Le diable en gris - Free

— Jerry, pas de problème, marmonna Jerry.
— D’accord, Jerry. Moi, c’est Decker. Je ne sais pas ce
qui a pris à mes parents de me donner un prénom à la noix
comme celui-là. Cela avait quelque chose à voir avec mon
trisaïeul. Il a combattu dans l’armée de la Virginie du Nord,
pendant la guerre de Sécession.
Jerry voulut tousser, mais cela tirait manifestement sur
les points de suture de son visage, et il fut obligé de
réprimer sa toux.
— C’est douloureux, hein ? dit Decker.
Jerry acquiesça. Decker acquiesça également, comme
s’il compatissait.
— Vous pouvez demander que votre avocat soit présent.
Vous le savez, n’est-ce pas ?
— Je n’ai pas besoin d’un avocat. Je n’ai rien fait.
— Vous en êtes sûr ? Cela pourrait être dans votre
intérêt. Jerry secoua la tête.
— Très bien, dit Decker. (Puis, d’un ton désinvolte : )
Qu’avez-vous fait du couteau ?
—Je posais du papier peint et je me suis fait une
entaille. Je ne sais pas comment. J’ai laissé tomber le
couteau par terre.
— Non, non. Ce n’est pas ce que je voulais dire, Jerry.
Celui-là était un couteau de menuisier ridiculement petit. Je
parle de l’autre couteau.
— L’autre couteau ?
— C’est exact. Je parle du gros couteau long de
soixante-dix centimètres que vous avez utilisé pour couper
la tête à Alison.