La Folie - MML Savin

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La Folie
- Politique d’abord. Politique toujours ! dit Jean-Luc.
Marka n’osait pas dire, devant Jean-Luc: « Alors, un complot monarchiste
n’est qu’un complot soufflé, comme une baudruche du carnaval
?» Il se contenta de dire :
- Ils sauraient mourir ...
XXX, en allumant sa pipe :
- Il n’y a rien de plus facile. Visitez les hôpitaux. Les
hommes savent mourir.
Jean-Luc lorgna les deux bouffées successives que tira XXX au
plus grave. S’il ne lisait pas dans les astres, il interprétait les fumées. «
Encore de la promenade en perspective » se dit-il. Mais il avait aussi l’art
d’interpréter sans rien en dire. Il plongea dans le divan, le nez parmi la
fourrure.
- Lève-toi, dit XXX. Le jour se lève. Le parc est un concert
d’oiseaux.
- Vrai ? Le jour se lève ? fit Jean-Luc, soudain redressé, le
nez rieur, la mèche folle. Je comprends pourquoi je tombe de sommeil !
Quelle idée de veiller jusqu’au jour, à bavarder de politique ! Je vais me
coucher. Bonsoir ou bonjour. Je salue respectueusement votre politique.
Glissa du divan, se mit debout, baissa les yeux.
- Je vous demande pardon, Monsieur Marka ; la politique,
bien sûr, m’intimide un peu ; mais je ne baille que de sommeil.
Et salua. Presque un semblant de révérence. La mèche et le nez
riaient, mais l’ensemble n’aurait pas déplu, malgré le rire, à ces messieurs
de Loyola ou de Laval, qui volontiers décidaient de l’orthodoxie par la
mèche ou par le nez.