Le diable en gris - Free

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— Certainement pas, répondit Rhoda. Je ne pouvais pas vous regarder assis là avec cette ombre sur vous, et ne rien dire. Désirez-vous un café avant de partir ? — Non, je vous remercie. Je pense que mon ombre et moi allons tranquillement regagner nos pénates. À demain, Tim. Cette nuit-là, Decker fut de nouveau parmi les broussailles qui s’embrasaient, son visage et ses pieds lacérés, et encore plus épuisé qu’auparavant. Il savait que la silhouette sombre était tout près derrière lui. Il l’entendait courir à travers le sous-bois, avec son grand manteau qui lui descendait jusqu’à la cheville. Mais la chaleur et la fumée lui brûlaient la gorge, ses vêtements se prenaient dans les ronces à chaque pas, et il avait quasiment dépassé le stade de s’en préoccuper. — Regroupez-vous sur le chemin de rondins, les gars ! Regroupez-vous sur le chemin de rondins ! Il lui semblait qu’il devait être presque arrivé au chemin à présent. Dominant le crépitement et le craquement des branches embrasées, il entendait des hommes hurler et appeler au secours et, de temps en temps, il y avait le fracas de coups de fusil. Des balles Minié gémissaient et claquaient à travers les broussailles et, à une distance de quinze cents mètres environ, retentissait le grondement sourd caractéristique des canons. Il se retourna pour voir où était la silhouette qui le poursuivait, mais il ne la vit pas. Seulement l’entrelacs des

onces qui brûlaient. Puis il entendit un lourd bruissement sur sa gauche, et il aperçut une forme vague qui se déplaçait rapidement derrière les arbres. La silhouette le dépassait sur le côté, et cela signifiait qu’elle atteindrait le chemin de rondins avant lui et le priverait de tout espoir de s’échapper. Non seulement cela, mais Dieu seul savait ce qu’elle ferait à ses amis et à ses compagnons. — Elle arrive ! cria-t-il, bien que sa gorge fût à vif. Ne vous approchez pas du chemin ! Elle arrive ! La silhouette fit halte, écouta, puis se tourna vers lui. Oh, merde ! pensa-t-il. Elle se dirige droit vers moi. Elle va avoir ma peau. Il dégagea sa tunique prise dans les épines, et tenta de courir dans la direction opposée, mais il entendait déjà la silhouette se rapprocher de plus en plus. Il fit volte-face et se foula la cheville. Au même moment, la silhouette fut sur lui et l’enveloppa dans des os noueux et un tissu suffocant. — Peux pas respirer ! cria-t-il. Peux pas respirer ! Il se redressa en sursaut. Nom de Dieu ! Il alluma la veilleuse et se vit dans le miroir de l’autre côté de la chambre. Ses cheveux étaient ébouriffés et son tee-shirt taché de sueur. Il s’extirpa du lit. Ses pieds étaient écorchés et saignaient, comme auparavant, et lorsqu’il voulut se lever, il s’aperçut que sa cheville était enflée. Il boitilla jusqu’à la salle de bains, ôta son tee-shirt, et s’aspergea la figure

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Il se redressa <strong>en</strong> sursaut. Nom de Dieu ! Il alluma la<br />

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