Le diable en gris - Free

— Je sais, mon vieux. Et vous n’avez pas réussi à
trouver la preuve matérielle que vous cherchiez. Mais peutêtre
avez-vous cherché la mauvaise preuve.
— Que voulez-vous dire ?
— Eh bien… Mayzie m’a fait passer un sale quart
d’heure. Elle m’a fait comprendre combien je l’avais fait
souffrir… Alors que, pendant ce temps, je ne me
préoccupais que de moi, et de ce que je ressentais. Nous
devrions peut-être penser à l’auteur de ces crimes, et à ce
qu’il y avait chez les Maitland qui le foutait tellement en
rogne qu’il les a assassinés.
— Allons, les Maitland étaient des gens ordinaires, tout à
fait inoffensifs.
— Nous les voyons ainsi. Mais le meurtrier les voyait
peut-être différemment.
Il retourna dans le vestibule en continuant à regarder à
gauche et à droite. Une grande peinture à l’huile, un
paysage, dans un lourd cadre doré, était accrochée près
de la porte d’entrée. Il l’écarta du mur afin de jeter un coup
d’œil derrière.
— Je l’ai déjà fait, soupira Hicks.
Decker gravit l’escalier. Plus d’une douzaine de tableaux
ornaient le mur—des vues de Richmond, de Mechanicsville
et de Newport News, ainsi que des portraits d’enfants
souriants et de chiens. Il y avait également des
photographies… Des images sépia de maisons et de
jardins, et des portraits de groupe de la famille Maitland au
XIX e siècle, en redingotes, chapeaux tuyau-de-poêle et