Le diable en gris - Free

— Je n’aime pas beaucoup ce terme « stopper ».
— Entendu. « Appréhender. »
Cab s’extirpa de son fauteuil et alla jusqu’à la fenêtre.
— Vous êtes un policier de premier ordre, Decker.
Dites-moi que je peux vous faire confiance dans cette
affaire.
— Vous pouvez me faire confiance, capitaine. Vraiment.
— Alors pendant combien de temps devrai-je patienter ?
— Disons douze heures, peut-être beaucoup moins.
Cela dépend du suspect.
— Bon, entendu, bien que ce soit à contrecœur. Mais si
je vous laisse autant de corde, ce sera de votre faute si
vous vous pendez avec.
—Me pendre ? Ce serait le moindre de mes soucis.
Billy-Joe Bennett astiquait une cafetière datant de la
guerre de Sécession lorsque Decker et Hicks arrivèrent au
Rebel Yell.
— Vous voyez cette cafetière ? dit-il en la brandissant.
C’est une vraie rareté. Lorsque l’armée de la Virginie du
Nord est partie se battre, en 1861, ils ont emporté des
trains entiers de plaques de cuisson, de fourneaux en tôle,
de coutellerie, de caisses de farine, tout le confort possible
et imaginable. Mais, après six mois à transporter tous ces
trucs, ils ont jeté à peu près tout pour garder juste un seau,
une hache et une poêle à frire.
— Je voudrais un uniforme, déclara Decker.
— Un uniforme ? Pas de problème. Cela dépend de ce
que vous voulez. Je viens de faire l’acquisition d’une veste
de la seconde compagnie d’artillerie de Richmond. Elle a