier est postposé, ce qui est normal. Mais le <strong>de</strong>uxième et le troisième<br />
sont préposés, ce qui est dû à la pro<strong>nominal</strong>isation.<br />
187. Gringoire fut touché au fond <strong>du</strong> coeur <strong>de</strong> la fidélité <strong>de</strong> son unique spectateur. Il<br />
s‟approcha <strong>de</strong> lui et lui adressa la parole en lui secouant légèrement le bras (257)<br />
COI COI COI<br />
COI inversé ou disjoint<br />
Dans la phrase 188 le complément d‟objet indirect est inversé :<br />
: 188. Peu à peu à cette hallucination succéda un regard moins égaré<br />
et moins grossissant. (269)<br />
COI V Groupe <strong>nominal</strong> Sujet
69<br />
Le COI <strong>de</strong> cette phrase, précédant le verbe, a joué sur le sujet, lui aussi inversé. On voit donc<br />
un changement <strong>de</strong> place entre le sujet et le COI. Contrastons l‟agencement <strong>de</strong> la phrase avec<br />
la suivante qui contient elle aussi le verbe succé<strong>de</strong>r:<br />
188a. Le tailleur <strong>de</strong> pierre succè<strong>de</strong> au sculpteur. (304)<br />
On a dans la phrase 189 une série <strong>de</strong> groupes nominaux constituant le complément d‟objet<br />
indirect. Mais ce COI est déplacé par un complément circonstanciel <strong>de</strong> comparaison:<br />
189. Qu‟en outre, il ne nous agrée pas qu‟aucun ménétier, barbier,<br />
S N S<br />
ou valet <strong>de</strong> guerre, soit vêtu comme prince <strong>de</strong> velours, <strong>de</strong> drap <strong>de</strong><br />
GV<br />
soie et d‟anneaux d‟or. (391)<br />
COI<br />
En voici la structure <strong>de</strong> la proposition:<br />
GNS + GV + S. ADV. + GN.<br />
L‟interprétation fonctionnelle est celle-ci :<br />
Sujet + Préd. + Complément circonstanciel <strong>de</strong> comparaison (ou <strong>de</strong> Manière) +<br />
Complément d‟objet indirect.<br />
ci-<strong>de</strong>ssous :<br />
Dans l‟exemple qui suit, on a affaire à un seul COI disjoint:<br />
190. Il se rattacha donc plus que jamais à sa vocation cléricale. (290)<br />
S GV COI<br />
Nous avons également un seul complément d‟objet indirect disjoint dans la phrase<br />
191. Il était évi<strong>de</strong>nt que Fleur-<strong>de</strong>-Lys voyait beaucoup plus clair que<br />
S V<br />
sa mère aux manières froi<strong>de</strong>s et distraites <strong>du</strong> capitaine. (322)
COI<br />
70<br />
Ce qu‟il faut remarquer, c‟est le verbe voir construit avec la préposition à. On connaît ce<br />
verbe avec un COD. De nos jours, cette construction qui a un COI est inusité .<br />
Aussi faut-il citer un autre exemple avec la locution verbale mettre la main à.<br />
192. il (...) mettait souvent la main aux secrètes besognes <strong>du</strong> roi (253)<br />
S V COD COI<br />
Le verbe mettre est construit toujours transitivement.Dns la structure mettre + N, il est<br />
transitif direct. Dans la structure mettre + COD + COI, il est transitif <strong>de</strong> tout part. Mais mettre<br />
la main à reçoit forcément un COI.<br />
L‟exemple ci-<strong>de</strong>ssous est compliqué mais intéressant. Dans la longue phrase, on parle<br />
<strong>du</strong> petit frère <strong>de</strong> l‟archidiacre dom Clau<strong>de</strong>. La phrase ne possè<strong>de</strong> pas un verbe simple mais<br />
une locution verbale - tenir tête à - qui se comporte comme un verbe simple. La structure<br />
employée par l‟auteur est tenir tête à qqn. Trois différents compléments d‟objet indirect sont<br />
construits sur le même verbe. Mais chacun <strong>de</strong>s trois COI est <strong>de</strong>vancé par un groupe <strong>nominal</strong><br />
qui est une discipline religieuse. Ce que nous avons donc est trois compléments d‟objet<br />
indirect juxtaposés et disjoints:<br />
193. Aussi, à seize ans, le jeune clerc eût pu tenir tête, en théologie mystique à un<br />
père <strong>de</strong> l‟église, en théologie canonique à un père <strong>de</strong> conciles, en théologie<br />
scolastique à un docteur <strong>de</strong> Sorbonne (290)<br />
Ayant traité les compléments d‟objet indirect disjoints, nous verrons d‟autres cas<br />
dignes d‟être mentionnés.<br />
Exemples:<br />
194. il y avait un gros chien qui a mor<strong>du</strong> dans ma galette (321)<br />
COI
71<br />
Pour le verbe mordre, le Dictionnaire <strong>du</strong> Français au Collège fournit ces <strong>de</strong>ux structures:<br />
mordre qqn et mordre dans qqch. On comprend sans difficulté que la première structure est<br />
celle qui reçoit un COD. Pour la <strong>de</strong>uxième, on a raison <strong>de</strong> l‟exclure <strong>de</strong>s constructions<br />
transitives directes. Mais en raison <strong>de</strong> la préposition dans qui intro<strong>du</strong>it le <strong>syntagme</strong> objet, on<br />
peut conclure que c‟est un complément d‟objet indirect dont il s‟agit dans la phrase 194.<br />
La phrase 195 contient un complément d‟objet indirect construit sur un verbe passif:<br />
195. Mais une fatalité était attachée au pauvre enfant trouvé(292)<br />
S GV COI<br />
Le complément d'objet indirect suivant est construit avec une apposition:<br />
196. Tantôt on se heurtait (...) à une sorte <strong>de</strong> chimère vivante,<br />
S GV COI<br />
accroupie et renfrognée (293)<br />
Mots apposés au COI<br />
Dans l‟exemple ci-après il y a un compléments d‟objet indirect sur lequel est<br />
construit un complément <strong>de</strong> nom :<br />
197. elle se souvint d‟avoir été arrachée <strong>de</strong>s mains <strong>du</strong> bourreau (366)<br />
Le COI est construit sur le groupe verbal se souvenir <strong>de</strong>: d‟avoir été arrachée <strong>de</strong>s<br />
mains <strong>du</strong> bourreau .<br />
Prenons un exemple dont la fonction semble difficile à déterminer:<br />
monstrueux (366).<br />
198. Elle se retrouva seule, rêvant aux paroles singulières <strong>de</strong> cet être presque<br />
V<br />
On peut prêter <strong>de</strong>ux fonctions au groupe <strong>nominal</strong> souligné. Pour ce qui concerne l‟emploi <strong>du</strong><br />
verbe rêver avec un COI, nous avons relevé les structures rêver <strong>de</strong> qqn, qqch, et rêver à qqn..
72<br />
Rêver à qqch, dans le contexte est bizarre. C‟est pour cette raison que nous tentons une autre<br />
fonction. Prêtons à la phrase l‟interprétation suivante:<br />
198a. Elle se retrouva seule, rêvant à cause <strong>de</strong>s paroles singulières <strong>de</strong> cet être<br />
monstrueux.<br />
Si cette interprétation est acceptée, nous aurions comme fonction <strong>du</strong> groupe <strong>nominal</strong> un<br />
circonstant <strong>de</strong> cause.<br />
Le <strong>de</strong>rnier cas à voir dans le cadre <strong>du</strong> complément d‟objet indirect concerne la<br />
locution verbale avoir besoin <strong>de</strong>.<br />
199. Pourtant j‟ai bon besoin d‟un coin <strong>de</strong> cheminée. (261)<br />
Dans les paragraphes intro<strong>du</strong>isant ce sous-titre, on avait dit que le COI est intro<strong>du</strong>it par la<br />
préposition à ou <strong>de</strong>. Dans la phrase 199, c‟est <strong>de</strong> qui termine la locution verbale et c‟est la<br />
même préposition qui intro<strong>du</strong>it le groupe <strong>nominal</strong> en question . De ce fait on peut dire que le<br />
GN est un complément d‟objet indirect. Mais on peut dire également que le même GN et un<br />
complément d‟objet direct <strong>du</strong> fait qu‟une locution verbale équivaut à un verbe. Quoique<br />
Mauger 16 cite avoir besoin <strong>de</strong> parmi les verbes recevant un COI, le problème reste à résoudre<br />
Pour clore ce sous-titre, il faut rappeler la variété <strong>de</strong>s compléments d‟objet indirect<br />
étudiés. Il a été vu d‟abord les prépositions qui intro<strong>du</strong>isent les COI. Après, il a été question<br />
<strong>du</strong> COI précédé d‟un COD. Nous avons vu ensuite le COI pro<strong>nominal</strong>isé. Ensuite, nous<br />
avons présenté plusieurs compléments d‟objet indirect coordonnés. C‟est ce thème qui a<br />
précédé le complément d‟objet indirect inversé ou disjoint. Le sous-titre a été complété par<br />
<strong>de</strong>s cas d‟exception. Le sous-titre qui va suivre est apparenté à celui-ci. On verra les traits qui<br />
distinguent les <strong>de</strong>ux.<br />
1.4.6 La Fonction Complément d’Attribution
73<br />
Dans la Grammaire Pour Tous (p.106), il est établi que l‟appellation complément<br />
d‟attribution est ancienne. Cette grammaire l‟appelle donc complément d‟objet second. Mais,<br />
nous préférons gar<strong>de</strong>r la première appellation puisqu‟elle explique mieux le sens <strong>de</strong> la<br />
fonction.<br />
Le complément d‟attribution est une évolution directe <strong>du</strong> cas datif qui répond à la<br />
question à qui? L'idée <strong>du</strong> datif fut bien comprise par les anciens. D‟après le témoignage <strong>de</strong><br />
R.W. Moore (1962, p.29), “le datif est le cas <strong>de</strong> celui auquel on donne quelque chose”. 17<br />
Ensuite, poursuit-il, le datif appelle nécessairement un complément exprimant la<br />
personne à qui l‟on donne quelque chose ou un lieu auquel on attribue une chose. Pour ces<br />
anciens là, explique Moore (Op. cit.) si j‟expédie ou j‟envoie quelque chose à quelque lieu,<br />
on pourrait dire que je donne la chose au lieu-dit. Mais pour nous, le complément<br />
d‟attribution qui concerne la personne à qui l‟on attribue une chose semble plus valable.<br />
Comme nous l‟avons argumenté dans le premier chapitre, le complément attributif <strong>de</strong> lieu est<br />
une aberration. Grâce au développement <strong>de</strong> la grammaire à <strong>travers</strong> les siècles et grâce à la<br />
linguistique mo<strong>de</strong>rne, cette erreur a été dûment corrigée.<br />
Mais malgré la compréhension <strong>de</strong> cette fonction par certains grammairiens, il est à<br />
affirmer que nombreux sont ceux <strong>de</strong> nos jours qui n‟en parlent pas. Même Grevisse <strong>de</strong> qui<br />
nous avons beaucoup espéré n‟en parle guère. Dans son Bon Usage (p. 186), il appelle à tort<br />
le complément d‟attribution un complément circonstanciel. Pour illustrer son point, il donne<br />
<strong>de</strong>s exemples avec <strong>de</strong>s verbes comme cé<strong>de</strong>r et donner qui s‟emploient normalement dans les<br />
compléments d‟attribution. Notons également que son Précis <strong>de</strong> Grammaire française n'en<br />
dit rien.<br />
Le complément d‟attribution est un complément <strong>de</strong> verbe exactement comme le COI.<br />
A part cela, la plupart <strong>de</strong>s groupes nominaux dits compléments d‟attribution passent pour <strong>de</strong>s<br />
compléments d‟objet indirect, cela pour <strong>de</strong>ux raisons: les <strong>de</strong>ux compléments ont <strong>de</strong>s
74<br />
structures similaires et les compléments d‟attribution sont intro<strong>du</strong>its par la préposition à.<br />
Mais ce qui distingue le complément d‟attribution <strong>de</strong> l‟autre, c‟est qu‟il marque le donner et<br />
précise le bénéficiaire d‟une action. La Grammaire Pour Tous en dit plus :<br />
On parle <strong>de</strong> complément d‟attribution lorsque l‟on a affaire à <strong>de</strong>s<br />
compléments qui indiquent en faveur <strong>de</strong> qui ou au détriment <strong>de</strong> qui<br />
(ou <strong>de</strong> quoi) un acte est accompli (p. 108)<br />
Pour l‟analyse, nous commençons par les verbes qui contiennent l‟idée <strong>de</strong> donner et<br />
qui expriment une action accomplie. Ce sont là les véritables compléments d‟attribution.<br />
Exemples:<br />
200. En s'asseyant elle présenta gracieusement à la chèvre son<br />
tambour <strong>de</strong> basque (262)<br />
COD<br />
S V Modificateur C. Attrib.<br />
Le verbe <strong>de</strong> la phrase est présenter. Il possè<strong>de</strong> un COD qui vient après le complément<br />
d‟attribution. Il s‟agit ici d‟une inversion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux compléments. La préposition à qui<br />
intro<strong>du</strong>it le complément d'attribution est celle qui est commune aux verbes qui expriment le<br />
donner. Pour ce qui concerne la forme <strong>du</strong> complément, elle est simple: préposition + article +<br />
nom.<br />
201. C'était chose bien plaisante à voir. Aujourd'hui, c'est une moralité faite exprès pour<br />
ma<strong>dame</strong> la <strong>de</strong>moiselle <strong>de</strong> Flandre (249)<br />
Complément d'attribution<br />
Nous soulignons le verbe et la préposition qui intro<strong>du</strong>it le complément d'attribution. Faire est<br />
un verbe passe-partout. Il faut remarquer que, comme dans le premier exemple, le verbe est<br />
modifié par un adverbe. Une autre chose à observer est l'emploi <strong>de</strong> la préposition pour que la
75<br />
plupart <strong>de</strong>s verbes <strong>de</strong> donner ne reçoivent pas. Mais cette préposition cadre bien avec le<br />
complément. Elle signifie dans le contexte “au bénéfice <strong>de</strong>.”<br />
Aussi, il importe <strong>de</strong> dire un mot sur d'autres constituants <strong>du</strong> complément en question.<br />
On a d'abord ma<strong>dame</strong> 18 , nom noyau et titre social. A ce nom est apposé un nom déterminé (la<br />
<strong>de</strong>moiselle), qui reçoit un complément <strong>de</strong> nom (<strong>de</strong> Flandre).<br />
La <strong>de</strong>rnière chose à remarquer est l'action <strong>du</strong> verbe qui est en voie<br />
d'accomplissement. Notez comment l'adverbe <strong>de</strong> temps aujourd'hui joue sur ce <strong>de</strong>rnier point.<br />
202. C'étaient <strong>de</strong>s vêtements que <strong>de</strong>s femmes charitables avaient déposés<br />
pour elle au seuil <strong>de</strong> l'église (366)<br />
Comp. d'Attrib.<br />
COD S GV<br />
Du nom dépôt a été formé le verbe déposer et dans les <strong>de</strong>ux mots l'idée <strong>de</strong> donner est<br />
sous-jacente. Le verbe <strong>de</strong> le phrase possè<strong>de</strong> un COD mis en valeur par le présentatif c'étaient.<br />
La préposition intro<strong>du</strong>isant le complément d'attribution est encore pour. Pour l'action<br />
exprimée par le verbe, elle est accomplie. Mais on a dans cet exemple un mot unique, le<br />
pronom personnel elle, pour complément d‟attribution.<br />
203. Gringoire et maître Cheneteau:<br />
- Vous savez, maître Cheneteau, l'hôtel <strong>de</strong> Navarre qui était à M. <strong>de</strong> Nemours?<br />
_ Oui, vis-à-vis la chapelle <strong>de</strong> Braque.<br />
_ Eh bien, le fisc vient <strong>de</strong> le louer à Guillaume Alixandre (259).<br />
S GV COD V Complément d'attribution
76<br />
A première vue, on dirait que le verbe louer ne contient pas la moindre idée <strong>de</strong><br />
donner. Mais prenons <strong>du</strong> Dictionnaire <strong>du</strong> Français au Collège une simple définition <strong>du</strong> verbe<br />
louer:<br />
Louer un appartement (...) à qqn: (c'est lui en donner la jouissance, moyennant un<br />
loyer, une rémunération, pour un temps déterminé, etc (C'est nous qui soulignons)<br />
Pour l'analyse, il faut remarquer que le verbe <strong>de</strong> la phrase porte <strong>de</strong>ux compléments; le<br />
COD qui est pro<strong>nominal</strong>isé et placé <strong>de</strong>vant le verbe, et le complément d'attribution qui<br />
occupe sa position normale. L'action exprimée par le verbe à l'aspect récent est accomplie.<br />
204. La Cité donc s'offrait d'abord aux yeux avec sa poupe au levant<br />
S GV Comp. d'attrib.<br />
et sa proue au couchant (282).<br />
La principale remarque à faire concerne le verbe. Le verbe offrir est clairement un verbe <strong>de</strong><br />
donner. Mais cette variante pro<strong>nominal</strong>e est énigmatique. Cette énigme commence paraît-il<br />
<strong>du</strong> sujet <strong>de</strong> la phrase. Cet agent sujet est un non humain. Il ne peut pas “offrir” un bénéfice.<br />
C'est peut-être la raison pour laquelle l'auteur emploie le verbe s'offrir qui exprime dans le<br />
contexte une action passive. Le verbe exprime en plus une action répétitive en raison <strong>de</strong>s<br />
<strong>syntagme</strong>s “au levant” et “ au coucher” Le verbe est à l'aspect imperfectif (vu le temps dans<br />
lequel il est utilisé).<br />
205. N'est-ce donc pas assez qu'on ait donné tous mes biens à mes juges, ma vaisselle<br />
à monsieur <strong>de</strong> Torcy, ma librairie à maître Pierre Doriolle, ma tapisserie au<br />
gouverneur <strong>du</strong> Roussillon (390)<br />
Cet exemple comporte quatre compléments d'attribution, construits sur le verbe donner. Les<br />
quatre compléments sont juxtaposés, séparés par <strong>de</strong>s virgules. Il est intéressant que chacun
77<br />
<strong>de</strong>s quatre compléments possè<strong>de</strong> un COD. Enfin, après examen <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong> verbal, il est<br />
évi<strong>de</strong>nt que l'action est accomplie.<br />
206. Nous sommes ravis d'avoir à apprendre à nos lecteurs que pendant toute cette<br />
scène Gringoire et sa pièce avaient tenu bon (259)<br />
Complément d'attribution<br />
Deux choses font l'intérêt <strong>de</strong> ce numéro: le groupe verbal et le COD. Il y a <strong>de</strong>ux verbes<br />
dans la phrase. C'est le <strong>de</strong>uxième verbe - apprendre - qui se trouve dans le <strong>syntagme</strong> sommes<br />
ravis d'avoir à apprendre et qui régit le complément d'attribution et le COD que nous<br />
considérons. Dans ce verbe, il y a certainement la transmission d'information d'une source à<br />
<strong>de</strong>s “lecteurs.” Cette transmission d'information est en quelque sorte une attribution. Cela<br />
explique pourquoi nous prenons le verbe comme un verbe <strong>de</strong> donner. Pour ce qui concerne le<br />
COD, nous en avons un qui est une proposition conjonctive. Mais le complément<br />
d'attribution <strong>de</strong> la phrase est assez court. Il est intro<strong>du</strong>it par la préposition à et est déterminé<br />
par un adjectif possessif. En ce qui concerne l'action <strong>du</strong> verbe, elle est en cours<br />
d'accomplissement. Il en est ainsi parce que le temps actualisé dans le <strong>syntagme</strong> verbal qui<br />
concerne le complément d'attribution est le présent.<br />
207. Il remercia la Provi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> lui avoir envoyé cette bonne idée (260)<br />
Comp. d'attrib GV COD<br />
Il faudrait réécrire cette phrase afin d'arriver à une analyse acceptable.<br />
La Provi<strong>de</strong>nce lui a envoyé cette bonne idée. Il remercia la Provi<strong>de</strong>nce. Cela fait c'est<br />
la première proposition que nous allons considérer. Elle a comme sujet la Provi<strong>de</strong>nce et<br />
contient un verbe composé qui est précédé par le complément d'attribution pro<strong>nominal</strong>isé.<br />
C'est après le verbe que vient le COD <strong>de</strong> la phrase. Le temps passé <strong>du</strong> verbe révèle que<br />
l'action d'envoyer est accomplie.<br />
208. et tandis que la folle jeune fille <strong>de</strong> seize ans dansait et voltigeait
78<br />
S GV<br />
au plaisir <strong>de</strong> tous, sa rêverie à lui semblait <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plus on plus sombre (262)<br />
Comp. d'attrib.<br />
Malgré la séparation entre le <strong>syntagme</strong> verbal et le <strong>syntagme</strong> que nous appelons complément<br />
d'attribution, il y a <strong>de</strong> quoi rapprocher les <strong>de</strong>ux. Cet emploi comporte une disjonction<br />
d'entre le S V et le soi-disant complément d'attribution.<br />
Maintenant rapprochons la phrase <strong>de</strong> <strong>notre</strong> thème:<br />
208a. Elle dansait et voltigeait au bénéfice <strong>de</strong> tous.<br />
En français, cette structure est acceptable et la phrase est une bonne interprétation <strong>de</strong> la<br />
précé<strong>de</strong>nte. Quoique cette structure n'existe pas dans les dictionnaires elle est semblable à<br />
d'autres qui expriment l'idée <strong>de</strong> donner. La préposition intro<strong>du</strong>isant le complément<br />
d'attribution est là et l'action exprimée par le verbe est accomplie.<br />
Nous passons maintenant aux compléments d'attribution dont l'acte d'attribuer n'est<br />
pas accompli. Ce n'est pas que les verbes ne renferment pas la moindre idée d'attribution,<br />
mais au niveau aspectuel, les actions <strong>de</strong>s verbes <strong>de</strong>s phrases concernées ne s'achèvent pas.<br />
Exemples :<br />
209. Inspirons, s'il est possible, à la nation l‟amour <strong>de</strong> l‟architecture nationale (242)<br />
V Comp. d'attrib. COD<br />
Inspirer qqch à qqn, selon le Dictionnaire <strong>du</strong> Français au Collège, c'est “faire naître chez lui,<br />
dans son esprit une idée, un sentiment.” Le verbe, conjugué à l'impératif, a le potentiel<br />
d'accomplissement s'il est mis dans le propre mo<strong>de</strong>. Dans cet emploi, le verbe a la valeur <strong>de</strong><br />
suggestion. C'est un appel à l'action. L'acte est à venir.<br />
Voyons les constituants <strong>de</strong> la phrase: le <strong>syntagme</strong> qui renferme l'idée d'attribution est<br />
placé <strong>de</strong>vant le COD, ce qui constitue une inversion.<br />
210. Donc il n‟est pas vrai, (...), qu'un jeune sang convenablement infusé ren<strong>de</strong>
la jeunesse à <strong>de</strong> vieilles veines (298)<br />
COD Comp. d'attribution<br />
79<br />
S V<br />
Voyons tout d‟abord le verbe. Parmi les acceptions <strong>de</strong> rendre dans le DFC, la suivante est la<br />
plus applicable au contexte:<br />
Rendre qqch (abstrait) à qqn, le faire rentrer en possession <strong>de</strong> ce qu‟il<br />
avait per<strong>du</strong>.<br />
Vu cette définition, il s‟ensuit que le verbe rendre contient l‟idée <strong>de</strong> donner. En plus, le verbe<br />
possè<strong>de</strong> un COD qui précè<strong>de</strong> le complément d‟attribution. Enfin, après observation, nous<br />
remarquons que l‟action <strong>du</strong> verbe n‟est pas accomplie.<br />
211. Tu ne connais d‟autres marguerites que celles que ta pelouse d‟avril donne<br />
à brouter à tes vaches (260)<br />
Comp. d‟Attribution<br />
GNS GV<br />
Le complément d‟attribution que nous considérons dans ce numéro est construit sur un<br />
groupe <strong>de</strong> verbes considérés comme une unité, donne à brouter à. Le compliment<br />
d‟attribution est intro<strong>du</strong>it par la préposition usuelle à. Pour ce qui concerne le procès <strong>du</strong><br />
verbe, puisque le verbe est au présent <strong>de</strong> l‟indicatif et qu‟il exprime un événement actuel, il<br />
n‟est pas accompli.<br />
Voilà pour la fonction complément d‟attribution qui est un groupe <strong>nominal</strong> construit<br />
sur un verbe qui contient l‟idée <strong>de</strong> donner ou l‟idée d‟attribution. Pour chaque proposition<br />
utilisée, il a été considéré en premier lieu le verbe. Nombreux sont les verbes <strong>de</strong> <strong>notre</strong> corpus<br />
qui, à première vue, ne seraient pas considérés comme signifiant donner ou attribuer. Mais<br />
après vérification dans le dictionnaire, <strong>de</strong> tels verbes ont été acceptés comme recevant <strong>de</strong>s
80<br />
compléments d‟attribution. Aussi <strong>notre</strong> intérêt a porté sur les verbes qui ont à la fois un COD<br />
et un complément d‟attribution.<br />
En <strong>de</strong>uxième lieu, la question <strong>de</strong> la préposition intro<strong>du</strong>isant le complément<br />
d‟attribution n'a posé aucun problème. La préposition la plus usitée est à. Mais pour,<br />
rencontré dans <strong>de</strong>ux propositions seulement, est rare.<br />
En <strong>de</strong>rnier lieu, nous avons cherché à savoir si l‟action exprimée par chaque verbe est<br />
accompli ou non. Le résultat est intéressant: l‟action <strong>de</strong> donner ou d‟attribuer est accompli<br />
dans 75 pour cent <strong>de</strong>s cas étudiés.<br />
Dans le sous-titre qui suit, on va étudier une structure similaire à celle <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong><br />
remplissant la fonction <strong>de</strong> complément d‟attribution. Il s‟agit d‟une phrase à <strong>de</strong>ux<br />
compléments: un complément d‟objet direct et un complément d‟objet indirect.<br />
1.4.7 La Double Transitivité<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> ce sous-titre il sera vu comment la double transitivité est pleinement<br />
réalisée dans une même phrase (voir supra la fonction précé<strong>de</strong>nte et une partie <strong>de</strong> l‟avant<br />
<strong>de</strong>rnière fonction). Nous n‟avons pas l‟intention <strong>de</strong> traiter en détail la Transitivité à ce sta<strong>de</strong><br />
puisque nous avons réservé <strong>de</strong>s phrases plus captivantes pour cela. Ce que nous examinons<br />
ci-après est le fonctionnement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux compléments d‟objet - l‟objet direct et l‟objet indirect<br />
- dans une même phrase.<br />
Exemples:<br />
La première phrase contient le <strong>syntagme</strong> verbal venait réclamer dont le verbe<br />
principal est réclamer, qui reçoit forcément un COD :<br />
212. Elle venait elle-même réclamer le dauphin promis à la plus belle (256)<br />
COD COI
81<br />
Mais le verbe n'accepte pas un COI. Le complément d‟objet indirect qu‟on a dans la phrase<br />
est construit sur le participe passé passif à valeur verbale. Il est pour ainsi dire un support qui<br />
permet à la phrase la double transitivité.<br />
213. On m'avait promis une fête <strong>de</strong>s fous, avec élection <strong>du</strong> Pape (256)<br />
COI COD<br />
Normalement, le verbe promettre reçoit les <strong>de</strong>ux compléments d‟objet sous considération.<br />
Dans la phrase 213 les <strong>de</strong>ux compléments sont là. Le COD <strong>du</strong> verbe possè<strong>de</strong> un complément<br />
<strong>de</strong> nom: une fête / <strong>de</strong>s fous. Le COI, un pronom, est préposé au verbe.<br />
était<br />
sourd (258).<br />
214. Une vieille femme expliqua à maître Coppenole que Quasimodo<br />
S V COI COD<br />
Dans cet exemple comme dans le précé<strong>de</strong>nt, le COI vient avant le COD. Le COI vient<br />
directement après le verbe expliquer, qui permet les <strong>de</strong>ux objets sous considération. Le COD<br />
est une proposition conjonctive. Notons que cette proposition COD mise après le COI n‟est<br />
pas <strong>du</strong> tout une question <strong>du</strong> style <strong>de</strong> l‟auteur. Elle est conforme au bon sens. La structure Une<br />
vieille femme expliqua que Quasimodo était sourd à maître Coppenole choquerait l‟oreille.<br />
Dans ses Remarques sur la langue française publié en 1647, Vaugelas parlait <strong>du</strong> jugement<br />
<strong>de</strong>s phrases par l‟oreille, surtout lorsqu‟il y a doute en ce qui concerne leurs usages.<br />
215. Heureux peintre Jehan Fourbault! dit Gringoire avec un gros soupir; et il<br />
tourna le dos aux drapels et drapelets (260).<br />
V COD COI<br />
On a dans la phrase 215 un autre verbe qui accepte la double transitivité. Les <strong>de</strong>ux<br />
compléments d‟objet se suivant dans l‟ordre normal.<br />
S
82<br />
216. et chaque fois qu‟en tournoyant sa rayonnante figure passait <strong>de</strong>vant vous, ses<br />
grands yeux noirs vous jetaient un éclair (261)<br />
S COI V COD<br />
Nous avons un autre exemple ou le COI est pro<strong>nominal</strong>isé, et <strong>de</strong> ce fait il est préposé au<br />
verbe. (Voir l'exemple 213 ci-<strong>de</strong>ssus). Le verbe jeter figure aussi parmi ceux qui reçoivent<br />
<strong>de</strong>ux compléments d‟objet.<br />
217. <strong>de</strong>ux grosses mains assujettirent à sa fine ceinture la courroie qui<br />
pendait <strong>de</strong> la voûte (348)<br />
COD<br />
S V COI<br />
Du fait que le verbe <strong>de</strong> la phrase est employé avec la préposition à, il permit la double<br />
transitivité. Il faut remarquer que jusqu'ici on constate que la présence <strong>de</strong> cette préposition<br />
avec les verbes étudiés est la marque qui les distingue comme recevant <strong>de</strong>ux compléments<br />
d‟objet.<br />
Pour la structure assujettir à, il y a la possibilité d‟assujettir quelqu‟ un à <strong>de</strong>s règles.<br />
Cet emploi est attesté dans les dictionnaires. Mais on a dans la phrase 215 assujettir à qqch<br />
une autre chose, ce qui donne la structure assujettir à + COI + COD.<br />
218 Cet immense obélisque noir (...) fit à dom Clau<strong>de</strong> un effet singulier (363)<br />
S V COI COD<br />
La structure <strong>de</strong> cette phrase est i<strong>de</strong>ntique à la précé<strong>de</strong>nte. Mais le verbe <strong>de</strong> la phrase<br />
n‟est pas comme ceux qui permettent la double transitivité. Faire est un verbe polysémique.<br />
219. Il arracha les papiers <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong> l‟autre (388)<br />
S V COD COI<br />
Arracher aussi est un verbe à double transitivité. Le COD <strong>de</strong> la phrase est à sa position<br />
normale. Mais notons que le COI possè<strong>de</strong> un complément <strong>de</strong> nom.
