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oiseaux métalliques. Leurs ailes interceptaient les rayons du soleil, créant des effets
lumineux dignes d’un casino de Vegas.
Dogson et son copain, en dépit des gilets pare-balles dont ils étaient revêtus, ont
jugé plus prudent de faire reculer le périmètre de sécurité.
- Ces gens sont trop sûrs d’eux, rageait Silas dans son coin. Ils ne connaissent
que la manière forte. Ce n’est pas ainsi qu’il faut procéder.
Se tournant vers moi, il a ajouté :
- Vous seriez plus maligne, n’est-ce pas ? Vous avez déjà fait ce parcours et en
êtes revenue sans une égratignure. Vous sentiriez-vous le courage de recommencer
si la situation l’exigeait ?
À tout hasard, j’ai dit : « Pourquoi pas ? »
Je le voyais venir avec ses gros sabots. Il n’avait qu’une idée en tête : nous
expédier, Evita et moi, à la recherche de Willa. C’était un boulot trop salissant pour
ses petits diplômés de Harvard. Trop mortel, également.
Sur la colline, le fiasco était total. Les types du SWAT battaient en retraite en
essayant de cacher leur affolement. Ils n’avaient guère l’habitude d’affronter des
robots. Le vent a rabattu vers nous la fumée des incendies et la puanteur du
kérosène en feu. Tout le monde s’est mis à tousser. Il a fallu se réfugier dans les
voitures.
- A-t-on des nouvelles de Sarah Jane ? ai-je demandé.
Silas a haussé les épaules.
- La police cherche en vain à repérer le signal de la balise. Elle n’émet pas sur le
canal habituel. Je fais confiance à Tobbey pour avoir fignolé quelque chose de tordu.
Une signature qu’il aurait été seul à pouvoir localiser. À aucun moment, il n’a pensé
qu’il ne serait plus là pour retrouver sa fille. Il s’est toujours imaginé en traqueur, en
archange vengeur. Cela ne nous facilite pas la vie aujourd’hui.
- Ça signifie que Vince Vaughan a désormais une sacrée avance sur les flics.
- Sans doute. De plus, nous ignorons la portée de la balise. Son signal est-il
capable de traverser le béton ou la roche ? Si Vaughan est tapi avec sa prisonnière
au fond d’une caverne, il est possible que l’accumulation des obstacles étouffe le
signal. Cela fait beaucoup d’inconnues.
À son ton détaché, j’ai saisi que le sort de Sarah Jane ne constituait pas, à ses
yeux, une priorité.
J’ai refoulé une bouffée de haine.
- Il faudrait interroger les soldats qui fuient le ranch, ai-je lancé. Essayer de leur
faire dire s’ils ont vu Willa au cours des deux dernières années, et à quel endroit.
Cela nous ferait gagner du temps.
- Excellente idée ! Je vais demander à mes petits gars de s’en occuper.
Comment se nommait le type avec qui elle vivait ?
- Je ne sais plus. Bret… ou Burt… Non ! Burton !
- Burton, c’était son nom ou son prénom ?
- Aucune idée. Je ne me souviens pas. Mais il doit bien exister une liste des
recrues dans les papiers de Tobbey, non ?
Silas a ébauché un geste de lassitude.
- Tout est bouclé dans la chambre forte, a-t-il soupiré. En outre, les documents
sont probablement cryptés. Même si on met la main dessus, il nous faudra des
semaines, voire des mois, pour casser le code. Nous n’avons pas le temps de
fignoler, il faut mener cette affaire au pas de charge, ou bientôt Willa n’héritera plus
qu’une montagne de dettes.