Le diable en gris - Free

une fenêtre verrouillée. Il avait tué sans l’aide d’une arme
visible et était parti sans laisser la moindre trace matérielle
de sa présence sur les lieux. Cab avait beau être impatient
de faire passer Jerry Maitland en jugement, Decker
estimait qu’il était plus que probable qu’il n’y avait eu qu’un
seul agresseur, et que celui-ci avait commis les deux
meurtres, et que ce n’était pas Jerry Maitland. Peut-être
avait-il utilisé une baïonnette pour le premier meurtre, et un
couteau de chasse pour le second, mais la plupart des
fanatiques d’armes à feu et de poignards possèdent tout
un assortiment d’armes. Un jour, il avait arrêté un vétéran
du Viêt-nam qui avait braqué une supérette avec un
couteau à cran d’arrêt dans une main et un cimeterre dans
l’autre. L’homme ne parvenait pas à décider s’il était
James Dean ou Sinbad le Marin.
Non… Contrairement à Cab, cela intéressait beaucoup
plus Decker de découvrir ce qu’il y avait de similaire entre
Maitland et Drewry, plutôt que ce qu’il y avait de différent.
Pour le moment, il n’y avait aucun mobile apparent dans les
deux meurtres, et aucun lien apparent entre les deux
victimes. Mais Decker était dans la partie depuis
suffisamment de temps pour savoir qu’un meurtre commis
au hasard, cela n’existait pas. « Un meurtre commis au
hasard » était une phrase que les policiers d’un certain âge
utilisaient lorsqu’ils pensaient en réalité : « Nous avons
déjà un suspect très probable en détention préventive et je
n’ai pas envie de consacrer plus d’heures supplémentaires
à rechercher quelqu’un d’autre. »
Il dessinait un plan sommaire de la maison de George