Le diable en gris - Free

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25.06.2013 Views

» Le babalawo a jeté un sort pour que toutes les mauvaises choses dont avait souffert le frère aîné surviennent à la personne qui l’avait maudit, mais cent fois pire. Le soir même, toute la famille du frère cadet a trouvé la mort dans un accident de voiture, y compris son dernier fils, un nourrisson. En moins d’une semaine, son magasin de meubles a été détruit par un incendie, et il a été grièvement brûlé alors qu’il essayait de sortir du bâtiment en flammes. À l’hôpital, avant que ses brûlures aient cicatrisé, les médecins ont diagnostiqué une leucémie incurable. Ce fut seulement à ce moment-là qu’il avoua à son frère aîné qu’il avait demandé un sort de malchance, et que ce dernier découvrit qui il avait maudit en retour. Il prit un dernier cookie et mordit dedans. — C’est une histoire vraie, dit-il. Puis, se rendant compte qu’il avait mangé tous les cookies, il tendit le cookie entamé à Decker et demanda : — Vous en voulez un ? — Non, je vous remercie. J’ai juste besoin d’être en mesure de voir ce type. J’ai également besoin de voir les preuves matérielles qu’il a laissées sur les scènes de crime. Empreintes digitales, fibres, ADN. Il y en a nécessairement ! Mais, d’une manière ou d’une autre, il les a rendues invisibles. Il me faut des yeux, M. Adebolu. Des yeux qui soient capables de voir à travers la magie. — Eh bien… Il va falloir que je réfléchisse sérieusement à cela. — Okay… Je vous suis très reconnaissant de m’avoir reçu. Si jamais il vous vient des idées, vous pouvez

m’appeler à ce numéro, d’accord ? — Vous avez oublié quelque chose, dit Moses doucement, comme Decker se levait. Decker regarda autour de lui et vit sa tasse de thé, toujours pleine. — Oh… Je suis plutôt un amateur de café. Excusez-moi. — Il y a une autre question dans votre esprit, mon ami, et vous ne savez pas comment l’énoncer avec des mots. Jonah lança un regard de côté à Decker et fit une grimace qui signifiait « je suis pas au courant ». — Comment savez-vous cela ? demanda Decker. — Parce qu’une question qui n’est pas prononcée, à quoi ressemble-t-elle ? Elle ressemble à un oiseau perché sur un mur. Il s’envole seulement lorsque vous frappez dans vos mains. — Ce n’est pas important. — Je pense qu’elle vous ronge le cœur, et que c’est pour cette raison que vous avez décidé de ne pas la poser. — Laissez tomber, c’est sans importance. — Je pense que cela a une importance, au contraire. Parce que, que voudrait savoir d’un santero un officier de police qui a un nom de propriétaire d’esclaves ? On peut se le demander, non ? — D’accord, dit Decker. Que savez-vous sur sainte Barbara ? Est-ce qu’on a donné son nom à l’un des orishas ? — Et vous demandez cela parce que… — Je vous le demande parce que j’ai eu de mauvais rêves. J’entends la voix de ma compagne, qui a été tuée

» <strong>Le</strong> babalawo a jeté un sort pour que toutes les<br />

mauvaises choses dont avait souffert le frère aîné<br />

survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la personne qui l’avait maudit, mais c<strong>en</strong>t fois<br />

pire. <strong>Le</strong> soir même, toute la famille du frère cadet a trouvé<br />

la mort dans un accid<strong>en</strong>t de voiture, y compris son dernier<br />

fils, un nourrisson. En moins d’une semaine, son magasin<br />

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<strong>en</strong> flammes. À l’hôpital, avant que ses brûlures ai<strong>en</strong>t<br />

cicatrisé, les médecins ont diagnostiqué une leucémie<br />

incurable. Ce fut seulem<strong>en</strong>t à ce mom<strong>en</strong>t-là qu’il avoua à<br />

son frère aîné qu’il avait demandé un sort de malchance, et<br />

que ce dernier découvrit qui il avait maudit <strong>en</strong> retour.<br />

Il prit un dernier cookie et mordit dedans.<br />

— C’est une histoire vraie, dit-il.<br />

Puis, se r<strong>en</strong>dant compte qu’il avait mangé tous les<br />

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— Vous <strong>en</strong> voulez un ?<br />

— Non, je vous remercie. J’ai juste besoin d’être <strong>en</strong><br />

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crime. Empreintes digitales, fibres, ADN. Il y <strong>en</strong> a<br />

nécessairem<strong>en</strong>t ! Mais, d’une manière ou d’une autre, il les<br />

a r<strong>en</strong>dues invisibles. Il me faut des yeux, M. Adebolu. Des<br />

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— Eh bi<strong>en</strong>… Il va falloir que je réfléchisse sérieusem<strong>en</strong>t<br />

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