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La Folie - MML Savin

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<strong>La</strong> <strong>Folie</strong><br />

mois tu me répètes : Blanchonval en pince pour toi. Il ne parle et ne rêve<br />

que de toi. À l’occasion, n’hésite pas. Entre amis, cela n’a pas<br />

d’importance. Notre amitié n’en serait que plus solide et j’ai tant d’amitié<br />

pour Blanchonval ! Enfin des ci et des ça ... Un soir je dirai que j’ai la<br />

migraine ... Quand tu m’as dit que tu avais la migraine, hier soir, l’ai pensé<br />

que c’était le signal convenu. <strong>La</strong> porte fermée, j’ai pris ma voix la plus<br />

tendre : « Je crois qu’Aristide veut que nous fassions l’amour ensemble.<br />

C’est une idée qu’il a. » Blanchonval n’en était pas aussi sûr que toi.<br />

Heureusement, c’est un garçon poli, et qui sait se tenir dans le monde.<br />

S’il avait douté trop longtemps, j’aurais eu l’air de quoi ? <strong>La</strong> suite ? Tu<br />

veux savoir la suite ...<br />

- L’appétit vient en mangeant, comme disait ma mère.<br />

Le dompteur était un homme effondré. Son visage ruisselait de larmes.<br />

- Ma grenouille ! Mon têtard ! Mousse adoré ! Rubis<br />

d’amour !<br />

- Prends ce mouchoir, Aristide. Essuies tes larmes. Cela<br />

t’apprendra. Méfie-toi ! S’il faut que je fasse l’amour avec tes amis pour<br />

que tu m’appelles mousse adoré, je ferai l’amour avec tous.<br />

- Tu te moques de moi.<br />

- Non. Je me moque de l’amour ; je ne me moque pas de<br />

toi. L’amour ! Ce n’est jamais délicieux. C’est souvent désagréable. Avec<br />

Blanchonval, ce n’est pas désagréable.<br />

Aristide son mouchoir aux yeux, enfilait sa veste.<br />

- Adieu ! dit-il. Puisque vous vous aimez, aimez-vous. J’ai<br />

trop d’amitié pour Blanchonval ... C’est mon rival (je savais qu’il était<br />

mon rival), mais je lui garde mon amitié. Moi, je me souviendrai toujours<br />

de Rubis, ce petit mousse que j’ai tant aimé ...<br />

- Aristide ! Quand cesseras-tu d’être imbécile ? Si je suis<br />

douce et facile, tu me bats, ce qui est imbécile. Et maintenant tu pleures<br />

comme un imbécile ! Cela n’a pas le sens commun. Tu pleures, tu te<br />

mouches, tu pars. Sitôt descendu, tu remonteras. Et gare à la couchette de<br />

navire ! Elle tanguera comme un navire ... Dans un moment. je reçois<br />

mon tuteur. Nous n’avons qu’un moment ... Ensuite, adieu le mousse et le<br />

navire !<br />

- Ton tuteur ?...<br />

- Je t’ai cent fois parlé de mon tuteur Tu n’es pas jaloux de<br />

mon tuteur ?<br />

Aristide n’était pas jaloux du tuteur. Il n’était jaloux que de Blanchonval.<br />

- Que Blanchonval soit jaloux de ton tuteur ! C’est à lui de<br />

l’être ! Ce n’est plus à moi ...

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