Le diable en gris - Free

Le diable en gris - Free Le diable en gris - Free

25.06.2013 Views

— …ni re elese ati wi Chango alamu oba layo ni na ile ogbomi. Elle demeura silencieuse un moment, puis elle ouvrit les yeux. — Est-ce qu’il a bougé ? lui demanda Decker. Sandra ne répondit pas. Ses yeux ne semblaient pas accommoder du tout. — Sandra ? Est-ce qu’il a bougé ? — Il est déjà entré, chuchota Sandra. Il se tient près de la porte. Decker plissa les yeux et essaya de voir la moindre distorsion dans l’air, mais, sans ses lunettes, la midistance était floue. — Il s’approche. Il passe devant la cuisine. Il est ici. Il est juste devant vous. Il vous regarde. Decker s’éclaircit la gorge. — Major Shroud ? demanda-t-il d’un ton bourru. — Il continue à vous fixer du regard, dit Sandra. Il a posé sa main sur la poignée de son épée. Decker dit, aussi solennellement qu’il le pouvait : — J’ai reçu une dépêche vous concernant, major Shroud, du général de corps d’armée Longstreet. —Il retire sa main de la poignée de son épée. Il lève le bras. Il vous fait le salut militaire. — Général Lee ? Est-ce réellement le général Lee ? La voix désincarnée du major Shroud était voilée par l’émotion. — Il semble que l’armée de la Virginie du Nord vous soit éminemment redevable, major Shroud.

— J’ai fait seulement ce qu’on attendait de moi, général. — Non, major Shroud, vous avez fait infiniment plus que cela. Vous vous êtes sacrifié pour votre pays. À vous seul, vous avez repoussé l’ennemi, et vous avez sauvé notre capitale et notre cause. En reconnaissance de votre courage et de votre dévouement, je vais vous promouvoir sur-le-champ au grade de colonel. — Je suis honoré, général. — Oui, major Shroud. Vous êtes honoré. Et non condamné, et non vilipendé. Mais honoré. Montrez-vous à moi maintenant, afin que je puisse vous serrer la main. — Il vous lance un drôle de regard, dit Sandra. — Eh bien, major Shroud ? le pressa Decker. Où est votre main ? — Vous ne pouvez pas me voir, général ? Comment avez-vous su que j’étais ici, si vous ne pouvez pas me voir ? — J’ai senti votre présence, major. Je sens toujours le courage. Je le sens dans le vent. Les secondes s’égrenèrent. Durant un long moment, Decker crut que le major Shroud l’avait reconnu malgré son déguisement, et qu’il n’y aurait aucun moyen de l’empêcher de lui infliger les Neuf Morts – voire, à Dieu ne plaise, les Dix Morts. Puis Sandra chuchota : — Regardez. Et petit à petit, l’air devant Decker commença à se coaguler et à s’épaissir. Il s’assembla en des masses

— J’ai fait seulem<strong>en</strong>t ce qu’on att<strong>en</strong>dait de moi, général.<br />

— Non, major Shroud, vous avez fait infinim<strong>en</strong>t plus que<br />

cela. Vous vous êtes sacrifié pour votre pays. À vous seul,<br />

vous avez repoussé l’<strong>en</strong>nemi, et vous avez sauvé notre<br />

capitale et notre cause. En reconnaissance de votre<br />

courage et de votre dévouem<strong>en</strong>t, je vais vous promouvoir<br />

sur-le-champ au grade de colonel.<br />

— Je suis honoré, général.<br />

— Oui, major Shroud. Vous êtes honoré. Et non<br />

condamné, et non vilip<strong>en</strong>dé. Mais honoré. Montrez-vous à<br />

moi maint<strong>en</strong>ant, afin que je puisse vous serrer la main.<br />

— Il vous lance un drôle de regard, dit Sandra.<br />

— Eh bi<strong>en</strong>, major Shroud ? le pressa Decker. Où est<br />

votre main ?<br />

— Vous ne pouvez pas me voir, général ? Comm<strong>en</strong>t<br />

avez-vous su que j’étais ici, si vous ne pouvez pas me voir<br />

?<br />

— J’ai s<strong>en</strong>ti votre prés<strong>en</strong>ce, major. Je s<strong>en</strong>s toujours le<br />

courage. Je le s<strong>en</strong>s dans le v<strong>en</strong>t.<br />

<strong>Le</strong>s secondes s’égr<strong>en</strong>èr<strong>en</strong>t. Durant un long mom<strong>en</strong>t,<br />

Decker crut que le major Shroud l’avait reconnu malgré son<br />

déguisem<strong>en</strong>t, et qu’il n’y aurait aucun moy<strong>en</strong> de l’empêcher<br />

de lui infliger les Neuf Morts – voire, à Dieu ne plaise, les<br />

Dix Morts.<br />

Puis Sandra chuchota :<br />

— Regardez.<br />

Et petit à petit, l’air devant Decker comm<strong>en</strong>ça à se<br />

coaguler et à s’épaissir. Il s’assembla <strong>en</strong> des masses

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!