220. Mon frère, Jehan a fait <strong>de</strong> vos gracieux conseils paille et fumier à<br />
fouler aux pieds (377)<br />
83<br />
S V COI COD<br />
Ces paroles sont sorties <strong>de</strong> la bouche <strong>de</strong> l‟intelligent frère <strong>de</strong> dom Clau<strong>de</strong>. Il emploie le même<br />
verbe que celui <strong>de</strong> la phrase 218. Remarquez la richesse lexicale et syntaxique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
compléments <strong>du</strong> verbe. Enfin, remarquez l‟image vive que renferme le <strong>syntagme</strong> COD: paille<br />
et fumier à fouler aux pieds. Nous clôturons le sous-titre avec <strong>de</strong>ux cas qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt un peu<br />
plus d‟observation.<br />
221. Le maraud ... faisait d‟une voix haute distribution <strong>de</strong> sa science en magie<br />
blanche et noire à mainte face béante qui l‟entourait (378)<br />
L‟analyse sera faite systématiquement. La maraud est le sujet <strong>de</strong> la phrase. Le sujet est suivi<br />
par le <strong>syntagme</strong> verbal - faisait. Après, il y a un complément circonstanciel - d'une voix<br />
haute -qui exprime le moyen employé par le maraud pour accomplir son action. Mais faisons<br />
un pas en arrière pour examiner le <strong>syntagme</strong> verbal. Deux interprétations sont possibles: on a<br />
soit un verbe simple (faisait) recevant le COD, soit une locution verbale (faisait distribution<br />
<strong>de</strong>) recevant un COI et non pas un COD. Si on accepte que le verbe <strong>de</strong> la phrase est faisait,<br />
on aurait comme COD distribution <strong>de</strong> sa science en magie blanche et noire; distribution serait<br />
le nom noyau <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong>. Ce nom à un complément - <strong>de</strong> sa science suivi d‟un autre<br />
complément - en magie blanche et noire. Ce sont <strong>de</strong>ux compléments <strong>de</strong> noms que porte le<br />
nom noyau. Mais si c‟est la locution verbale qui régit les compléments <strong>de</strong> la phrase, il est<br />
certain qu‟on n‟ aura plus les compléments COD et COI mais ce que certaines grammaires<br />
appellent objet premier et objet second. Cela veut dire qu‟on aurait <strong>de</strong>ux compléments<br />
d‟objet indirect, le premier intro<strong>du</strong>it par la préposition <strong>de</strong> et le <strong>de</strong>uxième par la préposition à.<br />
222. Ma mère voulait me faire officier (379)<br />
S GV
Pour pouvoir analyser les compléments <strong>de</strong> cette phrase, il faut paraphraser la phrase.<br />
84<br />
222a. Ma mère voulait faire <strong>de</strong> moi officier (379).<br />
On aurait donc comme analyse fonctionnelle <strong>de</strong> la phrase Ma mère comme sujet, voulait faire<br />
comme prédicatif, <strong>de</strong> moi serait complément d‟objet indirect précédant le COD. Finalement,<br />
officier serait COD. Mais ce nom officier peut remplir également la fonction d‟attribut <strong>du</strong><br />
COD me 19 <strong>de</strong> la phrase originelle.<br />
En conclusion donc, la plupart <strong>de</strong>s verbes étudiés son doublement transitifs <strong>de</strong> nature.<br />
Après l‟examen <strong>de</strong>s onze cas, on constate que l‟ordre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux compléments n‟est pas fixe. Il<br />
est étonnant que sept d‟entre les onze compléments d‟objet indirect viennent avant leurs<br />
COD. Cela montre que l‟usage est aussi important que les règles grammaticales.
qui<br />
NOTES ET REFERENCES<br />
85<br />
1 Il s‟agit <strong>du</strong> complément <strong>du</strong> nom et <strong>de</strong> l‟adjectif.<br />
2 Celles - ci se distinguent <strong>de</strong>s fonctions accessoires qui seront étudiés au Cinquième<br />
Chapitre.<br />
3 Voir aussi l‟emploi <strong>de</strong> on à la page 409 <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris.<br />
4 Selon le Dictionnaire <strong>du</strong> français au collège (1986), une proposition incise est une phrase<br />
forme une sorte <strong>de</strong> parenthèse dans une phrase plus longue.<br />
5 Voir par exemple Mauger (1955) où l‟auteur dit <strong>de</strong> la proposition incise qu‟elle est placée<br />
dans le discours direct. Elle rappelle, selon le Dictionnaire <strong>du</strong> français au collège le<br />
personnage qui s‟exprime.<br />
6 Se reporter à ABC <strong>de</strong> grammaire française (p.108) et au tome 2 <strong>de</strong>s Cours <strong>de</strong> langue et <strong>de</strong><br />
civilisation françaises <strong>de</strong> Mauger (op.cit.) pour cet emploi.<br />
7 Voir Le Bon Usage (pp. 194 et 195).<br />
8 Ducrot et Todorov (1981) citant Beauzee.<br />
9 Voir par exemple l‟une <strong>de</strong>s théories les plus récentes qui ren<strong>de</strong>nt compte <strong>de</strong> l‟énoncé,<br />
allant jusque‟a la minutie dans ses analyses. Il s‟agit <strong>de</strong> la théorie d‟énonciation diffusée et
86<br />
pratiquée par J.L. Austin (1970), A. Culioli (1978 et 1980), D. Maingueneau (1990,1993<br />
et 1999) et bien <strong>de</strong>s autres.<br />
10 Ce COD a un caractère unique. L‟escalier est un lieu, un objet concret. Quoique le COD<br />
ne subisse aucun changement, l‟agent - sujet exerce quand même une action sur l‟escalier: il<br />
monte là - <strong>de</strong>ssus. Il prend les <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> l‟escalier. Givon (1984) appelle ce type “Objet<br />
direct locatif.” (Cette appellation est tra<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> l‟anglais).<br />
11 Givon (op.cit.) classifie les changements que peut subir un groupe <strong>nominal</strong> pour être<br />
appelé COD. A la lumière <strong>de</strong> son classement, ce COD n‟a pas été créé, ni détruit, ni a - t - il<br />
un changement physique, interne, externe ou autre. Voilà pourquoi on peut douter <strong>de</strong> son<br />
statut <strong>de</strong> COD.<br />
12 Ce COD est équivoque. Quoiqu‟il puisse répondre à la question „il entendait quoi‟? il ne<br />
peut <strong>de</strong>venir le sujet <strong>de</strong> la phrase passive. Pour ce qui concerne les critères établis par<br />
GIVON (Op.cit.), ce COD n‟a subi aucun changement. (Les mêmes remarques sont<br />
applicables à la phrase „il entendait son estomac battre la chama<strong>de</strong>‟). En plus, le verbe <strong>de</strong> la<br />
phrase n‟exprime qu‟une action passive (entendre), qui ne passe pas sur l‟objet direct. Donc,<br />
c‟est un COD <strong>de</strong> nom et non d‟action.<br />
13 S‟il y a lieu ce critère pourrait être divisé en <strong>de</strong>ux:<br />
a.Passage <strong>de</strong> l‟action <strong>du</strong> sujet sur le COD<br />
b.Changement chez l‟objet direct Cette division s‟avère nécessaire parce que certaines<br />
actions <strong>de</strong> l‟agent sujet passent sur l‟objet direct sans qu‟il y ait changement chez l‟objet<br />
patient.<br />
14 Les verbes qui permettent aux COD <strong>de</strong> remplir tous les trois critères sont assez nombreux.<br />
Nous n‟en citons que quelques-uns ici: manger, abattre, couper, arroser, aiguiser, alcooliser,<br />
anesthésier, amputer, amortir, essuyer, construire, congeler, cultiver, écosser, démonter, etc.<br />
15 Dans les phrases relevées dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris, on note une prédominance <strong>de</strong> la<br />
préposition à.<br />
16 Op. Cit., p.152. Une comparaison <strong>de</strong> cette structure avec celle <strong>de</strong> l‟anglais révèle qu‟elle<br />
est plutôt à ranger parmi les verbes recevant un COD. Comparez les <strong>de</strong>ux phrases suivantes:
87<br />
J‟ai besoin d‟une auto <strong>de</strong> fabrication française.<br />
I need a french-ma<strong>de</strong> car.<br />
17 Le plus souvent, le référent <strong>du</strong> complément d‟attribution est un être humain ou un être /<br />
une chose vivant(e). Cet être est celui qui bénéficie <strong>de</strong> l‟action faite par le sujet <strong>du</strong> verbe<br />
<strong>de</strong> la phrase. Voir GIVON (1984) pour une discussion plus détaillée.<br />
18 Nous nous <strong>de</strong>mandons pourquoi la lettre initiale <strong>de</strong> ma<strong>dame</strong> est non majuscule.<br />
19 CF. L‟exemple dans le Tome 2 <strong>de</strong> Popin (1993, p.22):<br />
Seigneur, vous m‟avez fait Maître-<strong>de</strong>-langue.
DEUXIEME CHAPITRE<br />
2.0 LA PHRASE, LA TRANSITIVITE ET D’AUTRES FONCTIONS<br />
ESSENTIELLES<br />
2.1 LA PHRASE<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> l‟Ecole fonctionnaliste française, la phrase répond à certaines critères<br />
linguistiques qui sont d‟ordre relationnel, sémantique, formel et monématique (Jeanne<br />
Martinet, 1982). Au niveau formel, l‟intonation joue un rôle très important. A un niveau plus<br />
avancé, qui rend compte <strong>de</strong> la phrase complexe, Martinet (in Jeanne Martinet, 1982) définit la<br />
phrase comme « l‟ensemble <strong>de</strong>s monèmes d‟un énoncé entre lesquels existent <strong>de</strong>s relations<br />
<strong>de</strong> subordination et <strong>de</strong> coordination ». Il existe également un classement <strong>de</strong> certaines phrases<br />
qui ne comportent pas nécessairement un sujet et un prédicat (Rodriguez-Diez in Feuillard et<br />
al, 1982). En gros, la phrase est considérée sur l‟axe linéaire ou syntagmatique.<br />
D‟après la longueur <strong>de</strong> la phrase ou d‟après le nombre d‟éléments qui la constituent,<br />
on peut avoir une phrase simple, une phrase avec <strong>de</strong>s expansions et une phrase complexe. La<br />
phrase simple comporte un verbe autour <strong>du</strong>quel est construit un autre constituant. Pour ce qui<br />
concerne la phrase minimale, elle comporte <strong>de</strong>ux ou trois constituants. Elle est si complète<br />
qu‟on ne peut plus lui retrancher aucun <strong>de</strong> ses constituant. Par exemple, Je lis; Elle va <strong>paris</strong>;<br />
Louis prend <strong>du</strong> thé. La phrase avec <strong>de</strong>s expansions comporte non seulement un groupe<br />
<strong>nominal</strong> sujet, un prédicat verbal, mais aussi plusieurs groupes nominaux ou groupes<br />
prépositionnels.<br />
Selon Dubois et al (1999),<br />
Les phrases complexes comportent plusieurs … propositions, celles-ci étant<br />
soit juxtaposées, soit coordonnées, soit subordonnées. Dans les propositions<br />
complexes, les propositions juxtaposées ou coordonnées ont une autonomie
90<br />
grammaticale complète permettant à chacune <strong>de</strong> fonctionner … comme une<br />
phrase simple. La proposition subordonnée, au contraire, ne peut pas<br />
fonctionner telle quelle, comme une phrase simple; elle a besoin <strong>du</strong> support<br />
<strong>de</strong> la proposition principale, qui contient un terme dont elle est dépendante.<br />
Pour ponctuer ses phrases et ses paragraphes, Hugo emploie <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong><br />
virgules, <strong>de</strong> points virgules et d‟interjections. Les points virgules sont très répan<strong>du</strong>s dans<br />
l‟œuvre à cause <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> propositions juxtaposées. Au sein <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong><br />
paragraphes, Hugo se sert également <strong>de</strong> points pour ponctuer.<br />
Nous présentons ci-<strong>de</strong>ssous un échantillon <strong>de</strong> différentes catégories <strong>de</strong> phrases que<br />
nous avons relevées dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris.<br />
Phrases simples :<br />
1. La ban<strong>de</strong> entière éclata (246).<br />
2. Gingoire était fort mécontent (251).<br />
3. Cet âge est sans pitié (319).<br />
4. Le cabaret mène au pilori. Le pilori mène à la potence. La potence mène à<br />
l‟enfer. (334)<br />
Phrases complexes :<br />
1. C‟était en effet le recteur et tous les dignitaires <strong>de</strong> l‟Université, /qui se<br />
rendaient processionnellement au-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong> l‟ambassa<strong>de</strong> /et <strong>travers</strong>aient en ce<br />
moment la place <strong>du</strong> Palais (246).<br />
2. Ayant donc bien ruminé l‟affaire <strong>de</strong> Quasimodo, /il renversa sa tête en arrière<br />
/et ferma les yeux à <strong>de</strong>mi, pour plus <strong>de</strong> majesté et d‟impartialité /si bien qu‟il<br />
était tout à la fois en ce moment sourd et aveugle (308).<br />
3. Il me faut un toit sur ces peintures, Sire, /et, quoique ce soit peu <strong>de</strong> chose, /je<br />
n‟ai plus d‟argent (394).
91<br />
Les propositions <strong>de</strong>s trois phrases ci-<strong>de</strong>ssus sont séparées par <strong>de</strong>s barres et chaque<br />
proposition contient un verbe.<br />
2.2 LA TRANSITIVITE<br />
La transitivité, c‟est la capacité chez un verbe <strong>de</strong> recevoir un complément d‟objet<br />
direct ou indirect ou les <strong>de</strong>ux. En français, il y a plusieurs types <strong>de</strong> verbes: les auxiliaires et<br />
les verbes d‟état (être et avoir), les verbes d‟action qui sont majoritaires, les verbes modaux<br />
(pourvoir, vouloir, etc.), les verbes d‟état (paraître, sembler etc.), les verbes <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />
(alunir, rajeunir, etc.) et d‟autres.<br />
Le verbe employé dans une phrase peut avoir une forme simple; c‟est à dire qu‟il peut<br />
être un seul mot. Il peut avoir également une forme composée. Alors, il est appelé un groupe<br />
verbal. Les constituants <strong>du</strong> groupe verbal peuvent avoir les structures suivantes :<br />
1. AUX + PP<br />
2. VB CONJUGUE + INF<br />
3. AUX + AUX + PP.<br />
D‟après Dubois et al (1999), en français, le verbe conjugué varie en personne, en nombre, en<br />
voix, en mo<strong>de</strong> et en temps.<br />
Le verbe est le noyau <strong>de</strong> la phrase. Les autres constitruants <strong>de</strong> la phrase sont<br />
construits autour <strong>de</strong> lui. Maingueneau (1999) souligne le rôle central que joue le verbe<br />
comme distributeurs <strong>de</strong>s fonctions syntaxiques. Dans la phrase française, que le verbe soit un<br />
seul mot ou un groupe <strong>de</strong> mots, le verbe joue le rôle sémantico-syntaxique <strong>de</strong> prédicat.<br />
Dans cette phase <strong>de</strong> <strong>notre</strong> travail, les verbes étudiés sont ceux d‟action et <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />
et les verbes modaux. Les verbes <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces trois espèces reçoivent un ou <strong>de</strong>ux<br />
compléments d‟objet direct.
92<br />
Dans une construction qui suit l‟ordre syntaxique dit naturel (GVO), le verbe<br />
entretient une certaine relation avec son objet et une différente relation avec son sujet<br />
(Percival in Sebeok (ed.), 1975). Lorsque l‟objet est présent et que l‟action exprimée par le<br />
verbe passe sur l‟objet, on dit qu'il y a transition. Mais lorsque l‟objet est absent il y a<br />
intransition, d'où les termes transitif et intransitif (Percival, Ibid., Givon, 1984).<br />
Certains verbes sont transitifs par nature, c‟est-à-dire qu‟ils sont construits avec un<br />
objet direct. Exemple: manger, couper, nettoyer, boire, acheter, remplir, appeler et bien<br />
d‟autres. Mais remarquons que la majorité <strong>de</strong> ces verbes peuvent être employés sans objet.<br />
D‟autres verbes se construisent sans COD. Exemples: aller, venir, monter, sortir,<br />
mourir, etc. Toutefois, dans certains emplois ou constructions, un petit nombre <strong>de</strong> ces mêmes<br />
verbes prend le COD.<br />
Les pages suivantes sont consacrées à l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s différents cas <strong>de</strong> constructions<br />
concernant la transitivité. Cinq catégories ont été établies, à savoir la construction transitive<br />
directe, la construction intransitive, la construction transitive <strong>de</strong>venue intransitive, la<br />
construction intransitive <strong>de</strong>venue transitive, et enfin les cas amphibies. Mais nous rajoutons<br />
un cas particulier pour terminer le sous-titre.<br />
2.3 LA CONSTRUCTION TRANSITIVE DIRECTE<br />
La construction transitive directe a la structure GVO. Elle peut en plus avoir un COI.<br />
Normalement, elle possè<strong>de</strong> un objet direct sur lequel passe l‟action verbale. L‟objet en<br />
question suit directement le verbe sans aucune préposition intro<strong>du</strong>ctrice.<br />
Exemples:<br />
1. Gringoire cacha son visage <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux mains, n‟ayant pas le bonheur d‟avoir<br />
S V COD<br />
un manteau pour se voiler la tête, (256).
93<br />
Cet exemple présente un verbe transitif qui a une variante pro<strong>nominal</strong>e prenant un COI - se<br />
cacher.<br />
2. Au bout <strong>de</strong> quelques instants, son pied heurta un obstacle (260)<br />
S V COD<br />
Heurter relève <strong>de</strong> la construction transitive directe, mais le verbe pro<strong>nominal</strong> se heurter est à<br />
ranger parmi les verbes à construction transitive indirecte.<br />
3. Djali frappa sept coups. Au même moment l‟horloge <strong>de</strong> la Maison-aux Piliers<br />
S V COD S<br />
sonna sept heures (262).<br />
V COD<br />
Les <strong>de</strong>ux propositions <strong>de</strong> l‟exemple 3 présentent <strong>de</strong>ux verbes qui ont chacun un COD. Il est<br />
bien clair que sept coups <strong>de</strong> la première proposition est un objet grammatical. Deux raisons<br />
suffisent pour prouver ce point. D‟abord, le <strong>syntagme</strong> COD peut <strong>de</strong>venir sujet <strong>de</strong> la phrase<br />
lorsqu‟elle est mise à la voix passive. Puis, les sept coups sont une séquence directe <strong>de</strong><br />
l‟action <strong>de</strong> frapper effectuée par l‟agent sujet - Djali. Mais pour ce qui concerne sept heures<br />
<strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième proposition, il y a un problème. On ne peut vraiment pas dire que c‟est un<br />
COD, cela parce qu‟elle ne peut pas <strong>de</strong>venir sujet <strong>de</strong> la même phrase transformée à la voix<br />
passive. Néanmoins, le <strong>syntagme</strong> peut répondre à la question “combien?” Cela fait croire que<br />
ce peut être un complément circonstanciel exprimant un temps précis.<br />
Pour conclure donc, on peut dire qu‟on est sur que dans la <strong>de</strong>uxième proposition sept<br />
heures occupe la place <strong>du</strong> COD et <strong>de</strong> ce fait il peut être appelé un COD. Mais la possibilité<br />
que ce <strong>syntagme</strong> soit appelé un complément circonstanciel <strong>de</strong> temps est également haute.<br />
4. Coppenole salua fièrement Son Eminence, qui rendit son salut au tout-puissant<br />
S V COD V COD
ourgeois redouté <strong>de</strong> Louis XI (254).<br />
94<br />
Les <strong>de</strong>ux verbes <strong>de</strong> la phrase complexe ont chacun un COD. Pour la <strong>de</strong>uxième proposition,<br />
c‟est le pronom relatif qui qui représente le sujet. Ce pronom a pour antécé<strong>de</strong>nt Son<br />
Eminence qui est le vrai sujet <strong>de</strong> la proposition relative.<br />
5. Quelques moments après il revint, apportant un paquet qu' il jeta à ses pieds<br />
(366). Antécé<strong>de</strong>nt Pr. Rel. S V<br />
L‟antécé<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> pronom relatif objet que c‟est un paquet qui est COD <strong>du</strong> verbe jeta.<br />
La structure profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la phrase serait:<br />
Quelques moments après il revint, apportant un paquet; il jeta le paquet aux pieds <strong>de</strong><br />
la condamnée.<br />
2.4 LA CONSTRUCTION INTRANSITIVE<br />
Normalement, les verbes <strong>de</strong> cette construction n‟ont pas <strong>de</strong> complément d‟objet.<br />
Exemples:<br />
6. Les rires et les applaudissements éclatèrent (254).<br />
S V<br />
Le verbe est à la voix active et il n‟est pas possible qu‟il reçoit un COD. Mais sa variante<br />
pro<strong>nominal</strong>e, s'éclater <strong>de</strong>, se construit avec en COI.<br />
7. Au bout <strong>de</strong> quelques instants, son pied heurta un obstacle, il trébucha et tomba<br />
(260). S GV<br />
Dans l‟exemple, les <strong>de</strong>ux verbes coordonnés sont en construction intransitive. En réalité, les<br />
<strong>de</strong>ux verbes sont intransitifs <strong>de</strong> nature. Il est impossible <strong>de</strong> les employer dans d‟autres<br />
constructions.
8. Gringoire soupira.<br />
S V<br />
Cet exemple est comme le précé<strong>de</strong>nt. Le verbe soupir est également transitif <strong>de</strong> nature.<br />
9. Gringoire tressaillit.<br />
S V<br />
95<br />
Tressaillir ne s‟emploie pas qu‟à l‟intransitif, il peut être employé au transitif indirect avec la<br />
préposition <strong>de</strong>.<br />
10a. Mille autres injures pleuvaient (319).<br />
S V<br />
10b. et <strong>de</strong> tous les étages les balles pleuvaient sur les truands (398)<br />
S V<br />
C‟est le même verbe qui a été employé dans les propositions 10a et 10b. Pleuvoir est un<br />
verbe impersonnel qui s‟emploie rarement au transitif. Une phrase que l‟on cite dans laquelle<br />
pleuvoir reçoit un COD est celle ci:<br />
Il pleut <strong>de</strong>s coups.<br />
2.5 LA CONSTRUCTION TRANSITIVE DEVENUE INTRANSITIVE<br />
Nos lecteurs ont peut - être enten<strong>du</strong> au campus une phrase comme : Have you<br />
cleared? Cette tournure orale, quoiqu‟elle soit très courante, est acceptable seulement dans<br />
son cadre oral.<br />
Le verbe <strong>de</strong> la phrase est to clear. Il peut être employé dans la structure to clear something,<br />
someone. Ce qu‟on voulait dire par Have you cleared? était Have you been cleared? Insérant<br />
la phrase dans son propre contexte, on aurait par le passage au cadre formel ou écrit <strong>de</strong>s<br />
phrases comme :<br />
Have the library people cleared you?<br />
ou
Has the <strong>de</strong>partment cleared you?<br />
Et dans la communication quotidienne on entendrait: Are you cleared?<br />
96<br />
Dans la construction transitive <strong>de</strong>venue intransitive, certains verbes, transitifs <strong>de</strong><br />
nature, se transforment, changent <strong>de</strong> construction et reçoivent par conséquent <strong>de</strong>s<br />
compléments d‟objet. C‟est le cas <strong>de</strong>s propositions suivantes.<br />
11. Les acteurs continuaient bravement (256).<br />
En construction transitive, le verbe a les patterns suivants:<br />
a. Continuer + nom<br />
b. Continuer + prep. + inf.<br />
Dans la phrase 11, le COD n‟est pas exprimé.<br />
12. Une secon<strong>de</strong>, une troisième grimace succédèrent, puis une autre, puis une<br />
autre (257).<br />
S V<br />
Succé<strong>de</strong>r se construit normalement avec un COI intro<strong>du</strong>it par la préposition à. Le COI est soit<br />
un être humain soit un objet non humain. L‟emploi <strong>du</strong> verbe sans COI n‟est pas attesté dans<br />
les dictionnaires. Mais il semble que c‟était la variante pro<strong>nominal</strong>e <strong>du</strong> verbe que l‟auteur<br />
voulait employer. Si donc on accepte ce fait on y substituera facilement se suivent.<br />
Le numéro suivant contient un verbe typiquement transitif:<br />
13. La cohue admirait (260)<br />
Si on admet l‟intransitivité <strong>de</strong> continuer sans poser <strong>de</strong>s questions, on supportera mal celle <strong>de</strong><br />
admirer, cela parce que dans la conscience linguistique d‟un locuteur natif, il existe la<br />
structure admirer qqn, qqch. Egalement, dans le stock <strong>de</strong>s connaissances présentes dans la<br />
mémoire <strong>de</strong> chaque locuteur français, il doit y avoir la même structure. On doit se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
donc ce qui a engendré cet emploi.
