Le diable en gris - Free

— Vous voulez bien m’expliquer ce que signifie tout cela
?
— Vous verrez. (Il prit son téléphone cellulaire et pianota
le numéro de Jonah.) Jonah… C’est Decker McKenna.
Non, ne t’inquiète pas pour ça. Non. Écoute, tu te souviens
de cette boutique où tu m’avais emmené, pour acheter tous
ces cadeaux pour Moses Adebolu ? Exactement. Tu peux
me rendre un service et aller là-bas et m’acheter tout ce
qu’il faut pour faire une offrande à Chango ? Des bananes,
des épices, des pommes et toutes ces plantes, tu sais,
rompe zaraguey et prodigiosa. Oh oui, et aussi un coq
vivant. Pourquoi ? Tu n’as pas besoin de savoir pourquoi.
Contente-toi d’apporter tout ça au commissariat. Oui, bien
sûr que je te rembourserai.
Lorsqu’ils arrivèrent dans la 7 e Rue, il tourna à gauche et
se gara devant le Stage Struck, Accessoires de Théâtre.
C’était une petite boutique avec en vitrine des costumes
shakespeariens – Roméo en pourpoint et haut-dechausse,
Juliette portant une longue robe constellée de
perles et coiffée d’une guimpe. Decker se dirigea vers le
vieux gnome rabougri derrière le comptoir et déclara :
— Je voudrais une barbe.
— Une barbe, dites-vous ? Alors vous avez frappé à la
bonne porte. Nous avons le plus grand choix de postiches
de toute la Virginie. Que vous faut-il ? Barbiche, Abe
Lincoln ou barbe d’homme des bois ?
Ils allèrent chercher les emplettes de Jonah au
commissariat. Le sergent de service leur remit le panier