Le diable en gris - Free

à le bousiller en donnant l’impression que nous
recherchons un autre suspect. Nous ne sommes pas dans
Le Fugitif.
Ils trouvèrent Jean Drewry sous la véranda ombragée à
l’arrière de la maison, assise avec sa voisine dans un
canapé avec des coussins à motif de fleurs. L’orage était
passé maintenant, même s’il continuait à gronder et à se
plaindre au loin, au-dessus du comté de Powhatan. Malgré
la chaleur, Jean Drewry était emmitouflée dans un épais
châle rouge foncé. Sa voisine était une femme boulotte en
pantalon fuseau rose. Elle leva vivement les yeux lorsque
Decker et Hicks arrivèrent sous la véranda.
— Cela ne peut pas attendre ? fit-elle d’un ton sec.
— Je suis désolé, m’dame. Mais il faut que je pose à
Mme Drewry une ou deux questions pour nous aider à
comprendre ce qui s’est passé.
Jean Drewry était très blanche, comme si son visage
avait été saupoudré de farine.
— Est-ce que George est encore là ? demanda-t-elle.
Ou bien est-ce qu’on l’a emporté ?
— Les gars du labo ont besoin d’une ou deux heures
encore. Mais ils l’emmèneront dès que possible.
— Il s’agit de sa fierté, vous comprenez, dit Jean Drewry.
Il n’aimerait pas que des gens le voient comme ça.
— Mme Drewry, je peux vous certifier que votre George
sera traité avec le plus grand respect, lui affirma Decker.