Le diable en gris - Free

Après deux mois et demi de liaison, Decker était arrivé à
l’improviste chez elle un après-midi et l’avait trouvée avec
deux yeux pochés. Elle avait passé la nuit précédente avec
son employé municipal, et celui-ci avait fait en sorte que
Decker le sache.
— Cette affaire me donne de la dyspepsie, dit Cab,
alors qu’ils sortaient de la maison des Drewry.
— Détendez-vous, capitaine, il y a nécessairement une
explication. Quelqu’un a tué le major Drewry, que ce
quelqu’un ait été vu ou non par une autre personne.
— Néanmoins, cela me donne des aigreurs d’estomac.
Écoutez, je dois donner une conférence de presse à 16
heures et je veux que vous soyez rentré au commissariat à
14 h 30 pour m’informer des derniers éléments de
l’enquête. Nous devons contrôler la situation, sinon ce sera
un désastre pour notre image de marque. Vous avez vu
cette manchette pour le meurtre Maitland ? La brigade
criminelle court après son ombre. Je ne veux plus de
vannes de ce genre !
Ils traversèrent la pelouse vers la maison d’à côté. Il y eut
une clameur de questions criées par la meute de
journalistes et un blizzard de flashs, mais Cab se contenta
de leur faire un geste désinvolte de la main.
— Ces satanés médias. Ils me tapent sur le système.
— Est-ce que nous avons diffusé le dessin ?
—Non. J’ai eu une conversation avec le major Greaves
et nous avons décidé de ne pas le diffuser.
— Hein ? Comment ça, vous avez décidé de ne pas le
diffuser ?