Le diable en gris - Free

yeux crevés et a été noyé dans une eau bouillante ?
— Oui.
Decker entendit les informations tandis qu’il regagnait
son appartement. « Un cuisinier a été lui-même cuit la
nuit dernière… John Mason, âgé de trente ans, a été
bouilli jusqu’à la mort dans la baignoire de son
appartement à proximité du district de Fan. Un agresseur
inconnu lui a crevé les yeux avec un instrument pointu et,
d’une manière ou d’une autre, a élevé la température de
l’eau de son bain jusqu’à ce qu’il soit littéralement poché
à mort. »
— Merde ! dit Decker et il éteignit la radio.
Il n’avait certainement pas besoin en ce moment de la
pression hystérique exercée par les médias. Il avait le
pressentiment qu’il y avait un lien entre les meurtres et la
Brigade du diable, mais il ne savait pas de quelle façon, ou
pour quelle raison, et il ne disposait d’aucune preuve
concrète. Le fait d’être traqué par les médias allait rendre
ses investigations dix fois plus difficiles.
Une fois chez lui, il but son petit verre rituel de Herradura
Silver. Puis il prit une douche très chaude et mit un
pantalon de survêtement gris et un tee-shirt blanc. Il avait
faim mais il ne savait pas ce qu’il avait envie de manger. Il
ouvrit le réfrigérateur et le contempla un long moment avant
de le refermer. Il aurait fait n’importe quoi pour l’un des
burgers au porc épicé et au guacamole de Cathy.
Le téléphone sonna. À la grande surprise de Decker,
c’était le père Thomas, de la cathédrale du Sacré-Cœur.