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une à une les pierres pour se souvenir dans quel ordre il fallait les replacer, et finalement reconstruire<br />

entièrement chaque temple, pierre après pierre (technique nommée anastylose) en s’appuyant sur les croquis,<br />

prises de notes et photos effectués au préalable, mais aussi sur les plans et descriptions originales datant de<br />

l’époque de l’édification de ces temples, c’est-à-dire à partir du 9 ème siècle, et surtout entre les 12 ème et<br />

13 ème siècles.<br />

Interrompus en 1975, les travaux ne purent reprendre qu’en 1993… cette fois sans l’aide des plans et autres<br />

documents d’origine, ni des documents de l’EFEO, qui tous avaient volontairement été détruits par les Khmers<br />

rouges, et ce dès avril 1975. Aux chantiers déjà titanesques vint par conséquent s’ajouter un véritable casse-<br />

tête dont les équipes de restauration se seraient bien passé, sans parler du fait que de nombreux temples et<br />

leurs alentours étaient désormais infestés de mines. C’est ainsi que la restauration du temple du Baphuon,<br />

dans l’ancienne ville royale d’Angkor Thom, débutée au début du 20 ème siècle et reprise en 1994, n’est toujours<br />

pas complètement achevée de nos jours ! Elle le sera en mars 2011. Le Baphuon est presque devenu le<br />

symbole de l’extraordinaire patience et de la minutie dont firent preuve les équipes de restauration, et des<br />

difficultés en apparence insurmontables qui marquèrent chaque étape des chantiers du site d’Angkor tout entier,<br />

autrefois somptueuse métropole royale de plusieurs centaines de kilomètres carrés, où les temples majestueux<br />

à la pierre finement ciselée (elle l’est fort heureusement toujours), édifiés par les rois successifs, les palais, les<br />

riches bibliothèques, les hôpitaux, les gigantesques bassins servant de réservoir pour l’irrigation… côtoyaient<br />

les nombreux villages aux maisons de bois, dont il ne reste bien sûr aucune trace. Le royaume khmer était alors<br />

à son apogée, et Angkor, la grande capitale, rayonnait dans toute l’Asie du Sud Est, avant d’être définitivement<br />

désertée au 16 ème siècle et livrée aux assauts de la jungle.<br />

Dans les années 1990, lorsque les travaux de restauration purent reprendre, les chantiers ne furent plus<br />

seulement menés par les Français, mais devinrent internationaux. Les Français continuèrent les travaux<br />

titanesques du Baphuon, et d’autres temples furent pris en charge par les Américains, Japonais,<br />

Indiens… Comme on le sait, le site de Ta Prohm fut simplement un peu débroussaillé lors de sa découverte, et<br />

les édifices volontairement laissés dans l’état où les premiers explorateurs avaient découvert Angkor tout entier,<br />

c’est-à-dire envahis pas la végétation et les racines géantes, pour que les futurs visiteurs puissent ressentir les<br />

mêmes émotions, intactes et intenses, que les premiers explorateurs d’antan. (4) Au début des années 2000,<br />

Ta Prohm fut l’objet de polémiques, les Indiens chargés de son entretien souhaitant entreprendre, contre l’avis<br />

de tous, le déblayement total des temples, racines géantes comprises. Leur projet provoqua un tollé général. Ils<br />

furent accusés de ne penser qu’à la rentabilité touristique, puisque l’état des édifices de Ta Prohm ne les rend<br />

pas aussi facilement accessibles que ceux des autres sites à Angkor, et de n’être pas du tout sensibles à la<br />

beauté romantique du site, en un mot, de ne rien avoir compris à ce qui fait le charme, et même la magie,<br />

d’Angkor.<br />

L’exposition des photos de l’EFEO au musée Cernuschi de Paris.<br />

C’est également pour revivre les émotions fortes des redécouvreurs<br />

d’Angkor au 19 ème siècle, et mieux connaître l’histoire tout aussi fantastique<br />

de la restauration des sites archéologiques, que se tient au Musée<br />

Cernuschi de Paris, depuis le mois de septembre dernier et jusqu’au 2<br />

janvier 2011, une superbe exposition des archives photographiques de<br />

l’Ecole Française d’Extrême Orient, qui n’est bien sûr qu’une petite partie<br />

des cent mille clichés que l’institution possède et conserve.<br />

Cent huit retirages, en noir et blanc bien sûr, des photographies originales<br />

de nombreux édifices (5), d’une beauté et d’une définition à couper le<br />

souffle, datant du dernier tiers du 19 ème siècle pour les plus anciennes<br />

(John Thomson au début des années 1860), et des années 1960 pour les<br />

plus récentes. Un siècle de témoignage photographique de l’état du site<br />

PSR Informations PSR-France, 69 rue de la Chapelle, 75018 PARIS 4ème Année Page 44

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