Le diable en gris - Free

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25.06.2013 Views

police de Richmond récompensant les tireurs d’élite, des piles de TV Guides, de Guns & Ammo, de Playboy, et autres journaux, un cendrier du Jefferson Hotel, et un exemplaire aux pages cornées de Votre avenir dans les étoiles : le Capricorne. Le long d’un des murs s’étendait une longue bibliothèque en acajou noir, où s’entassaient pêle-mêle des romans de John Grisham, des manuels techniques pour démonter des armes et rafistoler des automobiles, ainsi que des livres de cuisine pour débutants pour préparer des plats mexicains et du Sud. Tout au bout, il y avait une dizaine d’ouvrages sur le mysticisme et la vie après la mort, dont la biographie d’Edgar Cayce, le célèbre médium, et celle de Zora Hurston, l’anthropologue qui avait étudié le culte vaudou en Haïti. Sur le mur au-dessus de la bibliothèque était accrochée une immense lithographie aux couleurs vives représentant une jeune Hollandaise assise dans un champ de tulipes écarlates, coiffée d’un bonnet blanc comme la neige et chaussée de sabots jaune vif. Sa jupe à rayures était relevée et ses jambes très écartées, et sa vulve était aussi écarlate que les tulipes. À côté du tableau, il y avait d’autres nus, plus sombres et plus mélancoliques, et trois eaux-fortes d’un couple entrelacé. Mais de l’autre côté du séjour, près de la fenêtre, se trouvait une série de plus de vingt photographies dans des cadres noirs, certaines en couleur et d’autres en noir et blanc. Toutes montraient la même jeune femme blonde à l’air rêveur, aux yeux marron

et aux longs cheveux très fins. Decker, comme il le faisait toujours, leva son verre vers elle. — À un jour de plus au paradis, trésor. Il tira les rideaux aux larges mailles, puis alla dans la chambre, où son lit pour deux personnes était exactement dans l’état où il l’avait laissé ce matin, les draps tirebouchonnés comme une corde de prestidigitateur hindou et les oreillers complètement déformés. Il avait toujours eu un sommeil agité et était porté à faire des cauchemars. Le lit était un témoignage silencieux mais éloquent de ses voyages de la nuit précédente dans la contrée des ombres – une contrée où des gens sans visage lui murmuraient à l’oreille et où d’étranges formes blanches s’enfuyaient devant lui et disparaissaient à travers des arcades sans fin. À côté du lit étaient placées d’autres photographies de la jeune femme à l’air rêveur. L’une d’elles la montrait bras dessus bras dessous avec Decker dans la voie piétonne sous le pont Robert E. Lee, la main droite levée pour s’abriter les yeux du soleil. Decker ôta ses vêtements et les jeta sur le lit, puis il alla dans la salle de bains carrelée de blanc. Il entra dans la cabine de douche et ouvrit les robinets en grand. Pour quelque raison, l’affaire Maitland le faisait se sentir très fatigué et découragé. Tous les homicides étaient sales et répugnants, et il y avait toujours des interrogations, des impasses et des preuves déconcertantes. De fait, la disparition de l’arme du crime n’aurait pas dû le

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piles de TV Guides, de Guns & Ammo, de Playboy, et<br />

autres journaux, un c<strong>en</strong>drier du Jefferson Hotel, et un<br />

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étoiles : le Capricorne.<br />

<strong>Le</strong> long d’un des murs s’ét<strong>en</strong>dait une longue bibliothèque<br />

<strong>en</strong> acajou noir, où s’<strong>en</strong>tassai<strong>en</strong>t pêle-mêle des romans de<br />

John Grisham, des manuels techniques pour démonter des<br />

armes et rafistoler des automobiles, ainsi que des livres de<br />

cuisine pour débutants pour préparer des plats mexicains<br />

et du Sud. Tout au bout, il y avait une dizaine d’ouvrages<br />

sur le mysticisme et la vie après la mort, dont la biographie<br />

d’Edgar Cayce, le célèbre médium, et celle de Zora<br />

Hurston, l’anthropologue qui avait étudié le culte vaudou <strong>en</strong><br />

Haïti.<br />

Sur le mur au-dessus de la bibliothèque était accrochée<br />

une imm<strong>en</strong>se lithographie aux couleurs vives représ<strong>en</strong>tant<br />

une jeune Hollandaise assise dans un champ de tulipes<br />

écarlates, coiffée d’un bonnet blanc comme la neige et<br />

chaussée de sabots jaune vif. Sa jupe à rayures était<br />

relevée et ses jambes très écartées, et sa vulve était aussi<br />

écarlate que les tulipes. À côté du tableau, il y avait<br />

d’autres nus, plus sombres et plus mélancoliques, et trois<br />

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