Le diable en gris - Free

uban de police jaune enroulé autour des grilles de la
façade. Ils entrèrent et s’avancèrent dans le vestibule
envahi par la pénombre. Le sol et les murs étaient toujours
maculés du sang d’Alison Maitland, et l’air était rempli
d’une puanteur douceâtre, comme un poulet en
putréfaction. Des mouches à viande se déplaçaient sur les
fenêtres et bourdonnaient autour du plafond. Hicks fut
obligé d’en chasser une qui s’était posée sur sa bouche.
— Nom de Dieu ! cracha-t-il. Quand vont-ils se décider à
nettoyer cet endroit ?
— Lorsque nous aurons trouvé ce que nous cherchons,
répondit Decker. (Il se dirigea vers la cuisine et jeta un
regard à la ronde.) Je ne sais foutrement pas ce que nous
essayons de trouver, mais essayons de tout reprendre à
zéro.
Hicks se couvrit le nez et la bouche de la main.
— Je regrette d’avoir mangé ces petites saucisses au
petit déjeuner ce matin. Après avoir vu ce pauvre bougre
suspendu par ses boyaux…
— Je n’avais jamais pensé que les intestins étaient
aussi résistants, fit remarquer Decker. (Il ouvrit les battants
en verre du vaisselier et jeta un coup d’œil à l’intérieur.)
D’un autre côté, on doit faire bouillir les tripes pendant des
heures.
— Lieutenant, par pitié !
Decker ouvrit tous les tiroirs de la cuisine et les referma.
Il regarda même dans le four électrique.
—Nous l’avons fait, dit Hicks, sa voix assourdie par sa
main. Nous avons regardé partout !