Le diable en gris - Free

Vous ajoutez de l’eau et ça tient très bien.
Decker renifla et jeta un regard à la ronde.
— Est-ce qu’il y a un endroit ici où quelqu’un pourrait se
cacher ?
Michael Verdant se redressa en s’essuyant les mains.
— Je ne suis pas sûr de ce que vous voulez dire.
Dernièrement, nous avons eu deux ou trois clodos ici.
—Non, je voulais parler d’un endroit où quelqu’un
pourrait vraiment habiter.
— Je ne vois pas comment. Il y a trop de travaux en
cours. Durant la journée, nous restaurons les murs et le sol.
Là-bas – vous voyez là-bas ? – nous avons retiré toutes les
sculptures en terre cuite pour en faire un moulage et les
couler de nouveau. Ensuite, il y a les travaux de
désamiantage, que nous devons faire la nuit, à cause des
règlements sanitaires. Personne ne pourrait camper ici,
c’est parfaitement impossible.
Decker respira l’odeur du vieux plâtre et de la brique
pulvérisée. Le hall retentissait du vacarme des marteauxpiqueurs
et des pioches, mais il était certain de percevoir
autre chose ici, également. Le Sud de jadis, qui avait été
tributaire du tabac, du coton, de l’esclavage et de la liberté
d’expression, qui exhalait son ultime défi.
Richmond avait été la capitale des États
sécessionnistes. À présent, elle était une attraction pour
touristes, avec des magasins d’antiquités, des boutiques
de souvenirs et des visites de plantations à bord de
bateaux à aubes, déjeuner et dîner compris, et les seuls
hommes en gris étaient les guides du National Battlefield