Le diable en gris - Free

d’eau froide.
Il ne croyait plus qu’il avait des hallucinations ou qu’il
souffrait de surmenage. Rhoda lui avait montré le visage
embrasé de Cathy, et, pour Decker, c’était la preuve
suffisante que quelque chose de malveillant le poursuivait,
et que Cathy essayait de le protéger. Il urina et actionna la
chasse d’eau, puis il revint dans la chambre afin de
prendre un tee-shirt blanc propre dans le tiroir de la
commode.
Alors qu’il enfilait le tee-shirt, il se rendit brusquement
compte que le drap du dessus avait disparu. Il se baissa et
regarda par terre. Il alla regarder de l’autre côté du lit, mais
le drap avait bel et bien disparu.
— Et merde ! murmura-t-il.
Il se tint immobile au milieu de la chambre, perplexe,
essayant de deviner où était passé le drap.
Calme-toi, se dit-il. Tu n’avais peut-être pas de drap du
dessus.
Il alla jusqu’au placard pour prendre un autre drap. À ce
moment-là, il entendit quelqu’un chanter dans le séjour.
Quelqu’un chantait d’une voix haute, haletante, comme la
voix de Cathy. Elle montait, descendait, montait,
descendait, de façon plaintive. Pourtant il ne reconnaissait
pas la chanson. Ce n’était certainement pas Bob Dylan, ou
Joan Armatrading, ni aucun de ces chanteurs que Cathy
avait aimé écouter. Il claudiqua jusqu’à la porte de la
chambre et colla son oreille contre le battant.
— … ko gbamu mi re oro niglati wa obinu ki kigbo ni na