97<br />
14. Les grimaces commencèrent (257).<br />
S V<br />
Comparons cette structure à celle <strong>du</strong> numéro 11. Les <strong>de</strong>ux verbes appellent normalement <strong>de</strong>s<br />
COD. Mais leurs emplois à l‟intransitif sont très répan<strong>du</strong>s.<br />
15. Pourtant j‟ai besoin d‟un coin <strong>de</strong> cheminée, mes souliers boivent (261).<br />
S V<br />
Boire est un verbe transitif à très haute fréquence. Il est anormal <strong>de</strong> ne pas mentionner son<br />
objet direct. Toutefois, en répondant à la question Qu‟est ce qu‟il fait? On peut se passer d‟un<br />
COD. Mais, disons-le, cet emploi à l‟intransitif est contraire au bon sens. Il se heurte à la loi<br />
grammaticale et indique que Victor Hugo a trop usé <strong>de</strong> ses libertés d‟écrivain. .<br />
16. Phoebus s‟arrêta <strong>de</strong>vant une porte base et heurta ru<strong>de</strong>ment (340)<br />
Afin <strong>de</strong> comprendre l‟emploi <strong>du</strong> verbe heurter dans la présente phrase, il faudrait la<br />
considérer <strong>du</strong> début jusqu'à la fin. Voyons tout d‟abord Phoebus s‟arrêta <strong>de</strong>vant une porte<br />
basse; puis et heurta ru<strong>de</strong>ment. Dans la <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> la phrase il y a ellipse. La<br />
structure complète serait heurta ru<strong>de</strong>ment à la porte. L‟auteur a évité la répétition <strong>de</strong> à la<br />
porte, ce qui est conforme à la doctrine <strong>de</strong> Vaugelas 1 . Remarquons enfin que l‟emploi <strong>de</strong><br />
heurter au numéro 2 est différent <strong>de</strong> celui-ci. Au numéro 2, le verbe appelle nécessairement<br />
un COD.<br />
2.6 LA CONSTRUCTION INTRANSITIVE DEVENUE TRANSITIVE<br />
Nous terminons l‟autre face <strong>du</strong> <strong>de</strong>rnier sujet en examinant les verbes intransitifs <strong>de</strong><br />
nature qui <strong>de</strong>viennent transitifs dans d‟autres emplois. Nous commençons avec <strong>de</strong>ux phrases<br />
d‟un même verbe mais ayant différentes constructions.<br />
D‟abord, nous avons une phrase avec le verbe travailler employé intransitivement:<br />
V
98<br />
17a. Les pinces et les marteaux travaillent en bas.<br />
S V<br />
Cet emploi est parfaitement français et ne soulève aucun débat. Mais la phrase suivante<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s précisions.<br />
17b. On les vit tous accroupis sous l‟ogive, travaillant la porte<br />
<strong>de</strong> pinces et <strong>de</strong> leviers (382).<br />
CC <strong>de</strong> Moyen<br />
V COD<br />
La proposition participiale que nous examinons n‟a pas un sujet exprimé. Le verbe travailler<br />
porte un COD, ce qui est normal. La structure en est ceci: travailler qqch <strong>de</strong> qqch (un outil,<br />
un instrument). Vu la présence <strong>du</strong> complément circonstanciel <strong>de</strong> moyen, cette structure exige<br />
la précision <strong>du</strong> COD. Dans d‟autres structures, ce même verbe reçoit <strong>de</strong>s COD: travailler la<br />
terre (labourer la terre), travailler le bois.<br />
18. le bon Dieu va lui tousser <strong>du</strong> latin dans la figure (358).<br />
S V COD CCL<br />
On a sous les yeux une proposition complète <strong>du</strong> fait que toutes les fonctions possibles sont<br />
représentées: S, PRED, COD, COI, CCL. Mais tout ne va pas bien avec elle. Nous avons là<br />
une tour bizarre, car le verbe tousser n‟a jamais subi la transitivité. Serait-ce une tour propre<br />
au style hugolien? Quoiqu‟il en soit, il faut louer le génie <strong>de</strong> l‟auteur et son pouvoir <strong>de</strong><br />
création en matière <strong>de</strong> langage. Dans le texte, tousser, verbe actif mais intransitif, <strong>de</strong>vient<br />
verbe superactif en construction transitive.<br />
Il a été vu jusqu‟ici les verbes <strong>de</strong> haute transitivité recevant <strong>de</strong>s COD et d‟autres<br />
normalement construits avec <strong>de</strong>s COD mais qui changent <strong>de</strong> nature et <strong>de</strong> construction pour<br />
<strong>de</strong>venir intransitifs. D‟autres encore, (<strong>de</strong> nombre infime) ont été vus. Ceux-là se transforment<br />
<strong>de</strong> l‟intransitivité pour recevoir <strong>de</strong>s objets grammaticaux. Mais les cas à considérer ci-après
99<br />
se construisent tantôt avec <strong>de</strong>s COD et tantôt sans COD. Chaque exemple recevra sa propre<br />
analyse.<br />
Exemples:<br />
19. Je me trompe (257).<br />
S GV<br />
Le <strong>syntagme</strong> verbal se tromper existe et tromper aussi. Le premier s‟emploie intransitivement<br />
comme dans le texte et transitivement avec un COI intro<strong>du</strong>it par la préposition <strong>de</strong>. Pour ce<br />
qui concerne tromper, il exprime une action active et non pas passive. Mais il peut<br />
s‟employer transitivement ainsi qu‟intransitivement. A l‟intransitif, nous fournissons<br />
l‟exemple L‟apparence trompe. Au transitif, on a la structure tromper qqn avec un sujet<br />
humain..<br />
20. Quant à Gisquette et à Liénar<strong>de</strong>, elles avaient déserté <strong>de</strong>puis longtemps (257)<br />
S GV<br />
Dans cet exemple, il ne s‟agit pas <strong>de</strong> la structure déserter + COD dont l‟objet est locatif.<br />
Mais il est question d‟une autre acception <strong>du</strong> verbe. Dans le contexte, il est employé au sens<br />
militaire et ne reçoit nullement un COD.<br />
21. Maître Coppenole lui-même applaudit (258).<br />
S V<br />
Le verbe applaudir peut s‟employer sans COD comme dans l‟exemple. Mais il s‟emploie<br />
parfois avec un COD (applaudir qqn, qqch), ou avec un COI (applaudir à qqch). Hormis, ce<br />
verbe a une variante pro<strong>nominal</strong>e employée à la transitivité indirecte (s‟applaudir <strong>de</strong> qqch).<br />
22. Allons! se dit Gringoire soupirant; les autres écoutèrent (259).<br />
S V
100<br />
A côté <strong>du</strong> verbe écouter il y a s'écouter qui ne reçoit aucun <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong>. Ecouter<br />
s‟emploie avec ou sans COD. Il y a une vingtaine d‟années, à l‟école secondaire, on entendait<br />
écouter à la radio, qui reste à attester.<br />
23. Gringoire supporta héroïquement cette nouvelle rencontre (260).<br />
V COD<br />
L‟emploi <strong>de</strong> supporter avec un COD est très fréquent. On supporte qqch ou qqn. Dans le<br />
domaine médical on entend Le mala<strong>de</strong> supporte mal le traitement. Pour le verbe se supporter,<br />
on n'aura pas besoin d‟un COD.<br />
24. Elle tressaillit, se détourna; mais les applaudissements éclatèrent et couvrirent<br />
la morose exclamation (262).<br />
S V V<br />
L‟emploi <strong>de</strong> éclater à l‟intransitif semble l‟emporter sur son emploi au transitif. Parmi les<br />
emplois <strong>du</strong> verbe au transitif direct on relève éclater <strong>de</strong> rire, éclater en sanglots.<br />
25. Cependant son chant respirait surtout la joie (263).<br />
S V COD<br />
A l‟intransitif, le verbe respirer est très connu, cela parce qu‟il concerne la vie même.<br />
Cependant, il est rare au transitif. Dans l‟exemple, chant est personnifié. Aussi faut-il dire que<br />
le verbe est employé au sens figuré. En plus, son emploi au transitif direct est très poétique:<br />
respirer la joie, l‟air pur.<br />
26. Merci ! passeur aux vaches! ta cabane repose ma vue et me fait oublier Paris!<br />
(260). S V COD<br />
Se reposer, on le connaît. Mais dans ta cabane repose ma vue, l‟agent non humain prend <strong>de</strong>s<br />
dimensions humaines et accomplit une action passive - reposer la vue <strong>de</strong> quelqu‟un. Dans<br />
cette proposition on sent la puissance et l‟effet balsamique <strong>du</strong> langage hugorien.
101<br />
27. les scarabées d‟émail couraient au soleil (363).<br />
S V CCL<br />
L‟emploi <strong>de</strong> courir dans cet exemple montre qu‟il est à l‟intransitif. Il est vrai que le verbe<br />
exprime une activité, mais l‟action ne passe pas sur un objet. Ce qui est évi<strong>de</strong>nt encore est la<br />
<strong>de</strong>stination <strong>du</strong> sujet représenté par le complément circonstanciel <strong>de</strong> lieu.<br />
28. Vous changez bien brusquement <strong>de</strong> conversation (375).<br />
S V COI<br />
Avec le verbe changer on peut avoir les constructions suivantes: changer + COD, et changer<br />
<strong>de</strong> + GN. Le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> <strong>de</strong> la troisième construction est un COI.<br />
29. Il redoubla d‟attention (381).<br />
S V COI<br />
Manifestement le verbe redoubler s‟emploie très couramment au transitif direct. Par exemple,<br />
on entend redoubler une classe et redoubler une voiture. Son emploi au transitif indirect est<br />
rare. Mais on peut le mettre à l‟intransitif en omettant le COD.<br />
30. Il marchait donc tout pensif <strong>de</strong>rrière la jeune fille, qui hâtait le pas... (265).<br />
Antécé<strong>de</strong>nt Pr. rel. V COD<br />
On rencontre dans ce numéro un complément tout fait dit absolu: hâtait le pas. A part cet<br />
emploi <strong>du</strong> verbe au transitif , on a d‟autres emplois ayant les constructions suivantes: hâter +<br />
GN (COD) et se hâter <strong>de</strong> + infinitif. Il ne faut pas oublier aussi la possibilité <strong>de</strong> mettre la<br />
forme pro<strong>nominal</strong>e dans une phrase simple comportant uniquement le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong><br />
sujet et le <strong>syntagme</strong> verbal.<br />
31. Il ne regardait pas <strong>de</strong>vant lui en marchant (410).<br />
S V CCL
102<br />
Un autre verbe transitif <strong>de</strong> haute fréquence, c‟est regar<strong>de</strong>r. Il est employé sans COD dans<br />
cette phrase. En emploi transitif, il se trouve dans les constructions suivantes :<br />
Transitif direct : regar<strong>de</strong>r qqn, regar<strong>de</strong>r qqch.<br />
Transitif indirect: regar<strong>de</strong>r à + GN (COD), regar<strong>de</strong>r à + GN (complément absolu).<br />
Exemples : i. … il regar<strong>de</strong> avant tout à la qualité <strong>de</strong> la marchandise.<br />
ii. Regar<strong>de</strong>r à la dépense = être très économe.<br />
(Ces <strong>de</strong>ux exemples sont pris dans le Dictionnare <strong>du</strong> français au collège).<br />
La forme pro<strong>nominal</strong>e <strong>du</strong> verbe regar<strong>de</strong>r ne reçoit pas un COD. Mais il existe <strong>de</strong>s verbes<br />
pronominaux qui en reçoivent. Par exemple, Il se rase la tête; il se coupe le doigt.<br />
32. Revenez, et dansez - nous quelque chose (325)<br />
V S COD<br />
Le sujet et le verbe <strong>de</strong> la phrase sont dans une inversion simple. Le verbe est construit avec<br />
un COD. Dans certains emplois, ce verbe porte <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s nominaux dénotant <strong>de</strong>s noms<br />
<strong>de</strong> danses. Dans l‟usage quotidien, c‟est la structure transitif qui prévaut.<br />
Pour terminer cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la transitivité, nous présentons un cas particulier<br />
concernant le verbe étouffer.<br />
33. J‟étouffe! (257)<br />
A <strong>notre</strong> avis, il y a une erreur dans cet emploi. On dit Je m‟étouffe et non pas J‟étouffe.<br />
HUGO ne savait-il pas que le second appelle absolument un COD? En construction<br />
intransitive, on peut avoir la phrase Ces habits m‟étouffent! Mais hormis cela, il existe la<br />
structure étouffer qqn qui est transitive.<br />
Dans <strong>notre</strong> étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la transitivité, nous avons vu que les verbes transitifs sont plus<br />
susceptibles <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir intransitifs et que les verbes intransitifs sont très résistants. De plus,<br />
on constate que nombreux sont les verbes qui acceptent à la fois la construction transitive et<br />
la construction intransitive.
103<br />
Le sous - titre suivant vise principalement la qualification <strong>de</strong> l‟agent sujet et <strong>du</strong><br />
complément d‟objet direct. Il s‟agit <strong>de</strong> l‟adjectif ou <strong>du</strong> nom dit attribut.<br />
2.7 LA FONCTION ATTRIBUT<br />
L‟attribut est une fonction grammaticale. D‟après le Dictionnaire <strong>du</strong> Français au<br />
Collège, c‟est un nom ou an adjectif “relié à un nom (ou <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong>) par un verbe”<br />
Mais il n‟y a pas qu‟un verbe qui joue ce rôle <strong>de</strong> relais. Le verbe qui joue traditionnellement<br />
ce rôle, c‟est être. Les grammaires l‟appellent verbe copule. On l‟appelle également verbe<br />
d‟état. A part ce verbe, il existe d‟autres verbes <strong>de</strong> fonction similaire qu‟on appelle verbes<br />
d‟état. Ces verbes expriment l‟idée d‟apparence ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir ou d‟appellation 2 . D‟autres<br />
encore qui jouent le même rôle expriment l‟opinion et le choix. Il se trouve parmi les verbes<br />
ci-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s verbes d‟action qui sont employés au niveau <strong>de</strong> l‟attribut <strong>du</strong> COD.<br />
Il faudrait en plus dire que l‟adjectif ou le nom attribut dénote une ou <strong>de</strong>s qualités <strong>du</strong><br />
sujet humain ou non humain ou <strong>du</strong> COD humain ou non humain. En outre, certains attributs,<br />
noms ou adjectifs sont <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> professions et <strong>de</strong>s désignations. Aussi faut-il se rappeler<br />
que le sujet et son attribut ont le même référent. La même chose va pour le COD et son<br />
attribut.<br />
Notons, avant <strong>de</strong> rentrer dans les illustrations, que le mot ou <strong>syntagme</strong> attribut se<br />
construit sur le verbe ou autour <strong>du</strong> verbe. Ensuite, il est indispensable à la phrase dans<br />
laquelle il se trouve; et <strong>de</strong> ce fait, il est considéré comme une fonction essentielle à la phrase.<br />
2.7.1 Attribut <strong>du</strong> sujet<br />
Exemples:<br />
34. Mais c‟est alors que la surprise et l‟admiration furent à leur comble (258).<br />
GNS V copule Attribut <strong>du</strong> sujet
104<br />
Deux noms abstraits coordonnés font ensemble le sujet <strong>de</strong> la phrase et l‟attribut est relié au<br />
sujet par le verbe copule être conjugué au passé simple. Pour ce qui concerne le <strong>syntagme</strong><br />
<strong>nominal</strong> remplissant la fonction attribut, il a la valeur adjective et exprime le <strong>de</strong>gré.<br />
35. L'archidiacre resta un moment indécis (298)<br />
S V Attrib <strong>du</strong> sujet<br />
Deux choses sont à souligner dans la phrase: l‟emploi <strong>du</strong> verbe copule marquant l‟état ou la<br />
continuité et l‟attribut séparé <strong>du</strong> verbe par un <strong>syntagme</strong> expriment le temps.<br />
36. le prodigieux édifice <strong>de</strong>meure toujours inachevé (305)<br />
S V.copule Attribut<br />
Le verbe <strong>de</strong> cette phrase et celui <strong>de</strong> la phrase précé<strong>de</strong>nte expriment la même idée - la<br />
continuité. L‟attribut, un participe passé passif à valeur adjective, est modifié par l‟adverbe<br />
toujours marquant lui aussi la continuité dans le temps.<br />
37. Vieille fille fait jeune mère (312).<br />
Soulignons le contraste entre le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> sujet et son attribut. Il y a d‟abord un<br />
contraste entre les noms noyaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>syntagme</strong>s: fille / mère. Le <strong>de</strong>uxième contraste est<br />
entre les adjectifs qualifiant les <strong>de</strong>ux noms : vieille / jeune. Le verbe faire qui relie l‟attribut<br />
au sujet est un verbe d‟action. Il est polysémique; et dans la phrase il se comporte comme un<br />
verbe copule.<br />
38. Un travail si estimé qu‟il passe pour singulier (322).<br />
S GV Attribut<br />
On a dans la phrase 38 un il non personnel comme sujet. En général, ce pronom régit les<br />
verbes impersonnels <strong>de</strong> sens et <strong>de</strong> construction. Dans ce présent cas, il régit non pas un verbe<br />
simple mais une locution verbale - passer pour (verbe d‟action + préposition pour). La<br />
locution fonctionne parfaitement comme un verbe copule.
105<br />
Retournons au sujet <strong>de</strong> la phrase. Le sujet grammatical, c‟est le pronom il. Mais ce<br />
n‟est pas le sujet réel. Le nom représenté par ce pronom est le nom qualifié travail qui est<br />
subordonné à la proposition par la conjonction <strong>de</strong> subordination si …que.<br />
39. La vieille <strong>dame</strong>, qui observait cette scène, se sentait offensée(325)<br />
S GV Attribut<br />
On remarque la distance qui séparé le sujet <strong>du</strong> verbe <strong>de</strong> la phrase. La présence <strong>de</strong> la<br />
proposition relative n'annulle pas la relation syntaxique entre le sujet et son verbe; et ce<br />
<strong>syntagme</strong> verbal, <strong>de</strong> forme pro<strong>nominal</strong>e, exprimant un sentiment ou une disposition<br />
physique, porte un participe passé passif à valeur d‟adjectif qui est l‟attribut <strong>du</strong> sujet.<br />
40. En un instant, elles avaient été toutes <strong>de</strong>ux bonnes amies (326)<br />
S GV Attribut<br />
Le moment est venu pour parler <strong>de</strong> l‟accord entre le sujet et son attribut d‟un côté, et entre le<br />
COD et son attribut <strong>de</strong> l‟autre. Le nom sujet ou COD s‟accor<strong>de</strong> en genre et en nombre, avec<br />
l‟attribut. Dans la présente phrase, elles s‟accor<strong>de</strong> avec le déterminant variable et le <strong>syntagme</strong><br />
<strong>nominal</strong> bonnes amies. Notons les marqueurs <strong>de</strong> genre et <strong>de</strong> nombre.<br />
Dans elles, elle est un pronom personnel sujet <strong>de</strong> forme féminine, tandis que s est le<br />
pluralisateur. Pour les déterminants <strong>de</strong> l‟attribut (toutes <strong>de</strong>ux), toutes est un adjectif indéfini<br />
et <strong>de</strong>ux un numéral cardinal qui ne varie pas ni en genre ni en nombre. Toutes, qui varie,<br />
présente <strong>de</strong>ux marqueurs. Le e marque le genre féminin et le s marque la pluralisation. Les<br />
mêmes marques vont pour le nom attribut et son épithète:<br />
Bon/ne/s ami/e/s<br />
1 2 1 2<br />
( 1 ) Marqueurs <strong>de</strong> genre féminin ( 2 ) Pluralisateur
106<br />
Pour ce qui concerne le verbe, on a une forme composée <strong>de</strong> la copule être conjuguée au passé<br />
<strong>de</strong> l‟indicatif.<br />
41. Cet homme semblait être le compagnon <strong>de</strong> la bohémienne (326).<br />
S GV Attribut<br />
L‟analyse <strong>de</strong> cet exemple se limitera au <strong>syntagme</strong> verbal et à l‟attribut. Le <strong>syntagme</strong> verbal<br />
comporte <strong>de</strong>ux verbes, l‟un exprimant l‟apparence et l‟autre l‟état. Les seules remarques que<br />
l‟on puisse faire, c‟est que les <strong>de</strong>ux verbes fonctionnent comme une copule. Mais au niveau<br />
sémantique, ils occupent une position intermédiaire entre sembler et être. Pour l‟attribut, on<br />
souligne la présence <strong>du</strong> complément <strong>de</strong> nom qui fait la richesse <strong>de</strong> l‟attribut.<br />
42. Gringoire lui tenait lieu <strong>de</strong> frère (328)<br />
S COI GV Attribut<br />
Cet exemple a comme <strong>syntagme</strong> verbal la locution tenir lieu <strong>de</strong> (verbe d‟action + nom +<br />
préposition <strong>de</strong>). Cet attribut, lui, est un nom commun.<br />
43. La cathédrale paraissait morne (329).<br />
S V. copule Attrib.<br />
Pour cette phrase, l‟analyse portera seulement sur le verbe. Il exprime l‟apparence et<br />
fonctionne comme le verbe copule.<br />
44. Ce <strong>de</strong>rnier membre <strong>de</strong> sa phrase resta inédit.<br />
S V. copule Attrib<br />
A part la richesse lexicale <strong>du</strong> sujet, on remarque l‟emploi <strong>du</strong> verbe rester pour la <strong>de</strong>uxième<br />
fois dans cette série d‟attributs <strong>du</strong> sujet. (Voir son premier emploi dans la phrase 35).<br />
45. Jehan <strong>de</strong>meurait digne et impassible (337).<br />
S V.copule Attrib. <strong>du</strong> sujet
107<br />
L‟attribut <strong>du</strong> sujet comporte <strong>de</strong>ux adjectifs qualificatifs coordonnés. Ces adjectifs sont reliés<br />
au sujet par le verbe <strong>de</strong>meurer qui commute bien avec rester. La phrase 36 (supra) contient le<br />
verbe <strong>de</strong>meurer.<br />
46. Il se trouva presque fou (363).<br />
S GV Attrib.<br />
Dans cette phrase, le pronom il représenté une personne. Ce pronom comman<strong>de</strong> un verbe<br />
copule <strong>de</strong> forme pro<strong>nominal</strong>e exprimant l‟état. L‟attribut <strong>du</strong> sujet est modifié par un adverbe<br />
marquant le <strong>de</strong>gré.<br />
47. Elle se retrouva seule (366).<br />
S GV Attrib.<br />
Pour l‟analyse <strong>du</strong> verbe <strong>de</strong> la proposition, voir la phrase précé<strong>de</strong>nte.<br />
48. quand toutes les croisées <strong>de</strong>s autres maisons furent éteintes, Quasimodo<br />
<strong>de</strong>meura tout a fait seul (369).<br />
V. cop Attrib.<br />
S V. cop. Attrib. S<br />
Deux propositions sont présentés dans cet exemple. Remarquez la longueur <strong>du</strong> sujet <strong>de</strong> la<br />
première. Pour la <strong>de</strong>uxième proposition, remarquez le troisième emploi <strong>du</strong> verbe <strong>de</strong>meurer<br />
comme verbe copule.<br />
49. Son horizon re<strong>de</strong>venait sinistre (373).<br />
S V.copule Attrib.<br />
On rencontre pour la première fois l‟emploi <strong>du</strong> verbe re<strong>de</strong>venir comme verbe copule. Ce<br />
verbe, <strong>de</strong> formation composée, exprime le <strong>de</strong>venir.<br />
50. Je suis né Cagou (379).<br />
S GV Attrib.
108<br />
A première vue, on dirait que le <strong>syntagme</strong> verbal <strong>de</strong> la phrase comporte les verbes être et<br />
naître. En réalité, le verbe principal est naître conjugué au passé composé. Donc, le verbe<br />
copule est naître.<br />
51. Il <strong>de</strong>meura un moment pensif (389).<br />
S V. copule CCT Attrib.<br />
Le pronom personnel il est sujet <strong>de</strong> la phrase. On rencontre encore l‟emploi <strong>de</strong> <strong>de</strong>meurer<br />
comme verbe copule reliant l‟adjectif attribut au sujet. L‟attribut est modifié par le même<br />
complément circonstanciel <strong>de</strong> temps comme au numéro 35, supra.<br />
52. qu‟est-ce que c‟est que ces gens qui se préten<strong>de</strong>nt<br />
Antécé<strong>de</strong>nt Pr.rel suj. GV<br />
Voyers, justiciers, seigneurs et maîtres chez nous? (392)<br />
Attributs <strong>du</strong> Sujet<br />
Deux propositions se rencontrent dans cette phrase interrogative. La première peut être<br />
reformulée <strong>de</strong> la façon suivante: Quels sont ces gens? Celle-ci est superposée, paraît-il, à la<br />
proposition suivante: Ils (ces gens) se préten<strong>de</strong>nt voyers, justiciers, seigneurs et maîtres chez<br />
nous.<br />
Pour ce qui concerne le sujet <strong>de</strong> la phrase, on prend ces gens qui est l‟antécé<strong>de</strong>nt <strong>du</strong><br />
pronom relatif sujet qui. Ces gens régit parfaitement le verbe <strong>de</strong> la phrase. Pour le verbe<br />
copule on a un verbe transitif exprimant une action passive. Enfin, quatre noms remplissent la<br />
fonction attribut <strong>du</strong> sujet.<br />
Le numéro suivant comporte trois phrases minimales juxtaposées. Chacun a un sujet<br />
déterminé par un article défini; mais c‟est le même verbe qui est employé dans toutes les trois<br />
phrases. En plus, les trois attribut sont, <strong>de</strong>s noms communs. Voila la phrase:<br />
53. La sculpture <strong>de</strong>vient statuaire, l‟imagerie <strong>de</strong>vient peinture, le canon <strong>de</strong>vient<br />
musique (304).
