Le diable en gris - Free
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— Esencia Pompeya, l’un des trois parfums sacrés de la santeria. Aluya revint, apportant un bol blanc, une nappe blanche et un long couteau affilé, ainsi qu’un sachet en papier kraft contenant des cookies. Moses se leva et indiqua d’un geste de la main que Decker et Jonah devaient faire de même. — Je vais invoquer Chango. Nous devons lui montrer du respect. Aluya, les bougies. Il disposa la nappe sur la table basse devant lui et plaça le bol au milieu. Puis il prit le couteau et embrassa la lame. Aluya apporta deux bougies blanches dans des bougeoirs en argent et les alluma. Puis Moses lui fit signe de sortir de la pièce. Il se tint immobile devant les bougies un moment, les yeux fermés et la tête rejetée en arrière. Puis il commença à psalmodier : — Babamo Chango ikawo ilemu fumi alaya tilanchani nitosi ki ko gbamu mi re oro niglati wa obinu ki kigbo ni na orin oti gbogbo omo nijin gbogbo… Au bout d’un moment, il ouvrit les yeux et dit : — Donnez-moi le coq, s’il vous plaît. Decker se montra du doigt. — Moi ? — Oui, vous. C’est vous qui implorez le pardon de Chango. Avec hésitation, Decker s’agenouilla et défit le loquet sur le couvercle du panier. Dès qu’il eut ouvert le panier, le coq fut saisi de fureur, agita ses ailes, poussa des cris rauques
et lui donna des coups de bec. Il parvint à attraper l’une de ses pattes, même si le coq le griffait avec ses ergots. Jonah s’approcha et l’empoigna par les ailes, et il réussit finalement à saisir son autre patte. Il leva le coq en l’air, la tête en bas, tandis que celui-ci continuait à se débattre et de pousser des cris. — Sûr que ce poulet n’est pas une poule mouillée ! fit Jonah. — Tenez-le bien en l’air, dit Moses. Decker fit ce qu’on lui demandait. Moses saisit la tête du volatile et lui tendit le cou. — Chango, kabio kabio sile, entonna-t-il. Le jeune coq frissonna violemment, puis il se tint étrangement immobile, comme s’il savait ce qui allait lui arriver et était prêt à l’accepter. Moses lui trancha la gorge avec son couteau, et son sang foncé dégoutta rapidement dans le bol. Puis il prit les pattes du coq des mains de Decker et commença à le faire tournoyer en l’air. — Chango alamu oba layo ni na ile ogbomi, dit-il dans un souffle. Kabio kabio sile. Lorsque le bol fut presque rempli de sang, il posa le coq sur la table basse entre les bougies. — Les mots « kabio kabio sile » signifient « sois le bienvenu dans ma maison », expliqua-t-il. J’ai invoqué Chango afin qu’il sache que vous implorez son pardon et que vous désirez être lavé de votre offense, quelle qu’elle soit.
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la santeria.<br />
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— Je vais invoquer Chango. Nous devons lui montrer du<br />
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Il disposa la nappe sur la table basse devant lui et plaça<br />
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Aluya apporta deux bougies blanches dans des<br />
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Puis il comm<strong>en</strong>ça à psalmodier :<br />
— Babamo Chango ikawo ilemu fumi alaya tilanchani<br />
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orin oti gbogbo omo nijin gbogbo…<br />
Au bout d’un mom<strong>en</strong>t, il ouvrit les yeux et dit :<br />
— Donnez-moi le coq, s’il vous plaît.<br />
Decker se montra du doigt.<br />
— Moi ?<br />
— Oui, vous. C’est vous qui implorez le pardon de<br />
Chango.<br />
Avec hésitation, Decker s’ag<strong>en</strong>ouilla et défit le loquet sur<br />
le couvercle du panier. Dès qu’il eut ouvert le panier, le coq<br />
fut saisi de fureur, agita ses ailes, poussa des cris rauques