Le diable en gris - Free

Sandra était dans la cuisine, en robe de chambre rose et
chaussons, et mangeait des céréales. Decker lui fit un petit
signe de la main par la porte ouverte. Elle lui retourna son
salut et rougit de confusion.
— Comment va-t-elle ? demanda Decker à Eunice.
— Elle va très bien. Elle n’a rien vu, grâce au ciel, et elle
n’a pas réalisé que ce pauvre homme avait été tué.
— Je suis venu pour m’excuser de l’avoir mêlée à cette
affaire, ainsi que vous. Croyez-moi, si je m’étais douté de
ce qui allait se passer…
— Ma foi, il ne lui est rien arrivé, par bonheur. Mais
n’espérez pas que nous vous aiderons de nouveau.
Sandra est bien trop précieuse pour moi.
— Il n’en est pas question, la rassura Decker. Je me suis
arrangé pour qu’on vous accorde de nouveau une
protection rapprochée. J’espère que cela ne sera pas
nécessaire pendant très longtemps encore.
— Vous pensez que vous réussirez à attraper cet
homme ?
— Je ne sais pas. Je l’espère. C’est bien la première
fois que je recherche quelqu’un que je ne peux pas voir.
— Mais il a une présence matérielle, n’est-ce pas ?
— Et comment ! Il a défenestré Gerald Maitland, et je l’ai
senti moi-même, lorsqu’il m’a poussé violemment. Et s’il a
une présence matérielle, cela signifie que nous pouvons
l’appréhender. En théorie, du moins.
— C’est un tour de passe-passe, n’est-ce pas ? Comme
les prestidigitateurs.
— Oui, je le pense. Tout ce que nous devons faire