Le diable en gris - Free
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de vous aider. Un peu avant midi, Decker se gara devant une maison étriquée et délabrée en contrebas de la Route 95. Jonah et lui descendirent, et ils furent obligés de crier pour se faire entendre parce que le vacarme de la circulation au-dessus d’eux était assourdissant. Il faisait très chaud, avec quatrevingt-cinq pour cent d’humidité, et l’air était voilé par les gaz d’échappement. Decker ouvrit le coffre et en sortit un panier en osier contenant un coq grognon aux plumes cuivrées. Jonah prit un sac d’épicerie en papier kraft où se trouvaient deux bouteilles de rhum Mount Gay, une boîte de cigares King Edward, et un assortiment de canne à sucre, d’huile de palme, de bâtons de cannelle et de maïs grillé. — Il y a intérêt à ce que cela en vaille la peine ! hurla Decker dans l’oreille de Jonah. — Je sais pas, mec ! Je peux rien garantir ! Ces santeros, ils peuvent être foutrement arrogants s’ils n’aiment pas votre odeur ! Ils montèrent les marches du perron où trois jeunes garçons jouaient aux jonchets avec ce qui ressemblait à des os de rat. — Moses est chez lui ? demanda Jonah. Le coq battit des ailes et gloussa à l’intérieur de son panier. Le plus âgé des gamins fronça les sourcils et dit : — Qu’est-ce que vous lui apportez ? Decker souleva le couvercle pour lui permettre de
egarder. — Plat à emporter. Poulet Kentucky non frit et non pané. Ils ouvrirent la porte à la peinture marron qui s’écaillait et pénétrèrent dans le vestibule. Le sol était recouvert d’un linoléum craquelé et gondolé et la moquette de l’escalier était tellement élimée qu’il était impossible de dire quelle avait été sa couleur d’origine. Toute la maison était imprégnée d’une odeur d’ail en train de frire et de cannelle qui faisait larmoyer, et quelqu’un jouait des bongos en tapant sans beaucoup d’énergie. En haut de l’escalier, il y avait un vitrail représentant un homme en robe blanche au bord d’une rivière – saint Jean-Baptiste peut-être –, mais la partie supérieure du vitrail avait été brisée, si bien qu’il n’avait pas de tête, seulement du verre dépoli. — Premier étage, annonça Jonah. Ils montèrent les marches péniblement. Ils traversèrent le palier qui craquait, et Jonah frappa à une porte qui était décorée de rouges criards, de bleus et de marron pourpré, avec un œil jaune grand ouvert peint sur chacun de ses panneaux. — Espérons que Moses est de bonne humeur, chuchotat-il. Pas défoncé ou frappé d’une soudaine attaque de préjugés raciaux déraisonnables. Il frappa de nouveau, et une voix rauque dit : —Ne soyez pas aussi impatient, mon ami. Je vous entends, je vous entends. La porte fut ouverte par un homme ventru aux cheveux gris, affublé d’énormes lunettes qui ressemblaient aux écrans de deux téléviseurs des années soixante. Il portait
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tapant sans beaucoup d’énergie. En haut de l’escalier, il y<br />
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— Premier étage, annonça Jonah.<br />
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— Espérons que Moses est de bonne humeur, chuchotat-il.<br />
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—Ne soyez pas aussi impati<strong>en</strong>t, mon ami. Je vous<br />
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