Le diable en gris - Free

once qui continuait à danser devant ses yeux, Decker visa
de nouveau le major Shroud, et tira. Le major Shroud
pencha la tête d’un côté. La balle toucha la lithographie de
la jeune Hollandaise et fracassa le verre. Decker tira de
nouveau, puis une troisième fois, mais le major Shroud se
déplaçait comme un film passant en accéléré, et les balles
le manquèrent largement.
— Tu dois m’atteindre pour me tuer ! cria-t-il au-dessus
du grondement de l’incendie.
Il porta un coup de taille furieux à Hicks, et le toucha à
l’épaule.
— Merde ! s’exclama ce dernier en s’écroulant par terre,
tenant toujours le coq ensanglanté dans ses mains.
Le major Shroud se retourna vers Decker et vint vers lui
à grands pas. Son sabre sifflait et formait des huit encore
plus compliqués.
—Neuf morts, McKenna ? Dix ? Je vais t’en infliger vingt
!
Il brandit son sabre et le ramena derrière sa tête. Il y
avait une expression sur son visage que Decker n’avait
encore jamais vue chez un homme. C’était une expression
de triomphe, de raillerie et de surexcitation qui était
presque orgasmique. Pourtant c’était plus que cela. C’était
l’expression d’un homme qui avait subi une métamorphose
physique et spirituelle. Ce n’était plus un homme, ni un
animal, mais quelque chose d’infiniment plus terrifiant. Il
était la haine incarnée, l’esprit de vengeance, et la guerre.
Decker lui tira de nouveau dessus et le manqua. Il
s’apprêtait à faire feu une fois encore lorsqu’il y eut un