109<br />
Nous passons à un numéro qui a trois adjectifs attributs:<br />
54. L‟église <strong>de</strong> Saint-Jacques <strong>du</strong> Haut-Pas, (...) était alors gothique,<br />
pointue et charmante (283)<br />
S V.cop. Attributs<br />
55. Il était <strong>de</strong>venu en quelque façon singe et chamois (292)<br />
S GV Attributs<br />
C‟est encore un pronom personnel sujet qu‟on a pour sujet. Ce il contrôle le <strong>syntagme</strong> verbal<br />
était <strong>de</strong>venu dont le principal est <strong>de</strong>venir. Conjugué au plus-que-parfait, ce verbe sert <strong>de</strong><br />
relais entre les attributs et le sujet. Deux noms <strong>de</strong> mammifères coordonnés servent d‟attributs<br />
<strong>du</strong> sujet humain qui est Quasimodo.<br />
56. La pensée <strong>de</strong> son petit frère <strong>de</strong>vient non seulement la récréation mais encore<br />
le but <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s (290).<br />
Attribut<br />
S V. copule Attribut<br />
Dans la phrase, il s‟agit <strong>de</strong> l‟archidiacre Clau<strong>de</strong> Frollo et son petit frère Jehan. On parle <strong>de</strong> la<br />
pensée <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> frollo concernant son petit frère. Deux attributs représentent cette pensée: la<br />
récréation et le <strong>syntagme</strong> le but <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s.<br />
On a dans l‟exemple suivant plusieurs attributs disjoints, c‟est-à-dire séparés <strong>du</strong> verbe<br />
copule, et juxtaposés. Le sujet <strong>de</strong> la phrase est un nom propre et le verbe copule être employé<br />
au plus-que-parfait:<br />
57. Notre-Dame avait été successivement pour lui, selon qu‟il grandissait et se<br />
S GV<br />
développait, l‟oeuf, le nid, la maison, patrie, l‟univers (291).<br />
Attributs
110<br />
58. C'était, (...) un vieillard (...), qui paraissait assez mala<strong>de</strong> et cassé (298).<br />
Antécé<strong>de</strong>nt Pr. rel.suj V.copule Attributs<br />
C‟est le présentatif c‟était qui commence la phrase. Une proposition conjonctive non<br />
repro<strong>du</strong>ite ici sépare le sujet (un vieillard) <strong>du</strong> présentatif. Cet agent-sujet est l‟antécé<strong>de</strong>nt <strong>du</strong><br />
relatif sujet qui. Paraître, verbe exprimant l‟idée d‟apparence, est verbe copule et <strong>de</strong>ux<br />
adjectifs (le second un participe passé passif) sont attributs <strong>de</strong> vieillard.<br />
59. Il avait l‟air mauvais, la mine fière et la tête haute (387).<br />
S Attrib. 1 Attrib.2 Attrib. 3<br />
La phrase 59 que nous examinons en ce moment n‟a qu‟une construction. La construction a<br />
un seul sujet - le il personnel. Pour avoir une copule on combine le verbe avoir et un nom:<br />
avoir l‟air, avoir la mine et avoir la tête. Les trois attributs sont <strong>de</strong>s adjectifs qualificatifs.<br />
60. Il s‟arrêta essoufflé (388)<br />
S V.copule Attribut<br />
Le pronom personnel sujet précè<strong>de</strong> le verbe d‟action <strong>de</strong> forme pro<strong>nominal</strong>e qui relie le seul<br />
attribut au sujet.<br />
61. grave penseur qu'il était, il se mit à réfléchir sur Jehan avec une<br />
Attrib. <strong>du</strong> sujet S V.copule<br />
miséricor<strong>de</strong> infinie (290)<br />
Nous avons dans ce numéro une belle inversion <strong>de</strong> l‟attribut <strong>du</strong> sujet. Cet attribut est mis en<br />
relief. Deux outils grammaticaux ont été mis en jeu pour que la mise en relief soit réalisée.<br />
Les <strong>de</strong>ux outils sont l‟inversion ou la mise en tête da l‟attribut et l‟emploi <strong>de</strong> la conjonction<br />
que <strong>de</strong>vant le pronom sujet il.<br />
62. Elles étaient cruelles et gracieuses (325).<br />
S Copule Attributs
111<br />
On ne peut pas se passer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux attributs contraires <strong>de</strong> cette phrase. Les <strong>de</strong>ux filles en<br />
question sont à la fois cruelles et gracieuses. Nous trouvons difficile la mise en égalité d‟un<br />
vice et d‟une vertu. L‟emploi <strong>de</strong> la conjonction <strong>de</strong> coordination et augmente la polémique qui<br />
existe sur l‟emploi <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux attributs ensemble. A <strong>notre</strong> avis, si on remplace et par mais on<br />
arriverait peut-être à résoudre le problème. De toute façon, l‟interprétation que nous prêtons à<br />
la phrase est la suivante: <strong>du</strong> côté moral, elles ont une disposition à faire <strong>du</strong> mal; mais <strong>du</strong> côté<br />
physique, elles ont <strong>du</strong> charme. Hormis cette interprétation, nous rejetons ce contraste<br />
d‟attributs parce que cela est contraire au bon sens.<br />
63. Elle avait reconnu que tout était muraille autour d‟elle (350-51)<br />
S Cop. Attribut<br />
En tant que sujet, le pronom indéfini gouverne le verbe copule, qui relie l‟attribut muraille au<br />
sujet. Cet attribut est un nom, mais il a la valeur adjective.<br />
64. Il se sentit <strong>de</strong> pierre et trop lourd pour fuir (365)<br />
S GV Attributs<br />
Le il <strong>de</strong> cette phrase est une personne. Il contrôle le <strong>syntagme</strong> verbal se sentit, verbe copule<br />
qu'on a rencontré pour la première fois au numéro 39. Au niveau <strong>de</strong>s attributs <strong>du</strong> sujet, on a le<br />
phénomène <strong>de</strong> la nomination - sentir <strong>de</strong> pierre - au lieu <strong>de</strong> l‟adjectivation qui est plus<br />
pratiquée.<br />
Dans les <strong>de</strong>ux exemples ci-<strong>de</strong>ssous, nous avons <strong>de</strong>s attributs <strong>du</strong> sujet à plusieurs<br />
éléments. Le premier exemple est celui-ci:<br />
65. La cathédrale semblait une créature docile et obéissante sous sa main (293)<br />
S Copule Attribut<br />
L‟attribut est construit directement sur le verbe copule exprimant l‟idée d‟apparence. Le sujet<br />
non humain est comparé à une créature. Ce nom-attribut reçoit <strong>de</strong>ux adjectifs qualificatifs.<br />
Le <strong>de</strong>uxième exemple est le suivant:
112<br />
66. Aussi la communication entre eux et lui avait été prompte, électrique<br />
et pour ainsi dire <strong>de</strong> plain-pied (254).<br />
S GV 3 Attributs <strong>du</strong> Sujet<br />
Les <strong>de</strong>ux premiers attributs sont juxtaposés mais le troisième leur est coordonné au moyen <strong>de</strong><br />
la conjonction <strong>de</strong> coordination et avec l‟embrayeur adverbial pour ainsi dire.<br />
67. Seulement ici cette tour était la flèche la plus hardie, la plus<br />
S Copule<br />
oeuvrée, la plus menuisée (82)<br />
Voyons la relation qu'entretient tour avec flèche. Flèche <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong> attribut renvoie à tour<br />
<strong>du</strong> <strong>syntagme</strong> sujet. Mais le nom attribut reçoit trois qualifications juxtaposées: la plus hardie,<br />
la plus oeuvrée, la plus menuisée. Notez que la flèche n‟est pas répété <strong>de</strong>vant les <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong>rnières qualifications; il est supprimé.<br />
68. tous les cous restèrent ten<strong>du</strong>s, toutes les bouches ouvertes, tous les regards<br />
S Copule Attrib. S Attribut S<br />
tournés vers la table <strong>de</strong> marbre (247).<br />
Attribut<br />
Il paraît qu‟il y a trois phrases simples juxtaposées. Mais il n‟y a que la première qui est<br />
complète. Le sujet y est (tous les cous) et le verbe copule exprimant l‟état ou la continuité<br />
(restèrent) et l‟attribut (ten<strong>du</strong>s). Dans les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières propositions, les verbes copules sont<br />
omis. Mais en lisant et relisant toute la phrase complexe on constate que c‟est la copule<br />
restèrent <strong>de</strong> la première proposition qui gouverne les <strong>de</strong>ux propositions suivantes.<br />
négativisés .<br />
Premier cas:<br />
Pour terminer l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l‟attribut <strong>du</strong> sujet, nous présentons <strong>de</strong>ux cas d‟attributs<br />
69. Cependant cette mer d‟harmonie n‟est point un chaos (288).
Deuxième cas:<br />
113<br />
70. Mais l‟architecture ne sera plus l‟art social, l‟art collectif, l‟art dominant (305).<br />
Dans les <strong>de</strong>ux cas, le problème est <strong>de</strong> savoir si un attribut entouré <strong>de</strong> marqueurs négatifs en<br />
vaut un. Pour répondre à la question, argumentons un peu. Au niveau formel, le nom attribut<br />
<strong>de</strong> la phrase 69 et les noms attributs <strong>de</strong> la phrase 70 sont visiblement présents. En plus, au<br />
niveau grammatical, on peut analyser ces noms et les appeler par leur fonction. Mais au<br />
niveau <strong>de</strong> sémantique, il faudrait savoir que l‟harmonie et l‟architecture, étant atteintes par la<br />
négation, perd leurs qualités.<br />
2.7.2 Attribut <strong>du</strong> Complément d’Objet Direct<br />
L‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l‟attribut <strong>de</strong> l‟objet direct permettra <strong>de</strong> présenter quasiment tous les cas qui<br />
existent. Comme l‟attribut <strong>du</strong> sujet, l‟attribut <strong>du</strong> COD peut être un nom ou un adjectif. Il<br />
s‟accor<strong>de</strong> en genre et en nombre avec le COD qu'„il qualifie. En plus, il est souvent sans<br />
déterminant. 3 Suivant le cas, le COD et son attribut peuvent se trouver côte à côte.<br />
Egalement, on peut mettre le verbe copule entre le COD et son attribut. Enfin, quand le<br />
COD précè<strong>de</strong> son verbe il <strong>de</strong>vient un pronom personnel objet.<br />
Exemples:<br />
71. Clau<strong>de</strong> Frollo enfin l' avait fait sonneur <strong>de</strong> cloches (294).<br />
S COD GV Attribut<br />
Le verbe d‟action qui représente la copule est faire conjugué au plus-que-parfait. Ce verbe<br />
relie le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> attribut au COD.<br />
72. On la dit sorcière (325).<br />
S COD V.cop Attribut<br />
Dire ,verbe d‟action, est la copule <strong>de</strong> la phrase qui relie l‟attribut sorcière à son COD.
114<br />
73. On le crut mala<strong>de</strong>. Il l‟ était en effet (371).<br />
S COD Cop. Attrib S COD Cop.<br />
Dans cette phrase, on emploie un verbe marquant l‟opinion comme verbe copule. Il relie<br />
l‟attribut mala<strong>de</strong> au pronom COD.<br />
74. Ajoutons que sa surdité le rendit en quelque façon muet (292).<br />
S COD V.Cop. Attribut<br />
Rendre est un verbe d‟action. Il se trouve après le pronom personnel COD le. L‟attribut est<br />
un adjectif. Cet adjectif qualificatif est modifié par une locution adverbiale.<br />
75. Cette leçon <strong>de</strong> grec l‟ avait ren<strong>du</strong> rêveur (333).<br />
S COD GV Attribut<br />
Le pronom personnel objet élidé l' précè<strong>de</strong> le verbe copule - verbe d‟action qui est conjugué<br />
au plus-que-parfait. L‟attribut <strong>du</strong> COD suit ce verbe.<br />
Dans le numéro suivant se trouve un attribut <strong>du</strong> COD à plusieurs éléments. Le verbe<br />
copule trouver est un verbe d‟action passive.<br />
76. il est certain qu'un chimiste, en l‟analysant, (…), la trouverait composée<br />
S<br />
d‟une partie d‟intérêt contre neuf parties d'amour propre (252).<br />
Pour le <strong>de</strong>rnier exemple <strong>de</strong>s attributs <strong>du</strong> COD, le COD et le verbe copule, présents<br />
dans la première proposition <strong>de</strong> la phrase complexe, sont absents dans la <strong>de</strong>uxième. Notez en<br />
plus la disjonction entre le sujet <strong>de</strong> la phrase et l‟attribut <strong>du</strong> COD. Cela est faite au moyen<br />
d‟une virgule:
115<br />
77. Jacques d‟Espars l‟ eût reçu mé<strong>de</strong>cin physicien, Richard Hellain, mé<strong>de</strong>cin<br />
chirurgien (290).<br />
S COD GV Attribut S Attribut<br />
Dans cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l‟attribut, il a été vu que les exemples contenant l‟attribut <strong>du</strong> sujet<br />
sont beaucoup plus nombreux que ceux ayant l‟attribut <strong>du</strong> COD. Nous avons vu également<br />
que les attributs <strong>de</strong> sujet présentent plus <strong>de</strong> variation au niveau <strong>de</strong> la construction.<br />
<strong>du</strong> nom.<br />
Le sous-titre suivant, comme celui qu‟on vient <strong>de</strong> terminer, concerne la qualification<br />
2.8 LA FONCTION APPOSITION<br />
Quand le nom ou l‟adjectif qui qualifie un nom est apposé à celui-ci on dit que le mot<br />
qui qualifie est mis en apposition. Le Robert (Tome 1, 1978, p.195) définit l‟apposition<br />
comme une “figure par laquelle on joint à un substantif, à un pronom ou à une proposition un<br />
nom ou un groupe <strong>de</strong> mots qui lui sert <strong>de</strong> qualification.” Sur ce <strong>de</strong>rnier point, Grevisse<br />
(1980) affirme que l‟apposition ne sert parfois qu‟à renforcer le nom. En l‟expliquant<br />
davantage, il dit qu‟elle est comparable à l‟attribut. Mais le verbe copule est absent, ajoute-t-<br />
il. Pour Mauger (Op. cit., p. 154),<br />
Le nom en apposition ajoute une précision au nom qu‟il accompagne. Tantôt<br />
il est à côté <strong>du</strong> nom, tantôt il en est séparé par une virgule, tantôt il lui est relié<br />
par la préposition <strong>de</strong>.<br />
Les appositions présentées ci-<strong>de</strong>ssous sont <strong>de</strong>s noms, <strong>de</strong>s adjectifs ou <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong><br />
mots apposés surtout à <strong>de</strong>s noms.<br />
Exemples:
116<br />
78. Le cardinal se mordit les lèvres. Il se pencha vers son voisin l‟abbé <strong>de</strong><br />
Saint-Geneviève (254)<br />
Nom qualifié<br />
Le nom commun qualifié est son voisin et l’abbé <strong>de</strong> Saint-Geneviève est l‟apposition en<br />
emploi disjoint.<br />
79. Nul ne bougeait <strong>du</strong> cardinal, <strong>de</strong> l‟ambassa<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l‟estra<strong>de</strong>, unique centre<br />
<strong>de</strong> ce vaste cercle <strong>de</strong> rayons visuels (255).<br />
Nom qualifié<br />
Cette apposition a pour noyau le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> unique centre, lequel porte <strong>de</strong>ux<br />
compléments <strong>de</strong> noms: i) <strong>de</strong> ce vaste cercle ii) <strong>de</strong> rayons visuels. Tout ce <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong><br />
est apposé au nom estra<strong>de</strong>.<br />
80. Messire Louis <strong>de</strong> Graville, chevalier, conseiller et chambellan <strong>du</strong> roi,<br />
Nom qualifié<br />
amiral <strong>de</strong> France, concierge <strong>du</strong> bois <strong>de</strong> Vincennes ! (256)<br />
Le tout est une phrase <strong>nominal</strong>e. La phrase n‟a pas <strong>de</strong> verbe. Mais si nous lui prêtons une<br />
copule, il y aurait un changement <strong>de</strong> fonction au niveau <strong>de</strong> l‟apposition. A la différence <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux premiers exemples, c‟est un nom propre qui est qualifié dans cet exemple. Nous avons<br />
sous les yeux une accumulation d‟appositions disjointes.<br />
81. Maître Denis Le Mercier, ga r<strong>de</strong> <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong>s aveugles <strong>de</strong> Paris! (256)<br />
Nom qualifié<br />
Egalement, dans cette phrase <strong>nominal</strong>e c‟est un nom propre qui est qualifié.<br />
L‟apposition est une seule mais le <strong>syntagme</strong> renfermant la fonction a un nom noyau avec<br />
trois compléments <strong>de</strong> noms.
117<br />
82. Un écolier, Robin Poussepain, je crois, vint lui rire sous le nez, et trop<br />
Nom qualifié<br />
près (258).<br />
Le nom qualifié est un nom commun comme beaucoup d‟autres. Mais l‟apposition est un<br />
nom propre.<br />
83. Les neuf parties <strong>de</strong> l'amour-propre <strong>de</strong> Gringoire, gonflées et tuméfiées au<br />
Syntagme <strong>nominal</strong> qualifié<br />
souffle <strong>de</strong> l‟admiration populaire, étaient dans un état d‟accroissement prodigieux<br />
(252)<br />
Pour l‟analyse, l‟apposition enlevée, on aura la structure GNS + Vb copule + Attribut.<br />
L‟apposition est donc une précision ou une information supplémentaire ajoutée au GN<br />
qualifié. Cette apposition contient <strong>de</strong>ux participes passés passifs à valeur d‟adjectif. Les<br />
groupes nominaux joints aux <strong>de</strong>ux adjectifs qualificatifs sont <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> noms qui<br />
dénotent ceux qui ont provoqué les <strong>de</strong>ux actions <strong>de</strong> la qualification.<br />
84. Charles, cardinal <strong>de</strong> Bourbon, archevêque et comte <strong>de</strong> Lyon, primat <strong>de</strong>s<br />
Nom qualifié<br />
Gaules, était à la fois allié à Louis XI par son frère (252)<br />
L‟apposition <strong>de</strong> ce numéro est i<strong>de</strong>ntique à celle <strong>du</strong> numéro 80 ci-<strong>de</strong>ssus, mais celle-ci s‟insère<br />
dans une proposition complète. Ces qualifications sont faites dans un style journalistique qui<br />
comporte, inter alia, l‟énumération.<br />
85. Guillemette Maugrepuis, regar<strong>de</strong> donc ce mufle <strong>de</strong> taureau, il ne lui manque que<br />
<strong>de</strong>s cornes (257).<br />
On rencontre un autre type d‟apposition qui consiste à apposer à un nom un groupe <strong>de</strong> mots<br />
(souvent un nom et la préposition <strong>de</strong>). Dans l‟exemple nous avons mufle <strong>de</strong> qualifiant
118<br />
taureau. Notons que la qualification précè<strong>de</strong> le nom qualifié 4 . Il faudrait donner un autre<br />
exemple pour illustrer cet emploi.<br />
86. Gringoire, (…) marchait effaré au milieu <strong>de</strong>s autres, (…), les pieds empêtrés dans<br />
cette fourmilière d'éclopés (268)<br />
Le nom fourmilière sert d‟adjectif et cela qualifie éclopés. (Nous comparons cet exemple<br />
avec drôle <strong>de</strong> garçon).<br />
Nous citons un autre exemple plus compliqué:<br />
87. égout d‟où s‟échappait chaque matin, et ou revenait croupir chaque nuit, ce<br />
ruisseau <strong>de</strong> vices, <strong>de</strong> mendicité et <strong>de</strong> vagabondage (268).<br />
Les vices, la mendicité et le vagabondage sont comme un ruisseau.<br />
On va voir dans le numéro suivant une pittoresque casca<strong>de</strong> d‟appositions:<br />
88. Quand cette espèce <strong>de</strong> cyclope parut sur le seuil <strong>de</strong> la chapelle, immobile, trapu et<br />
presque aussi large que haut, carré par la base, comme dit un grand homme, à son<br />
surtout mi-parti rouge et violet, semé <strong>de</strong> campaniles d‟argent, et surtout a la<br />
perfection <strong>de</strong> sa lai<strong>de</strong>ur, la populace le reconnut sur-le-champ, et s‟écria d‟une voix :<br />
C‟est Quasimodo, le sonneur <strong>de</strong> cloches ! C‟est Quasimodo, le bossu <strong>de</strong> Nôtre-<br />
Dame ! Quasimodo le borgne ! Quasimodo le bancal ! (258)<br />
Ce numéro comporte une série <strong>de</strong> quatre appositions. La première est une simple<br />
qualification dont nous avons déjà parlé à l‟exemple 88: cette espèce <strong>de</strong> cyclope. Le<br />
<strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> est cyclope et l‟apposition comporte cette espèce <strong>de</strong>. La <strong>de</strong>uxième est<br />
également une apposition au nom cyclope. Ici, on commence la <strong>de</strong>scription <strong>du</strong> cyclope par le<br />
procédé d‟énumération mentionné à l‟exemple 86. La troisième ne s‟insère pas vraiment dans<br />
la fonction d‟apposition mais dans celle <strong>de</strong> l‟attribut <strong>du</strong> COD. Voilà la phrase dans un bon<br />
ordre:
119<br />
88a. La populace reconnut le cyclope à son surtout mi-parti rouge et violet, seme <strong>de</strong><br />
campaniles d‟argent et surtout à la perfection <strong>de</strong> sa lai<strong>de</strong>ur.<br />
La <strong>de</strong>rnière comporte quatre constructions <strong>nominal</strong>es. Chacune <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premières<br />
constructions sont intro<strong>du</strong>ites par le présentatif c’est. Le présentatif met en relief le nom<br />
propre Quasimodo qui est le nom qualifié; le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> à complément <strong>de</strong> nom<br />
qualifiant le nom propre suit, mais en emploi disjoint. Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières constructions sont<br />
déjà débattues (voir la Note Numéro 80 infra).<br />
89. La jeune fille, essoufflée s‟arrêta enfin, et le peuple applaudit avec amour (262).<br />
Remarquez l‟accord en genre et en nombre entre le nom fille et l‟adjectif mis en<br />
apposition, ce qui renforce le fait que l‟apposition est comparable dans quelques aspects à<br />
l‟attribut et à l‟épithète.<br />
90. Immobile, elle attachait sur Phoebus un regard résigné, triste et doux (325).<br />
En tête <strong>de</strong> la phrase et en emploi disjoint, cette apposition est dite en relief. Elle qualifie le<br />
pronom personnel sujet elle.<br />
Il importe <strong>de</strong> présenter un autre type d‟apposition en énumération différent <strong>de</strong> celle<br />
<strong>de</strong>s numéros 82 et 86. Celles-là comportent <strong>de</strong>s titres honorifiques. Mais celles-ci sont <strong>de</strong>s<br />
adjectifs qualificatifs.<br />
Exemples:<br />
91. Il était là <strong>de</strong>puis une heure et <strong>de</strong>mie au moins, déchiré, maltraité, moqué, sans<br />
relâche, et presque lapidé (320).<br />
A part sans relâche, les autres items <strong>de</strong> la qualification sont <strong>de</strong>s adjectifs formés à partir <strong>de</strong><br />
verbes. Ce même commentaire va pour la numéro 92:<br />
92. Elle était là, per<strong>du</strong>e dans les ténèbres, ensevelie, enfouie, murée (350)
120<br />
Dans toutes ces énumérations, une chose est à remarquer : les mots <strong>de</strong> chaque énumération se<br />
mettraient dans le même champ lexical. Les adjectifs <strong>de</strong> la phrase suivante manquent, par<br />
exemple, la sonorité:<br />
93. La vieille église, toute vibrante et toute sonore, était dans une perpétuelle joie <strong>de</strong><br />
cloches (329).<br />
94. Le capitaine Phoebus, resté seul, hésite un moment entre les <strong>de</strong>ux portes, puis il<br />
suivit la bohémienne (326).<br />
Phoebus et seul sont les <strong>de</strong>ux appositions. Le premier, construit côte à côte avec le nom<br />
capitaine, et le <strong>de</strong>uxième, un adjectif ayant pour support le participe verbal resté, ont le même<br />
référent. Un autre exemple qui éclaircirait l‟emploi <strong>de</strong> l‟apposition Phoebus est le suivant:<br />
95. La montagne Saint-Geneviève y faisait au sud-est une ampoule énorme (283)<br />
Apposition<br />
96. L‟insecte architecte se tenait immobile comme le noyau <strong>de</strong> cette roue <strong>de</strong> <strong>de</strong>ntelle<br />
(331).<br />
La phrase 96 que nous venons <strong>de</strong> citer a une apposition un peu différent <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l‟exemple<br />
94. Pour le capitaine Phoebus et la montagne Saint-Geneviève, on a affaire à la nomination.<br />
On peut dire le capitaine qui s’appelle Phoebus ou la montagne qu’on appelle Saint-<br />
Geneviève. Mais dans l‟énoncé 96, architecte n‟équivaut pas à insecte; ce nom noyau est<br />
„comme un architecte‟. Ce nom apposé s‟emploie comme un adjectif qualificatif.<br />
97. La salle, <strong>de</strong> forme ron<strong>de</strong>, était très vaste (378)<br />
Ce nouveau type d‟apposition vient s‟ajouter à ceux déjà rencontrés. Au lieu<br />
d‟apposer tout simplement un nom ou un adjectif qualificatif au nom noyau, on emploie le<br />
support <strong>de</strong> forme <strong>de</strong>vant le mot apposé.
121<br />
En <strong>de</strong>rnier lieu, on a un autre type d‟apposition ayant la structure nom qualifié +<br />
préposition <strong>de</strong> + adjectif qualificatif.<br />
Exemple:<br />
98. On sent qu‟il y a quelque chose <strong>de</strong> disparu (293).<br />
Rappelons qu‟on a déjà étudié ce mufle <strong>de</strong> taureau, cette fourmilière d‟éclopés, et <strong>de</strong> forme<br />
ron<strong>de</strong>. Le nouveau type appelle l‟emploi <strong>de</strong> quelque chose <strong>de</strong> avant l‟adjectif qualificatif:<br />
quelque chose d‟appétissant, quelque chose d‟anormal, etc.<br />
Ayant vu plusieurs types et exemples d‟appositions dans ce sous-titre, nous passons à<br />
une autre fonction grammaticale entièrement à part.
NOTES ET REFERENCES<br />
1 Op cit (C‟est lui qui prechait le “bien dire.” Pour lui, s‟exprimer correctement doit être la<br />
règle.<br />
2 Pour une liste et la categorisation <strong>de</strong> ces verbes, il faut se reporter au Précis <strong>de</strong> Grammaire<br />
Française <strong>de</strong> Grevisse et Mauger (1968).<br />
3 Larousse <strong>de</strong> poche, Précis <strong>de</strong> grammaire, Paris: Librairie Larousse, 1979, p. XVII.<br />
4 Voir infra la phrase 88. Un autre type que l‟on pourrait classifier avec le type en question<br />
s‟inscrit dans une autre construction: Nom noyau + preposition <strong>de</strong> + Nom Apposé. Nous citons<br />
un exemple classique : la ville <strong>de</strong> Paris. Il faudra mettre encore un autre type d‟apposition avec<br />
celles - ci. Elle se rencontre dans une construction averbale. Voyons celle <strong>de</strong> l‟exemple 88:<br />
122<br />
Quasimodo le borgne ! où le borgne qualifie le nom propre Quasimodo.
TROISIEME CHAPITRE<br />
3.0 COMPLEMENTS CIRCONSTANCIELS<br />
3.1. INTRODUCTION<br />
La fonction dont il est question dans ce chapitre est celle <strong>de</strong> complément<br />
circonstanciel (CC) que plusieurs grammairiens connaissent. Lorsqu‟on en discute en<br />
général, le terme est employé au pluriel. Déjà chez Lucien Tesniere (1969), on les appelait<br />
“circonstants” et ils “désignent la situation” 1 <strong>de</strong> communication. Or l‟événement <strong>de</strong><br />
communication s‟inscrit dans la <strong>de</strong>rnière. Selon Mauger (1955, p.156), “les circonstances<br />
sont les faits qui expliquent un événement.” En plus, dit-il, “les compléments circonstanciels<br />
expriment les circonstances (…) qui expliquent l‟action.” 2<br />
Dans le Grand Larousse 3 , les circonstances sont considérées comme les “accessoires<br />
<strong>du</strong> fait en discussion.” Par “accessoires‟‟ on entend tous les détails <strong>de</strong>s faits qui environnent<br />
la communication en cours.<br />
Chaque constituant d‟un énoncé joue un rôle spécifique. D‟après Baylon et Fabre<br />
(1995), « chaque constituant <strong>de</strong> la proposition se distingue <strong>de</strong>s autres par la part qu‟il prend à<br />
l‟accomplissement <strong>de</strong> la finalité <strong>de</strong> la proposition. » Ceci implique que les fonctions <strong>de</strong><br />
compléments circonstanciels sont importants en syntaxe.<br />
Espèces <strong>de</strong> circonstances<br />
Il existe à peu près vingt circonstances 4 ; mais il ne sera étudié que les suivantes dont<br />
l‟emploi est fréquent dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris : le lieu, le temps, la cause, la manière, le<br />
moyen, l‟instrument, la comparaison, le but, l‟accompagnement avec la privation, et la<br />
distance. Mais il faut remarquer que chaque événement est marqué par une ou plusieurs<br />
circonstances.
