Le diable en gris - Free

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Decker et Hicks attendirent presque une demi-heure
pendant que Reine Aché se changeait. Assis au bas des
marches, ils étaient surveillés d’un air maussade par
George et Newton. Des gens arrivaient et repartaient, des
membres de la famille et des amis qui avaient été invités à
l’asiento. Tous avaient mis leurs plus beaux vêtements et
apportaient des corbeilles de fruits, des pots de miel, du
rhum, des cigares, des poulets et des fleurs. Lorsqu’ils
apprirent que l’asiento avait été remis à plus tard, et pour
quelle raison, ils lancèrent des regards dans la direction de
Decker et Hicks avec une animosité non dissimulée. Un
homme d’un certain âge s’approcha et déclara :
— Vous n’êtes pas la loi. Les orishas sont la loi. Vous
avez gâché l’asiento de mon petit-fils.
— Je suis vraiment désolé, répondit Decker. N’y voyez
rien de personnel.
— Quelque chose de déplaisant va vous arriver
aujourd’hui à cause de ce que vous avez fait ici. Vous
connaîtrez la justice et le sang.
— Merci de me prévenir, mais ce sont les risques du
métier.