forme et fonction de l'expression du haut degre dans deux œuvres d ...
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<strong>dans</strong> un groupe>>. Un problème se pose alors à ce niveau qUI est relatif à la<br />
nature <strong>de</strong> la transmission <strong>de</strong> ces valeurs. C'est celui <strong>du</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> crédibilité <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
fidélité par rapport au texte <strong>du</strong> message original Comment conserver <strong>et</strong><br />
transm<strong>et</strong>tre à travers le temps <strong>et</strong> sans risque <strong>de</strong> déperdition, l'expérience humaine<br />
sur la foi exclusive <strong>de</strong> la mémoire d'une personne? En eff<strong>et</strong>, le griot ou le conteur<br />
est le dépositaire essentiel <strong>de</strong> l'Histoire <strong>dans</strong> les sociétés <strong>de</strong> tradition orale, <strong>et</strong><br />
seule sa mémoire sert <strong>de</strong> critère d'authenticité <strong>de</strong> l'expérience humaine. Du fait <strong>de</strong><br />
['oubli, les risques d'une sélection Involontaire sont par conséquent réels. Un<br />
constat <strong>de</strong> terminologie s'Impose cependant, lié au caractere <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />
communication. On comprend en eff<strong>et</strong> pourquoi, en raison <strong>de</strong> la modalité orale<br />
<strong>de</strong> la pérennisation <strong>du</strong> patrimoine, on a pu arriver au concept <strong>de</strong> tradition orale.<br />
Cela répondait sans doute à une certaine exigence <strong>de</strong> précision sémantique,<br />
méme SI. Il est vrai, le concept semble être assez pléonastique En fait. le concept<br />
est révélateur <strong>de</strong> l'opposition classique scnpturalité-oralité. opposition qui, elle<br />
même pourrait susciter quelques critiques normatives, surtout par rapport au<br />
concept <strong>de</strong> «littérature orale traditionnelle ». L'oralité <strong>et</strong> la scripturalité<br />
in<strong>forme</strong>nt en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> communication différents. Alors que l'une définit<br />
!a propriété exclusivement auditive <strong>de</strong> la perception <strong>du</strong> message émiS. l'autre se<br />
caractérise par la propriété exclusivement visuelle <strong>de</strong> la perception <strong>du</strong> message<br />
ecrit. Chaque type <strong>de</strong> communicantlon ayant ainsi ses corrélatifs spéCifiques où ce<br />
qUi est éCrit (littérature) s'oppose à ce qui est proféré (oral), il paraît a pnon<br />
absolument contradictoire <strong>et</strong> aberrant <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> littérature orale. Que répondre?<br />
SI la réaction qui pourraIt s'opposer à la Justesse <strong>du</strong> concept <strong>de</strong> littérature orale<br />
nest pas absolument injustifiée, elle est cependant irrecevable en raison <strong>de</strong> son<br />
étymologlsme, car c'est bien d'étymologlsme qu'il s'agit <strong>dans</strong> le raisonnement. Or<br />
<strong>de</strong> nos jours. l'extension <strong>du</strong> terme « littérature » à tout ce qUI est usage<br />
esthétique <strong>du</strong> langage, quil soit <strong>de</strong> nature scripturale ou orale fait que le concept<br />
sest logiquement imposé <strong>dans</strong> la terminologie <strong>de</strong> la critique littéraire. Nous ne<br />
ien sortirons pas. A preuve, nous en usons comme variante <strong>du</strong> premier. " en va