Nature <strong>de</strong>s compléments circonstanciels<br />
126<br />
Pour la plupart, les compléments circonstanciels sont <strong>de</strong>s noms, à entendre Mauger<br />
(Ibid.). Mais Grevisse et Goosse (1980) et La Grammaire Pour Tous 5 en disent plus. Dans<br />
ces <strong>de</strong>ux références, il est clair qu‟il n‟y a pas que les noms qui remplissent la fonction <strong>de</strong><br />
complément circonstanciel, mais les infinitifs, les pronoms, les gérondifs, les compléments<br />
absolus et les propositions le sont également.<br />
Notons toutefois que la plupart <strong>de</strong> ces compléments sont construits avec une<br />
préposition. De ce fait, les groupes <strong>de</strong> mots qui remplissent ces fonctions s‟appellent groupes<br />
prépositionnels. C‟est dans Le Bon Usage <strong>de</strong> Grevisse (Ibid) que se trouvent les indications<br />
les plus détaillées sur les compléments circonstanciels. Ceux qui indiquent le prix, le poids, la<br />
matière et la mesure sont construits, en gran<strong>de</strong> partie, sans préposition.<br />
Pour ce qui concerne l‟importance <strong>du</strong> complément circonstanciel, il est très<br />
important. Quoi que La Grammaire Pour Tous affirme qu‟il “n'est pas indispensable” 6 et<br />
que Grevisse et Goosse l‟éloignent <strong>de</strong>s compléments essentiels, nous disons avec fermeté que<br />
le complément circonstanciel est essentiel à la compréhension <strong>du</strong> message oral ou écrit. Une<br />
fonction syntaxique primaire est celle dont les constituants dépen<strong>de</strong>nt directement <strong>du</strong> verbe.<br />
Or, un complément circonstanciel est une fonction primaire. Nous le mettons donc avec les<br />
autres compléments <strong>du</strong> verbe qui sont essentiels à la phrase.<br />
Ci-après il sera présenté les différents compléments circonstanciels. Les exemples<br />
seront analysés. Pour ce faire, on étudiera les prépositions intro<strong>du</strong>ctrices, la nature ou la<br />
composition <strong>de</strong>s CC, et s‟il y a lieu, leurs positions et leurs désignations.
127<br />
3.2. COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE LIEU<br />
En étudiant les compléments circonstanciels <strong>de</strong> lieu, nous ferons les distinctions suivantes:<br />
Lieu ou Situation<br />
CC <strong>de</strong> Lieu Direction<br />
Origine, Provenance ou Point <strong>de</strong> départ<br />
Passage ou Lieu <strong>de</strong> passage<br />
Ce sous-titre comportera six parties. La première partie visera les compléments<br />
exprimant la circonstance <strong>de</strong> lieu. La partie suivante concernera les compléments<br />
circonstanciels <strong>de</strong> lieu (CCL) ayant plusieurs <strong>syntagme</strong>s nominaux. Après, nous verrons les<br />
compléments circonstanciels <strong>de</strong> lieu exprimant la direction. Ceux exprimant l‟origine<br />
viendront ensuite. Puis après, ce seront ceux exprimant le passage. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers seront<br />
illustrés par peu <strong>de</strong> phrases seulement. Enfin, nous étudierons certains cas ayant <strong>de</strong>ux CC,<br />
chacun exprimant une circonstance différente.<br />
3.2.1 Compléments Circonstanciels Exprimant la Circonstance <strong>de</strong> Lieu<br />
Ces exemples sont ouverts par une proposition contenant un complément qui n‟est<br />
pas un lieu à proprement parler:<br />
1. Sa voix se perdit dans un tonnerre <strong>de</strong> huées (248)<br />
Dans l‟exemple on se trouve dans l‟univers <strong>du</strong> son. Voix et huées appartiennent au même<br />
champ lexical. Le CCL en question est intro<strong>du</strong>it par la préposition dans. Le complément est<br />
composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux noms, le nom noyau un tonnerre et son complément <strong>de</strong> huées. Comme<br />
nous l‟avons dit, un tonnerre <strong>de</strong> huées n'est pas un lieu concret comme un mur, une pièce,<br />
un marché ou une forêt. Mais <strong>du</strong> fait qu‟on peut voir et entendre un tonnerre on peut<br />
considérer le <strong>syntagme</strong> en question comme un complément <strong>de</strong> lieu.<br />
voir :<br />
Les CCL <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phrases suivantes ont la même nature que celui qu'on vient <strong>de</strong>
128<br />
2. Mais ce n‟est pas l‟intérêt qui domine dans la noble nature <strong>de</strong>s poètes. (252)<br />
3. L'altière algara<strong>de</strong> <strong>du</strong> chaussetier flamand, en humiliant les gens <strong>de</strong> cour, avait<br />
remué dans toutes les âmes plébéiennes je ne sais quel sentiment <strong>de</strong> dignité encore<br />
vague et indistinct au quinzième siècle. (254)<br />
On note d‟abord dans les <strong>de</strong>ux phrases l‟emploi <strong>de</strong> la même préposition que celle <strong>de</strong><br />
la première phrase. Le CCL <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième phrase est un nom abstrait tandis que celui <strong>de</strong> la<br />
troisième est une partie <strong>de</strong> l'être humain - l'âme. Pour ce qui concerne la nature grammaticale<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux CCL, le premier à la structure nom noyau + complément <strong>de</strong> nom mais le <strong>de</strong>uxième<br />
est déterminé par l‟adjectif indéfini toutes et qualifié par l‟adjectif plébéiennes.<br />
Dans la phrase suivante, c'est la préposition à qui intro<strong>du</strong>it les <strong>syntagme</strong>s exprimant la<br />
circonstance <strong>de</strong> lieu.<br />
4. Après tout, à l‟estra<strong>de</strong> comme à la table <strong>de</strong> marbre, c‟était toujours le même<br />
spectacle (255).<br />
Notons que le <strong>de</strong>uxième <strong>syntagme</strong> possè<strong>de</strong> un nom noyau et un complément <strong>de</strong> nom.<br />
A la page 258 <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris se trouvent les CCL suivants avec une variété<br />
<strong>de</strong> prépositions intro<strong>du</strong>ctrices:<br />
5. Quasimodo, objet <strong>du</strong> tumulte, se tenait toujours sur la porte <strong>de</strong> la chapelle, …<br />
6. Un écolier, Robin Poussepain, je crois, vint lui rire sous le nez, et trop près.<br />
7. Alors il se fit autour <strong>de</strong> l‟étrange personnage un cercle <strong>de</strong> terreur et <strong>de</strong> respect…<br />
Les trois prépositions intro<strong>du</strong>isant les compléments circonstanciels ci-<strong>de</strong>ssus sont sur, sous et<br />
autour <strong>de</strong>. Afin <strong>de</strong> s‟assurer qu'on a affaire à une circonstance <strong>de</strong> lieu dans ces trois phrases,<br />
il faut poser après le verbe <strong>de</strong> chaque phrase la question où? Sans aucun doute on aura<br />
comme réponses les trois CCL. Ce qui distingue un peu le CCL <strong>de</strong> la phrase 7 est la présence<br />
<strong>de</strong> l'adjectif épithète étrange avant le nom noyau.
129<br />
Dans la phrase 8 le complément <strong>de</strong> lieu n‟est pas intro<strong>du</strong>it par une préposition. Le<br />
CCL est essentiellement un nom avec son complément:<br />
8. il se relève et gagna le bord <strong>de</strong> l'eau (260).<br />
On a à la page 265 <strong>de</strong> <strong>notre</strong> texte un autre CCL sans préposition. Celui-ci,<br />
essentiellement un nom comme le précé<strong>de</strong>nt, comporte <strong>de</strong>ux <strong>syntagme</strong>s nominaux<br />
coordonnés:<br />
9. Quand ils eurent <strong>travers</strong>é la populace et la place, la nuée <strong>de</strong>s curieux et <strong>de</strong>s oisifs<br />
voulut les suivre.<br />
Deux compléments circonstanciels <strong>de</strong> lieu sont présents dans la phrase suivante:<br />
10. Quasimodo marchait <strong>de</strong>vant lui, éparpillant la foule à son passage. (265)<br />
C‟est le premier CCL qui attire <strong>notre</strong> attention. Le <strong>syntagme</strong> contient <strong>de</strong>ux mots: la<br />
préposition <strong>de</strong>vant et le pronom personnel masculin singulier lui 7 . De cet exemple et ceux <strong>de</strong>s<br />
phrases 9 (la populace) et 11 ci-<strong>de</strong>ssous, on voit qu‟un être humain peut constituer un lieu 8 .<br />
11. Le pauvre poète jeta les yeux autour <strong>de</strong> lui (268)<br />
Comme beaucoup <strong>de</strong> <strong>syntagme</strong>s qui expriment la circonstance <strong>de</strong> lieu, le<br />
complément <strong>de</strong> la phrase 12 contient pour la plupart <strong>de</strong>s noms:<br />
12. Il emprisonne Paris dans une chaîne circulaire <strong>de</strong> grosses tours, hautes et soli<strong>de</strong>s<br />
(279)<br />
Pour l‟analyse, il faudrait diviser le complément en trois. D‟abord, considérons le <strong>syntagme</strong><br />
<strong>nominal</strong> qui suit la préposition. Une chaîne est qualifié par l‟adjectif circulaire. Puis, ce nom<br />
a un complément qui précise son sens: <strong>de</strong> grosses tours. Notons également que le nom<br />
complétant le noyau est qualifié par l‟adjectif grosses. Enfin viennent <strong>de</strong>ux adjectifs<br />
qualificatifs apposés au complément <strong>de</strong> nom.
130<br />
13. Il faut relire le passé sur ces pages <strong>de</strong> marbre (305).<br />
Ce CCL, intro<strong>du</strong>it par la préposition sur, a pour complément le nom marbre.<br />
14. Oh! Dit Mahiette en saisissant entre ses <strong>de</strong>ux mains la tête ron<strong>de</strong> <strong>de</strong> son enfant,…<br />
(312)<br />
Ce numéro a les particularités suivantes: le complément exprime la circonstance <strong>de</strong><br />
lieu; intro<strong>du</strong>it par une nouvelle préposition - entre, le complément est composé d‟un nom<br />
déterminé d‟abord par un adjectif possessif et un numéral cardinal. Notez que le CCL se<br />
trouve avant le complément d‟objet direct <strong>de</strong> la préposition.<br />
Dans la phrase 15, l‟emploi <strong>de</strong> la préposition par <strong>de</strong>vant la face parait bizarre:<br />
15. Bois ceci! criait Robin Poussepain en lui jetant par la face une éponge traînée<br />
dans le ruisseau (320)<br />
On remarque aussi l‟emploi <strong>de</strong> par, une nouvelle préposition dans cette étu<strong>de</strong>.<br />
On a déjà vu <strong>de</strong>s exemples où le référent <strong>du</strong> CCL ( le nom noyau <strong>du</strong> complément) est<br />
soit un être humain soit une partie <strong>de</strong> son être. Ci-<strong>de</strong>ssous, on a un CCL dont le noyau est un<br />
nom abstrait:<br />
16. il retombait dans son silence distrait et glacial (322)<br />
Le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> est déterminé par un adjectif possessif et qualifié par <strong>de</strong>ux adjectifs.<br />
On trouve à la page 330 <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris une autre phrase qui renforce la<br />
qualité <strong>de</strong>s CCL relevés dans le roman:<br />
17. Je vais aller chez mon frère.<br />
Chez est une préposition, et que, employé <strong>de</strong>vant un nom désignant une personne, il indique<br />
la <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> la personne.
131<br />
Un autre nom abstrait en fonction <strong>de</strong> complément circonstanciel <strong>de</strong> lieu se trouve<br />
dans la phrase 18:<br />
18. Il se mordit les lèvres, et la colère s‟éteignit dans la rougeur (384)<br />
Dans la plupart d‟exemples vus jusqu‟ici, c‟est le sujet <strong>de</strong> la phrase qu‟on trouve dans la<br />
circonstance <strong>de</strong> lieu. Mais dans la phrase 19, ce sont les termes <strong>du</strong> COD qui le sont:<br />
19. La malheureuse, effarée, semblait perdre sa vue et sa pensée dans les obscures<br />
entrailles <strong>de</strong> l‟église (360).<br />
20. Mais la vision était en lui (364).<br />
La préposition en vient s‟ajouter aux prépositions intro<strong>du</strong>isant les CCL. Le mot vision, sujet<br />
<strong>de</strong> la phrase, est un nom abstrait, mais le CCL est un être humain.<br />
21. Il ne parut ni aux conférences capitulaires, ni aux offices (371).<br />
La phrase 21 contient <strong>de</strong>ux <strong>syntagme</strong>s nominaux coordonnés par les particules négatives<br />
ni...ni; les CCL étant construits sur le verbe paraître conjugué au passé simple. Mais il faut<br />
remarquer la séparation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux CCL par une virgule. La préposition intro<strong>du</strong>isant les CCL<br />
est à.<br />
Pour terminer l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s compléments simples exprimant la circonstance <strong>de</strong> lieu,<br />
nous citons les <strong>de</strong>ux phrases suivantes dont les CCL sont intro<strong>du</strong>its par les prépositions à et<br />
dans respectivement.<br />
22. il ne vit plus rien que le beau cheval attaché à la poste <strong>du</strong> logis Gon<strong>de</strong>laurier<br />
(369).<br />
23. Quand il sut cette nouvelle, il s‟enferma dans sa cellule <strong>du</strong> cloître (371)<br />
Chacun <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux CCL a un nom noyau et un complément <strong>de</strong> nom.<br />
Compléments <strong>de</strong> lieu à plusieurs <strong>syntagme</strong>s<br />
Ci-<strong>de</strong>ssous, il est présenté les compléments circonstanciels exprimant le lieu et ayant<br />
plusieurs <strong>syntagme</strong>s. Le premier <strong>de</strong> ces exemples est une merveille: présentant trois
132<br />
compléments <strong>de</strong> lieu intro<strong>du</strong>its par les prépositions à, sous, et sur respectivement, il faudrait<br />
voir la variété <strong>de</strong>s constructions au niveau <strong>de</strong>s CCL.<br />
Le premier CCL est composé d‟un nom noyau - au centre - et d‟un complément <strong>de</strong><br />
nom - <strong>de</strong> la haute faça<strong>de</strong> gothique <strong>du</strong> Palais. Le complément <strong>de</strong> nom a également son propre<br />
complément <strong>du</strong> - palais. Quoique centre et palais ne subissent pas la qualification, faça<strong>de</strong><br />
l‟est. Il a <strong>de</strong>ux épithètes: haute à gauche et gothique à droite.<br />
Les <strong>de</strong>uxième et troisième compléments <strong>de</strong> lieu ont chacun un adjectif qualificatif<br />
mais le troisième se distingue par sa double détermination. Voilà la phrase entière:<br />
24. Au centre <strong>de</strong> la haute faça<strong>de</strong> gothique <strong>du</strong> Palais, le grand escalier, sans relâche<br />
remonté et <strong>de</strong>scen<strong>du</strong> par un double courant qui, après s‟être brisé sous le perron<br />
intermédiaire, s‟épandaient à larges vagues sur ses <strong>de</strong>ux pentes latérales (243-244).<br />
Le <strong>de</strong>uxième exemple est caractérisé par <strong>de</strong> courts <strong>syntagme</strong>s au début <strong>de</strong> la phrase<br />
exprimant <strong>de</strong>s circonstances <strong>de</strong> lieu. Trois à intro<strong>du</strong>cteurs se succè<strong>de</strong>nt, suivi <strong>de</strong> la<br />
préposition sur:<br />
25. Aux portes, aux fenêtres, aux lucarnes, sur les toits, fourmillaient <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong><br />
bonnes figures bourgeoises (244).<br />
26. Devant Notre-Dame, au plus près, trois rues se dégorgeaient dans le Parvis, belle<br />
place à vieilles maisons (282)<br />
Apparemment, il y a <strong>de</strong>ux compléments <strong>de</strong> lieu dans la phrase 26: Devant Notre-Dame et<br />
dans le Parvis. Mais chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux a une adjonction qu‟on ne peut pas appeler un autre<br />
complément <strong>de</strong> lieu. Ce que fait cet élément supplémentaire, c‟est d‟ajouter une précision au<br />
complément d‟avant. On remarque aussi que l‟élément supplémentaire est mis en apposition.
133<br />
Voyez la phrase pour les <strong>de</strong>ux éléments; le premier est un superlatif tandis que le <strong>de</strong>uxième<br />
est un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> que l‟on peut diviser en <strong>de</strong>ux:<br />
a. belle place - nom noyau non déterminé mais qualifié par un adjectif.<br />
b. à vieilles maisons - complément <strong>de</strong> place intro<strong>du</strong>it par la préposition à.<br />
Les trois phrases que nous présentons ci-<strong>de</strong>ssous ont certains traits en commun.<br />
27. La théologie dépassée, il s‟était précipité dans le Décret (290)<br />
28. Jusque-là il n‟avait vécu que dans la science, il commençait à vivre dans la vie<br />
(290).<br />
29. Cette catastrophe fut une crise dans l‟existence <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> (290)<br />
On remarque que dans toutes les trois phrases, c‟est la préposition dans qui intro<strong>du</strong>it les CCL.<br />
On remarque également que les noms noyaux <strong>de</strong>s CCL sont <strong>de</strong>s noms abstraits; Décret est un<br />
nom propre et un terme juridique; science est une branche <strong>du</strong> savoir; vie et existence sont <strong>de</strong>s<br />
synonymes.<br />
Dans la phrase 28, il faut noter le contraste entre science et vie. Notons également<br />
l‟évolution au niveau <strong>de</strong>s termes locatifs et au niveau <strong>de</strong>s indications temporelles:<br />
a. il n‟avait vécu que dans la science.<br />
b. il commençait à vivre dans la vie<br />
Sur l‟axe temporel, le plus-que-parfait est antérieur à l‟imparfait. Voyez aussi le passage <strong>de</strong> la<br />
science à la vie.<br />
La prochaine phrase est comparable aux phrases 27 et 28 <strong>du</strong> point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la<br />
préposition intro<strong>du</strong>ctrice et <strong>du</strong> type <strong>de</strong> nom contenu dans le CCL:<br />
30. Cette âme tomba dans une nuit profon<strong>de</strong> (292)<br />
Il existe néanmoins une distinction: les phrases 27 et 28 ont <strong>de</strong>s noms simples pour CCL mais<br />
le nom <strong>du</strong> CCL <strong>de</strong> la phrase 30 est qualifié par un adjectif.
134<br />
A la page 290 <strong>de</strong> <strong>notre</strong> texte se trouve une autre phrase à laquelle il faut ajouter<br />
l‟adverbe jusque pour pouvoir indiquer la circonstance:<br />
31. Cette affection se développe jusqu‟à un point singulier.<br />
En <strong>de</strong>rnier lieu, nous traitons une phrase ayant <strong>de</strong>ux CCL:<br />
32. C‟est là qu‟après sa course effrénée et triomphale sur les tours et les galeries,<br />
Quasimodo avait déposé la Esmeralda (366).<br />
Le premier complément là, adverbe <strong>de</strong> lieu, exprime la circonstance <strong>de</strong> lieu aussi bien que le<br />
<strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> intro<strong>du</strong>it par la préposition sur.<br />
3.2.2 Compléments Circonstanciels Exprimant la Direction<br />
Le complément qui exprime la direction est i<strong>de</strong>ntique à celui qui indique le lieu. On le<br />
reconnaît aux prépositions à, vers, dans et en. Il n‟indique pas le lieu où l‟on est, mais il<br />
indique le lieu où l‟on va ou la direction vers laquelle on tourne.<br />
En outre, ayant étudié les verbes qui régissent les compléments <strong>de</strong> direction, on<br />
trouve qu‟ils contiennent l‟idée <strong>de</strong> mouvement.<br />
Exemples:<br />
33. On dirait un <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Venise qui va aux épousailles <strong>de</strong> la mer (247).<br />
Les principaux constituants <strong>du</strong> complément sont aux épousailles et <strong>de</strong> la mer. La préposition<br />
intro<strong>du</strong>isant le complément est à. Son noyau est le nom épousailles qui possè<strong>de</strong> le<br />
complément <strong>de</strong> la mer. Epousailles est une cérémonie sociale ou religieuse qui a<br />
certainement son propre univers. Dans ce contexte, la cérémonie constitue le lieu dont on<br />
parle.<br />
34. Il me semble, vous dis-je, que vous avez enten<strong>du</strong> le bruit <strong>de</strong> leurs sabots qui<br />
s‟enfuyait au midi (267).
135<br />
Par le jeu <strong>de</strong> substitution, au lieu <strong>de</strong> s’enfuyait au midi, on pourrait avoir s’enfuyait en<br />
direction <strong>du</strong> midi et s’enfuyait vers le midi. Mais en comparant les trois possibilités on voit<br />
que la variante employée par HUGO est la plus courte et par là même la plus économique.<br />
35. Tourne vers la proue (282)<br />
Courte, la circonstance <strong>de</strong> direction est bien présente dans la proposition. Dans cette<br />
proposition aussi, on peut substituer vers par en direction <strong>de</strong>.<br />
36. Enfin, le quatrième compartiment (...) qui occupait l‟angle occi<strong>de</strong>ntal <strong>de</strong> la clôture<br />
et le bord <strong>de</strong> l‟eau en aval, c‟était un nouveau noeud <strong>de</strong> palais et d‟hôtels… (285)<br />
En aval est un tout petit <strong>syntagme</strong> sans article, intro<strong>du</strong>it par la préposition en.<br />
37. Il leva son regard vers le toit <strong>de</strong> l‟église (369).<br />
Cette phrase ne présente aucune ambiguïté. La préposition est celle qui indique la direction,<br />
et le lieu vers lequel Quasimodo leva son regard est bien exprimé. Ce complément marquant<br />
la direction a pour noyau le nom toit. Ce nom noyau à son tour possè<strong>de</strong> le complément <strong>de</strong><br />
l‟église.<br />
38. Ils forcèrent la ligne <strong>de</strong>s assaillants, et se mirent à fuir dans toutes les directions<br />
(398).<br />
Dans cette phrase, l‟expression <strong>de</strong> la circonstance <strong>de</strong> direction est bien évi<strong>de</strong>nte. Le nom<br />
noyau <strong>du</strong> CCL est le mot directions intro<strong>du</strong>it par la préposition dans et déterminé par un<br />
adjectif indéfini et un article défini.<br />
Voilà donc pour les compléments exprimant la circonstance <strong>de</strong> direction. Ce qui suit<br />
est une circonstance voisine.
136<br />
3.2.3 Compléments Circonstanciels Exprimant la Circonstance d’Origine ou <strong>de</strong><br />
Provenance<br />
Intro<strong>du</strong>it par l‟unique préposition <strong>de</strong>, ce complément est régi pour la plupart par <strong>de</strong>s<br />
verbes <strong>de</strong> mouvement. Pour ce qui concerne le référent <strong>du</strong> complément, il est essentiellement<br />
un lieu concret comme dans les 40 et 41 ci-<strong>de</strong>ssous. Mais il peut être un nom abstrait comme<br />
dans la phrase 39.<br />
Exemples:<br />
39. Revenu <strong>de</strong> sa première stupéfaction il s‟évertuait à crier aux quatre personnages<br />
en scène: (251).<br />
Notez l‟emploi <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux déterminants <strong>de</strong>vant ce nom.<br />
40. La Esmeralda pâlit et <strong>de</strong>scendit <strong>du</strong> pilori en chancelant (321).<br />
41. Entrez! cria l'archidiacre <strong>de</strong> l'intérieur <strong>de</strong> la cellule, (333)<br />
Ce CCL comporte un nom noyau (intérieur) et son complément (cellule). Des compléments<br />
<strong>de</strong> provenance nous passons à ceux exprimant le passage.<br />
3.2.4 Compléments Circonstanciels Exprimant la Circonstance <strong>de</strong> Passage ou Lieu <strong>de</strong><br />
Passage<br />
Pour avoir un CCL exprimant la circonstance <strong>de</strong> passage on pose la question<br />
par où? Déjà dans cette question se trouve la principale préposition qui intro<strong>du</strong>it le CCL <strong>de</strong><br />
passage. Il faut remarquer que tous les exemples illustrant cette circonstance sont courts.<br />
Exemples:<br />
42. Et pour rafraîchir les passants, continua Gisquette, la fontaine jetait par trois<br />
bouches, vin, lait et hypocras, dont buvait qui voulait (249).
137<br />
Notez que le complément <strong>de</strong> passage se trouve immédiatement après le verbe <strong>de</strong> la<br />
proposition. Comme la majorité <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> lieu, celui-ci se compose d‟un nom,<br />
mais il est déterminé par un adjectif numéral cardinal.<br />
43. Il courut ainsi à <strong>travers</strong> champs jusqu‟au soir (363).<br />
Ici se trouve un CCL ni déterminé ni qualifié, intro<strong>du</strong>it par la locution adverbiale à <strong>travers</strong> qui<br />
commute normalement avec la préposition par.<br />
44. Plusieurs gouttières à figures d‟animaux semblaient se pencher autour d‟elle et<br />
tendre le cou pour la voir par la lucarne (366).<br />
45. Maître Olivier, les princes qui règnent aux seigneuries, (...), ne doivent pas laisser<br />
engendrer la somptuosité en leurs maisons, car <strong>de</strong> là ce feu court par la province<br />
(388).<br />
46. Vous me sucez <strong>de</strong>s écus par tous les pores (388)<br />
Ce qu‟on peut dire d‟important sur cet exemple, c‟est qu‟il est intro<strong>du</strong>it par <strong>de</strong>ux<br />
déterminants: un adjectif indéfini et un article défini.<br />
Avant <strong>de</strong> terminer l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s compléments exprimant le passage, il faudrait voir<br />
certains exemples où <strong>de</strong>ux différentes circonstances locatives sont en jeu. D‟autres exemples<br />
présentent <strong>de</strong>s problèmes d‟interprétation au niveau fonctionnel.<br />
Exemples:<br />
47. il se releva et gagna le bord <strong>de</strong> l‟eau (260).<br />
Le Dictionnaire <strong>du</strong> Français au Collège mentionne l‟emploi <strong>du</strong> verbe gagner avec un<br />
complément <strong>de</strong> lieu. Dans l‟exemple, le verbe reçoit directement le CCL qui est composé<br />
d‟un nom noyau et un complément <strong>de</strong> nom.<br />
Les numéros suivants ont chacun <strong>de</strong>ux CCL exprimant <strong>de</strong>s circonstances différentes.
138<br />
48. En examinant l‟orgie <strong>de</strong> plus près et avec plus <strong>de</strong> sang-froid, il tomba <strong>du</strong> sabbat<br />
au cabaret (269).<br />
Cette phrase contient un CCL exprimant la circonstance <strong>de</strong> provenance et un autre exprimant<br />
la circonstance <strong>de</strong> lieu. A part la différence dans les prépositions qui intro<strong>du</strong>isent les <strong>de</strong>ux<br />
CCL, on remarque le contraste sémantique entre les <strong>de</strong>ux termes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux compléments.<br />
Pour le contexte, il s‟agissait <strong>du</strong> poète Gringoire tombé dans le royaume <strong>de</strong>s malfaiteurs.<br />
49. Ainsi, dans la ville, on <strong>de</strong>scendait en droite ligne <strong>de</strong> la porte Sainte-Antoine à la<br />
porte Saint-Honoré (281).<br />
A première vue, ces <strong>de</strong>ux CCL suggèrent qu‟on a <strong>de</strong>ux circonstances: celle <strong>de</strong> provenance vu<br />
sa préposition traditionnelle et celle <strong>de</strong> direction intro<strong>du</strong>ite aussi par une préposition<br />
marquant la direction. Mai vu avec un oeil critique, le <strong>de</strong>uxième CCL exprime non pas la<br />
direction mais le lieu. Notez que on <strong>de</strong>scendait à la porte Saint Honoré ne veut pas dire<br />
qu’on <strong>de</strong>scendait vers mais qu’on <strong>de</strong>scendait directement dans un lieu.<br />
Pour ce qui concerne la structure <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux CCL, ils sont pareils. Le nom noyau, porte,<br />
est déterminé par un article défini. Ce même nom porte une épithète qui est un nom propre.<br />
50. Si maintenant nous essayions <strong>de</strong> pénétrer jusqu'à l‟âme <strong>de</strong> Quasimodo, à <strong>travers</strong><br />
cette écorce épaisse et <strong>du</strong>re, (...), nous trouverions sans doute la malheureuse dans<br />
quelque attitu<strong>de</strong> pauvre (292).<br />
Les CCL présents dans cette phrase expriment les circonstances <strong>de</strong> lieu et <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong> passage.<br />
Le premier CCL, composé d‟un nom noyau et d‟un complément <strong>de</strong> nom est plus court que le<br />
<strong>de</strong>uxième qui a pour noyau le nom écorce. Ce nom est qualifié par <strong>de</strong>ux épithètes.<br />
51. ce vivant retranché <strong>de</strong> la communauté humaine et compté désormais chez les<br />
morts (310).<br />
Dans le premier CCL, l‟auteur exprime la circonstance d‟origine et dans le <strong>de</strong>uxième celle <strong>de</strong><br />
lieu. Seulement, chez est la préposition intro<strong>du</strong>isant le lieu.
