La Folie - MML Savin

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La Folie
croire du même monde. Non ! C’était un ouvrier...» Il y avait des siècles
d’arrogance dans sa façon de se murmurer : Un ouvrier... « Joli roman !
Ce n’est pas moi qui l’écrirai. Comment tolère-t-on qu’un ouvrier voyage
en première ? Le diable, dont parlait la Supérieure, n’est que le diable. Ce
n’est pas un ouvrier. Avant d’être le diable il était archange. Il n’a jamais
porté de salopettes ! Salopettes !» Elle en rougit jusqu’à l’auréole. Elle
rougissait de la chose, du nom, et de connaître, elle ne savait pas comment,
le nom. Il y avait pourtant une douane sévère au vocabulaire de
L’Espérance. Ses doigts tremblaient de rage, de honte. « Voilà ce que je
fais du roman, de l’ouvrier, du dessin. » Et elle déchira le dessin en deux,
en quatre morceaux, en morceaux de petits morceaux. À la corbeille ! On
frappait à la porte. « Entrez!» dit-elle, d’une voix souveraine et poudrée,
qui la surprit elle-même.
C’était Nestor, plateau levé, qui apportait le chocolat.
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