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18 la culture
N°3251 - Semaine du 1er au 7 février 2008
Amis du Cinéma
«Cinéma industriel français»
Jeudi 7 février – 19h. Les Amis du Cinéma
offrent une Carte blanche aux Archives
Françaises du Film qui proposent un programme
de « Cinéma Industriel français »
Le cinéma industriel français est le mal aimé
du cinéma français, considéré souvent
comme cinéma patronal, alors que certains
films ont eu pour origine la commande syndicale,
il est, contrairement au cinéma publicitaire,
méconnu. Sans doute avec le temps
prend-il un intérêt nouveau puis qu'il
conserve les gestes de taches désormais
obsolètes et intéresse le chercheur, l'ethnologue,
l'historien ou le sociologue mais aussi la
part de nostalgie qui subsiste en chacun de
nous. Aussi est ce à une découverte surprenante
et variée que vous convie l’Institut Jean
Vigo en accueillant, en sa salle Marcel Oms, à
l'Arsenal, ce 7 février, une sélection de films
industriels récemment restaurés par Archives
Françaises du Film dans le cadre d'une carte
blanche à cette institution. Curieusement ce
sont souvent des réalisateurs théoriciens
comme Jean Epstein, Jean Tedesco, Jean
Benoit Levy, ou engagés comme Boris
Peskine dans Les routes d'acier , film commandité
par la CGT, qui se sont frottés à ce
défi qui consiste à dire l'efficacité de gestes
souvent aussi précis que monotones en s'efforçant
de ne pas ennuyer le spectateur, voire
plus, en construisant une sorte de suspense.
Jamais le montage n'est plus pertinent que
dans ce cadre et bien des oeuvres de fiction
doivent à cet apprentissage leur tempo. Plus
près de nous un Alain Resnais, un Louis
Malle pour ne rien dire du cinéaste que fut
Marin Karmitz s'y sont risqués ou en ont tiré
les leçons retrouvant la voie ouverte dés les
premiers temps du cinéma par les frères
Lumière.
La Marche des machines d’Eugène Deslaw,
1929, 9mn.
La Symphonie du travail de Jean-Benoît
Lévy, 1934, 19mn.
Magie du fer blanc de Jean Tédesco, 1935,
23mn.
Sur les routes d’acier de Boris Peskine, 1938,
39mn.
Efforts de productivité en fonderie de Jean
Epstein et Edmond Floury, 1953, 23mn
Projection le jeudi 7 février à 19h à la salle
Marcel Oms, 1 rue Jean Vielledent. Rens.: 04
68 34 09 39
Le ludion littéraire
La Terre, chemins de traverses
La 3ème édition de l’atelier d’écriture multimédia et multiculturelle du Ludion
littéraire se poursuit jusqu’en novembre 2008. Ce travail en trois volets sera
présenté lors des journées « Couleurs Cultures » à Perpignan en mai 2008.
« Qui peut saisir l’eau ? » Qu’elle vienne
à manquer, à inonder, à polluer, elle fait
partie intégrante de la vie des hommes,
elle est au coeur même de leurs cellules
et l’on murmure qu’elle aurait de la
mémoire… Les nouvelles écrites par les
collégiens de Perpignan, de Cabestany et
de Casablanca sont publiées sur le site :
http://www.leludionlitteraire.du/terre.
Les courts-métrages projetés lors du festival
Maghreb si loin... si proche seront
présentés à Casablanca lors du Festival
International du film universitaire et scolaire
en mai 2008. Ils seront bientôt pré-
sentés sur le site de Cinémaginaire.
« Dépendance et liberté » Partir de ce
casse-tête chinois : le ludion qui monte
et qui descend dans l’eau du bocal en
fonction de la pression atmosphérique
est-il l’esclave de la pression ? Aurait-il
une marge de liberté s’il possédait l’intelligence
? Puis écrire une fiction…Les
nouvelles et les brèves écrites au lycée
Arago à Perpignan seront présentées sur
le site tout début février.
« Les Quatre éléments » Travail sur le
rythme, la mélodie, le phrasé, les sonori-
tés de la langue. Les comptines écrites à
l’école Pablo Picasso à Céret et à l’école
Aristide Maillol à Banyuls en contact
avec des écoles de Québec et la
Bibliothèque Paroles et écriture à Sidibel-Abbes
(Oranie) seront mises en musique
et feront l'objet d'un CDRom en
septembre 2008. Les textes et leurs illustrations
seront présentés sur le site de
l'atelier dès le début mars.
RH
Contacts : bayar.michele@orange.fr et
violainedandine@voila.fr
Maghreb si loin si proche
« Les parfums de ma terre »
Samedi, le documentaire de Mehdi Lallaoui a été projeté à Elne. Jacky Malléa,
pied-noir, anticolonialiste et Algérien de coeur, en est le protagoniste principal.
52 minutes saisissantes au
cours desquelles confluent
l’histoire et quelques-uns de
ceux qui l’ont vécue. Lorsque
la lumière revient, Jacky
Malléa qui vient de voir ce
film pour la première fois, ne
cache pas son émotion. Et
pour cause, il en est le personnage
central, lui le pied
noir né à Guelma en Algérie,
dont les ancêtres Maltais ont
rejoint ce pays peu après sa
conquête par les Français en
1830. Dans ce film, avec un
sens aigu de la narration, il
nous explique comment dès
son plus jeune âge, il avait
senti inconsciemment que ce
pays qui était le sien ne pouvait
qu’appartenir aux Arabes.
Cette révélation date du 8
mai 1945, il avait alors 5 ans,
où dans son village comme à
Sétif des centaines de musulmans
furent massacrés par
l’armée française épaulée par
des colons constitués en mili-
ces. Le réalisateur Medhi
Lalloui revient longuement
sur ces événements, auquel il
a déjà consacré un documentaire
en 1995. Mais ici, il pro-
cède par une savante combinaison
entre documents d’archives,
témoignages vivants
et propos de celui qui se souvient
confusément de ces
journées et en fut marqué
pour la vie. Cette façon de
transgresser le temps en couplant
l’approche historique et
la parole vivante, en faisant
se rencontrer le vécu et sa
représentation, est le résultat
d’un long travail entrepris
depuis 1991. Medhi Lalloui a
à son actif 15 documentaires.
Il est plein de projets : films,
écritures, expositions… C’est
un homme infatigable et insatiable.
Jacky Mallea en est un
autre. Ils étaient faits pour se
rencontrer.
RH