139<br />
52. Le soucieux archidiacre sortit dans la place, par la porte qui est au bas <strong>de</strong> la cour<br />
(327).<br />
Les circonstances exprimées dans les <strong>de</strong>ux CCL sont celles <strong>de</strong> lieu et <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong> passage.<br />
Mais il nous semble qu‟il est anormal <strong>de</strong> construire le verbe sortir avec la préposition dans.<br />
Pour le <strong>de</strong>uxième CCL, l‟information précisant le nom noyau ne ressort ni à la qualification<br />
ni à la <strong>nominal</strong>isation. Elle est présentée sous forme d‟une proposition relative.<br />
L‟exemple qui suit est tiré <strong>de</strong> la page 326 <strong>de</strong> <strong>notre</strong> texte:<br />
53. Elle faisant tourner son tambourin à la pointe <strong>de</strong> son doigt, et le jetait en l‟air...<br />
Il y a un problème pour interpréter la circonstance <strong>du</strong> premier CCL <strong>de</strong> la phrase. On ne sait si<br />
à la pointe <strong>de</strong> son doigt veut dire sur la pointe <strong>de</strong> son doigt ou avec la pointe <strong>de</strong> son doigt.<br />
Pour avoir la première interprétation on poserait la question où? Mais pour la <strong>de</strong>uxième la<br />
question serait avec quoi? Si les <strong>de</strong>ux interprétations sont acceptées on aurait donc <strong>de</strong>ux<br />
circonstances pour le même CCL.<br />
C‟est la préposition en qui intro<strong>du</strong>it le <strong>de</strong>uxième CCL. La circonstance exprimée par<br />
ce CCL est claire: le lieu.<br />
54. Mais, en s‟orientant, il s‟aperçut qu‟il n‟avait fait que tourner l‟enceinte <strong>de</strong><br />
l‟Université (363)<br />
Dans cet exemple, nous cherchons à savoir la fonction <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> l’enceinte <strong>de</strong><br />
l’Université. D‟abord, on remarque que le verbe tourner peut s‟employer à la fois dans <strong>de</strong>s<br />
constructions transitives et intransitives. Puis, on trouve que le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> répond très<br />
bien à la question tourner quoi? De ce fait, on peut dire que l‟enceinte <strong>de</strong> l‟Université est un<br />
COD. Mais on voit que le préten<strong>du</strong> COD n‟a pas subi l‟action exprimée par le verbe.<br />
Néanmoins, en le considérant comme un CCL, le <strong>syntagme</strong> répond à la question où? Sachons<br />
que l‟enceinte <strong>de</strong> l‟Université est un lieu et que Clau<strong>de</strong> Frollo, dans cette situation, avait<br />
exercé une action, non pas sur un objet; mais il avait fait un tour <strong>de</strong> l‟enceinte <strong>de</strong> l‟Université.
140<br />
55. La nuit, vous pouvez vous promener par toute l‟église (366).<br />
Au niveau formel, on a dans cette proposition une préposition qui intro<strong>du</strong>it le CCL <strong>de</strong><br />
passage. Mais au niveau sémantique, le CCL est celui <strong>de</strong> lieu et la préposition dans se<br />
substituerait à par qui est équivoque dans le contexte.<br />
Pour conclure la rubrique complément circonstanciel <strong>de</strong> lieu, on constate que les<br />
<strong>syntagme</strong>s étudiés sont essentiellement <strong>de</strong>s noms ou <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s nominaux par<br />
composition mais ils se nomment compléments adverbiaux comme tous les compléments<br />
circonstanciels, cela au niveau <strong>de</strong> la fonction.<br />
3.3 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE TEMPS<br />
Le temps, dans ce travail, est considéré comme un phénomène grammatical. Donc, le<br />
complément circonstanciel <strong>de</strong> temps (CCT) est celui qui marque une circonstance temporelle.<br />
Pour ce sous-titre, trois sortes <strong>de</strong> circonstances temporelles seront considérées: l‟époque, la<br />
<strong>du</strong>rée et la fréquence.<br />
3.3.1 Compléments Circonstanciels <strong>de</strong> Temps Exprimant la Circonstance d’Epoque<br />
Une simple définition <strong>du</strong> mot époque apparaît dans le Dictionnaire <strong>du</strong> Français au<br />
Collège: moment déterminé <strong>de</strong> l‟histoire, marqué par un événement important, par un certain<br />
état <strong>de</strong> choses.<br />
Il a aussi cette acception: "moment déterminé <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> quelqu‟un ou d‟une société,<br />
<strong>du</strong> cours <strong>du</strong> temps."<br />
Pour avoir cette circonstance le mot-phrase qu‟il faut utiliser, c‟est l‟adverbe<br />
interrogatif <strong>de</strong> temps quand? Les exemples cités ont <strong>de</strong>s CCT intro<strong>du</strong>its par diverses<br />
prépositions. D‟autres CCT sont <strong>de</strong>s locutions adverbiales.<br />
Exemples:
141<br />
56. La nuit arrive <strong>de</strong> bonne heure en janvier (259)<br />
C‟est <strong>de</strong>ux compléments <strong>de</strong> temps que possè<strong>de</strong> cette phrase. Les <strong>de</strong>ux CCT, <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s,<br />
nominaux, sont intro<strong>du</strong>its par les prépositions <strong>de</strong> et par respectivement.<br />
57. Bah! Ce n‟est rien maître Thibault, près <strong>de</strong> l‟hiver <strong>de</strong> 1407, qu‟il gela <strong>de</strong>puis la<br />
Saint-Martin jusqu‟à la chan<strong>de</strong>leur! (265)<br />
C‟est encore un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> qu‟on a pour complément <strong>de</strong> temps. Le complément,<br />
intro<strong>du</strong>it par la locution prépositionnelle près <strong>de</strong>, possè<strong>de</strong> un nom noyau et le complément <strong>de</strong><br />
nom qui est une date.<br />
58. Il était en effet dans cette redoutable Cour <strong>de</strong>s Miracles, où jamais honnête<br />
homme n'avait pénétré à pareille heure (268)<br />
Dans la proposition, le <strong>syntagme</strong> jouant le rôle d‟adverbe <strong>de</strong> temps, c‟est à pareille heure. Il<br />
est intro<strong>du</strong>it par la préposition à.<br />
59. Le malencontreux Gringoire tâchait <strong>de</strong> rallier sa présence d‟esprit pour se rappeler<br />
si l‟on était à un Samedi (269).<br />
Intro<strong>du</strong>it par la préposition à, ce CCT d‟époque est le nom d‟un jour <strong>de</strong> la semaine.<br />
60. Clau<strong>de</strong> Frollo avait été <strong>de</strong>stiné dès l‟enfance par ses parents à l‟état ecclésiastique<br />
(289).<br />
Dès l’enfance marque un temps précis dans le passé. Le <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong>, un nom<br />
déterminé par un article défini élidé, est intro<strong>du</strong>it par la préposition dès indiquant l‟époque où<br />
l‟action exprimée par le verbe avait commencée.<br />
61. Vous allez la voir tout à l‟heure à sa lucarne sur la Grève (312).<br />
Tout à l’heure indique une époque passé ou à venir par rapport au moment <strong>de</strong> l‟énonciation.<br />
Ici, l‟aspect <strong>du</strong> futur proche exprimé dans aller + voir nous montre que la locution adverbiale<br />
indique le futur. Mais la locution indique précisément une époque imminente.<br />
62. On était aux premiers jours <strong>de</strong> mars (321).
142<br />
Cette époque est mesurable. L‟époque en question, c‟est les premiers jours <strong>de</strong> mars. Ce<br />
complément est intro<strong>du</strong>it par la préposition à.<br />
63. Vers l‟heure où le soleil déclinait, il s‟examina <strong>de</strong> nouveau (363).<br />
Le complément circonstanciel <strong>de</strong> temps qu‟on a dans cette proposition parait similaire à celui<br />
<strong>de</strong> la phrase suivante:<br />
64. C‟était l‟instant <strong>du</strong> crépuscule (363).<br />
Ils expriment tous <strong>de</strong>ux la circonstance d‟époque. Mais ils diffèrent sur certains points. En<br />
premier lieu, le premier CCT est intro<strong>du</strong>it par la préposition vers mais le <strong>de</strong>uxième est sans<br />
préposition. Il est mis en relief par un présentatif. En <strong>de</strong>uxième lieu, la composition<br />
grammaticale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux CCT n‟est pas pareille: tandis que le premier est composé d‟un nom<br />
noyau qui est antécé<strong>de</strong>nt d‟une proposition relative intro<strong>du</strong>ite par le pronom relatif où, le<br />
<strong>de</strong>uxième se compose d‟un nom noyau et son complément qui est également un nom. En<br />
<strong>de</strong>rnier lieu, au niveau <strong>de</strong> la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> l‟époque, <strong>de</strong>ux mots sont suggestifs. L’heure <strong>du</strong><br />
premier CCT suggère une époque plus longue tandis que l’instant <strong>du</strong> <strong>de</strong>uxième suggère une<br />
époque plus courte.<br />
65. Cette cave était si humi<strong>de</strong> qu‟on n‟y laissait jamais éteindre la cheminée, même<br />
en été (378).<br />
Voilà un autre CCT intro<strong>du</strong>it par la préposition en. Plus haut on a eu <strong>de</strong>s exemples avec un<br />
jour <strong>de</strong> la semaine (cf. 59), une saison (cf. 57) et un mois <strong>de</strong> l‟année (cf. 62). Dans la phrase<br />
que nous examinons il s‟agit encore d‟une saison. Mais considérons pour le moment la<br />
phrase suivante.<br />
66. C‟est un magnifique et charmant spectacle que Paris, et le Paris d‟alors, surtout vu<br />
<strong>du</strong> haut <strong>de</strong>s tours <strong>de</strong> Notre-Dame aux fraîches lueurs d‟une aube d‟été (410).
143<br />
Ce complément circonstanciel est intro<strong>du</strong>it par la préposition à. Le complément peut être<br />
découpé en trois: le premier <strong>syntagme</strong> ayant un nom déterminé et qualifié par l‟adjectif<br />
fraîches; le complément <strong>de</strong> nom aube déterminé lui aussi et intro<strong>du</strong>it par la préposition <strong>de</strong> et<br />
un autre complément précisant le sens <strong>du</strong> mot aube. Ce qu‟il faut remarquer enfin c‟est que<br />
en été est infiniment différent <strong>du</strong> complément circonstanciel <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière phrase. En été se<br />
réfère à toute une saison. Mais le CCT <strong>de</strong> la phrase 66 indique un petit moment d‟une aube<br />
d‟été.<br />
A la fin <strong>de</strong> l‟examen <strong>de</strong>s compléments exprimant l‟époque on remarque que les<br />
compléments circonstanciels et les adverbes ou locutions adverbiales ont la même fonction.<br />
Dans les exemples cités, les premiers sont plus nombreux que les <strong>de</strong>rniers. On remarque aussi<br />
que les compléments qui sont intro<strong>du</strong>its par <strong>de</strong>s prépositions sont plus nombreux que ceux<br />
qui ne le sont pas.<br />
3.3.2 Compléments Circonstanciels <strong>de</strong> Temps Exprimant la Circonstance <strong>de</strong> Durée<br />
Les compléments et adverbes marquant la <strong>du</strong>rée concernent <strong>de</strong>s événements ou <strong>de</strong>s<br />
états. Tels compléments ou adverbes répon<strong>de</strong>nt à la question marquée par l‟adverbe<br />
interrogatif combien <strong>de</strong> temps? ou <strong>de</strong>puis quand?<br />
Exemple:<br />
67. Cette foule attendait <strong>de</strong>puis le matin trois choses (247).<br />
Le mot qui intro<strong>du</strong>it le complément <strong>de</strong> <strong>du</strong>rée est une préposition. Le sujet <strong>de</strong> la phrase est<br />
dans un état d'attente. Le verbe <strong>de</strong> la phrase qui est à l‟imparfait exprime dans le contexte une<br />
action continue et la <strong>du</strong>rée indiquée est dans le passé. Notons toutefois que cette <strong>du</strong>rée dans le<br />
passé est exprimée par rapport au moment où l‟on parle.Ces mêmes remarques sont<br />
applicables à la phrase suivante.<br />
68. Elle désirait un enfant <strong>de</strong>puis longtemps (312).
144<br />
69. Le cardinal s‟arrêta un moment sur le seuil <strong>de</strong> l‟estra<strong>de</strong> (252).<br />
Ce complément n‟a pas <strong>de</strong> mot intro<strong>du</strong>cteur comme dans le précé<strong>de</strong>nt, le sujet est dans l‟état<br />
exprimé par le verbe et la <strong>du</strong>rée, très courte, est dans un passé un peu reculé.<br />
70. En un clin d‟oeil tout fut prêt pour exécuter l‟idée <strong>de</strong> Coppenole (256).<br />
Locution figée, l‟adverbe <strong>de</strong> la phrase 70 exprime une <strong>du</strong>rée vraiment courte. Cette <strong>du</strong>rée est<br />
sans aucun doute plus courte que la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> complément précé<strong>de</strong>nt.<br />
71. L‟archidiacre considéra quelque temps en silence le gigantesque édifice (300).<br />
Il n‟y a pas <strong>de</strong> mot grammatical intro<strong>du</strong>isant le CCT <strong>de</strong> cet exemple. Le complément est<br />
composé d‟un nom qui est déterminé par un adjectif indéfini. Il est certain que cette <strong>du</strong>rée est<br />
également au passé.<br />
72. Cette fuite <strong>de</strong> la nature, <strong>de</strong> la vie, <strong>de</strong> lui-même, <strong>de</strong> l‟homme, <strong>de</strong> Dieu, <strong>de</strong> tout, <strong>du</strong>ra<br />
tout le jour (363).<br />
On n‟a pas besoin <strong>de</strong> chercher loin la circonstance qu‟indique ce complément <strong>de</strong> temps. Le<br />
verbe <strong>du</strong>rer est là pour préparer la réponse. Le complément circonstanciel lui-même répond à<br />
la question marquée par l‟adverbe interrogatif combien <strong>de</strong> temps? Deux autres choses sont à<br />
noter à propos <strong>de</strong> ce complément. Il n‟est pas intro<strong>du</strong>it par une préposition. Mais il est<br />
déterminé par <strong>de</strong>ux mots: l‟adjectif indéfini tout en position <strong>de</strong> prédéterminant et l‟article<br />
défini le.<br />
Le CCT <strong>de</strong> la phrase qui suit est i<strong>de</strong>ntique à celui <strong>de</strong> la phrase 72. Seulement les <strong>de</strong>ux<br />
verbes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phrases diffèrent:<br />
73. Il fallait l‟attendre toute la nuit (371).<br />
74. Il resta ainsi plus d‟une heure sans faire un mouvement (410).<br />
Intro<strong>du</strong>it par l‟adverbe <strong>de</strong> quantité plus <strong>de</strong>, ce complément répond parfaitement à la question<br />
combien <strong>de</strong> temps? En raison <strong>de</strong> cela, il indique la <strong>du</strong>rée.
145<br />
Pour compléter cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s compléments circonstanciels <strong>de</strong> temps on examinera<br />
les CCT indiquant la fréquence ou la répétition.<br />
3.3.3 Compléments Circonstanciels <strong>de</strong> Temps Indiquant la Circonstance <strong>de</strong><br />
Fréquence<br />
La Fréquence est le caractère <strong>de</strong> ce qui se répète très souvent. Vu cette définition, il<br />
paraît que le titre <strong>de</strong> Fréquence suffit pour tous les exemples qu‟on va traiter.<br />
Exemples:<br />
75. De temps en temps, cette clameur et ce bruit redoublaient (244)<br />
La locution adverbiale veut dire “à <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> temps plus ou moins longs et<br />
irréguliers.” Il remplit la fonction <strong>de</strong> CCT et exprime la circonstance <strong>de</strong> Fréquence.<br />
Un autre exemple avec <strong>de</strong> temps en temps est celui-ci:<br />
76. Plus encore <strong>de</strong> temps en temps cette messe <strong>de</strong> bruits sublimes s‟entr'ouvre et<br />
donne passage à la strette <strong>de</strong> l‟Ave-Maria… (288).<br />
Et puis celui-ci:<br />
77. Elle apportait <strong>de</strong> temps en temps quelque pitance au misérable pénitent (310)<br />
78. et l‟on commençait à ne plus rencontrer qu‟à <strong>de</strong> rares intervalles un passant sur le<br />
pavé, une lumière aux fenêtres (265).<br />
C‟est un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> qu‟on a pour CCT dans cet exemple. Il est intro<strong>du</strong>it par la<br />
préposition à et il a pour noyau le nom intervalles qui est qualifié par l‟épithète rares. Le<br />
complément exprime la circonstance <strong>de</strong> Fréquence.<br />
79. elle avait à plusieurs reprises tourné la tête vers lui avec inquiétu<strong>de</strong> (265).<br />
Comme on le voit, celui-ci se trouve également à la page 265 <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris.<br />
Comme le précé<strong>de</strong>nt, c‟est un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> en fonction CCT. Il exprime une action
146<br />
itérative. Pour intro<strong>du</strong>ctrice, il a la préposition à et son nom noyau est déterminé par l‟adjectif<br />
indéfini plusieurs.<br />
80. Par intervalles vous voyez passer <strong>de</strong>s sons <strong>de</strong> toute forme qui viennent <strong>de</strong> la triple<br />
volée <strong>de</strong> Saint-Germain-<strong>de</strong>s -Près (288)<br />
Par intervalles indique la Fréquence. La locution adverbiale révèle qu‟on voit passer les sons<br />
à <strong>de</strong>s écarts égaux.<br />
81. L‟énorme charpente, (...), tourna plusieurs fois sur elle-même (383)<br />
La phrase 81 indique plutôt la répétition.<br />
82. Enfin il tourna une secon<strong>de</strong> fois (410)<br />
Sans aucun doute, cette <strong>de</strong>rnière proposition <strong>de</strong> la circonstance <strong>de</strong> fréquence indique une<br />
seule action répétée. Le complément n‟est pas intro<strong>du</strong>it par une préposition. Mais le nom<br />
noyau est déterminé par le numéral ordinal secon<strong>de</strong>.<br />
A la fin <strong>de</strong> l‟étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propositions illustrant la circonstance <strong>de</strong> fréquence, on constate<br />
que très peu d‟entre elles appartiennent à la répétition.<br />
3.4 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE CAUSE<br />
Le complément circonstanciel <strong>de</strong> cause est celui qui pro<strong>du</strong>it, ou qui contient, l‟action<br />
verbale. Ce complément est essentiellement un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong>. Il peut être également un<br />
adverbe <strong>de</strong> cause. La plupart <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> cause sont intro<strong>du</strong>its par <strong>de</strong>s prépositions<br />
ou <strong>de</strong>s locutions prépositionnelles dont à, <strong>de</strong>, pour, à cause <strong>de</strong>, etc.<br />
Exemples:<br />
83. Gringoire en tressaillit, comme d‟une secousse électrique (250).<br />
Dans cette phrase, en n‟est pas une préposition. C‟est un pronom adverbial faisant partie <strong>de</strong>s<br />
pronoms personnels. Retournant à la structure d‟origine, nous aurions Gringoire tressaillit <strong>du</strong>
147<br />
“fou rire” et <strong>de</strong>s “paroles incongrues” <strong>de</strong> l‟écolier Joannes. Cela veut dire qu‟il tressaillit à<br />
cause <strong>du</strong> “fou rire” et <strong>de</strong>s “paroles incongrues” <strong>de</strong> Joannes Frollo <strong>de</strong> Molendino.<br />
84. Les pots trinquaient et les querelles naissaient au choc <strong>de</strong>s pots (270).<br />
En termes simples, les querelles naissaient parce que les pots ont subi un choc.<br />
85. Le peuple <strong>de</strong>s quartiers qu‟elle fréquentait l‟aimait pour sa gaieté, pour sa<br />
gentillesse (328).<br />
Deux <strong>syntagme</strong>s nominaux intro<strong>du</strong>its par la préposition pour indiquent la circonstance <strong>de</strong><br />
cause. L‟auteur parle <strong>de</strong> l‟égyptienne et mentionne les raisons pour lesquelles on l‟aimait. A<br />
peu près cinq raisons y sont mentionnées.<br />
86. Deux choses seulement semblaient vivre dans le caveau, la mèche <strong>de</strong> la lanterne<br />
qui pétillait à cause <strong>de</strong> l‟humidité <strong>de</strong> l‟atmosphère (351).<br />
Le sens <strong>du</strong> complément est déjà éclairci par la locution prépositive.<br />
87. Ce pré était célèbre par les tumultes qui s‟y faisaient jour et nuit (363).<br />
Dans ce même contexte la préposition intro<strong>du</strong>isant le complément <strong>de</strong> cause est en<br />
commutation avec la préposition pour (cf. la phrase 87 a ci-après):<br />
87a. Lille est célèbre pour les textiles et Paris pour le caoutchouc.<br />
De même à cause <strong>de</strong> irait <strong>de</strong>vant le complément <strong>de</strong> cause <strong>de</strong> la proposition 87. Pour terminer<br />
l‟analyse <strong>de</strong> ce numéro, il faut remarquer la proposition relative intro<strong>du</strong>ite par le pronom qui<br />
qui complète ou précise le sens <strong>du</strong> nom noyau <strong>du</strong> complément.<br />
3.5 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE MANIERE<br />
Dans ce sous-titre, on verra d‟autres espèces <strong>de</strong> compléments. Le plupart d‟entre eux<br />
sont intro<strong>du</strong>its par <strong>de</strong>s prépositions dont les plus fréquents sont à et en. D‟autres comprennent<br />
avec, <strong>de</strong>, par, dans, sous, etc.
148<br />
La répartition <strong>de</strong>s phrases relevées est faite principalement d‟après les prépositions<br />
intro<strong>du</strong>isant les compléments.<br />
3.5.1 Compléments Circonstanciels <strong>de</strong> Manière intro<strong>du</strong>its par la Préposition à<br />
Exemples:<br />
88. Cela ne se fait pas à volonté (242)<br />
Comportant un nom sans déterminant mais intro<strong>du</strong>it par la préposition à, ce complément<br />
répond à la question comment?<br />
89. Gringoire suait à grosses gouttes (263).<br />
Comme la majorité <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> manière, celui-ci n‟est pas déterminé. Il est composé<br />
d‟un nom qualifié par un adjectif. Il répond également à la question comment?<br />
90. Quasimodo resta à genoux, baissa la tête et joignit les mains (264).<br />
Ce complément a la même structure que le premier et il répond à la même question que celle<br />
déjà employée dans les <strong>de</strong>ux premiers cas.<br />
91. Dès lors, se sentant un far<strong>de</strong>au à traîner, il prit la vie très au sérieux (290).<br />
Ce complément <strong>de</strong> manière est renforcé par un adverbe d‟intensité.<br />
92. L‟art cependant marche à pas <strong>de</strong> géant (302).<br />
On peut comparer le complément <strong>du</strong> numéro 92 à celui qui suit:<br />
93. Il voila son regard <strong>de</strong> sa large main et s‟éloigna encore une fois, à pas lents (366).<br />
Les compléments circonstanciels <strong>de</strong> manière <strong>de</strong>s phrases 92 et 93 ont à peu près la même<br />
structure. Ils sont intro<strong>du</strong>its par la même préposition. Le nom noyau <strong>du</strong> complément <strong>de</strong> la<br />
phrase 92 a un complément <strong>de</strong> nom tandis que celui <strong>de</strong> la phrase 93 est qualifié par un<br />
adjectif.<br />
94. Qu‟est-ce que c‟est, ma belle cousine, que ce gros gendarme qui souffle à pleines<br />
joues dans une trompette? (322).
149<br />
On a encore un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> remplissant la fonction <strong>de</strong> complément <strong>de</strong> manière. Le<br />
nom noyau est qualifié par une épithète.<br />
Pour le numéro suivant il n‟y a rien <strong>de</strong> neuf à dire sauf que le complément<br />
circonstanciel <strong>de</strong> manière se trouve dans une proposition subordonnée et qu‟il répond à la<br />
question comment?<br />
95. …et ne sentant pas le poids <strong>du</strong> regard redoutable qui tombait à plomb sur sa tête<br />
(326).<br />
96. il l‟entendait qui répétait à voix basse ce mot: Phoebus (360).<br />
Dans ce numéro on ne saurait dire si la circonstance est celle <strong>de</strong> manière ou <strong>de</strong> moyen. Mais<br />
une chose est certaine: elle répond aux <strong>de</strong>ux questions que l‟on pose pour vérifier quel<br />
complément on a. Il s‟agit <strong>de</strong> comment? et dans quelle manière? De ce <strong>de</strong>rnier on peut dire<br />
que le CC <strong>de</strong> la proposition 96 exprime la manière.<br />
Enfin, nous traitons une proposition à trois compléments <strong>de</strong> manière.<br />
97. Cependant elle pleurait à torrents, en silence (…) comme une pluie <strong>de</strong> nuit(404).<br />
Chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux compléments est un nom intro<strong>du</strong>it par les prépositions à et en<br />
respectivement. En prenant toute la phrase, on voit qu‟il n‟y a pas que <strong>de</strong>ux compléments<br />
circons tanciels:<br />
97a. Cependant elle pleurait à torrents, en silence, dans l‟ombre, comme une pluie<br />
<strong>de</strong> nuit.<br />
Deux autres circonstances y figurent: le lieu et la comparaison.<br />
3.5.2 Compléments Circonstanciels <strong>de</strong> Manière intro<strong>du</strong>its par la Préposition en<br />
Exemples:<br />
98. On en fit sortir en triomphe le bienheureux pape <strong>de</strong>s fous (258).
150<br />
Ce complément répond non seulement à la question marquée par l‟adverbe interrogatif<br />
comment? Mais il peut être remplacé par la variante adverbiale en -ment:<br />
98a. On en fit sortir triomphalement le bienheureux pape <strong>de</strong>s fous.<br />
Ce même procédé ira pour plusieurs autres compléments <strong>de</strong> manière intro<strong>du</strong>its par la<br />
préposition en.<br />
99. Le prêtre reprit sa gravité sombre, fit un signe à Quasimodo, et se retira en silence<br />
(264).<br />
Le numéro suivant n‟accepte pas le procédé d‟adverbialisation:<br />
100. Les officiers <strong>du</strong> Châtelet et les sergents <strong>de</strong> la prévôté qui s‟y aventuraient<br />
disparaissaient en miettes (268).<br />
101. C‟est la aussi une construction qui grandit et s‟amoncelle en spirales sans fin<br />
(305).<br />
Le complément circonstanciel <strong>de</strong> manière est composé d‟un nom - spirales -et <strong>de</strong> son<br />
complément - sans fin. Notez comment ce complément <strong>de</strong> nom précise le sens <strong>du</strong><br />
complément <strong>de</strong> manière.<br />
102. Deux <strong>de</strong> ces femmes étaient vêtues en bonnes bourgeoises <strong>de</strong> Paris (310).<br />
Dans la présente phrase, en bonnes bourgeoises <strong>de</strong> Paris peut être tra<strong>du</strong>it à la manière <strong>de</strong>s<br />
bonnes bourgeoises <strong>de</strong> Paris. Gardé ainsi, on est toujours dans la circonstance <strong>de</strong> manière.<br />
Mais si on emploie l‟adverbe comme à la place <strong>de</strong> à la manière, on ne sera plus dans la<br />
même circonstance. On passera dans celle <strong>de</strong> comparaison.<br />
103. toute sa tribu qui la tient en vénération singulière (328).<br />
Le complément en circonstance <strong>de</strong> manière est sans aucun doute un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> dont<br />
le noyau est vénération et l‟épithète <strong>du</strong> nom singulière.<br />
104. Il (…) ramassa son bonnet et sortit en désespéré (330).
151<br />
Un complément circonstanciel <strong>de</strong> manière bizarre, dirait-on. Intro<strong>du</strong>it par la préposition en,<br />
ce participe passé passif en fonction <strong>de</strong> complément <strong>de</strong> manière est inusité. Aujourd'hui, on<br />
aurait dans la même position le participe passé sans préposition.<br />
A première vue, le complément circonstanciel <strong>du</strong> numéro suivant paraît équivoque:<br />
105. Tu parles en homme, Mathias, dit le roi <strong>de</strong> Thunes (380).<br />
On peut lui prêter <strong>de</strong>ux interprétations. En premier lieu, en homme peut être ren<strong>du</strong> comme un<br />
homme. En <strong>de</strong>uxième lieu, en homme peut vouloir dire à la manière <strong>de</strong>s hommes. Mais une<br />
chose est certaine; quelle que soit l‟interpretation choisie, la fonction reste la même. Les <strong>de</strong>ux<br />
interprétations répon<strong>de</strong>nt à l‟adverbe interrogatif comment? Donc, <strong>de</strong> ce fait, en homme est<br />
un complément <strong>de</strong> manière.<br />
Compléments circonstanciels <strong>de</strong> manière intro<strong>du</strong>its par la préposition avec<br />
Les compléments <strong>de</strong> manière intro<strong>du</strong>its par avec répon<strong>de</strong>nt parfaitement à la<br />
question comment? Aussi, on constate que ces compléments sont <strong>de</strong>s noms ou <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s<br />
nominaux.<br />
Exemples:<br />
Les quatre premiers exemples n‟ont qu‟un seul nom intro<strong>du</strong>it par la préposition avec.<br />
106. Que voulez-vous <strong>de</strong> moi mes<strong>de</strong>moiselles? Demanda-t-il avec empressement<br />
(249).<br />
107. Rare génie qui, dans un temps <strong>de</strong> révolution, eût paru avec éclat à la surface <strong>de</strong>s<br />
événements (253).<br />
108. Le peuple écoutait avec empressement (360).<br />
109. L‟archidiacre parlait avec empire (376).<br />
Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, avec empire voudrait dire à la manière d’un roi ou comme un roi ou<br />
bien avec autorité.
