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La Folie - MML Savin

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<strong>La</strong> <strong>Folie</strong><br />

orgues, le dimanche, à Sainte-Clotilde. Puis, se posant au rebord d’une<br />

chaise :<br />

- Alors, mon cher Aristide, je t’écoute ...<br />

Le fauve bondit de la sienne.<br />

- Aristide, je ne t’écoute qu’assis. Si tu te lèves, je me lève<br />

et je n’écoute plus. Je t’avertis que je ne connais ni l’adresse de Blanchonval<br />

ni sa profession. En cas de recherche, je suis manifestement inutile.<br />

Tout ce que je sais de Blanchonval, je te l’ai dit : c’est un garçon délicat,<br />

qui ne tarderait pas à être sensible et qui fait assez bien l’amour.<br />

- Tu mens ! dit Aristide. Il est ici.<br />

- Lève-toi. Puisque tu viens pour une perquisition, procède...<br />

Aristide se leva et procéda. Tandis qu’il procédait, Catherine en<br />

bordure de sa chaise :<br />

- Regarde aussi le coin des balais. C’est là que je cache<br />

mes amants surpris.<br />

Aristide revint, serrant les poings.<br />

- Tu as visité le recoin ?... Alors, c’est tout. Je n’ai pas<br />

d’ascenseur privé ni d’escalier pour le service.<br />

- Blanchonval ? Blanchonval ?<br />

- À ce que je vois, l’interrogatoire succède à la perquisition.<br />

<strong>La</strong> chaise, ou je m’envole.<br />

Aristide reprit sa chaise.<br />

- Hier, quand je suis descendu, tu devais croire que je remonterais.<br />

- Je le croyais, dit Catherine.<br />

- J’enregistre que tu le croyais. Nous avions notre petite<br />

heure, si je remontais. Un peu d’amour au pauvre Aristide, que l’on bouscule,<br />

qu’on pousse vers la porte. sous la menace du tuteur. Une bonne<br />

invention, le tuteur ! Mais cet imbécile d’Aristide n’était pas dupe. Au<br />

bas de l’escalier, je me suis dit : je reviens dans une heure et je le pince ..<br />

- Qui ? le tuteur ?.. Et pourquoi ne pas remonter, au bout<br />

d’une heure ?<br />

- Si par hasard je m’étais trompé ? Moi aussi je suis un<br />

garçon délicat, et plus délicat que Blanchonval ... De la lumière à tes fenêtres.<br />

Bien. Je fais les cent pas sur le trottoir d’en face. On ne peut pas<br />

dire que vous vous cachiez. Quelqu’un se penche de la terrasse : je reconnais<br />

la silhouette de Blanchonval.<br />

- Il fallait monter. Tu aurais trouvé un prétexte. Mon tuteur<br />

aurait été enchanté de te connaître. En tenue de ville, tu es présentable. Ce<br />

n’est pas comme te présenter en tenue de fauve, vêtu de ta seule toison.

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