Le diable en gris - Free

Hicks prit sa veste sur la patère près de son bureau et
mit son calepin dans sa poche.
— Hé, hé, doucement, mon vieux ! fit Decker. Vous
n’avez pas besoin de prendre autant à cœur cette histoire
d’arme. Vous avez effectué des recherches approfondies,
vous n’avez pas réussi à la trouver, donc elle n’était pas
dans la maison. À l’évidence, cela nous aiderait beaucoup
si nous étions en mesure de produire l’arme au tribunal et
de prouver que Maitland l’a utilisée pour tuer sa femme,
mais ce n’est pas la fin du monde si nous en sommes
incapables.
— J’aime bien que tout soit bouclé comme il faut,
reconnut Hicks. Enfin, comment une baïonnette de
soixante-dix centimètres de long a-t-elle pu disparaître ?
Ce n’est pas logique.
— D’accord, monsieur Spock, fit Decker.
Mais alors qu’il disait cela, il pensa au visage
confectionné avec des blancs de poulet et des bananes,
posé sur sa planche à découper. Et qu’est-ce que cela
avait de logique, voire de sensé ?
Il se passa la main dans les cheveux d’un geste las.
— Je suppose que je ferais mieux d’aller voir ce que
veulent mes deux visiteuses. Au fait, votre femme se plaît,
ici, dans la capitale ?
— Oh, tout à fait. Elle est très contente.
— Fredericksburg ne lui manque pas ?
— Un peu. Je pense que ce sont surtout ses amies qui
lui manquent.
— Ma foi, c’est bien normal. On devrait sortir ensemble