152<br />
Nous avons un <strong>de</strong>rnier cas ayant plusieurs compléments <strong>de</strong> manière. Ils sont régis par<br />
une seule préposition. Il est remarquable que dans cet exemple les <strong>syntagme</strong>s sont<br />
déterminés:<br />
110. La première figure qui apparut à la lucarne, avec <strong>de</strong>s paupières retournées au<br />
rouge, une bouche ouverte en gueule et un front plissé comme nos bottes à la<br />
hussar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l‟Empire, fit éclater un rire tellement inextinguible qu‟ Homère eût pris<br />
tous ces manants pour <strong>de</strong>s dieux (257).<br />
3.5.3 Compléments circonstanciels <strong>de</strong> manière intro<strong>du</strong>its par la préposition <strong>de</strong><br />
Les trois premières phrases traitées dans cette sous-section contiennent <strong>de</strong>s<br />
compléments circonstanciels <strong>de</strong> manière sous forme <strong>de</strong> locutions adverbiales, les <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong>rniers exemples <strong>de</strong> la section sont <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s nominaux.<br />
Exemples:<br />
111. un homme à haute stature, à large face, à puissantes épaules, se présentait pour<br />
entrer <strong>de</strong> front avec Guillaume Rym (253).<br />
112. elle (…) avait profité d‟un rayon <strong>de</strong> lumière qui s‟échappait d‟une boulangerie<br />
entr‟ouverte pour le regar<strong>de</strong>r fixement <strong>du</strong> haut en bas (266).<br />
Chacun <strong>de</strong>s trois compléments repérés dans les <strong>de</strong>ux propositions ci-<strong>de</strong>ssus répond à la<br />
question comment? Vous aurez remarqué que dans la <strong>de</strong>uxième proposition il y a <strong>de</strong>ux<br />
compléments indiquant la manière: l‟adverbe fixement et la locution adverbiale <strong>du</strong> haut en<br />
bas. Cette locution exprime la façon dont la bohémienne regardait Gringoire.<br />
Le complément circonstanciel <strong>de</strong> manière <strong>de</strong> la phrase ci-après répond également à la<br />
question comment?<br />
113. Indépendamment <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux rues principales, perçant Paris <strong>de</strong> part en part dans<br />
sa largeur (…), la Ville et l‟Université avaient chacune leur gran<strong>de</strong> rue particulière<br />
(281).
153<br />
114. En sortant <strong>de</strong> la Bastille, Gringaoire <strong>de</strong>scendit la rue Saint-Antoine <strong>de</strong> la vitesse<br />
d‟un cheval échappé (397).<br />
Dans la phrase 114 le complément exprimant la manière est composé <strong>de</strong> la préposition <strong>de</strong> en<br />
premier lieu. En <strong>de</strong>uxième lieu, il y a le nom vitesse déterminé par l‟article défini féminin<br />
singulier. En troisième lieu on a un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> en fonction <strong>de</strong> complément <strong>de</strong> nom,<br />
intro<strong>du</strong>it également par la préposition <strong>de</strong> et dont le nom est qualifié par un participe passé<br />
passif à valeur adjective.<br />
115. Clau<strong>de</strong> allait d‟un pas grave et lent (410).<br />
Le complément qui indique la circonstance <strong>de</strong> manière est un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong>. Intro<strong>du</strong>it<br />
par la préposition <strong>de</strong>, il comporte un nom noyau qualifié par <strong>de</strong>ux épithètes coordonnées.<br />
3.5.4 Autres Espèces <strong>de</strong> Compléments Circonstanciels <strong>de</strong> Manière Relevées<br />
D'abord, nous avons relevé un seul exemple contenant <strong>de</strong>ux compléments <strong>de</strong> manière<br />
intro<strong>du</strong>its par la préposition par. Les <strong>de</strong>ux compléments sont coordonnés.<br />
116. et elle semblait chanter, comme l‟oiseau , par sérénité et par l‟insouciance (263).<br />
Puis, il y a celui-ci qui a un complément <strong>de</strong> manière intro<strong>du</strong>it par la préposition dans:<br />
117. Cette même représentation qui avait commencé dans une si unanime<br />
acclamation! (256).<br />
La seule justification qu‟on a d‟appeler ce complément celui <strong>de</strong> manière est qu‟il répond à la<br />
question comment?<br />
Puis après, on a un complément circonstanciel <strong>de</strong> manière qui est une variante <strong>de</strong><br />
l'adverbe incessamment. Ce complément est intro<strong>du</strong>it par la préposition sans et il répond lui<br />
aussi à la question comment?<br />
118. Il faut admirer et refeuilleter sans cesse le livre écrit par l‟architecture (305).
154<br />
Ensuite, le complément suivant en circonstance <strong>de</strong> manière, intro<strong>du</strong>it par la<br />
préposition sous, figurant à la fin d'une proposition participe, est un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong>. Son<br />
noyau est formes qui est déterminé par l‟adjectif numéral cardinal mille:<br />
119. Toute cette vie active, organisée, tranquille, repro<strong>du</strong>ite autour <strong>de</strong> lui sous mille<br />
formes, lui fit mal (363).<br />
On passe maintenant aux locutions figées qui remplissent la fonction <strong>de</strong> complément<br />
circonstanciel <strong>de</strong> manière. Toutes ces locutions répon<strong>de</strong>nt à l‟interrogatif comment?<br />
Exemples:<br />
120. Avec quelle amertume il voyait s‟écrouler pièce à pièce tout son échafaudage <strong>de</strong><br />
gloire et <strong>de</strong> poésie! (256).<br />
121. Alors, tandis que Rome se démembre peu à peu, l‟architecture romane meurt<br />
(302).<br />
Voyons aussi les <strong>de</strong>ux suivants:<br />
122. Le calme revenait peu à peu dans l‟âme <strong>de</strong> la Esmeralda (368).<br />
123. Ses pensées se réveillèrent aussi, et lui revinrent une à une (366).<br />
Il faut voir également <strong>de</strong>s adjectifs qualificatifs en fonction <strong>de</strong> complément<br />
circonstanciel <strong>de</strong> manière:<br />
Exemples:<br />
124. L‟archidiacre rentra chez lui stupéfait (300).<br />
Ce qu‟on a pour complément <strong>de</strong> manière est un participe passé passif à valeur adjective.<br />
125. C‟était précisément le moment où les archers <strong>du</strong> roi entraient victorieux dans<br />
Notre-Dame (409).<br />
Les variantes avec victoire ou victorieusement sont substituables à l‟adjectif qualificatif.
155<br />
Il existe aussi <strong>de</strong>s compléments circonstanciels <strong>de</strong> manière ayant la structure adjectif<br />
indéfini + adjectif qualificatif:<br />
Exemples:<br />
126. Son mérite, sa science, sa qualité <strong>de</strong> vassal immédiat <strong>de</strong> l‟évêque <strong>de</strong> Paris, lui<br />
ouvraient toutes gran<strong>de</strong>s les portes <strong>de</strong> l‟église (290).<br />
127. Son caveau était un milieu particulier: les idées qui le <strong>travers</strong>aient en sortaient<br />
toutes tor<strong>du</strong>es (292).<br />
Le noyau <strong>de</strong> ce complément, un participe passe passif, a la valeur d‟un adjectif qualificatif.<br />
Le <strong>de</strong>rnier exemple <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> manière est l‟adverbe bas renforcé par un<br />
autre adverbe - tout:<br />
128. De temps en temps la vieille <strong>dame</strong> lui adressait la parole tout bas (322)<br />
Pour terminer, on remarque la gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> compléments circonstanciels <strong>de</strong><br />
manière qui existent dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris et on a vu leur répartition en catégories.<br />
3.6 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE MOYEN<br />
Ce complément indique la circonstance <strong>de</strong> moyen ou d‟instrument. Le moyen ou<br />
l‟instrument est l‟objet ou la chose par lequel l‟action exprimée par le verbe est accomplie.<br />
Dans les phrases étudiées ci-<strong>de</strong>ssous, on remarque que la plupart <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> moyen<br />
sont <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s nominaux. On trouve non seulement <strong>de</strong>s noms concrets dans ces<br />
<strong>syntagme</strong>s nominaux, mais aussi on y trouve également <strong>de</strong>s noms abstraits. Pour ce qui<br />
concerne les espèces <strong>de</strong> mots qui précè<strong>de</strong>nt le nom noyau <strong>de</strong>s compléments <strong>de</strong> moyen chacun<br />
est intro<strong>du</strong>it par une préposition dont les principales sont <strong>de</strong>, avec, par et à. Certains <strong>de</strong>s<br />
compléments sont déterminés et certains autres ne le sont pas. Les exemples sont classés
156<br />
d‟après les prépositions intro<strong>du</strong>ctrices; l‟ordre <strong>du</strong> classement étant d‟après la fréquence <strong>de</strong>s<br />
prépositions.<br />
3.6.1 Compléments circonstanciels <strong>de</strong> moyen intro<strong>du</strong>its par la préposition <strong>de</strong><br />
Exemples:<br />
129. ils se querellent <strong>de</strong> la langue, et rien <strong>de</strong> plus (256).<br />
Par le contexte <strong>de</strong> ce complément, il est certain que les gens dont on parle se querellent avec<br />
la langue ou au moyen <strong>de</strong> la langue. Bref, c‟est une lutte <strong>de</strong>s paroles.<br />
130. Gringoire cacha son visage <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux mains (256).<br />
Dans la proposition, que Gringoire cacha son visage avec ses <strong>de</strong>ux mains est explicite. De<br />
cette reformulation avec l‟emploi <strong>de</strong> la préposition avec on est sûr que le complément en<br />
question indique la circonstance <strong>de</strong> moyen.<br />
Il a été vu dans les <strong>de</strong>ux premières propositions que les instruments indiqués sont la<br />
langue et les mains qui sont <strong>de</strong>s parties <strong>du</strong> corps. Dans la proposition qui suit il ne s‟agit pas<br />
d‟une partie <strong>du</strong> corps, mais <strong>du</strong> phénomène <strong>de</strong> langage:<br />
131. Cet homme, ce téméraire, c‟était le personnage au front chauve qui, (), avait<br />
glacé la pauvre fille <strong>de</strong> ses paroles <strong>de</strong> menace et <strong>de</strong> haine (264).<br />
Notons la longueur <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> remplissant la fonction <strong>de</strong> complément<br />
circonstanciel <strong>de</strong> moyen (CCM). Le nom noyau a un complément <strong>de</strong> nom a <strong>de</strong>ux noms<br />
coordonnes.<br />
ou <strong>du</strong> langage:<br />
Dans les <strong>de</strong>ux exemples qui suivent, les moyens indiqués sont <strong>du</strong> ressort <strong>de</strong> la langue<br />
132. Quasimodo promena sur la foule un regard désespéré, et répéta d‟une voix plus<br />
déchirante encore: A boire! (320).<br />
Ce complément présente <strong>de</strong>ux circonstances : le moyen et la manière. Il y a dans le CC<br />
certaines caractéristiques à souligner: la diversification dans la composition et dans la
157<br />
construction <strong>du</strong> complément, l‟emploi <strong>du</strong> comparatif plus, et <strong>de</strong> l‟adverbe encore qui marque<br />
la persistance; la présence <strong>de</strong> l‟épithète qui marque l‟efficacité <strong>de</strong> l‟arme qu'est la voix <strong>du</strong><br />
condamné.<br />
133. Monsieur, dit l‟archidiacre d‟un ton froid, je suis très mécontent <strong>de</strong> vous (333).<br />
Ici, on pourrait dire que le complément indique <strong>de</strong>ux circonstances: la manière et le moyen.<br />
Les trois <strong>de</strong>rniers exemples contiennent <strong>de</strong>s compléments dont les moyens sont <strong>de</strong>s<br />
parties <strong>du</strong> corps humain.<br />
134. Tout à coup il écrasa furieusement sa torche <strong>du</strong> pied (410).<br />
135. puis il se releva, et se mit à cogner les murailles <strong>de</strong> sa tête (410).<br />
Il est frappant que les moyens ou instruments indiqués dans les sept CC que nous venons<br />
d‟étudier ne sont que <strong>de</strong>s parties <strong>du</strong> corps (les mains, la tête, le pied) et <strong>de</strong>s termes relatifs à la<br />
langue ou au langage (langue, voix et ton).<br />
3.6.2 Compléments circonstanciels <strong>de</strong> moyen intro<strong>du</strong>its par la préposition par<br />
Exemples:<br />
136. Gringoire s‟y jeta, espérant échapper par la vitesse <strong>de</strong> ses jambes aux trois<br />
spectres infirmes qui s‟étaient cramponnés à lui (268).<br />
D'après le contexte, Gringoire se jeta dans la place, espérant échapper au moyen <strong>de</strong> la vitesse<br />
<strong>de</strong> ses pieds. Pour ce qui concerne la structure <strong>du</strong> complément, il est évi<strong>de</strong>nt que c‟est un<br />
<strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> dont le noyau est vitesse et son complément <strong>de</strong> ses jambes.<br />
137. A vingt ans, par dispense spéciale <strong>du</strong> Saint-siège, il était prêtre (290)<br />
Le nom noyau <strong>du</strong> CCM est qualifié par un adjectif. En plus, ce nom a un complément.<br />
138. Rym répondait par un geste négatif (388).
158<br />
3.6.3 Complément circonstanciels <strong>de</strong> moyen intro<strong>du</strong>its par la préposition a<br />
Exemples:<br />
139. Le cri en avait été fait la veille à son <strong>de</strong> trompe dans les carrefours, par les gens<br />
<strong>de</strong> M. le Prévôt (243).<br />
Cela veut dire que le cri <strong>du</strong> feu <strong>de</strong> joie avait été fait la veille au moyen <strong>du</strong> son <strong>de</strong> la<br />
trompe. Il faut noter l‟absence <strong>de</strong> l‟article dans ce complément et dans d‟autres compléments<br />
intro<strong>du</strong>its par la préposition à.<br />
140. C‟est à gran<strong>de</strong> peine et à gran<strong>de</strong> patience que Clau<strong>de</strong> Frollo était parvenu à lui<br />
apprendre à parler (292).<br />
Le complément <strong>de</strong> moyen <strong>de</strong> cette phrase comporte <strong>de</strong>ux <strong>syntagme</strong>s nominaux coordonnés.<br />
3.6.4. Compléments circonstanciels <strong>de</strong> moyen intro<strong>du</strong>its par la préposition avec<br />
Exemples:<br />
141. Il entra donc, salua l‟assistance avec ce sourire héréditaire <strong>de</strong>s grands pour le<br />
peuple (252).<br />
Pourrait-on dire que ce CC exprime <strong>de</strong>ux circonstances: l‟accompagnement et le moyen?<br />
On le saura après l‟explication suivante: Il est vrai que la salutation est accompagnée par un<br />
sourire. Vu ce simple fait on peut dire que la circonstance en question est celle<br />
d‟accompagnement. Mais il est dit dans la proposition que c‟était avec le sourire que ladite<br />
personne avait salué l‟assistance. Le sourire est donc le moyen employé pour saluer le<br />
peuple. Si cette explication est acceptée, on concluera que le CC en question indique<br />
également le moyen. Donc, le limiter à une seule fonction serait difficile.<br />
142. L‟orateur le débitait avec une action merveilleuse (349).
159<br />
Il s‟agit là <strong>de</strong>s preuves <strong>du</strong> procès entrepris par Maître Charmolue. Ce complément et celui <strong>de</strong><br />
la proposition précé<strong>de</strong>nte sont <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s nominaux. Le premier a pour noyau sourire,<br />
qui subit la qualification. Il a aussi un complément que l‟on peut découper en <strong>de</strong>ux:<br />
<strong>de</strong>s grands / pour le peuple<br />
Vu cette découpage, il y a <strong>de</strong>ux compléments qui complètent le nom noyau. Pour la<br />
<strong>de</strong>uxième proposition, le nom noyau, qualifié par une épithète, n‟a pas <strong>de</strong> complément.<br />
3.7 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE COMPARAISON<br />
Il est présenté ci-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s propositions comprenant <strong>de</strong>s compléments indiquant la<br />
circonstance <strong>de</strong> comparaison. L‟idée <strong>de</strong> comparaison est suggérée par l‟adverbe comme qui<br />
intro<strong>du</strong>it tous les compléments <strong>de</strong> comparaison <strong>de</strong> cette sous-section <strong>du</strong> chapitre. La<br />
structure <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong> adverbial est<br />
adverbe comme + <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong>.<br />
On note l‟abondance <strong>de</strong> noms dans ces compléments. Une autre chose à noter est la<br />
richesse et la variété <strong>du</strong> lexique <strong>de</strong> ces compléments. Nous citons, inter alia, alvéoles, ruche,<br />
vagues, braise, requins, vaisseau et sauterelle.<br />
Exemples:<br />
143. Cet amas d‟habitations bourgeoises, pressées comme les alvéoles dans la ruche,<br />
avait sa beauté (285).<br />
Nous remarquons tout d‟abord la beauté <strong>de</strong> l‟image et le pouvoir <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> Victor<br />
Hugo. Puis dans cette phrase ainsi que dans les phrases 144 et 146 ci <strong>de</strong>ssous les<br />
compléments comportent <strong>de</strong>s constituants indiquant le lieu et lesdits constituants sont<br />
intro<strong>du</strong>its par les prépositions dans, sous, autour et sur. Ces <strong>syntagme</strong>s <strong>de</strong> lieu sont les termes<br />
qui complètent la comparaison.
160<br />
144. La <strong>de</strong>rnière vibration <strong>du</strong> douzaine coup s‟éteignait à peine que toutes les têtes<br />
mutonnèrent comme les vagues sous un coup <strong>de</strong> vent (358).<br />
145. Ça et là <strong>de</strong>s fenêtres commençaient à y scintiller comme <strong>de</strong>s trous <strong>de</strong> braise<br />
(363).<br />
Les compléments <strong>de</strong> comparaison <strong>de</strong>s phrases 145 et 148 (ci-<strong>de</strong>ssous) ont pour noyau un<br />
nom et un autre nom complétant celui-ci.<br />
146. La roue, le gibet, l‟estrapa<strong>de</strong> faisaient bonne gar<strong>de</strong> à l‟entour <strong>du</strong> lieu <strong>de</strong> refuge,<br />
et guettaient sans cesse leur proie comme les requins autour <strong>du</strong> vaisseau (366)<br />
147. Quasimodo souffla bruyamment, bondit comme une sauterelle et retomba sur<br />
l‟écolier (386)<br />
Notons aussi la différence dans la structure <strong>du</strong> complément <strong>de</strong> la phrase 147: adverbe<br />
comme + nom déterminé.<br />
148. Cependant elle pleurait à torrents, en silence, dans l‟ombre, comme une pluie <strong>de</strong><br />
nuit (404).<br />
(Cf. COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE MANIERE Nos. 97 et 97a).<br />
3.8 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL D'ACCOMPAGNEMENT<br />
Tous les exemples <strong>de</strong> cette rubrique seront classés selon les prépositions qui<br />
intro<strong>du</strong>isent les compléments. D‟après leur fréquence, les trois prépositions sont avec, sans et<br />
a.<br />
3.8.1 Compléments circonstanciels d’accompagnement intro<strong>du</strong>its par la préposition<br />
avec<br />
Exemples:<br />
149. il marchait familièrement avec Louis XI (253).
161<br />
La question a poser pour avoir ce complément, c‟est avec qui? Ce complément a la structure<br />
avec + nom propre.<br />
150. ruche monstrueuse ou rentraient le soir avec leur butin tous les frelons <strong>de</strong> l‟ordre<br />
social (268).<br />
Après la préposition intro<strong>du</strong>ctrice, on a un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong> qui a la structure déterminant +<br />
nom. Le complément répond à la question avec quoi?<br />
151. Celles qui éveillaient d‟abord l‟oeil, c‟étaient les Bernardins avec leurs trois<br />
clochers (283).<br />
Nous avons dans cette proposition un complément d‟accompagnement dont le nom noyau est<br />
précédé par <strong>de</strong>ux déterminants: un adjectif possessif et un numéral cardinal. Le complément<br />
répond à la même question que celle employée dans le cas précé<strong>de</strong>nt.<br />
152. C‟est la ruche où toutes les imaginations, ces abeilles dorées, arrivent avec leur<br />
miel (305).<br />
Il n‟y a qu‟un seul déterminant <strong>de</strong>vant le complément <strong>de</strong> cette phrase. Le complément<br />
répond parfaitement à la question avec quoi?<br />
153. le capitaine (…) la regardait avec un sourire <strong>de</strong> satisfaction et d‟étonnement.<br />
(326)<br />
C‟est la première fois que l‟on rencontre dans cette série <strong>de</strong> compléments circonstanciels<br />
d‟accompagnement une proposition qui comporte un noyau <strong>nominal</strong> ayant lui aussi un<br />
complément à <strong>de</strong>ux noms coordonnés.<br />
154. Elle baissa la tête avec un tressaillement d‟effroi (366).<br />
Il s‟agit dans ce numéro d‟un complément d‟accompagnement ayant pour noyau <strong>nominal</strong> un<br />
nom concret (tressaillement) marquant un phénomène que l‟on peut sentir. Ce complément<br />
répond également à la question avec quoi?
162<br />
A la fin <strong>de</strong> ces compléments intro<strong>du</strong>its par la préposition avec se trouve un cas<br />
d‟accumulation <strong>de</strong> plusieurs compléments d‟accompagnement. HUGO semble célébrer Paris<br />
là-<strong>de</strong>dans:<br />
155. Tout Paris était sous ses pieds, avec les mille flèches <strong>de</strong> ses édifices et son<br />
circulaire horizon <strong>de</strong> molles collines, avec son fleuve qui serpente sous ses ponts et<br />
son peuple qui on<strong>du</strong>le dans ses rues, avec le nuage <strong>de</strong> ses fumées, avec la chaîne<br />
montueuse <strong>de</strong> ses toits qui presse Notre-Dame <strong>de</strong> ses mailles redoublées (326).<br />
Manifestement, quatre <strong>de</strong> ces compléments sont intro<strong>du</strong>its par avec. Nous les étudions<br />
intégralement.<br />
155a. avec les mille flèches <strong>de</strong> ses édifices<br />
Le nom noyau féminin <strong>du</strong> complément est précédé par <strong>de</strong>ux déterminants: l‟article défini les<br />
et mille qui est un numéral cardinal. Le noyau porte un complément <strong>de</strong> nom comportant le<br />
possessif ses et le nom féminin édifices.<br />
155b. avec son fleuve qui serpente sous ses ponts<br />
Quant à ce complément, le nom noyau masculin est fleuve qui est déterminé par un possessif<br />
également masculin. Après le noyau se trouve une proposition relative qui complète le nom<br />
noyau. La proposition est intro<strong>du</strong>ite par le pronom qui. Ce qui suit le pronom est un<br />
complément circonstanciel <strong>de</strong> lieu. Ce complément, intro<strong>du</strong>it par la préposition sous, a pour<br />
noyau ponts qui est déterminé par un possessif masculin pluriel.<br />
155c. avec le nuage <strong>de</strong> ses fumées<br />
Ce complément a à peu près la même structure que le premier. La seule différence qu‟il y a,<br />
c‟ est que le numéral mille s‟ajoute à l'article défini <strong>du</strong> premier.<br />
155d. avec la chaîne montueuse <strong>de</strong> ses toits qui presse Notre-Dame <strong>de</strong> ses mailles<br />
redoublées.
