Les premiers coups de feu ont éclaté. Le plus proche des robots, nous estimant à bonne portée, avait ouvert <strong>le</strong> feu. Le pilote a pris instantanément de la hauteur, nous balançant de droite et de gauche comme trois oranges accrochées à une ficel<strong>le</strong>. La nacel<strong>le</strong> pendulait. Evita s’est mise à hur<strong>le</strong>r. La sensation était atroce. J’avais l’impression d’être une pierre dans une fronde qu’on fait tournoyer. Peu à peu, l’hélico s’est stabilisé et <strong>le</strong> câb<strong>le</strong> nous a amenées à hauteur de la porte latéra<strong>le</strong>. Un type m’a empoignée en criant un truc incompréhensib<strong>le</strong>. À la seconde où je posais <strong>le</strong> pied à l’intérieur de l’habitac<strong>le</strong>, <strong>le</strong> tireur posté en sentinel<strong>le</strong> a ouvert <strong>le</strong> feu près de mon oreil<strong>le</strong> droite, me faisant presque exploser <strong>le</strong> tympan. J’ai entendu <strong>le</strong> pilote qui hurlait : Les drones ! Les drones ! Et l’appareil a décrit une embardée qui m’a jetée sur <strong>le</strong> plancher. La confusion est devenue tota<strong>le</strong>. Les deux flingueurs, armés de Mossberg à pompe, lâchaient du 12 à ai<strong>le</strong>ttes sur <strong>le</strong>s petits oiseaux chromés virevoltant autour de l’hélicoptère. Je ne suis pas romancière, il m’est donc impossib<strong>le</strong> de vous décrire la panique qui régnait dans la cabine. Les étuis de cartouches éjectés à la hâte rebondissaient, brûlants, sur ma tête. En vision périphérique, j’ai vu exploser un drone, sur ma droite, mais il en venait déjà d’autres. Toute l’escadril<strong>le</strong> imaginée par Tobbey semblait converger vers notre appareil. - Grimpe ! Bordel ! Grimpe ! Hurlait l’un des tireurs à l’adresse du pilote. Ils ne pourront pas nous suivre dans <strong>le</strong>s nuages. Des trous se sont ouverts dans <strong>le</strong> fuselage. L’hélicoptère paraissait avoir <strong>le</strong> plus grand mal à demeurer stab<strong>le</strong>. - Je ne peux pas ! a crié <strong>le</strong> pilote. Ils ont faussé <strong>le</strong> rotor de queue. Faut qu’on se pose tout de suite, ou bien on va se crasher. - Pas sur la colline ! Ai-je lancé. Surtout pas sur la colline ! Les robots qui opèrent au sol nous encerc<strong>le</strong>raient immédiatement. Dirigez-vous vers la vieil<strong>le</strong> piste. - Je vais essayer, a-t-il répondu, je ne promets rien. L’un des drones est passé au ras de la porte latéra<strong>le</strong>, tel<strong>le</strong> une faucil<strong>le</strong> d’argent. Si j’avais tendu la main, il me l’aurait sectionnée d’un revers d’ai<strong>le</strong>. L’hélico a entamé sa descente en décrivant une spira<strong>le</strong> des plus chaotiques. Nous roulions l’une sur l’autre, comme des barriques. Cramponnée de la main droite à une sang<strong>le</strong>, j’ai empoigné Willa de la gauche. Evita avait basculé hors de ma portée. Je me suis recroquevillée en prévision de l’impact. Si <strong>le</strong> pilote loupait la piste et se posait dans la forêt, nous étions fichus. En pensée, j’ai revu l’appareil du SWAT, transformé en bûcher. Nous risquions de connaître <strong>le</strong> même sort d’ici deux minutes. Le sol se rapprochait. Avec soulagement, j’ai reconnu <strong>le</strong>s bâtiments délabrés de l’aérodrome militaire. Tout de suite après, un choc épouvantab<strong>le</strong> m’a donné l’impression que ma colonne vertébra<strong>le</strong> se déboîtait. À demi assommée, j’ai roulé sur <strong>le</strong> flanc. Le pilote hurlait : « Évacuez ! Évacuez ! Ça risque de s’enflammer ! » Quelqu’un m’a saisie sous <strong>le</strong>s aissel<strong>le</strong>s pour me traîner au-dehors. L’odeur de l’essence a fait place à cel<strong>le</strong> de la neige carbonique. - Ne vous endormez pas, m’a vociféré dans l’oreil<strong>le</strong> l’un des tireurs. Vous avez peut-être une commotion cérébra<strong>le</strong>. Je me suis assise. Evita saignait d’une coupure au front. Le sang, en lui vernissant <strong>le</strong> visage, lui donnait l’apparence d’une ido<strong>le</strong> barbare. Seu<strong>le</strong> Willa, étendue sur <strong>le</strong> tarmac, ne bougeait pas.
En m’approchant d’el<strong>le</strong>, j’ai vu la tache rouge qui s’élargissait sur sa poitrine. El<strong>le</strong> avait pris une bal<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> poumon droit.
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Dortoir interdit de Serge Brussolo
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Prologue N’étant pas écrivain,
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conscience. Bonne fée, elle répan
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Paradis inhabitables La première f
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À 2 heures du matin, la fatigue m
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L’esprit en désordre, j’arpent
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La tête commençait à me tourner,
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Cheval blême J’ai fini par entra
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Evita est aussitôt devenue blême,
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- Ce sont des gens du Sud. À cause
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