Le diable en gris - Free

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— Je veux vous aider à trouver cet Homme Très Effrayant. Il ressemblait à ça. Sur ce, Sandra abaissa son menton et fronça les sourcils, puis elle fit se révulser ses yeux, de telle sorte que seul le blanc était visible. — Sandra ! s’insurgea Eunice Plummer. Tu ne dois pas faire des grimaces ! Si le vent tourne, tu resteras comme ça ! Sandra battit des mains avec excitation. — Il ressemblait exactement à ça ! Regardez mon dessin… Regardez ! Elle tendit à Decker une feuille de papier à dessin roulée en tube. Decker s’assit à côté d’elle et déroula la feuille de papier. Il s’était attendu à voir un bonhomme composé de bâtonnets et coiffé d’un chapeau. Ce que Sandra avait dessiné était une restitution minutieuse de la façade du 4140 Davis Street, avec ses grilles en fer forgé et son porche aux colonnes doriques. Il y avait même la lanterne de fiacre. Elle avait dessiné toutes les briques, et les avait ombrées. Elle avait même dessiné les rideaux de tulle derrière la fenêtre du petit salon donnant sur la rue — Sandra a une mémoire incroyable, déclara Eunice Plummer avec fierté. Decker secoua la tête d’un air admiratif. — Qui plus est, elle est très douée ! Je connais des dessinateurs professionnels qui sont incapables de faire un dessin aussi réussi. Sandra montra du doigt la haute silhouette qui se tenait sur le perron.

— C’est lui. C’est l’homme effrayant. Son imitation du visage de l’Homme Très Effrayant avait été semblable de façon inquiétante au visage qu’elle avait dessiné. L’homme était très grand. Il était coiffé de ce qui ressemblait à un chapeau à large bord, orné de plumes noires éparses, et sa barbe était noire et hirsute. Mais c’étaient ses yeux qui lui donnaient un air aussi terrifiant. Ils n’avaient pas de pupilles ; il y avait seulement le blanc, comme les yeux d’une morue cuite à l’eau. Pourtant, ils avaient une expression de fureur intense, comme si l’homme jetait toutes les malédictions possibles et imaginables sur quiconque le regardait. — Tu as raison, acquiesça Decker. Il est sacrément effrayant, hein ? L’Homme Très Effrayant portait un long manteau gris avec une cape, et Decker comprenait maintenant ce que Sandra avait voulu dire par « ailes ». Le manteau militaire était déboutonné sur le devant et laissait apparaître un long fourreau attaché au ceinturon de l’homme. Il portait un pantalon foncé et des bottes en cuir montant à hauteur du genou. Decker examina le dessin un long moment. Puis il demanda à Sandra : — Tu as vu l’Homme Très Effrayant… Mais est-ce que tu penses qu’il t’a vue, toi ? Sandra réfléchit un instant, puis elle répondit : — Oui, je le crois. Il regardait dans ma direction. — Est-ce que ce pourrait être dangereux ? demanda Eunice Plummer, comprenant le sens de la question de

— C’est lui. C’est l’homme effrayant.<br />

Son imitation du visage de l’Homme Très Effrayant avait<br />

été semblable de façon inquiétante au visage qu’elle avait<br />

dessiné. L’homme était très grand. Il était coiffé de ce qui<br />

ressemblait à un chapeau à large bord, orné de plumes<br />

noires éparses, et sa barbe était noire et hirsute. Mais<br />

c’étai<strong>en</strong>t ses yeux qui lui donnai<strong>en</strong>t un air aussi terrifiant. Ils<br />

n’avai<strong>en</strong>t pas de pupilles ; il y avait seulem<strong>en</strong>t le blanc,<br />

comme les yeux d’une morue cuite à l’eau. Pourtant, ils<br />

avai<strong>en</strong>t une expression de fureur int<strong>en</strong>se, comme si<br />

l’homme jetait toutes les malédictions possibles et<br />

imaginables sur quiconque le regardait.<br />

— Tu as raison, acquiesça Decker. Il est sacrém<strong>en</strong>t<br />

effrayant, hein ?<br />

L’Homme Très Effrayant portait un long manteau <strong>gris</strong><br />

avec une cape, et Decker compr<strong>en</strong>ait maint<strong>en</strong>ant ce que<br />

Sandra avait voulu dire par « ailes ». <strong>Le</strong> manteau militaire<br />

était déboutonné sur le devant et laissait apparaître un long<br />

fourreau attaché au ceinturon de l’homme. Il portait un<br />

pantalon foncé et des bottes <strong>en</strong> cuir montant à hauteur du<br />

g<strong>en</strong>ou.<br />

Decker examina le dessin un long mom<strong>en</strong>t. Puis il<br />

demanda à Sandra :<br />

— Tu as vu l’Homme Très Effrayant… Mais est-ce que tu<br />

p<strong>en</strong>ses qu’il t’a vue, toi ?<br />

Sandra réfléchit un instant, puis elle répondit :<br />

— Oui, je le crois. Il regardait dans ma direction.<br />

— Est-ce que ce pourrait être dangereux ? demanda<br />

Eunice Plummer, compr<strong>en</strong>ant le s<strong>en</strong>s de la question de

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