163<br />
La première partie <strong>du</strong> complément comporte le nom noyau féminin déterminé et qualifié,<br />
mais aussi porteur d‟un complément <strong>de</strong> nom déterminé. Ensuite se trouve une proposition<br />
relative complétant le complément <strong>de</strong> nom.<br />
Mais il n‟y a pas que ces quatre compléments d‟accompagnement. Il y a <strong>de</strong>ux autres<br />
dont les prépositions sont omises. Les <strong>de</strong>ux compléments sont les suivants:<br />
155e. et son circulaire horizon <strong>de</strong> molles collines<br />
155f. et son peuple qui on<strong>du</strong>le dans ses rues<br />
Comme on le sait, une conjonction <strong>de</strong> coordination unit <strong>de</strong>s mots ou groupes <strong>de</strong> mots<br />
ayant la même fonction (MAUGER, op. cit.) Ainsi, avec unit chacun <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />
compléments à celui qui le précè<strong>de</strong>.<br />
3.8.2 Compléments circonstanciels d’accompagnement intro<strong>du</strong>its par la préposition<br />
sans<br />
Il est d‟usage <strong>de</strong> traiter avec est sans ensemble. Sans, préposition privative ou<br />
indiquant l‟absence, intro<strong>du</strong>it les trois compléments que nous voulons considérer dans les<br />
propositions ci-<strong>de</strong>ssous:<br />
156. Le silence qu‟il gardait laissait aller le prologue sans encombre (250)<br />
C‟est un seul mot - le noyau <strong>nominal</strong> - qui accompagne la préposition.<br />
157. Il s‟aperçut (…) que la vie sans tendresse et sans amour n‟était qu‟un rouage sec,<br />
criard et déchirant (290).<br />
Celui-ci a <strong>de</strong>ux noms coordonnés.<br />
La troisième proposition comporte trois <strong>syntagme</strong>s nominaux exprimant l‟absence et<br />
non pas l‟accompagnement:<br />
158. La chose s‟accomplit sans trouble, sans effort, sans réaction, suivant une loi<br />
naturelle et tranquille (279)
164<br />
Les trois <strong>syntagme</strong>s nominaux exprimant l‟absence sont juxtaposés. Chacun <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s<br />
ne contient que la préposition et un nom commun.<br />
Une <strong>de</strong>rnière proposition dans la rubrique Accompagnement est la suivante dont le<br />
CC est intro<strong>du</strong>it par la préposition à. Dans le contexte, à et avec peuvent commuter.<br />
159. La jeune fille, (…) se mit à pleurer à sanglots (373).<br />
Comme les compléments intro<strong>du</strong>its par sans, celui-ci aussi a un nom non déterminé et non<br />
qualifié!<br />
Deux autres compléments circonstanciels susceptibles d‟analyse sont ceux marquant<br />
le but et la distance.<br />
3.9 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE BUT<br />
En général, ils sont intro<strong>du</strong>its par la préposition pour. Trois espèces <strong>de</strong> compléments<br />
<strong>de</strong> but se trouvent dans les propositions suivantes. La première espèce comporte un <strong>syntagme</strong><br />
<strong>nominal</strong>, et la <strong>de</strong>uxième un ou <strong>de</strong>ux infinitifs portant un complément. La troisième contient<br />
un seul mot - un pronom démonstratif.<br />
Exemples:<br />
160. Devant le bois <strong>de</strong> lit était un bassin <strong>de</strong> cuivre pour les aumônes (288).<br />
Ce complément a la structure préposition pour + article défini pluriel + nom pluriel. A la<br />
place <strong>de</strong> pour on peut mettre <strong>de</strong>stiné à:<br />
160a. un bassin <strong>de</strong> cuire <strong>de</strong>stiné aux aumônes.<br />
Les trois propositions qui suivent ont pour complément <strong>de</strong>s infinitifs:<br />
161. L‟égyptienne leva les yeux sur lui pour le remercier (366).<br />
162. Emue, elle leva la tête pour lui répondre (366).
165<br />
Chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux compléments comprend un infinitif et un complément d‟objet. Le<br />
complément <strong>de</strong> la phrase 161 comporte un pronom complément d‟objet direct et celui <strong>de</strong> la<br />
phrase 162 un pronom complément d‟objet indirect. Hormis ces faits, il faut ajouter qu‟on<br />
peut substituer à pour la locution prépositionnelle afin <strong>de</strong>, le <strong>syntagme</strong> prépositionnel dans le<br />
but <strong>de</strong> et les conjonctions prépositionnelles pour que et afin que. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers appellent<br />
toutefois l‟emploi <strong>du</strong> subjonctif.<br />
L‟exemple ci-<strong>de</strong>ssous a pour complément <strong>de</strong>ux infinitifs coordonnés:<br />
163. Une foule <strong>de</strong> truands les suivit pour les ai<strong>de</strong>r ou les regar<strong>de</strong>r (382)<br />
Chaque infinitif est précédé par un pronom complément d‟objet direct.<br />
La cinquième phrase est celle qui contient le pronom démonstratif neutre cela:<br />
164. J‟ai grand besoin pour cela d‟un peu <strong>de</strong> finance (377).<br />
C‟est le seul complément qui soit construit immédiatement après le verbe (ici une locution<br />
verbale).<br />
3.10 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE DISTANCE<br />
Cela vaut la peine <strong>de</strong> considérer les compléments exprimant la distance surtout en<br />
raison <strong>de</strong> leurs tournures.<br />
Exemples:<br />
165. Au bout <strong>de</strong> quelques pas, le sentiment <strong>de</strong> la réalité lui était revenu (269).<br />
Le CC <strong>de</strong> la phrase est exprimé sous forme d‟un <strong>syntagme</strong> <strong>nominal</strong>. La distance n‟est<br />
exprimée que si on met au bout <strong>de</strong> avec quelques pas. Le noyau <strong>du</strong> complément est le nom<br />
pas.<br />
166. Le pâté venait jusqu‟au bord <strong>de</strong> l‟eau (284).
166<br />
La locution prépositionnelle jusqu’à intro<strong>du</strong>it le complément qui est déterminé. Le nom<br />
noyau porte un autre nom (<strong>de</strong> l‟eau) qui le précise.<br />
préposition à:<br />
Les trois compléments à considérer dans les phrases suivantes sont intro<strong>du</strong>its par la<br />
167. Il était allé tout simplement rejoindre sa compagnie, en garnison à Queue-en-<br />
Brie, dans l‟Ile-<strong>de</strong>-France, à quelques relais <strong>de</strong> Paris (356).<br />
Au sein <strong>du</strong> complément, le <strong>syntagme</strong> qui exprime la distance est à quelques relais qui est<br />
complété par <strong>de</strong> Paris.<br />
168. Clopin lui-même se replia à distance respectueuse <strong>de</strong> l‟église (382).<br />
On remarque <strong>de</strong> nouveau dans ces compléments l‟emploi par HUGO d‟un lexique approprié<br />
à la situation. Il emploie dans les phrases 167 et 168 <strong>de</strong>s termes soigneusement choisis pour<br />
indiquer la distance. Au niveau <strong>de</strong> la précision c‟est le complément <strong>de</strong> la phrase 166<br />
seulement qui exprime une distance exacte. Les trois qui suivent indiquent <strong>de</strong>s distances<br />
approximatives.
NOTES ET REFERENCES<br />
1 Voir Ducrot et Todorov, Op cit, P. 213.<br />
2 Mauger, op cit, P. 158.<br />
3 Tome 3, 1961.<br />
167<br />
4 Pour une liste plus détaillée voir Grevisse (1980, pp.191,192).<br />
5 Le Nouveau Bescherelle T3, Paris. Hatier, 1984, P. 59.<br />
6 Op cit, P. 52.<br />
7 Grevisse (op cit) et Grevisse) et Goose (op cit) citent le pronom parmi les mots qui<br />
remplissent la fonction <strong>de</strong> complément circonstanciel. Le même fait est exprimé à la page 59<br />
<strong>de</strong> la Grammaire Pour Tous.<br />
8 Dans le Dictionnaire <strong>du</strong> Français au College, „lieu‟ se <strong>de</strong>finit comme “partie déterminée<br />
<strong>de</strong> l‟espace”. Mais en matière <strong>de</strong> grammaire et dans ce contexte, on parle <strong>de</strong> compléments<br />
<strong>de</strong> lieu qui “indiquent une relation <strong>de</strong> lieu” (Ibid).
CONCLUSION<br />
A la fin <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous pourrons dire que les fonctions <strong>du</strong> groupe <strong>nominal</strong>, <strong>du</strong><br />
groupe verbal, <strong>du</strong> groupe prépositionnel et <strong>de</strong> leurs entourages ont été étudiées<br />
minutieusement. L'approche fonctionnelle, bâtie, d'une part, sur une sûre connaissance <strong>de</strong> la<br />
nature <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> mots utilisés pour former <strong>de</strong>s phrases et, d'autre part, sur la structure,<br />
ai<strong>de</strong> d'abord la compréhension. Puis, elle permet l'analyse compréhensive <strong>de</strong> toutes sortes <strong>de</strong><br />
phrases. Le pouvoir d'analyser donne lieu à une autre faculté: celle <strong>de</strong> fabriquer <strong>de</strong>s phrases<br />
selon les modèles appris.<br />
Dans cette étu<strong>de</strong> nous avons entrepris l'analyse <strong>de</strong> centaines <strong>de</strong> phrases et<br />
propositions tirées <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris à <strong>de</strong>s fins linguistiques. En ce faisant, nous<br />
avons montré l'importance <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> fonction et son application en littérature. Nous<br />
disons donc que l'approche fonctionnelle est un excellent outil d'analyse qui concerne non<br />
seulement la structure <strong>de</strong> l'énoncé, mais aussi le rôle <strong>de</strong>s mots dans l'énoncé et le sens <strong>de</strong>s<br />
séquences <strong>de</strong> l'énoncé.<br />
Il est vrai que l'ouvrage sur lequel porte cette étu<strong>de</strong> date <strong>de</strong> 1831. On remarque aussi<br />
l'emploi <strong>de</strong>s mots archaïques et <strong>de</strong>s constructions extrêmement difficiles et peu connues <strong>de</strong><br />
nos jours. Mais le français <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris s'inscrit dans le français contemporain et<br />
le génie <strong>de</strong> Hugo est inoubliable. Cela explique pourquoi Hugo est encore beaucoup lu et<br />
cité.<br />
Quand on veut promouvoir un pro<strong>du</strong>it on envoie un échantillon à la clientèle. De<br />
même, nous avons ouvert l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonctions <strong>du</strong> nom avec la structure générale <strong>de</strong>s<br />
<strong>syntagme</strong>s nominaux. Trois chapitres ont été consacrés à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonctions primaires et le<br />
<strong>de</strong>rnier chapitre <strong>de</strong> la thèse aux fonctions secondaires.<br />
En outre, certains titres et sous-titres <strong>de</strong> la thèse ont été mis en valeur. Les multiples<br />
formes et comportements <strong>du</strong> sujet ont été vus. En étudiant les compléments d'objet, on a vu
198<br />
les critères que remplissent les <strong>syntagme</strong>s nominaux pour être appelés COD. Pour ce qui<br />
concerne le troisième chapitre, nous avons défini la notion <strong>de</strong> circonstance et avons montré<br />
combien les compléments circonstanciels sont importants dans la phrase et dans la<br />
communication. Les compléments circonstanciels ont été classés et traités d'après les<br />
prépositions intro<strong>du</strong>ctrices.<br />
MERITES DE L'ETUDE ET RESUME DES DECOUVERTES<br />
Il est difficile <strong>de</strong> dire tous les mérites <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. Mais ceux qu'on va mentionner sautent<br />
aux yeux. Dans l’Intro<strong>du</strong>ction se trouve l'histoire <strong>de</strong>s fonctions syntaxiques <strong>de</strong>puis l'Antiquité<br />
jusqu'à nos jours. Cet aperçu, fourni en ouvrages linguistiques, met en appétit le lecteur<br />
avisé. Ce fon<strong>de</strong>ment a servi <strong>de</strong> base pour le survol <strong>de</strong>s tendances fonctionnalistes dont nous<br />
nous sommes inspirés.<br />
Ce travail n'aurait pas été possible sans l'énorme corpus <strong>de</strong> six cents vingt phrases et<br />
propositions relevées <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>de</strong> Paris qui est <strong>notre</strong> ouvrage principal.<br />
Pour ce qui concerne le classement <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s nominaux en fonctions essentielles<br />
et accessoires par Chevalier et al (1964), nous acceptons que les fonctions épithète,<br />
complément <strong>de</strong> nom et d'adjectif sont <strong>de</strong>s accessoires <strong>de</strong>s fonctions construites autour <strong>du</strong><br />
verbe. Mais ce classement diminue leur importance dans la phrase et, par conséquent, dans la<br />
communication, ce que nous refusons. Nous avons suggéré donc le classement fonctions<br />
primaires et secondaires.<br />
Il ne faut pas oublier un autre mérite <strong>de</strong> ce travail. Il s'agit <strong>du</strong> traitement systématique<br />
et minutieuse <strong>de</strong>s fonctions <strong>du</strong> nom dans la phrase française telle qu'elle est présentée dans<br />
Notre-Dame <strong>de</strong> Paris.<br />
Il faut remarquer une autre chose. Du début à la fin, cette thèse a été écrite en style<br />
parlé. Cela nous a été suggéré par <strong>notre</strong> directeur <strong>de</strong> thèse. Ce style, qui consiste à écrire
199<br />
comme si on parle à quelqu'un, est vivant. Le lecteur est appelé à participer à ce qu'il lit. De<br />
temps en temps on s'adresse directement à lui par l'emploi <strong>de</strong>s impératifs aux première et<br />
<strong>de</strong>uxième personnes pluriel. En plus, le corpus hugorien analysé relève <strong>de</strong>s différents<br />
domaines <strong>de</strong> la vie humaines, celle <strong>du</strong> quinzième siècle. Ainsi l'abstraction est ré<strong>du</strong>ite.<br />
En <strong>de</strong>rnier lieu, nous citons les distinctions que nous avons fait au niveau <strong>de</strong>s<br />
compléments <strong>de</strong> lieu et <strong>de</strong> temps. Nous avons vu que le CCL se divise en quatre<br />
circonstances reconnaissables et que le CCT en a au moins <strong>de</strong>ux.<br />
Pour ce qui concerne les découvertes que nous avons faites, elles sont peu mais<br />
importantes. En examinant les compléments d'objet direct dans les grammaires, nous avons<br />
trouvé les quatre critères que peuvent remplir <strong>de</strong>s <strong>syntagme</strong>s nominaux pour être appelés <strong>de</strong>s<br />
COD. Ils sont la transition, le changement, l'interrogation et le sujet passif.<br />
Il faut dire que chacun <strong>de</strong>s quatre critères existait déjà. Mais, à <strong>notre</strong> avis, c'est la<br />
première fois qu'on réunit les quatre dans une même étu<strong>de</strong>.<br />
Aussi, on a découvert que le lieu grammatical n'est pas forcément un lieu concret et<br />
que <strong>de</strong>s noms abstraits peuvent remplir également la fonction CCL.<br />
Le <strong>de</strong>rnier point concerne ce qu'on appelle traditionnellement <strong>syntagme</strong> adverbial. Vu<br />
le mot intro<strong>du</strong>isant ce <strong>syntagme</strong>, on peut substituer au <strong>syntagme</strong> adverbial le terme <strong>syntagme</strong><br />
prépositionnel. Pour ce qui concerne le contenu lexique <strong>du</strong> <strong>syntagme</strong>, on sera d'accord que<br />
c'est le nom qui domine. Mais le rôle <strong>du</strong> mot intro<strong>du</strong>cteur (pour la plupart <strong>de</strong>s prépositions)<br />
est capital, à entendre George Teke (en communication personnelle).<br />
RECOMMENDATIONS<br />
A <strong>notre</strong> avis, l'analyse en fonctions syntaxiques rend compte suffisamment <strong>de</strong> la<br />
phrase simple et <strong>de</strong> ses constituants et va plus loin pour abor<strong>de</strong>r la phrase complexe.<br />
L'analyse fonctionnelle est un outil d'analyse et une métho<strong>de</strong> claire et simple d'analyse.
200<br />
Dans cette thèse c'est le français qui a été soumis à l'analyse fonctionnelle, mais elle<br />
peut être appliquée à la syntaxe d'autres langues. On sait que plus une langue est étudiée, plus<br />
elle est connue. Ainsi donc, les étudiants et chercheurs <strong>de</strong> langues nigérianes sont conseillés<br />
d'essayer cette métho<strong>de</strong> d'analyse pour hâter le développement <strong>de</strong>s langues indigènes.<br />
RELANCEMENT DU SUJET<br />
La grammaire est infiniment vaste. On l'étudie <strong>de</strong>puis l'Antiquité indienne. Cette<br />
thèse est l'une <strong>de</strong>s milliers portant sur la syntaxe française ou sur le roman français. Mais,<br />
disons-le, "le français vaut bien une analyse". Cette parole, qui m’a été adressée par le<br />
linguiste montpelliérain Xavier MIGNOT en 1986, reste valable aujourd'hui. C'est la raison<br />
pour laquelle j'invite d'autres étudiants à travailler sur <strong>de</strong>s sujets i<strong>de</strong>ntiques au mien ou<br />
relevants au mien. En termes simples, ils pourront approfondir quelques fonctions déjà<br />
traitées ici. Aussi, ils ont le choix d'étudier <strong>de</strong>s oeuvres en prose <strong>de</strong> Hugo. Il y a aussi la<br />
possibilité d'analyser soit la grammaire soit un point <strong>de</strong> grammaire, ou bien la syntaxe chez<br />
d'autres écrivains français ou francophones. Enfin, la fonction modification (celle <strong>de</strong>s<br />
adverbes proprement dits) dans Notre-Dame <strong>de</strong> Paris pourra être examinée.
Abréviations<br />
201<br />
ADJ – Adjectif<br />
ADV – Adverbe<br />
ATTRIB – Attribution<br />
AUX - Auxiliaire<br />
C - Copule<br />
Cag – Complément d’agent<br />
CC – Complément circonstanciel<br />
CCAcc – Complément circonstanciel d’accompagnement<br />
CCL – Complément circonstanciel <strong>de</strong> lieu<br />
CCM,CCMan – Complément circonstanciel <strong>de</strong> manière<br />
CCMoy – Complément circonstanciel <strong>de</strong> moyen<br />
CCT – Complément circonstanciel <strong>de</strong> temps<br />
COD – Complément d’objet direct<br />
COI – Complément d’objet indirect<br />
COMP – Complément<br />
DFC – Dictionnaire <strong>du</strong> français au collège<br />
GN – Groupe <strong>nominal</strong><br />
GNS – Groupe <strong>nominal</strong> sujet<br />
GP – Groupe prépositionnel<br />
GV – Groupe verbal<br />
N – Nom<br />
PP – Participe passé<br />
PRED – Prédicat<br />
S - Sujet<br />
SN –Syntagme <strong>nominal</strong><br />
SP – Syntagme prépositionnel<br />
SV – Syntagme verbal<br />
SNS – Syntagme <strong>nominal</strong> sujet<br />
V - Verbe<br />
Vcop - Verbe Copule
BIBLIOGRAPHIE<br />
i) Ouvrage Principal<br />
202<br />
Hugo, V. (1963), « Notre-Dame <strong>de</strong> Paris » in Romans. Paris: Editions <strong>du</strong> Seuil, pp. 241-413<br />
"Collection l'Intégrale"<br />
ii) Livres<br />
Akmajian, A., Demers, R. A. and Harnish, R. M. (1984). Linguistics An Intro<strong>du</strong>ction to<br />
Language and Communication, 2 edn. Cambridge, Massachussets: London,<br />
England: M.I.T. Press.<br />
Allerton, D. J. (1979). Essentials of Grammatical Theory. A Concensus View of Syntax and<br />
Morphology. London, Boston, Henley: Routledge and Kegan Paul<br />
Ambrose-Grillet, J. (1978). Glossary of Transformational Grammar. Newbury House<br />
Anzias, J. - M. (1967). Clefs pour le structuralisme. Paris: Seghers<br />
Arnauld, A. et Lancelot, C. (1660). Grammaire Générale et Raisonnée, Reprint edition with<br />
Preface by M. Foucault. Paris: (1969).<br />
Arnauld, A. et Lancelot C. (1846). Grammaire Générale et Raisonnée <strong>de</strong> Port-Royal, survie, 1.<br />
De la Partie <strong>de</strong> la Logique <strong>de</strong> Port-Royal qui traite <strong>de</strong>s Propositions; 2. Des<br />
Remarques <strong>de</strong> Duclos, <strong>de</strong> l'Académie Françoise; 3. Du Supplément à la<br />
Grammaire Générale <strong>de</strong> Port-Royal, par l'abbé Fromant, et publiée sur la<br />
meilleure ed. originale, Avec une intro<strong>du</strong>ction historique par M. A. Bailly.<br />
Paris: Hachette. Slatkine [Reprints, Geneve, 1968].<br />
Baylon, C. et Fabre, P. (1995). Grammaire systématique <strong>de</strong> la langue française, 3 e édition revue<br />
et augmentée. Paris : Editions Nathan, 338p.<br />
Baylon C. (1996). Les Modèles Linguistiques <strong>de</strong> la Grammaire Française. Paris: Nathan<br />
International.<br />
Benveniste, E. (1966), Problèmes <strong>de</strong> Linguistique Générale. Paris: Gallimard, Tome 1;<br />
----- (1974), Problèmes <strong>de</strong> Linguistique Générale. Paris: Gallimard, Tome 2.<br />
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TABLE DES MATIERES<br />
DECLARATION i<br />
CERTIFICATION ii<br />
REMERCIEMENTS iii<br />
DEDICACE v<br />
Résumé vi<br />
Abstract ix<br />
210<br />
0.0 INTRODUCTION . .......................................................................................................... 1<br />
0.1 SUJET .............................................................................................................. 1<br />
0.2 DEFINITION DES TERMES ……………………………………. ……….2<br />
0.3 PROBLEMATIQUE DE L’ETUDE ............................................................ 4<br />
0.4 MOBILE DE L’ETUDE …………………………………………………...4<br />
0.5 DELIMITATION DE L’ETUDE …………………………………………..4<br />
0.6 APPROCHE .................................................................................................. 5<br />
0.7 APERÇU HISTORIQUE DES FONCTIONS GRAMMATICALES ......... 7<br />
0.8 REVALORISATION DES FONCTIONS BASEE SUR LES<br />
DIVERSES TENDANCES GRAMMATICALES ...................................... 10<br />
0.8.1 L’Ecole <strong>de</strong> Prague ............................................................................... 12<br />
0.8.2 L’Ecole Fonctionnaliste Française ...................................................... 12<br />
0.8.3 L’Ecole <strong>de</strong> Londres…………………………………………………13<br />
0.8.4 Le Structuralisme Américain ............................................................... 14<br />
0.8.5 Le Générativisme ............................................................................... 15<br />
0.9 NOTRE-DAME DE PARIS: CRITERE DE CHOIX ....................................... 16<br />
0.10 METHODE DE RECHERCHE ....................................................................... 17<br />
0.11 ORGANISATION DE LA THESE ................................................................. 18<br />
NOTES ET REFERENCES………………………………………………………………20
211<br />
CHAPITRE PREMIER .................................................................................................... 24<br />
1.0 FONCTIONS DU SYNTAGME NOMINAL ................................................... 24<br />
1.1 LE SYNTAGME NOMINAL ...................................................................... 24<br />
1.2 STRUCTURE GENERALE DES SYNTAGMES NOMINAUX DANS …….24<br />
NOTRE-DAME DE PARIS ........................................................................... 25<br />
1.3 FONCTIONS DU SYNTAGME NOMINAL ................................................... 29<br />
1.4 FONCTIONS ESSENTIELLES ........................................................................ 29<br />
1.4.1 La Fonction Sujet ................................................................................ 30<br />
1.4.2 La Fonction Complément d'Agent <strong>du</strong> Verbe Passif ........................... 51<br />
1.4.3 La Notion <strong>de</strong> Complément .................................................................. 53<br />
1.4.4 La Fonction Complément d’Objet Direct ......................................... 60<br />
1.4.5 La Fonction Complément d’objet Indirect ........................................ 67<br />
1.4.6 La Fonction Complément d’Attribution ............................................. 75<br />
1.4.7 La Double Transitivité ........................................................................ 82<br />
NOTES ET REFERENCES……………………………………………………………… 87<br />
DEUXIEME CHAPITRE<br />
2.0 LA PHRASE, LA TRANSITIVITE ET D’AUTRES FONCTIONS<br />
ESSENTIELLES ............................................................................................. 89<br />
2.1 LA PHRASE ………………………………………………………………89<br />
2.2 LA TRANSITIVITE ........................................................................................... 91<br />
2.3 LA CONSTRUCTION TRANSITIVE DIRECTE ........................................... 92<br />
2.4 LA CONSTRUCTION INTRANSITIVE ......................................................... 94<br />
2.5 LA CONSTRUCTION TRANSITIVE DEVENUE INTRANSITIVE ............. 95<br />
2.6 LA CONSTRUCTION INTRANSITIVE DEVENUE TRANSITIVE ............. 97<br />
2.7 LA FONCTION ATTRIBUT ........................................................................... 103<br />
2.7.1 Attribut <strong>du</strong> sujet .................................................................................. 103<br />
2.7.2 Attribut <strong>du</strong> Complément d’Objet Direct ........................................... 113
212<br />
2.8 LA FONCTION APPOSITION ........................................................................ 115<br />
NOTES ET REFERENCES……………………………………………………………. .122<br />
TROISIEME CHAPITRE ................................................................................................. 123<br />
3.0 COMPLEMENTS CIRCONSTANCIELS .................................................................. 123<br />
3.1. INTRODUCTION ....................................................................................... 123<br />
Espèces <strong>de</strong> circonstances ........................................................................... 125<br />
3.2. COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE LIEU ..................................... 125<br />
3.2.1 Compléments Circonstanciels Exprimant la circonstance <strong>de</strong> lieu ... 125<br />
3.2.2 Compléments Circonstanciels Exprimant la Direction ..................... 132<br />
3.2.3 Compléments circonstanciels Exprimant la circonstance<br />
d’origine ou <strong>de</strong> Provenance. ............................................................ 134<br />
3.2.4 Compléments Circonstanciels Exprimant la Circonstance <strong>de</strong><br />
Passage ou Lieu <strong>de</strong> Passage ............................................................. 134<br />
3.3 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE TEMPS ...................................... 138<br />
3.3.1 Compléments Circonstanciels <strong>de</strong> Temps Exprimant la<br />
circonstance d’époque ..................................................................... 138<br />
3.3.2 Compléments Circonstanciels <strong>de</strong> Temps Exprimant la<br />
Circonstance <strong>de</strong> Durée ..................................................................... 141<br />
3.3.3 Compléments circonstanciels <strong>de</strong> Temps Indiquant la circonstance<br />
<strong>de</strong> Fréquence .................................................................................... 143<br />
3.4 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE CAUSE ...................................... 144<br />
3.5 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE MANIERE ................................ 145<br />
3.5.1 Compléments Circonstanciels <strong>de</strong> manière intro<strong>du</strong>its par la<br />
préposition à ..................................................................................... 146<br />
3.5.2 Compléments circonstanciels <strong>de</strong> manière intro<strong>du</strong>its par la<br />
préposition en ................................................................................... 147
213<br />
3.5.3 Compléments circonstanciels <strong>de</strong> manière intro<strong>du</strong>its par la<br />
préposition <strong>de</strong> ................................................................................... 149<br />
3.5.4 Autres espèces <strong>de</strong> compléments circonstanciels <strong>de</strong> manière<br />
relevées ............................................................................................ 151<br />
3.6 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE MOYEN ...................................... 153<br />
3.6.1 Compléments circonstanciels <strong>de</strong> moyen intro<strong>du</strong>its par la<br />
préposition <strong>de</strong> ................................................................................... 154<br />
3.6.2 Compléments circonstanciels <strong>de</strong> moyen intro<strong>du</strong>its par la<br />
préposition par ................................................................................. 155<br />
3.6.3 Complément circonstanciels <strong>de</strong> moyen intro<strong>du</strong>its par la préposition<br />
a ....................................................................................................... 156<br />
3.6.4. Compléments circonstanciels <strong>de</strong> moyen intro<strong>du</strong>its par la<br />
préposition avec ............................................................................... 156<br />
3.7 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE COMPARAISON ...................... 157<br />
3.8 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL D'ACCOMPAGNEMENT ............. 158<br />
3.8.1 Compléments circonstanciels d’accompagnement intro<strong>du</strong>its par<br />
la préposition avec ........................................................................... 159<br />
3.8.2 Compléments circonstanciels d’absence intro<strong>du</strong>its par la<br />
préposition sans ............................................................................... 161<br />
3.9 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE BUT ........................................... 162<br />
3.10 COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE DISTANCE ............................. 163<br />
NOTES ET REFERENCES………………………………………………………………165<br />
QUATRIEME CHAPITRE ............................................................................................. 166<br />
4.0 COMPLEMENTS NON ESSENTIELS ....................................................................... 166<br />
4.1 INTRODUCTION ............................................................................................ 166
214<br />
Justification…………………………………………………………………… 166<br />
4.2 LA FONCTION EPITHETE ........................................................................... 167<br />
4.3 LA FONCTION COMPLEMENT DE NOM .................................................. 172<br />
4.3.1 Compléments <strong>de</strong> nom intro<strong>du</strong>its par la préposition <strong>de</strong> ..................... 172<br />
4.3.2 Compléments <strong>de</strong> nom intro<strong>du</strong>its par la préposition à ........................ 176<br />
4.3.3 Compléments <strong>de</strong> nom intro<strong>du</strong>its par la préposition en. ..................... 178<br />
4.4 FONCTION COMPLEMENT DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF ............... 178<br />
4.4.1 Compléments d’adjectif intro<strong>du</strong>its par la préposition <strong>de</strong> .................. 179<br />
4.4.2 Compléments d’adjectif intro<strong>du</strong>its par la préposition a .................... 180<br />
4.4.3 Compléments d’adjectif intro<strong>du</strong>its par la préposition en ................... 180<br />
4.5 LA FONCTION DETERMINATION .............................................................. 182<br />
4.5.1 Qu’est - ce donc qu’un déterminant? ................................................. 183<br />
4.5.2 Déterminants simples ......................................................................... 184<br />
4.5.3 La double Détermination ................................................................... 186<br />
4.6 LA FONCTION APOSTROPHE ……………………………………………190<br />
CONCLUSION ................................................................................................................... 197<br />
MERITES DE L'ETUDE ET RESUME DES DECOUVERTES .......................... 198<br />
RECOMMENDATIONS ......................................................................................... 199<br />
RELANCEMENT DU SUJET ................................................................................ 200<br />
Abréviations ……………………………………………………………………..201<br />
BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………………… 202